09/07/2009
Arrivée des bateaux des internautes
Mariedumonde ses amples jupes gonflées par le vent de la marée montante guettait au bout de la jetée. Soudain elle a couru vers le banc où je reposais en rêvant d'amour et, toute essoufflée d'émotion elle m'a dit : "Je viens de regarder au loin sur l'horizon, un magnifique bâteau d'un autre temps, chargé, d'internautes de tous poils, qui voguent allègrement, la brise m'a apporté quelques voix et je peux te dire, qu'ils arrivent.....
j'ai entendu : "destination les bancs d'Ariaga, ohé matelot, hissez haut" Elle est pas belle la vie !"
Les vieux bateaux sont sortis de leurs cimetières, d'autres ont brisé les vitrines où ils étaient enfermés, d'autres ont quitté les bassins où on les contraignaient à tourner en rond. Ils ont traversé mers, nuages, murs de garages et viennent tous chargés de voyageurs de l'imaginaire vers le cercle de bancs. On entend claquer les voiles, hoqueter les vieux moteurs,souffler les rameurs et chanter les anciens matelots. A leur tête le magnifique bateau aperçu par Mariedumonde, un navire dont le nom est Amour.
Ceux là seront les premiers mais je pense que d'autres viendront par la terre où les airs ou par...
Ariaga
16:54 Publié dans amour, poésie, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : écriture, voyage, rêve, blog, culture, photo, imaginaire
03/06/2009
Spirale de l'amour
Mon amour,
ma fleur d'or,
il fut un temps où tu enroulais mon corps dans les volutes de ton désir.
Il fut un temps où nos esprits partageaient le même vase sur l'athanor.
Quand le corps t'a trahi l'esprit est demeuré
brillant de force et de lumière
et maintenant
que le vase se vide doucement,
et maintenant
que je marche près de toi
sur le chemin d'acceptation
d'une spirale qui se défait,
et devient lentement
ligne droite,
mon amour s'élargit à l'infini
jusqu'aux limites de la vie
et chaque instant devient
goutte essentielle.
Ariaga
17:12 Publié dans amour, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (53) | Tags : écriture, poésie, amour, photo, spiritualité, fleur, alchimie
20/05/2009
Il est parti, le chat...
Elle avait vingt ans, la modeste chatte de goutières qui était devenue reine en ma maison. Hier, fatiguée de s'accrocher à une vie qui devenait trop douloureuse, elle a choisi, après m'avoir offert un dernier regard de ses yeux d'or, de partir se reposer d'avoir donné tant d'amour. Ma plume est trop noyée de larmes pour que j'écrive à sa mémoire alors je reproduirai simplement quelques vers pris au hasard dans les poèmes de Baudelaire sur les chats.
" Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases
Elle n'a pas besoin de mots ...
C'est l'esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire ;
Peut-être est-il fée, est-il Dieu ?
Quand mes yeux vers ce chat que j'aime,
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement,
Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement. "
Il y a dans mon jardin un rhododendron mal exposé au nord, près de la poubelle. Depuis des années il fait juste des boutons . Il n'a jamais fleuri et ce n'est plus la saison. Ce matin, en ouvrant les volets, j'ai eu l'immense surprise de voir que pendant la nuit les boutons s'étaient ouverts. Comme l'aurait dit Etienne Perrot, merci Sainte Synchronicité.
Ariaga
06/05/2009
Trois soleils
Les timides rayons du soleil matinal
ont doucement mûri comme un feu lent et doux
la chair de l'embryon de la future femme
et son âme pleurait l'oubli des origines
elle cognait aux parois du vase trop étroit
création destruction elle est devenue JE.
Dans le glorieux midi
marchant sous le soleil qui crépitait sa peau
elle s'est ressentie d'une beauté inouïe
c'était un pur désir tranchant comme une épée.
Quand est venu le crépuscule
vers les rayons dorés qui brillaient comme un phare
dans le noir
sa lanterne à la main qui contenait les braises
des soleils oubliés
elle a longtemps marché
Il était beau ce soir car c'était un matin.
Ariaga
17:18 Publié dans Alchimie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (50) | Tags : poésie, écriture, nature, spiritualité, alchimie, amour, photo, photographie
30/03/2009
Passer le mur du son des habitudes
Celle là qui écrit ces lignes,
cette femme polie comme un galet par le fleuve de la vie,
elle voudrait passer le mur du son des habitudes,
faire exploser la causalité,
contempler au delà de la barrière de la science le lieu où se déploient de subtiles harmonies,
transpercer le monde du mental par d'improbables interactions,
laisser déferler le flot de la complexité et baigner, cerveau fluide, dans la multiplicité des aspects de la réalité.
C'est difficile, il lui faudra, encore et encore,
de vies en vies, de distillations en distillations, de morts en résurrections,
des temps et des temps.
Patience, elle a confiance.
Ariaga
15:38 Publié dans Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : poésie, écriture, philosophie, spiritualité, science, photo
26/03/2009
Les visions de l'alchimiste
La porte est close.
Les genoux sont usés par la prière.
Le vieil alchimiste au visage ravagé par les vapeurs mercurielles, à l'esprit ébloui par la Lumière de la Nature, quitte son oratoire et regarde le vase sur l'athanor.
Longtemps il contemple le vaisseau de verre.
Son imagination méditative est une étoile qui brille très loin dans le labyrinthe souterrain des hallucinations.
Il fixe l'eau de vie métallique qui se tord et se morcelle et à la fin il voit.
Mondes aquatiques où s'ouvrent des gouffres d'où émergent des formes reptiliennes qui se mordent la queue, mandragores trop humaines en couples enlacés, dragons portant entre leurs ailes l'Homoncule Fils des Philosophes, et combien d'autre êtres issus du ciel ou de l'enfer.
C'en est trop et le vieil alchimiste, oubliant qu'il est très chrétien, se prosterne devant le vase devenu utérus.
Ariaga
16:40 Publié dans Alchimie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : alchimie, poésie, écriture, culture, nature, philosophie, voyage
13/02/2009
Hymne à la Vie
Ces derniers temps le travail d'alchimie spirituelle auquel j'ai du me livrer, sur un athanor qui ne contenait plus que quelques braises, est un travail d'acceptation de ce qui est. J'avais le choix entre une acceptation-résignation et une acceptation joyeuse. Entre la soumission à des forces aveugles et une confiance en la Vie comme expérience consciente de tout ce qui se passe, le bon comme le mauvais; une sorte d'amour fou , de OUI, à tout ce qui arrive. Le hasard m'a fait lire un texte de mère Teresa qui m'a apporté quelques réponses. Je veux aujourd'hui le partager avec vous, chers lecteurs et amis. Ariaga.
"La Vie est une chance, saisis-la.
La Vie est beauté, admire-la.
La Vie est béatitude, savoure-la.
La Vie est un rêve, fais-en une réalité.
La Vie est un défi, fais-lui face.
La Vie est un devoir, accomplis-le.
La Vie est un jeu, joue-le.
La Vie est précieuse, prends-en soin.
La Vie est une richesse, conserve-la.
La Vie est amour, jouis-en.
La Vie est un mystère, perce-le.
La Vie est promesse, remplis-la.
La Vie est tristesse, surmonte-la.
La Vie est un hymne, chante-le.
La Vie est un combat, accepte-le.
La Vie est une tragédie, prends-la à bras le corps.
La Vie est une aventure, ose-la.
La Vie est un bonheur, mérite-le.
La Vie est la Vie, défends-la".
Mère Teresa
16:17 Publié dans Philosophie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : écriture, poésie, spiritualité, philosophie, prière, photo, nature
06/02/2009
La nuit des rebelles
Il y a une lueur d'espoir dans la nuit obscure qu'est mon existence en ce moment. La Vie, grâce à la force de l'Amour, s'accroche. En attendant que cette lumière devienne une grande lumière, je vous propose, pour alimenter Athanor, un poème déjà publié en 2006.
Cette nuit la tempête
A craqué la maison
Forteresse assaillie
Par les béliers du vent
Au petit matin noir tout encombré des rêves de la nuit
Quand on se trouve encore
Sur le fil du rasoir entre la mort et la vie.
Un plat silence a figé l'air quelques secondes
Mer étale
Et puis comme un grand souffle
Est monté le clavier d'une foule impatiente
Un vieux moi très ancien
A ouvert grand la porte
A la lumière du porche j'en ai vu quelques uns
Les autres
Echarpes de brume
Dansaient dans la grisaille de la fin de la nuit
Certains disaient leur nom d'autres l'avaient inscrit au fer rouge sur le front
C'étaient des Basilide Barbélo Valentin
Carpocrate Epiphane Menandre Saturnin
Des ophites tout nus réchauffés de serpents
Le tout en grand désordre
Simon avec Hélène forniquait dans un coin
Au tout début du jour j'ai vu des Bogomiles
Puis ceux de Monségur des enfants dans les bras
Et Giordano Bruno fumant comme un tison
Oui ils étaient tous là douteurs et insoumis
Ceux qui se voulaient plus chrétiens que d'autres
Ceux qui croyaient que le Diable est associé à Dieu
Ceux qui pensaient qu'il n'y a rien entre l'homme et son dieu
Ceux qui croyaient que l'univers est Un
Quand le jour s'est levé
Quand le ciel s'est ouaté de nuages
Ils se sont lentement dissous
Vers les mémoires obscures où brûlent les bûchers
Me laissant des regrets
De ne pouvoir loger
Amour si absolu
Ariaga
10:09 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : écriture, poésie, spiritualité, amour, photo, société
31/01/2009
Mourir d'être une fleur
Il m'est impossible en ce moment de vous proposer des nouveautés alors je ressors des profondeurs du blog (2006) une petite poésie que bien peu avaient lu à l'époque... et j'ai ajouté une photo prise au jardin exotique de Roscoff.
Oh ! que j'aimerais...
Mourir d'être une fleur
Et donner au soleil toute l'eau
Exploser de beauté dans un bain de lumière
Ivre du vin de l'univers
J'attends depuis des vies...
Ariaga
12:16 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : écriture, poésie, spiritualité, nature, fleurs, art, mort
12/01/2009
Squelette de barque
Dans la vase de l'estuaire gît le squelette d'une barque,
elle s'enfonce au long du temps, dans la pourriture et l'oubli.
Passant regarde en souriant
l'ancêtre demeure fringuante et belle
chargée d'enfants et de baisers
de mains qui traînent sur les poissons
et de chavirâges amoureux
dans la totalité de ce qui est
comme au premier jour, pour toujours.
Ariaga
16:01 Publié dans Philosophie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (38) | Tags : écriture, poésie, nature, philosophie, mer, bateau, culture
09/01/2009
Se laisser glisser
Il y a des moments
quand le soir se répand, comme une poudre d'or,
il y a des moments
où l'on voudrait glisser vers une profondeur
jusqu'au fond d'un ailleurs, pas forcément meilleur
mais tellement attirant...
Ariaga
17:14 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (47) | Tags : poésie, photo, écriture, nature, spiritualité, art, photographie
27/12/2008
Le bout de l'année
Le bout de l'année, c'est comme de voir
le bout d'un couloir...
Le bout de l'année c'est comme un tuyau
où s'est engouffré le bon le mauvais...
Le bout de l'année c'est comme un espoir
que tout va changer...
Mais moi je vous dis, j'aime ce couloir, la lumière et l'ombre, la vie que charrie ce tuyau trop plein. En ce bout d'année, j'en demande encore des bouts et des bouts, et j'écoute en boucle la voix qui murmure : accepte, car l'amour est fort il n'a pas de bout.
Ariaga.
18:00 Publié dans Philosophie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (48) | Tags : écriture, poésie, philosophie, fêtes, société, spiritualité
15/12/2008
Sorcière !
Son ombre s'enfonce
Dans la Terre Mère
Soyez prudents
C'est une sorcière !
Cheveux brûlés
Par les fumées
De son chaudron
Plein de pensées ...
Corps insoumis
Souvent meurtri
Aux chevalets
De Vérité
Elle laboure
De mots d'amour
Le sol fertile
De l'inutile.
Ariaga
04/12/2008
Emergence
J'émerge doucement des profondeurs abyssales...
Encore un peu de temps et la petite écume se transformera en une vague puissante.
L'oiseau de la pensée m'a apporté un rêve d'écriture.
Ariaga
10/11/2008
Cortège de bateaux
Rêve, vision, imaginations...
Sur la route est passé, un étrange cortège.
En tête se tenait le Vieil Homme de la Mer, une belle sirène, minuscule, perchée sur son épaule.
Il battait tambour soliste, suivi d'un grand orchestre de sifflements de vents et de vagues brisantes.
Derrière, en grand désordre, suivait une cohorte de bateaux délabrés usés par l'abandon et le manque de respect.
Il y avait les gros mourant dans des champs d'herbes où ils rêvaient des grandes vagues salées et des poissons brillants dans leur ventre affamé.
Il y avait de tous petits canots, croupissant sans espoir d'une rame d'enfant, dans la vase durcie en un lieu oublié par la marée.
Il y avait ceux, à moitié colorés, restés de longues années dans un garage sombre avec pour compagnie un vieux pot de peinture rouillé.
J'ai même reconnu, au passage, cette barque presque neuve, retournée au milieu des gravats d'une maison en construction.
En fin de cortège se traînaient les bois pourrissants semblables à des squelettes d'animaux dont il ne reste plus que les côtes.
Oui, j'ai vu passer un étrange cortège.
Révoltés par l'indifférence des hommes, ils allaient vers la mer.
Ariaga
17:25 Publié dans poésie, rêve | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : écriture, poésie, photo, voyage, bateaux, nature, philosophie