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30/07/2008

EXPLOSION!

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   Chers compagnons des vacances imaginaires, chers voyageurs des bancs du train du rêve, je crois que les effets conjugués de notre imagination active et de nos divers phantasmes d'évasion ont été trop puissants.  Aslè m'avait bien parlé d'un moyen explosif, le grisou, pour propulser la locomotive, je ne savais pas que ses idées avaient autant de force ! 
   Mon cher Athanor-Ordinateur, qui semblait si heureux du Léopard que je lui avais offert, a du se trouver dépassé par toutes les énergies que lui offraient si généreusement les lecteurs, surtout ceux qui viennent déposer sur le banc leurs mots, ces mots qui servent de carburant pour nos voyages sans limites. C'était trop, trop fort, trop beau et, hier soir, la batterie d'Athanor, son propulseur pour s'éloigner du banc, a tout simplement explosé! Athanor est solide et fidèle et son corps fixe n'a pas été endommagé. J'étais quand même quelque peu secouée... Dès ce matin, un grand sorcier de mes amis a prodigué ses soins et le train et les voyageurs, un peu choqués, sont repartis grâce à un Athanor moins mobile mais toujours aussi vaillant. 
   Vous voyez chers amis que l'on peut vivre de dangereuses aventures sans quitter son bureau...son banc plutôt.
              Ariaga

28/07/2008

Du carburant pour le Voyage

 

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   C. G. Jung, que je préfère appeler Carl Gustav, car il fait partie de mes amis intérieurs, est, depuis le début des vacances imaginaires, assis sur le banc principal, on pourrait dire la locomotive du train de voyage des bancs. Lui, si présent sur le blog, s'est montré très discret depuis le départ. Je crois qu'il nous observait avec son sourire ironique si séduisant. Et puis il a entendu parler de carburant de moteur, de tout ce qui pouvait propulser les bancs des voyages imaginaires. Alors il s'est levé et nous a parlé , avec un peu d'impatience. Et que faites vous de l'imagination active, le meilleur moteur pour voyager au pays de l'inconscient ?  Enseignez nous donc, ont dit en choeur les passagers des bancs. Carl Gustav s'est alors exprimé et, en prenant quelques libertés, imagination oblige il a dit :

D'abord, si certains d'entre vous veulent en savoir plus  sur les voyages vers ailleurs lisez le chapitre "Le voyage dans l'au-delà" du livre de Marie-Louise von Franz C.G.Jung , son mythe en notre temps (Buchet/Chastel). Pour ce qui est de l'iimagination active, allongez vous sur le banc, et laissez venir tout ce qui émerge de l'inconscient. Accueillez, comme si c'était vrai, les émotions, les phantasmes, les pensées obsédantes, les images de rêves. Vous verrez, ces éléments que vous laisserez émerger emploieront souvent pour s'exprimer un langage étrange, pathétique ou ridicule. Vous pourrez être choqués, vous dire : mais comment est-ce que je peux imaginer des choses pareilles ? Pas besoin de comprendre, recevez comme un cadeau. Vous pouvez dialoguer avec ces éléments qui remontent à la surface et surtout en profiter pour exprimer toute la puissance de votre iimagination. Écrivez les, dessinez les, vous pouvez même les danser...et surtout soyez spontanés, ne cherchez pas à trop bien faire, à esthétiser. Laissez simplement se réunir harmonieusement les deux tendances du conscient et de l'inconscient et votre iimagination voyagera comme celle des grands artistes dont les cloisons avec les richesses de l'inconscient sont plus minces que chez les autres humains.

  Je sens que le train de banc va prendre de la vitesse. Carl Gustav qui a déjà fait le plus grand Voyage, celui du passage dans l'au-delà, nous a donné une nouvelle impulsion. L'imagination active est un super carburant. 

              Ariaga 

    

25/07/2008

Chats de bancs

   La panthère étant plus ou moins maîtrisée, j'ai envie de vous parler des chats qui rôdent près des bancs des vacances imaginaires. Il y en a certainement beaucoup mais je me limiterai à deux, Grisou, mon chat qui n'est pas mon chat, et un chat habitant du banc ajouté au train de banc par un nouveau lien, un musicien :  Michel Tardieu (Chronophonix).

     Grisou était d'abord un hérisson supposé à l'attention duquel je déposais de la nourriture, restes de salades, crudités, et divers, dans un creux à l'abri des oiseaux. Deux bons mois ont passé et je trouvais le hérisson tellement vorace que je l'ai cru féminin et mère de famille nombreuse. Un soir tard, dans la pénombre, sous une forte pluie, j'ai aperçu un être famélique de couleur grise et de forme féline. Il tirait la nourriture du trou avec sa patte et j'ai compris que mon hérisson était un très jeune chat nourri de salade. J'ai amélioré le menu mais pendant longtemps il n'a accepté de manger que la nourriture déposée dans le trou, et seulement si aucun être humain ne se trouvait à proximité. Je savais qu'il venait seulement si je fermais les volets. Après, il a supporté ma silhouette derrière la vitre. Il a fallu des semaines pour qu'il mange sous une table du jardin et autant pour qu'il vienne s'asseoir sur un banc. Ce banc est devenu son domaine mais dès que j'apporte sa nourriture il s'enfuit et vient manger quand il croit que je suis partie. C'est maintenant un beau chat, nourri deux fois par jour,  au poil gris luisant, genre chartreux,  mais toujours aussi craintif, impossible à approcher et éloigné du monde des humains.  

   Un événement, dans sa vie et dans la mienne est survenu il y a quelques jours. J'étais au premier étage et, tôt le matin, j'ai ouvert les volets et je suis allé sur le balcon. Grisou était sur "son" banc. Surpris par ma présence, il a levé vers moi des grands yeux d'or pleins de crainte et d'amour. Il ne s'enfuyait pas, il était comme pétrifié. Maintenant, tous les matins, je fais mon apparition au balcon, je sais qu'il attend, et il lève vers moi ses yeux adorants. Il ne sait pas qu'il s'appelle Grisou, c'est un vrai sauvage, mais je le trouve exceptionnel car c'est grâce à lui que je suis devenue Dieu !

                   Ariaga

Voici maintenant le texte et la photo qui l'accompagnent de Michel Tardieu. Voici pour les voyageurs du banc comment il se présente lui même à ma demande : "inventeur de musique poétique, de poèmes musicaux, chercheur de vérité au présent, amoureux du quotidien et grand pourfendeur du passé comme du futur, aime photographier la vie des êtres et des choses, jouer du piano, la bière, et bien sûr, se complait immodérément dans le monde virtuel du net !"

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 Banc banal

Un chat sur un banc
un simple banc banal
un banc un peu bancal
et sur ce banc, royal,
ce chat qui se régale
d'un banc de poissons-chats...

mais où sont-ils partis
ces poissons dégourdis
y ai-je bien réfléchi ?
le temps qui va passer
pour penser à tout ça
va me pousser à bout
tout au bout de ce banc
ce banc qui me repousse
me pousse de bambou
mais chut...! sujet tabou

car de bouche à oreille
cette histoire de poisson
m'en bouche un coin, c'est net
au bout du banc, du chat
transformé en banquette
en canapé tout doux
où viens jouer ce chat

tu veux jouer à chat
sur ce banc un peu flou
ce bout de banc bien fou
ce banc qui s'abandonne
et ce chat qui ronronne
en croquant ses poissons
au bout du temps qui passe
à écrire des p'tits bouts
de poésie bancale
Ben çà...c'est pas banal !

 

 

   
 

 

23/07/2008

Un félin dans l'athanor

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   Les alchimistes Philosophes de la Nature du Moyen Âge, dans leurs rêves les plus fous, n'auraient jamais pensé adjoindre aux matériaux de leur Oeuvre un léopard, même virtuel. Ils ont dans leurs "recettes" parlé de matières assez étranges allant du lait de vierge aux excréments mais, si ce n'est la possibilité que des chats aient peut-être fini dans le "fourneau", à ma connaissance point de gros félins !
   Il y a longtemps que je vous parle d'Athanor, mon fidèle Mac, qui en ce moment véhicule dans le monde des blogs notre train de bancs des vacances imaginaires.
   Aujourd'hui, le train devient de plus en plus long et lourd à tirer. J'ai, suivant des conseils avisés, je l'espère, décidé d'augmenter la qualité du combustible de mon cher Athanor-Ordinateur et je vais engouffrer dans sa gueule béante le Mac OSX Léopard. C'est une opération longue et périlleuse et j'espère en sortir indemne. Les fauves peuvent être dangereux et les bugs (beuglements ?) fréquents quand on est aussi peu doué que moi. A demain si tout va bien. 
             Ariaga apprentie dompteuse de fauves.
 

20/07/2008

Voyages de bancs

   Le modeste petit banc faisant face à la mer d'où est parti le voyage du laboratoire du rêve et de l'alchimie spirituelle vers les pays de l'imaginaire s'est transformé en un train de bancs, puis en bancs sur tapis volants, puis en...je ne maîtrise plus rien, les bancs ont pris le pouvoir, ils montent, ils descendent, ils se pétrifient, s'ornementent, ils parlent, ils frappent aux porte. Ce matin il en est venu un, de très loin, c'était un banc-chaise, et comme je le pensais fatigué par ce long voyage j'ai décidé de le coucher ici pour qu'il se repose. Il était voituré par Chris-Tian Vidal  (lien avec son blog) et comme il parlait une langue étrangère Chris-Tian lui a prêté ses mots . Chris-Tian est l'auteur d'un petit (par la taille) livre intitulé Carnets D'Asies qui a sa place sur le banc car il s'agit d'un voyage initiatique guidé par le Tao et la psychanalyse. Si vous voulez en savoir plus allez sur le blog de Chris-Tian. Et maintenant accueillons le voyageur. Ariaga.

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                           Photo et texte Chris-Tian Vidal

   "Bonjour, lecteurs de notre alchimiste. En fait, c'est pas tout à fait un banc. C'est un banc, oui mais à ses côtés, il y a deux chaises dont une chaise-poète. Cette chaise-là m'a tenu compagnie, l'été passé, en Mongolie. Ensemble nous avons contemplé, pendant de longues heures, la perle bleue des nomades, le lac Hüsgül, le petit frère du lac Baïkal, appartenant jadis à la Mongolie. On a entendu la tristesse de Hüsgül dépossédé de son grand frère Baïkal. Une tristesse freudienne de la perte. Ensemble, nous avons rêvé et d'autres à côté de nous sont venus s'asseoir. Tous, nous avons parlé le langage oublié, c'est-à-dire le langage des humains. Tant des nôtres l'ont perdu et c'est ce qui crée toutes ces détresses humaines. Alors, face au lac, j'ai lu des poèmes de François Cheng et de René Char. Ainsi, cette chaise-poète a appris la langue et la poésie françaises. Puis, je lui ai promis de revenir en été 2008 et de vilains ennuis de santé m'en empêchent. Elle a d'abord pensé que je n'étais pas un homme de parole puis elle su, comme le savent tous les bancs et toutes les chaises érudits. On m'a ensuite dit que la chaise récitait des poèmes et les nomades mongols ont été chargés de lui dire que je ne viendrais pas cette année. Elle en avait déjà eu la prescience, bien sûr. La chaise-poète en a pris son parti et elle entonne  ces vers à ceux qui prennent le temps de la contemplation; elle récite ces vers de René Char, et elle pense à moi et je pense à elle :

"A trop attendre,
On perd sa foi.

Celui qui part
N'est point menteur

Ah! le voyage
Petite source."

J'ai appris depuis peu, à travers un long chant mongol parti des steppes et parvenu à Toulouse, à mes oreilles, toujours à l'affut des bruits du monde  que la chaise-poète prenait son banc et son autre chaise et quittaient ensemble Hüsgül pour rencontrer le banc de l'alchimiste française Ariaga. Cette chaise-poète aime aussi la psychanalyse et depuis près d'un an d'attente, elle ne manquera pas d'en conter sur le banc de l'alchimiste Ariaga.

Voilà des instruments de pause-voyageurs, en partance pour le laboratoire-alchimiste, sans doute influencés par René Char...

Que tous les bancs du monde chez Ariaga viennent se retrouver et brisent ainsi les solitudes estivales de ceux qui restent sur place et de leurs petites sources donnent naissance à un malin petit lac limpide et rigoleur.

Après le banc de Noël, voilà une chaise mongole qui déclame en longues chansons mongoles les aphorismes des poètes français qu'elle a appris l'an passé.

Pouvez-vous lui offrir une petite place sur ce blog-ami ? Elle est généreuse, elle n'arrive point seule et ensemble nous pourrons tous nous asseoir, entendre la poésie, goûter à la beauté des choses, alors qu'à l'autre bout du monde nos frères mongols chantent encore le chant de la Terre et du départ et qu'ils le font accoucher du fond de leurs entrailles, les larmes aux yeux.

Merci pour eux. "


17/07/2008

Rêve de banc


     
   Les rêves de voyages imaginaires des habitants du banc commencent à monter comme une marée et je dois ouvrir l'écluse, sous peine de submersion. Certains sont perticulièrement beaux et originaux et ils seront publiés mais, aujourd'hui, j'ai eu envie de vous offrir celui de èphême parcequ'il fait le lien entre le haut et le bas si cher aux alchimistes.J'ai aussi beaucoup aimé l'humour de son aquarelle. Ce banc botté ... .Bonne lecture. Texte et illustration èphême.
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   " Ce brave banc maritime s’ennuie un peu, une marée haute, une marée basse, toujours pareil, bravant les mouettes... Il connaît, par les livres oubliés sur ses planches (oui, il sait lire, un vieux philosophe misanthrope le lui a appris, patiemment), des comparses partout, qu’il aimerait visiter, mais il est cloué au sol, comme une bitte d’amarrage veuve de ses haussières.
    Il rêve d’autres bancs avec qui causer, nichés dans les barkhanes et les sifs grelottant de chaleur du Ténéré, ou dans les sombres réfectoires troglodytes de Cappadoce, polis par les siècles, taillés dans le tuf volcanique  sous une Dormition de la Vierge. Mais ce qui l’intrigue le plus, ce sont les bancs durs du calcaire, ses collègues des karsts dentelés, ceux qui devinent d’autres eaux… Ils sont l’antre des rivières aveugles, cascades sourdes, lacs d’opale verte, où l’eau acide burine sans fin la roche rétive, façonnant coups de gouge géants ou banquettes aériennes. Puis paresseuse, mais têtue, après s’être insinuée dans les diaclases farouches, elle s’abandonne et fait l’amour avec la nuit, déposant, cristal à cristal, fistuleuses, draperies, trottoirs de gourd, coulées grasses ou buissons évaporés d’aragonite. Ce monde magique l’étourdit, car il n’existe que par le regard de l’intrus, et retourne à sa lente mastication nocturne dès que s’efface la lumière allochtone du passant. Lui, devant le miroir bleu, il voit chaque matin l’aube phosphorer à l’est, la nuit s’épouvanter chaque soir à l’ouest dans les cris des arbres, devant le halètement muet des vagues.
    Mais dans les gorges noires, tout est différent.  Le temps tricote ici à son rythme : lent, impalpable, implacide, innommable dans son rythme lent à puiser les chadoufs des jours vers les champs de la mort, la noria des aiguilles de montre ralentissant imperceptiblement, engluée par cette nuit de Terre. Nuit sans étoile, ralentissant, ralentissant dans le vide d’un temps sans repères, matrice des rêves chthoniens où l’instant n’a aucun sens, dissous puis révélés par le ballet obstiné des gouttes. Qui y pénètre perd tous ses amers, et son horloge interne n'exsude les secondes qu’avec parcimonie, une à une, épouvantées de jeter minutes, heures, jours," dans ce monde sans ciel, sans soleil, matrice froide de tous nos rêves. Ici il n’y a que roches et eau, air et obscurité, pauvre vie farouche ou inopportune, sous les gouttes sans âme du carbonate de calcium.


    Mais je me tais… L’alchimiste fofolle arrive… Elle ne doit rien deviner. Chutttt."

Post scriptum d'Ariaga : L'alchimiste fofolle n'a pas réussi à insérer la peinture de éphême en entier dans la colonne du blog. Vous pouvez la voir non amputée dans l'album photo.

14/07/2008

Défilé de Juillet

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   Le bruit lointain que j'avais entendu, je n'étais pas la seule, d'autres l'avaient perçu, est devenu plus net,  en ce jour de Juillet, quatorzième du mois.

  C'était comme un bruit de tambour mouillé et puis nous avons vu, d'autres habitants du banc pourraient en témoigner, nous avons dis-je vu, vers la gauche de la plage, émergeant de la vague alourdie par le sable soulevé, un vieux soldat qui battait tambour. Il était très petit, presque un soldat de plomb et marchait lentement, comme s'il défilait. Il portait casquette blanche, chemisette kaki, tablier de cuir et longue barbe grise et, n'était, curieusement, pas mouillé. Derrière lui, si bien mis, et marchant fièrement de son pas cadencé, est sortie de la mer une horde dépenaillée et fumante de vapeurs. Dans les volutes humides on ne distinguait que des silhouettes, bras levés, tenant des armes de toutes sortes. J'ai cru apercevoir des haches, des fusils, des sabres, peut-être même un tomahawk et aussi tout en bas, dans l'épaisseur brumeuse, il m'a semblé deviner les formes d'un canon traîné par des chevaux mais c'était trop confus pour que j'en sois certaine. 

   Le soldat au tambour grossissait à nos yeux. Pas beaucoup car il était VRAIMENT petit. Il continuait, imperturbablement, à défiler sur le sable. Les autres le suivaient, lamentable cohorte, et la brume avec eux. Le défilé est arrivé, juste à hauteur du banc. Le soldat s'est alors tourné vers nous, comme vers une tribune. Il a posé ses baguette sur le tambour, s'est mis au garde à vous a levé la tête et d'une voix forte, en une langue étrange que nous avons tous comprise, il nous a demandé : est-ce que LA guerre est finie. Nous sommes restés muets ...

           Ariaga
 

 

 

12/07/2008

Disparitions

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                                        @ Photo èphême
 
   Habitants du banc, voyageurs de l'imaginaire, attention, j'ai entendu des craquements. Il est possible que soit en train de s'ouvrir le tunnel menant à la faille spatio-temporelle dont je vous ai  parlé aux temps passés. Vous savez, celle là même où disparaissent les anciennes notes, les amis que l'on croyait "pour toujours", le poisson énorme que l'on avait pourtant senti frétiller au bout de la ligne et dont les écailles brillaient au soleil. Le vivant disparaît, mais il y a aussi, il y a surtout, les "choses".
   LA deuxième chaussette et le deuxième gant, les lunettes, les parapluies, surtout les très petits, la dernière page sur une feuille volante, cette page qu'on ne saura jamais re-écrire, et cette balle perdue, juste là, tout près dans l'herbe, disparue à jamais.   
   Il arrive parfois que dans un lieu examiné des dizaines de fois il y ait des retours mais c'est rare ... et pourtant aujourd'hui, assise sur le banc il me semble au lointain, du côté de la mer, entendre comme un bruit de tambour. Et vous amis du banc, entendez vous aussi ?
 
                        Ariaga.
 

10/07/2008

Bonheur et mystique juive

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   Je sens comme une pression d'ombres insatisfaites autour du banc. Depuis Janvier 2007 où j'avais posté une note intitulée "paroles de la mystique juive", quand je regarde les textes les plus lus sur le blog cette note se situe toujours aux premières places. Tout le monde doit être heureux et partir en vacances alors je vais inviter au voyage un nouveau compagnon, le maître hassidique Rabbi Nachman de Bratislava (1772-1810) dont j'ai entendu parler dans un livre d'Edward Hoffman intitulé Mystique juive et psychologie moderne (Dervy).
   Je l'imagine très bien, assis sur le banc et racontant d'une belle voix, au petit groupe des voyageurs, lui qui n'a rien écrit, les histoires et paraboles qui lui servirent pour illustrer ses idées. 
   Atteint très jeune de la tuberculose, il savait que sa vie serait courte. Cela aurait pu le rendre mélancolique mais, au contraire, il enseigna que la joie est une porte vers le divin et que l'on doit toujours essayer d'être gai, même si il faut pour cela "avoir recours à des futilités". Il pensait aussi que le corps et l'esprit sont intimement liés  et que les émotions négatives, comme la peur, la jalousie ou la colère, peuvent être à l'origine des maladies.
   Ses récits parlaient de rois, de naufrages, de trésors cachés et des rêveurs fous partis à leur recherche et aussi de ces coïncidences qui font exploser les cadres de la causalité. J'aime imaginer qu'il est avec nous sur le banc, ce mystique joyeux qui condamnait l'ascétisme et qui nous aurait enseigné la marche sur la voie du bonheur.
          Ariaga
 

08/07/2008

Des matériaux pour l'Oeuvre alchimique

  Quand, l'été terminé, je recommencerai sur ce blog le patient travail de philosophie, de psychologie, de spiritualité, de l'émergence de la nature dans les rêves, tout ce qui est le matériau de l'alchimie spirituelle de ce blog, l'Athanor ne contiendra plus que de faibles braises tellement les vacances imaginaire auront consommé d'énergie pour nous propulser dans l'imaginaire et le Vase sera vide. C'est pourquoi , telle la fourmi en prévision des temps froids, je dois accumuler des matériaux. Ceux-ci me sont donnés par la beauté poétique, mythique ou philosophique de certains textes des habitués du banc. C'est eux que je vais ranger soigneusement dans le bûcher, tout près du banc, et dans les fioles cachées dans les herbes hautes.
 D'abord Muttifree qui a apporté son banc personnel par une création numérique de toute beauté qui contient même l'arbre de Kaïkan et qui nous a évoqué, sur le thème de ma note "Ville engloutie",  la légende d'Ys :
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   "Lorsque étirant mes ailes, attirée par la voix claire d'une princesse évanouie dans l'éther, dont la lune, certains soirs, en marge du flux et du reflux de l'Océan, dessine l'image... lorsque le chant de sa fiancée, devenue sirène résonne au rythme assourdi de la cloche d'Ys la magnifique, taraudant la mémoire... je m'approche de la plage espérant la voir... Sous mon regard tranquille miroite le désespoir, le drame ancien...
Dahut la cruelle, oublieuse du drame, est là, lissant sans fin sa longue chevelure blonde... de ses lèvres, au rythme de la vague qui se couche à mes pieds, s'échappe un murmure plaintif... que bientôt le timbre mat du galop de Morvarc'h masque à mon oreille... le son du galop martelle l'injonction au départ et je sais dès lors qu'il me faut reprendre mon vol et sans me retourner, priant Saint Guenole, rejoindre Quimper et près de la cathédrale, sur la joue de granite de Gradlon, tendrement, déposer un baiser."  
 
   L'élément liquide des alchimistes m'est parvenu grâce à Käikan, grande prêtresse et poétesse des eaux qui m'a parlé du haut de son navire :
"Sais - tu, Ariaga que dans les villes englouties, il y a un quartier et dans ce quartier aux portes mouillées, une clef de mousse ... une clef d'étoiles de mousse ... Là aussi, un banc, un banc habité d' algues et de temps ... compter une à une les étoiles, doucement, tendrement ,
"religieusement" - dans le sens de relier ... et puis doucement, à l'évocation de la dernière étoile, une porte s' ouvre sur une pièce nue ... Au centre, un vieux livre lavé , lové , un livre offert aux danses des mots et aux liqueurs des pigments, un vieux livre de poussières mouillées à l' argent des écailles ... et là ... chacun y lit de belles révélations ... ce livre magique - car il est de mémoire d' hommes - se donne à décrypter , toujours différent car il a pouvoir de métamorphose ... C' est le livre de vie, le formidable livre de lavis aux odeurs d' océan."
 
Merci pour votre aide
        Ariaga.