04/10/2007
PRISONS
Il y a des prisons qui donnant sur l'enfer, barbelés et barreaux, camisoles chimiques, insultes à la matière et insultes à l'esprit, dépouillent toutes les peaux jusqu'à la transparence.
Il y a des prisons où même un cancrelat est une compagnie préférable aux humains, où les songes brûlants flambent comme un alcool et balayent l'odeur des rivages de l'autre.
Ariaga
17:10 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : écriture, photo, spiritualité, amour, alchimie, poèmes, poésie
22/09/2007
Alchimie du quotidien
Il y a des moments,
où tu voudrais t'asseoir sur le bord du chemin
ne plus forcer les pistes ne plus passer les ponts.
Il y a des moments,
où le rire de ton ombre se plante comme un croc
dans l'argile poreuse de ta grande exigence.
Il y a des moments,
où la peur s'insinue dans les lames entrouvertes
des persiennes qui ferment l'accès à ton amour.
Il y a des moments,
où tremble au fond de toi une bête prudente
qui craint la transhumance frôleuse des abîmes.
Il y a des moments,
où la flamme qui brûle, sous la grande marmite
de l'alchimie des jours, n'est pas loin de s'éteindre.
Ne soyez pas inquiets mes frères et mes soeurs, ce ne sont que des phases de l'Esprit qui distille, en son creuset cosmique, l'essence de la Vie, l'essence de notre vie.
Ariaga.
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14/09/2007
Prière d'une femme
Devant le grand livre de pierre de l'autel nu et les niches vidées de leurs statues,
une femme,
dévêtue par la vie du vêtement des mots,
pétrie de craintes et d'espérances folles,
chercheuse de pistes dans le désert de la nuit obscure,
nue comme à sa naissance,
face à un oeil immense qui la scrute si fort que ses cellules tremblent
prie, éblouie d'espoir
prie, depuis si longtemps
pour que l'innonde enfin, comme une mer cosmique,
la lumière divine.
Ariaga
16:55 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : écriture, poèmes, poésies, photo, spiritualité, prière, poésie
08/09/2007
Cimetière de bateaux
Ils l'ont dévêtu de la mer et par un chemin goudronné
affublé de honteuses roues
ils l'ont mené au cimetière.
Ils l'ont attaché à la terre qui lui était si étrangère
éclaboussé d'un sang de rouille
l'orgueil de ses belles couleurs.
Il n'est pas mort il rêve encore
d'un herbage devenu varech
ses flancs puissants fendent la terre
ses hélices labourent le bitume fondant en lourdes vagues noires
il s'en va gagner les eaux libres
droit en direction des abysses
vers la vraie tombe des bateaux.
Ariaga
04/09/2007
Anna Dyomène ferme le banc.
Je croyais que nous avions définitivement quitté le banc des vacances dans la tête mais j'ai reçu d'Anna un commentaire si beau que je pense que c'est elle qui va clore la saison d'Eté du Laboratoire avec ce texte :
" J'abandonne mon banc de sable pour venir sur ce banc de bois profiter des derniers rayons du soleil.
Encore un peu bancal, mon esprit refuse encore de voir l'été s'enfuir...et cherche un signe sur ce banc...un amour gravé de quelques initiales, des jours comptés dans la chair du bois comme des cicatrices sur le mur d'une prison...
Combien de jours nous séparent de l'été passé? de l'automne à venir? de l'amour qui renaît ?
De ce banc je regarde le ciel et m'envole vers d'autres pensées...ce banc, c'est un tapis volant. "
16:24 Publié dans blog et quotidien, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, poésie, photo, rêve, citation, Anna Dyomène, amour
29/08/2007
F. Nietzsche : chanson à danser
Après l'engourdissement intellectuel et spirituel des vacances je sens que commence à souffler un vent qui, je l'espère, va dégager du banc de sable sur lequel il avait échoué le vaisseau de ce blog. La nécessité de ce vent, Friedrich Nietzsche nous la montre avec tout son talent poétique dans un des poèmes de Chansons du prince hors- la- loi que l'on trouve dans Le Gai Savoir( Gallimard, p. 292) .Je vais vous en donner quelques strophes en espérant que cette invocation au " Mistral chasseur de nuages "sera aussi décapante pour vous que pour moi.
...
Sur les chemins glissants des rochers
J'accours dansant à ta rencontre,
Dansant dès que tu siffles et chantes,
Toi qui sans vaisseau ni rame
De la liberté le frère le plus libre,
T'élances par-delà les mers sauvages
...
Danse dès lors sur mille dos
Dos des vagues, astuces des vagues -
Vive qui crée de nouvelles danses !
Dansons donc de mille manières,
Libre - soit nommé notre art !
Gai - nommé notre savoir !
Dérobons à chaque plante
Une fleur pour notre gloire,
Et deux feuilles pour notre couronne.
Dansons comme les troubadours
Parmi les saints et les putains
La danse entre Dieu et le monde !
F. Nietzsche
16:32 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, poésie, photo, philosophie, chanson, nature, photos
27/08/2007
Le chat de l'alchimiste
Le chat de l'alchimiste ne connaît rien à l'or, philosophique ou non.
Le chat de l'alchimiste, repu et satisfait, tout contre la chaleur douce de l'athanor, médite longuement sur l'immobilité mais ses yeux entrouverts surveillent la cornue. Depuis bien des années, il attend que se casse, le verre qui retient, dans les reflets changeants de son rêve éveillé, des oiseaux fabuleux qui ne meurent jamais et des serpents qui tournent en se mordant la queue.
Le chat de l'alchimiste essaie d'approcher l'impossible infini du ronron silencieux.
Ariaga
23/08/2007
Le voyage du " vaisseau "
Le vase aux noms innombrables, celui-là que l'on appelle aussi cornue ou vaisseau, matrice ou oeuf philosophique, moi, Ariaga, je l'appellerai aujourd'hui vaisseau, désir de voyage.
Porteur de poussières le vaisseau reposait sur un feu presque absent, cendres tièdes, restes d'un été oublieux aux odeurs de désert.
Avide d'âmes amies il est allé vers le banc des voyages imaginaires dont il a respiré les émanations mais la nourriture spirituelle ne lui suffisait pas, il avait faim de l'herbe verte et de l'air marin dont il a rempli ses cales vides.
Avant de reprendre l'Oeuvre, un peu ivre, il s'est endormi sur la terre mère pour se remplir doucement de l'Esprit de la Nature.
Ariaga
13/08/2007
Le bruit de la Nature
Greffée à son assise, installée sur le vide pour de muettes couvaisons,
elle a tenté d'évacuer les mots périmés qui n'auraient jamais du être prononcés.
Mais le banc était trop joli, trop bleu, trop solitaire, et le silence un faux d'or vulgaire plaqué de vanité, un silence occupé par les sons figés dans le granit des strates de son esprit tentant de s'échapper pour raconter les âges d'une vieille âme.
Elle va devoir remonter, sans se hâter, les escaliers creusés dans la pierre bruissante de vie, éclairée par la torche de la Nature.
Accepter de se voiler d'un masque d'ombre pour se protéger des songes brûlants.
Ne plus avoir l'orgueil du silence qui a la saveur douce amère des reniements et vous transforme en feuille errante.
Sortir de la bulle et s'asseoir sur un modeste banc marron, un banc de village, un banc de tous les jours.
Ariaga.
09:37 Publié dans Alchimie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : écriture, poésie, photo, nature, spiritualité, alchimie, photos
24/07/2007
Une ancre dans la terre
A force de voguer sur la mer des visions et imaginations, des rêves éveillés d'une route tracée jusqu'à la voie lactée, je crains que les fantasmes, nourriture quotidienne des allumés du banc, nous entraînent trop loin sur les flots incertains...
Pour pouvoir continuer nos si belles folies, se rire des maelströms, aller jusqu'aux délires, il fallait assurer, c'est pourquoi j'ai ancré, solidement en terre, le banc de nos errances. La chaîne est invisible nous danserons dessus.
Ariaga
22/07/2007
Cuisine alchimique de l'Océan
Pour Aslé
Aslé avait un noeud qui lui serrait le coeur et qui brisait ses mots . J'ai convoqué d'urgence, sur le banc des vacances, là où vivent mes rêves, l'Alchimiste ployant sous le fardeau pesant de ses précieux grimoires. J'ai feuilleté le livre des recettes de noeuds et j'ai trouvé ceci :
Mettre à tremper le noeud dans le jus primordial de l'Océan tiédi sur l'athanor solaire.
Assaisonner d'amours perdus et retrouvés.
Quelques gouttes de larmes seront les bienvenues et les perles du rire le poivre nécessaire.
Lentes macérations.
Suaves dissolutions.
Le noeud sera à point quand il aura atteint, bien au delà des mots, l'absente transparence de l'Essence.
Ariaga.
15:20 Publié dans Alchimie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : écriture, poésie, photo, spiritualité, alchimie, amour, photos
20/07/2007
Larme de fleur
Vivant comme exilée en un breton séjour, si proche et si lointaine, à quelques encablures du banc où je perdure, cette fleur, improbable fille de la Nature, est venue en miroir dans la fraîcheur du soir. Je l'ai appelée soeur.
Elle avait fière allure, se redressant du col comme si le malheur rimait avec honneur. Impeccable coiffure, épargnée par les rides , laissant juste couler une larme si belle que j'ai ri de bonheur rien qu'à la regarder, en pensant à l'amour.
Et j'aurais tant voulu la serrer sur mon coeur, mais elle est trop fragile...
Ariaga
18/07/2007
Fièvres
Monter est difficile, descendre est périlleux.
Au plus fort de ma fièvre, ils m'ont tous visités ces habitants de mon ailleurs.
Tu as voulu descendre la pente vers la mer, tu t'es bien envasée ricanait le cher Jung qui connaît le sujet. Pour qui te prends tu donc, évite les profondeurs.
Et le vieil alchimiste murmureur de conseils n'était pas le dernier. Tu as choisi la vase, pourquoi pas le fumier, c'est plus chaud pour couver l'oeuf de la transmutation. Ton vaisseau va couler au fin fond des abysses.
Il en est venu d'autres, connus et inconnus, dont je garde pour moi illusions et mirages, absurdes bavardages pas toujours racontables.
Certains m'ont fait très peur, ils n'avaient pas les mots des hommes.
Habillée de leçons j'ai remontée la pente, parfois à quatre pattes.
Je renonce à descendre les marches , je renonce à plonger et je vais habiter, le reste de l'êté, sur mon banc rassurant où je vais sagement rêver et voyager les deux pieds bien posés sur la terre, ma Mère.
Ariaga
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07/07/2007
Et puis voici des fleurs...
Et puis voici des fleurs pour tous les voyageurs
du vide lumineux, là au bout du chemin .
Il va falloir plonger.
Jung dont chacun sait qu'il avait des colères dignes de l'Odyssée et du bouillant Ulysse, m'a fait de grands reproches. Il se voyait déjà, contant aux belles dames réunies sur le banc, ses plongées abyssales aux pays intérieurs, ses rencontres étranges, ses dialogues avec l'Autre.
Je l'avais oublié.
Je lui ai répondu que j'aimais la nature l'herbe verte et les fleurs
et puis aussi la mer que je sentais monter pas très loin de mon banc.
Adouci il a dit : mais tout est la Nature...
Ariaga
16:45 Publié dans Nature, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, poésie, photo, nature, Jung, fleurs, psychologie
05/07/2007
L'arbre de Kaïkan
Un banc ne suffit pas, Kaïkan voulait un arbre au pied duquel elle pourrait reposer et rêver de la rédemption du temps.
J'ai pris mon sac à rêves et remonté la pente herbue. C'est de l'autre côté que je l'ai rencontré, tout assoiffé de bleu il m'a parlé d'amour et de paix profonde. Il est à toi Kaïkan.
Ariaga
18:00 Publié dans Nature, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, poésie, photo, amour, spiritualité, nature, photos