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30/09/2007

La décision (1)

   J'avais un autre projet de note mais après méditation, cogitation à tendance philosophique, imagination  conduisant à une décision elle même suivie d'une action, j'ai entrepris aujourd'hui de commencer à vous parler de la décision. Je n'ai pas l'intention de faire une action philosophique, ce serait prétentieux, simplement acte de réflexion.
   Je vois en lisant les blogs ou par les commentaires sur mes textes que vos actions, qui sont des prises de décision, changent, transmutent, le cours de votre vie. En effet, si on veut évoluer et que l'on est pas complètement aboulique, on ne peut le faire qu'à l'aide du processus décisionnel.  
   Le sujet n'est pas éloigné de l'alchimie. Alchimie du quotidien : je réagis, j'accepte, je refuse dans le cadre de la vie de tous les jours ; alchimie spirituelle : je décide de suivre un chemin en vue d'une transformation spirituelle, chemin le long duquel je devrai effectuer des choix.
A partir des blogs, Je reçois des échos de choix amoureux, de choix professionnels, des choix de lieux ou de modes de vie. Certains décident de fermer leur blog ou d'en ouvrir un nouveau ; d'autres de disparaître. Sur mon blog ou par mail on m'écrit qu'à la suite d'une lecture on a décidé d'avoir une autre vision de la vie (ça c'est agréable) où que je déçois et que l'on a décidé de ne plus me lire (moins agréable).
   Le sujet mérite donc réflexion puisque de la simple action instinctive (éviter un obstacle) à la décision la plus mûrie il constitue une trame de notre vie. Je ne sais dans quel ordre et à quelle fréquence cette réflexion sera menée car elle a été déclenchée ce matin même par un texte d'Arianil. Depuis il y a surchauffe de mes méninges. 
   Je n'ai pas trop envie de m'étendre (d'ailleurs comment pourrai-je avoir  pareille envie !) sur ce qu'on appelle la praxeologie, c'est à dire tout ce qui concerne les fondements scientifiques de la décision dite "calculée". Gestion, planifications, cybernétique, calculs de probabilités et autre gâteries qui sont censées aider à la prise de décision, avec tous les aléas que comportent ces disciplines qui n'arrivent pas à éviter complètement le coté imprévisible du facteur "humain". 
   Je suis beaucoup plus tentée par la question du déterminisme ( sommes nous libres ou pas de nos décisions ), par les étroites relations entre l'imagination et la décision, et surtout par ce qu'il en est de la décision créatrice en tant que manière nouvelle et personnelle d'agir. Mais cette dernière forme de décision c'est la cerise sur le gâteau. Je ne pourrai y venir qu'une fois le terrain déblayé par une analyse de la décision " ordinaire ", celle qui nous concerne tous et le plus souvent. 
   Je ne sais où aboutira cette réflexion, un peu "en vrac " pour le moment, sur la décision mais, quand je m'y livrerai, elle soulagera ceux qui étaient un peu lassés par Jung, le rêve ou l'alchimie. 
       Ariaga
 
  
 
 

27/09/2007

Philémon, le gourou intérieur de Jung

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Cliquez pour agrandir 

 Illustration originale de éphême

 

Suite et fin de C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient, et C.G.Jung et la mort du héros.

   Au cours de ses voyages chamaniques sur les ailes de l'" imagination active ", Jung rencontre des êtres imaginaires avec lesquels il décide de converser " comme s'ils étaient réels ".

   Aux pieds d'un rocher se tient un curieux couple , accompagné d'un gros serpent noir. L'homme est âgé, style vieux sage à barbe blanche. Sa compagne est une belle jeune fille aveugle. Ils disent à Jung qu'ils s'appellent Elie et Salomé et qu'ils sont unis pour l'éternité. Notre voyageur est, comme il l'écrit, " désarçonné " et pas très rassuré. Le fait que le gros serpent noir lui manifeste de " l'inclination " ajoute à son désarroi. Il a l'impression que le vieillard Elie doit être le meilleur interlocuteur et ils ont une longue conversation mais il ne peut ni en saisir ni en retenir le sens. Jung dans Ma vie donne des interprétations psycho-symboliques de cette rencontre et j'aimerais aussi en proposer, mais dans ces récits de " voyages " j'ai choisi de rester assez anecdotique et l'occasion de revenir sur le sujet se présentera sûrement. 

   Celui que je veux surtout vous présenter aujourd'hui est un autre personnage de l'inconscient, un dérivé de la figure d'Elie que Jung appelle Philémon et qui va devenir un élément essentiel de sa vie intérieure. Philémon apparaît tout d'abord dans un rêve court, mais très précis (Ma vie, p. 212)

       " Il y avait un ciel bleu, mais on aurait dit la mer. Il était couvert, non par des nuages, mais par des mottes de terre. On avait l'impression que les mottes se désagrégeaient, et que la mer bleue devenait visible entre elles. mais cette mer était le ciel bleu. Soudain, apparut un être ailé qui venait en planant de la droite. C'était un vieil homme doté de cornes de taureau. il portait un trousseau de quatre clés dont il tenait l'une comme s'il avait été sur le point d'ouvrir une serrure. Il avait des ailes semblables à celles du martin-pêcheur, avec leurs couleurs caractéristiques."

   Jung peint le rêve (comme l'a fait Ephème en tête de cette note) et par une coïncidence saisissante, à laquelle il donnera ultérieurement le nom de synchronicité, au moment où il exécute cette peinture il trouve dans son jardin au bord du lac  un martin -pêcheur mort, ce qui l'impressionne beaucoup.

   Il eut avec ce Philémon de nombreux dialogues et reçut ainsi un précieux enseignement. En imagination, écrit-il, " J'eus avec lui des conversations et il dit des choses que je n'aurais pas pensées consciemment. Je perçus très exactement que c'était lui qui parlait non pas moi ."  C'est le personnage de Philémon qui lui montra ( Ma vie p. 213) :

"qu'il y avait en moi une instance qui pouvait énoncer des dires que je ne savais pas, que je ne pensais pas, voire des choses qui allaient à l'encontre de moi-même. "

   Philémon devint pour Jung un " maître intérieur " et, selon ses propres termes, "ce que les indiens appellent un guru. A cette époque d'errance dans les ténèbres il aurait désespérément désiré avoir un gourou "réel et concret"  qui l'aurait aidé à démêler les fantasmes surgis de son inconscient. Mais qui aurait pu être le maître d'un Jung ? Ce fut le rôle de Philémon qu'il dut accepter comme guide et qui l'achemina " vers bien des éclaircissements intérieurs ".

   Jung connut bien d'autres aventures de l'inconscient mais je vous les raconterai en temps voulu. Et je vous souhaite à tous de rencontrer votre Philémon.

        Ariaga.

  

   

 

24/09/2007

Fleurs pour un ANNIVERSAIRE

   Le blog viens de fêter sa première année d'existence et il me semble que trois photos peuvent symboliser ce jour. Elles racontent une évolution qui n'a été possible que grâce à ceux, plus nombreux que je ne l'espérais, qui sont venus aider à son épanouissement, qui est aussi le mien.

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Ariaga se cachait parmi les feuilles.

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Poussée par une obscure nécessité,

elle s'est montrée droite, un peu raide,

et puis elle s'est ouverte pour donner et recevoir...

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22/09/2007

Alchimie du quotidien

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   Il y a des moments,

où tu voudrais t'asseoir sur le bord du chemin

ne plus forcer les pistes ne plus passer les ponts. 

 

   Il y a des moments,

où le rire de ton ombre se plante comme un croc

dans l'argile poreuse de ta grande exigence.

 

    Il y a des moments,

où la peur s'insinue dans les lames entrouvertes

des persiennes qui ferment l'accès à ton amour.

 

   Il y a des moments,

où tremble au fond de toi une bête prudente

qui craint la transhumance frôleuse des abîmes.  

 

   Il y a des moments,

où la flamme qui brûle, sous la grande marmite

de l'alchimie des jours, n'est pas loin de s'éteindre. 

 

Ne soyez pas inquiets mes frères et mes soeurs, ce ne sont que des phases de l'Esprit qui distille, en son creuset cosmique, l'essence de la Vie, l'essence de notre vie.

       Ariaga.
 

 

20/09/2007

C.G.Jung et la mort du Héros

( Suite de C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient )

   Les jours qui suivent le saut de Jung, incarnant son mythe du héros, dans les abysses de l'inconscient , les chose ne s'arrangent pas. Il a un revolver chargé dans sa table de nuit et, après avoir reçu un rêve saisissant qu'il n'arrive pas à interpréter, il entend une voix puissante qui lui dit  : " Si tu ne comprends pas le rêve tu dois te tirer une balle dans la tête ".  Pris de frayeur, il cherche de toutes ses forces le sens de ce rêve au cours duquel , en compagnie d'un adolescent à la peau foncée, il tue, au lever du soleil, Siegfried descendant à toute allure sur son char une route serpentant sur le flanc d'un montagne. Après ce meurtre, dont les traces avaient été effacées par une pluie abondante, il avait ressenti une intolérable culpabilité. 
   Sous la pression provoquée par la voix, il réfléchit encore et encore et soudain le sens du rêve se dévoile. Siegfried, le héros mythologique allemand, lui apparaît comme celui qui veut imposer héroïquement sa volonté. C'est cela que Jung pensait jusque là : le chemin est où il y a volonté, héroïsme. Ce rêve lui montre que l'attitude du héros Siegfried, avec laquelle il avait une secrète identité, n'est plus l'attitude juste correspondant à son moi profond. Après avoir tué Freud, le Père, il doit maintenant tuer son mythe personnel du héros car, écrit-il, "il est des valeurs plus hautes que la volonté du moi, auxquelles il faut apprendre à se soumettre ." 
   A la suite de ce rêve, la consternation et la peur éprouvées à la suite de sa première expérience sont dépassées car de nouvelles forces se libèrent en lui et l'aident à continuer ses expériences d'exploration fantasmatique de l'inconscient .
   Des années plus tard, Jung comparera ses voyages imaginaires à ceux d'Ulysse dans l'odyssée quand il descend au séjour des morts.  Il élabore une technique de transe qu'il appellera par la suite " imagination active " qui est une sorte de libre méditation dans le but de rentrer en contact conscient avec des phénomènes psychiques inconscients (je vous en parlerai plus longuement une autre fois). 
   Voici la description qu'il donne ( Ma vie, p. 210 ) de sa manière de procéder, en cette fin d'année 1913 : 
     "Pour appréhender les phantasmes, je partais souvent de la représentation d'une descente. Une certaine fois je dus même faire plusieurs tentatives pour pénétrer dans la profondeur. A la première, j'atteignis pour ainsi dire une profondeur de trois cents mètres. La fois suivante, il s'est agi d'une profondeur cosmique. Ce fut comme un voyage dans la lune ou comme une descente dans le vide. Tout d'abord apparut l'image d'un cratère et j'avais le sentiment d'être au pays des morts.  ...
   En ce lieu, Jung va faire de bien intéressantes rencontres , mais ce sera pour une autre fois.
( à suivre )
       Ariaga.
 
 
 
 

18/09/2007

La Torah est une braise...

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 "Le texte de la Torah est une braise sous la cendre de ses lettres, la vivacité de la flamme qu'on en tire dépend de la longueur du souffle de celui qui l'anime".

       Rabbi Hayen de Vologine (12° siècle)

Extrait de l'ouvrage Le Cantique des Cantiques ou la psychologie mystique des amants, de Pierre Trigano et Agnès Vincent (Réel Editions, 2007).

17/09/2007

C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient.

  En cette fin d'année 1913, C. G. Jung, alors âgé de trente huit ans, est dans une situation où l'on peut se faire du souci au sujet de son équilibre mental. Ses détracteurs disent qu'il est devenu complètement fou. Lui même, obsédé par un flot incessant d'images et de phantasmes, craint d'être déchiré par les contenus de son inconscient. Seul le yoga l'aide à surmonter les crises de bouleversement émotionnel qu'il subit. 

   Les années précédentes, il a beaucoup étudié la mythologie et s'incarne plus ou moins dans le mythe du héros. Si on considère que ce mythe comprend trois phases : solitude , initiation, retour transformé, il se trouve dans la première phase et cette phase est pleine d'étranges comportements et de difficultés personnelles.

   Il vient de tuer le Père en rompant avec Freud et fait figure de pestiféré. Sa situation professionnelle s'en ressent. Les  " amis " ont fui. Ce qui n'arrange rien c'est que depuis quelques temps il se sent " polygame " et doit régler les conflits qu'engendre cette situation. Il joue tout seul, dans son jardin, à faire des jeux de construction avec des petits cailloux tout en se parlant à voix haute. Il fait des rêves, a des visions et des imaginations qu'il trouve semblables à ceux de ses malades et lui font craindre de succomber aux forces qui ont emporté Nietzsche, Hölderlin et bien d'autres. De plus cet homme, jusque là si fort physiquement et moralement, souffre d'une sorte d'aboulie qui le rend incapable de se décider sur ce qu'il doit entreprendre. Son " incertitude intérieure " est si grande qu'il se sent " flottant, comme totalement en suspens ".

   Un des sentiments les plus pénibles que ressens Jung est celui de l'impuissance devant les maux de ses malades . Il se reproche d'avoir une expérience personnelle de l'inconscient insuffisante pour les aider efficacement. Le danger qu'il se sent incapable de surmonter pour lui même, il va trouver la force de l'affronter pour autrui. Tel le chaman qui passe par de terrible épreuves mais doit accomplir son destin, il entreprend de se mettre dans une espèce d'état de transe, qu'il appellera ensuite " imagination active ", et décide de faire le grand saut. Le chaman monte, lui, il va descendre. Voici son récit extrait de Ma vie, p. 208.

   "Ce fut au temps de l'avant de l'année 1913 que je me décidai à entreprendre le pas décisif - le 12 décembre. J'étais assis à mon bureau, pesai encore une fois les craintes que j'éprouvais, puis me laissais tomber.

   Ce fut alors comme si, au sens propre, le sol cédait sous moi et comme si j'étais précipité dans une profondeur obscure. Je ne pus me défendre d'un sentiment de panique. Mais soudain, et sans que j'eusse atteint une trop grande profondeur, je me retrouvai - à mon grand soulagement - sur mes pieds, dans une masse molle, visqueuse. J'étais dans une obscurité presque totale. après quelque temps mes yeux s'habituèrent à l'obscurité, celle d'un sombre crépuscule. Devant moi était l'entrée d'une caverne obscure ; un nain s'y tenait debout. il me semblait être de cuir, comme s'il avait été momifié. Je dus me glisser tout contre lui pour passer par l'entrée étroite, et je pataugeai, une eau glacée jusqu'aux genoux, vers l'autre bout de la caverne. Là, sur une bande de rocher en saillie, un cristal rouge scintillait. Je me saisis de la pierre, la soulevai, et découvris que dessous, il y avait un espace vide. Je ne pus tout d'abord rien y discerner. Mais finalement, j'aperçus, dans les profondeurs, de l'eau qui coulait. Un cadavre passa, entraîné par le courant ; c'était un adolescent aux cheveux blonds, blessé à la tête. Il fut suivi d'un scarabée noir, et alors apparut, surgissant du fond des eaux, un soleil rouge naissant. Aveuglé par la lumière, je voulus replacer la pierre sur l'orifice. Mais à ce moment, un liquide fit pression pour passer à travers la brèche. C'était du sang ! Un jet épais jaillit sur moi et j'en ressentis une nausée. Le jet de sang dura, à ce qu'il me sembla, un temps d'une longueur intolérable. A la fin, il se tarit, ce qui mit un terme à cette vision."
   "Ces images me laissèrent consterné" écrit-il, il y avait de quoi...
                                  ( à suivre )
       Ariaga
 

 

 

14/09/2007

Prière d'une femme

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Devant le grand livre de pierre de l'autel nu et les niches vidées de leurs statues,

une femme,

dévêtue par la vie du vêtement des mots,

pétrie de craintes et d'espérances folles,

chercheuse de pistes dans le désert de la nuit obscure,

nue comme à sa naissance,

face à un oeil immense qui la scrute si fort que ses cellules tremblent

prie, éblouie d'espoir

prie, depuis si longtemps

pour que l'innonde enfin, comme une mer cosmique,

la lumière divine.

       Ariaga
 

 

13/09/2007

Du bon usage du blog d'Ariaga

   Les Korrigans ont fait un petit tour chez moi et se sont amusés à perturber ce pauvre Athanor-ordinateur. Mes textes dans l'"admin" se parsemaient de mots étrangers à ma volonté, mots qui leur donnaient une allure assez surréaliste et empêchaient la publication car ces coquins de mots refusaient de s'en aller. Ces "bugs" semblent maîtrisés depuis ce matin mais, avant d'en revenir à  C.G.Jung, j'ai envie de vous donner mon humeur du jour au sujet de ce blog.

   Certains, dans les commentaires ou par mail, me disent, et leur confiance est un moteur pour moi, qu'ils aimeraient avoir plus de connaissances sur Jung. Ils s'attendent donc par les textes que j'annonce à recevoir une espèce d'"initiation" à une oeuvre qu'is ne connaissent pas du tout ou mal. Alors je vous dis, chers amis, ce n'est pas du tout comme cela que mon blog fonctionne. 

     A la rubrique C.G.Jung et la psychologie des profondeurs j'ai écrit 43 notes sur les 231 notes écrites depuis pas tout à fait un an que j'ai commencé ce blog. Ce n'est pas toujours facile de consulter les archives et je vous mets un lien sur la liste de ces notes étant entendu qu'il faut les lire de préférence en partant des plus anciennes.  J'ai rédigé aussi pas mal de notes à la rubrique Alchimie au sujet de la relation entre Jung et la philosophie des anciens alchimistes et de l'importance de cette philosophie de la Nature dans son oeuvre.  

   Les concepts de Jung, son vocabulaire, sont parfois un peu difficiles. Comme pour tous les novateurs il a son monde à lui. Et puis comment comprendre Jung sans connaître Freud. C'est assez impressionnant. C'est pourquoi, pendant les premiers mois du blog, j'ai tenté de "vulgariser" (ce mot ne me fait pas peur), de simplifier, concentrer, sa pensée sur un certain nombre de thèmes essentiels à la compréhension de la " psychologie des profondeurs ". J'ai essayé d'utiliser plutôt mon coeur que mes connaissances, courant, sans peur, le risque de subir les foudres de jungiens purs et durs.  Je me suis arrêtée à la limite d'une étude sérieuse du processus d'individuation et du Soi car c'était spirituellement trop important pour y réfléchir dans l'ambiance des vacances. C'est pour prolonger un peu cette ambiance des "voyages dans la tête, que j'ai préparé cette petite suite, qui va bien finir par arriver, sur les plongées dans l'inconscient que Jung a effectuées, en une période très troublée de sa vie, grâce à l'"imagination active". Il ne s'agit d'ailleurs que d'une présentation de textes extraits de " Ma vie" que chacun d'entre vous peut lire sans difficulté en collection de poche. Certains l'ont déjà fait et je ne leur "apprendrai" rien.

  Ce blog n'est donc pas fait de notes isolées destinées à vous instruire sur un vaste sujet. Il s'agit, comme pour l'" opus " (travail) des alchimistes d'un patient travail de fourmi. Si certains se décident à reprendre les notes depuis le début, cela ne se fera pas en un jour. Mais dites vous que, moi aussi, ce n'est pas en un jour que j'ai étudié et réfléchi sur Jung ou l'alchimie spirituelle. Et j'ai tellement de plaisir à partager cela avec vous. Et aussi à prendre des photos, ou à écrire quelque chose qui ressemble plus moins à de la poésie. Grâce à vous je suis sortie de mon laboratoire-oratoire et je vous en remercie.

  Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.

       Ariaga.     

 

10/09/2007

C. G. Jung, spéléologue de l'inconscient

 
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   Nous avons (nous c'est moi et ceux qui fréquentent régulièrement le Laboratoire) beaucoup voyagé cet été, chevauchant un navire, cheval, banc, dans un imaginaire assez délirant. Cependant, je ne crois pas qu'un d'entre nous ait eu l'intrépidité de se laisser glisser dans les dangereuses contrées souterraines des profondeurs spéléologiques de l'inconscient. J'ai plusieurs fois hésité et reculé au bord du gouffre, au risque d'y perdre la santé, car cela correspond à un périlleux risque de confrontation avec la fulgurance du Soi. 
   Pour effectuer ce voyage il faut franchir une porte brûlante et accepter de se laisser glisser, sans assurance, si ce n'est celle d'un Moi solide, en un lieu où les images qui se cachent derrière les émotions deviennent vivantes.
    Un explorateur intrépide a accepté, en toute lucidité et en employant le véhicule de l'" imagination active ",  de se livrer à cette expérience. On a dit qu'à cette époque il était devenu fou. Il s'appelait C. G. Jung et c'est l'histoire de cette exploration que je vais vous raconter dans les jours qui viennent. 
       Ariaga