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30/08/2012
L'ÉVASION ultime
M74 alias NGC 628 ; crédit image : NASA, ESA, Hubble
Et alors ...
Nous sommes partis sur les fils infinis qui tissent l'imaginaire, au delà des frontières de l'Homme.
Nos cellules, frémissant de la mémoire de l'univers, notre pensée explosée en rameaux infinis, nous avons parcouru les mondes de l'Absolument Autre.
Voyageant de galaxies en galaxies, nous avons vu, même si cela ne s'appelait plus voir, nous avons vu naître et mourir des étoiles.
Nous avons traversé, à chaque fois transmutés en poussières d'étoiles de plus en plus fines, des tempêtes de feu, des explosions, des trous noirs cannibales.
Quand des bras spiralés nous ont enveloppé et entraîné vers la source de la lumière, au delà de la galaxie, ce fut l'ultime évasion, celle qui ne se raconte pas.
Ariaga et Lechantdupain
C'est ainsi que se termine le grand voyage du navire l'ÉVASION, du cimetière des bateaux aux confins des galaxies.
07:27 Publié dans Alchimie, CONTRIBUTIONS, Philosophie, poésie, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : écriture, poésie, astronomie, culture, vacances, rêve, bateaux
27/08/2012
Saturne et Encelade
Saturne vu dans le plan des anneaux
Plus rien ne fait obstacle à nos explorations et, voyageurs sans limites de l'Imaginaire, pilotés par Lechantdupain, nous nous approchons de Saturne. La planète géante large de 120 000 kilomètres à son équateur se dresse majestueuse, en or et azur, dans l'ombre des anneaux.
Les petites lunes Daphnis et Pan orbitent au sein du plan des anneaux
Devant le spectacle inouï des anneaux orbitaux ornés des joyaux de leurs lunes timides nous restons silencieux et venues des profondeurs des siècles nous croyons entendre les pleurs de Daphnis et Pan , amoureux condamnés par la gravité à ne jamais s'unir.
Tristesse et mélancolie se répandant sur le pont, la Capitaine, pour faire diversion, propose une partie de patinage sur les anneaux. Une piste glacée de 250 000 kilomètres de large, pour rire et se dégourdir les jambes c'est le rêve ..
Surtout pas, grimace Lechantdupain, les anneaux ne sont qu'un conglomérat disparate de blocs de glaces s'assemblant et se séparant au fil du temps ! Pour le patinage, j'ai une autre idée ...
Encélade vue d'ensemble
Et nos yeux éblouis découvrent un objet, tellement brillant que l'on croirait voir un diamant. Il est enchâssé, comme un bijou, dans des griffes bleues. Tant de beauté, ce ne peut être qu'un rêve …
Notre guide nous présente le Géant Encelade, une lune de Saturne entièrement recouverte de glace. Les lignes de fractures visibles en bleu plus vif, sur le pôle Sud, sont surnommées, au vu de leur forme, "la griffe du tigre".
Alors que l’Évasion entame une manœuvre de contournement pour l'atterrissage, Lechantdupain, mystérieux et souriant, nous apostrophe : « Compagnons de voyage, retournez-vous et contemplez le spectacle le plus étonnant de tout le système solaire !".
Encélade, geysers glacés
Et à notre grand étonnement, apparaissent à contre jour, s'élevant de la griffe du Tigre récemment survolée, d'immenses geysers sur des centaines de kilomètres de hauteur ! Il y a un océan liquide sous la croûte glacée du géant, commente Lechantdupain, l'eau retombe en partie sur sa peau. Cette glace fraîche explique pourquoi il est l'un des objets les plus brillants connus. Le patinage est un plaisir sur Encélade mais attention aux failles qui lézardent la surface, elles ont plusieurs kilomètres de profondeur !
Mais plus rien ne nous fait peur. Nos corps respirent autrement, nos pensées mutantes générent des désirs fous. Ariaga, la capitaine, s'écrie en poétisant : "Je goûte un morceau de lune, de la lune de saturne, au parfum geyser salé"... Alors tous veulent se nourrir du riche liquide. Cela doit les enivrer car certains se laissent enlever par la force des geysers et d'autres plongent dans les profondeurs des failles à la recherche de nouvelles formes de vie sous marine . Lechantdupain commence à briller comme une étoile et nous entraîne vers l'inconnu en criant : "Évadons nous toujours plus loin...toujours plus loin ..."
Ariaga et Lechantdupain
Crédit images : NASA, JPL-Caltech, Space Science Institut
07:22 Publié dans CONTRIBUTIONS, poésie, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (41) | Tags : écriture, poésie, science fiction, voyage, vacances, culture, astronomie
24/08/2012
Tourisme sur Mars
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Mars en approche ; crédit image : ESA
Le voyage ne dure qu'un instant. Notre vaisseau spatial vogue à la vitesse de la pensée et Lechantdupain, dont l'astroport propose des voyages jusqu'aux confins de l'univers, a choisi, pour ne pas trop nous dépayser, une destination qui, si on excepte le climat peu agréable, offre des lieux d'excursion assez semblables à certains paysages terrestres. Il s'agit de la planète Mars, très à la mode en ce moment.
Nous voici en approche, à environ 240000 kilomètres de la planète rouge. Certains passagers, par habitude, sortent leur appareil photo. Ils oublient qu'ils vivent cette odyssée fantastique à l'intérieur d'eux-mêmes, dans leur propre imagination. Il est difficile de quitter le connu pour l'inconnu.
Mars, Olympus Mons, vu de l'espace, crédit image : NASA et autres
Nous nous somme rapprochés de la planète et nous contemplons le plus grand volcan du système solaire, Olympus Mons. Sa base est équivalente à la surface de la France et il culmine à plus de 22 kilomètres au dessus des plaines environnantes. Quelques blasés affirment tout de même que, finalement, ce n'est qu'un volcan, juste plus haut !
Mars, Olympus Mons, falaises d'accès, crédit image : ESA et autres
Encore plus près, nous sommes impressionnés par cette falaise d'accès au volcan. Un dénivelé de six kilomètre de hauteur ! Nous avons ainsi une magnifique vue sur Olympus Mons dont la dernière période d'activité est estimée à 200 millions d'années. Un rien à l'échelle du temps de l'univers.
Mars traces de geysers dans un champ de dune, crédit image : NASA et autres
Autre émerveillement, ces traces de geysers dans un champ de dune de sable. Le spectacle se renouvelle chaque printemps, lorsque la glace de gaz carbonique déposée en hiver, se réchauffe et se sublime brusquement dans l'atmosphère martienne.
Mars, dust-devil, crédit image : NASA et autres
Aux beaux jours, quand il fait moins froid ... des dust-devils arpentent les grandes plaines martiennes. Ce tourbillon de poussière possède un diamètre de 70 mètres au sol et s'élève à une altitude de 20 kilomètres. Les blasés du tourisme en restent muets ...
Mars, Melas Chasma, crédit image : ESA et autres
Et bien sur, nous voici sur un lieu incontournable : Valles Marineris, le grand rift martien qui s'étend sur 4 000 kilomètres ! Ici nous contemplons le brusque ravin descendant des plateaux environnants sur 9 kilomètres de hauteur vers une des vallées alimentant Valles Marineris : Melas Chasma.
Mars, sourire, cratère Galle, crédit image : ESA et autres
Nous devons apprendre à quitter le vaisseau pour vivre pleinement notre voyage imaginaire. Et c'est avec le sourire d'adieu de Mars que nous repartons pour de nouvelles aventures, plus lointaines ... La suite au prochain numéro !
Ariaga et Lechantdupain
08:02 Publié dans CONTRIBUTIONS, photo, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (38) | Tags : écriture, astronomie, mars, humour, vaacances, culture, science fiction
22/08/2012
L'ÉVASION vaisseau de l'espace
Étoiles dans la Carène ; crédit image : ESO, F. Milour et autres
Un grand silence et un peu d'ennui planent sur l'Évasion.
Les bateaux en bouteille se font plus rares, nous en avons délivré tellement. Nous sommes loin du Pérou, la visite du Musée Imaginaire nous laisse pensifs et muets. Les tziganes sont repartis, emmenant avec eux une partie du sens du Voyage.
La nuit est chaude. Tous les voyageurs de l'imaginaire sont montés sur le pont à la recherche d'un peu de fraîcheur pour contempler la voûte étoilée. C'est tellement grand et beau que la terre semble un grain de sable ; tous ressentent une aspiration vers l'infini. Ce besoin doit être une force de création très puissante car, vous ne me croirez peut-être pas mais c'est vrai, des événements extraordinaires surviennent.
Nous somme éblouis par des lumières incandescentes, nous nous sentons à la fois dedans et dehors de nos corps. Un immense hublot s'ouvre aspirant l'Évasion qui devient un immatériel vaisseau spatial nous emportant tous dans un ultime voyage cosmique.
La peur pourrait s'emparer des voyageurs mais un homme providentiel apparaît qui va nous guider. Il s'appelle LECHANTDUPAIN.
Ariaga
08:24 Publié dans poésie, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (46) | Tags : écriture, voyage, astronomie, science fiction, culture, poésie, vacances
19/08/2012
Le musée imaginaire péruvien
Suite de la note précédente
Le Grand Chamane pense, en effet, à son seigneur divin parti pour sa renaissance, sous son masque d’or solaire que le cinabre vivifie de son sang divin, ceint de sa couronne de Guerre ornée d'une chauve-souris qui le protége des Esprits et épouvante ses ennemis.
Des masques multiples avaient été déposés autour de sa dépouille, certains inquiétants, visages simiesques à la dentition de jaguar.
D’autres étaient d’une simplicité énigmatique, leurs yeux ronds écarquillés sur le néant.
De précieux disques d’or entouraient le seigneur, divinités grimaçantes repoussant les démons.
Des parures d’apparat disposées auprès de lui étaient destinées aux fêtes d’outre-tombe, avec ses femmes et serviteurs.
Après les combats rituels le prisonnier dénudé et ligoté attendait avec morgue son exécution qui allait sceller sa rencontre avec ses Dieux.
Mais le Grand Chamane savait que son seigneur couvert d’or imputrescible et de cinabre gorgé de sang céleste allait lui aussi partir en poussière.
Sans un mot le petit paysan anonyme regardait les fastueuses funérailles des grands seigneurs de Sican, de Sipan ou d’ailleurs, toujours plus grandioses au fil des siècles et des cultures. Il était certain que, pour lui, ce serait un trou dans le sable avec, pour tout viatique, au mieux un maigre linceul de coton et une petite poterie.
Texte et photos ÉPHÊME
08:29 Publié dans arts, photo, poésie, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : écriture, culture, arts, pérou, mort, société, vacances
17/08/2012
Le musée imaginaire de l'Évasion
Je me trompais, je croyais que ÉPHÊME, après nous avoir propulsé vers le Pérou, considérait qu'il n'avait plus rien à faire que de s'amuser dans son lieu préféré, la cale du navire. Je le croyais uniquement occupé à chanter, vider des bouteilles, mettre des tonneaux en perce et concocter avec Mariedumonde et la Gaillarde Conteuse d'étranges tisanes. Mea culpa ! Il rassemblait ses souvenirs de la visite des musées péruviens pour nous permettre de les visiter ...presque en vrai, l'imagination faisant le reste.
Ariaga
Au fond de la cale, entre deux libérations-libations de vaisseaux embastillés, je méditais de nouveaux voyages imaginaires, au cœurs des raides vitrines des fabuleux musées péruviens. Là des vies oubliées me regardaient de leurs yeux éteints pleins d’espoirs de renaissance, puissants comme humbles figés dans les doutes du néant.
Ces portraits des êtres vivants du peuple Moche, Lambayeque, Chimu, Cupisnique, Viru… aux noms magiques, tous ces gens dégorgeant de vérité, de douleurs et de doutes, figés pour l’éternité, délicates fragiles céramiques sont les témoins de l’activité grouillante de ces précolombiens vibrionnant de désirs et de craintes, offerts à côté d’eux aux morts pour revivre avec eux. Ils sont enfermés derrière leurs murs de verre, comme nos bateaux en bouteille. Eux sont des vases magiques gorgés d’espoirs. Nous ne pouvons que percevoir leurs souffles, leurs rires et leurs détresses. Mais aidé par la magie de l’Évasion, j’ai doucement brisé leurs prisons transparentes et ils sont venus m’entourer et me murmurer à l’oreille leurs désirs de vie éternelle, au milieu des danseurs flamboyants du pont de l’ÉVASION.
La première tendre tentatrice m’a susurré que ses douces caresses au squelette raide n’étaient que des offrandes aux esprits des morts venus l’épouvanter, pour rester chez les vivants.
Sur la place close du village enfermé dans ses murs d’adobe est apparue hautaine la noble méprisante dans ses voiles transparents. Les paysans la couvaient des yeux, murmurant des quolibets obscènes,
tandis qu'elle suivait son suffisant seigneur, goguenarde pintade chaloupée, que fixaient en douce les paysannes aux formes fermes, candidates pour sa nuit prochaine.
Le simplet toujours rigolard, si proche des dieux, était le seul à ne pas devoir se prosterner.
Son ami, rongé par la douleur atroce de la tumeur qui lui dévorait la face devait, lui, se plonger dans la poussière.
Devant tous, dans un rut innocent, un rat paillard et gourmand s’accouplait avec sa rate déçue de ne pouvoir avoir un grain de maïs en dessert !
Tous pensaient au seigneur abusant de ses paysannes .
Mais le frère du seigneur temporel, le Maître spirituel des lieux, le Grand Chamane des Morts, respecté des vautours aux squelettes des fardos, regardait le Dieu Soleil descendre se noyer dans l’océan, ses yeux pleins des doutes de l’homme devant son dernier vol.
Texte et photos ÊPHÊME
À suivre ...
10:14 Publié dans arts, photo, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : écriture, art, société, pérou, photos, vacances, poésie
13/08/2012
Les tsiganes
Depuis le début du voyage de l'ÉVASION, je sentais une présence forte quelque part sur le bateau. Il m'avait semblé apercevoir du linge coloré séchant dans un endroit bien caché du pont mais j'ai cru à un reflet fugace. Je me suis enfin décidée à descendre à la cale, un lieu qui est plutôt le domaine des fêtards et c'est là que j'ai trouvé Patricia Gaillard, dite la Gaillarde Conteuse, qui avait délaissé les lieux où elle raconte des histoires pour embarquer sur sur cette croisière de libération. Je lui laisse la parole :
***
Comment aurais-je osé interrompre cette libération des bateaux en bouteilles, moi qui suis fervente alliée de toute forme de liberté et d’indépendance. Et pendant que vous épiloguiez sur ces rafiots immobiles dans leur prison de verre , j’étais absente du débat, et pour cause !
A présent je soulève le voile de mon secret : mon arrivée à bord n’a pas été solitaire, loin de là, car du monde et du beau embarquait avec moi.
Des tsiganes, mes amis, ont quitté illico leurs roulottes colorées pour m’accompagner là. Des gens du voyage. Vous pensez bien que notre voyage ne les intimide pas. Voyez, je monte de la cale où nous nous cachions. Imaginez un peu, pour vous faire une surprise ils ont été discrets. Pour eux, durant plusieurs jours, pas de rires ni de musique, pas de chant à lancer au grand vent de la mer, ils ont fait grand silence.
Et puisque vous parlez de libération, les tsiganes sont des esprits libres qu’on a souvent voulu dompter.
Cessons d’être des bateaux en bouteilles ! Tous les soirs à venir, diable, il faudra qu’on danse. Nos jambes sont engourdies, moussaillons !
Permettez que je vous présente mes chers amis romanichels...
Leurs gestes sont posés, ils sont dans l‘attention. Le brillant de leurs yeux montre le chaud du cœur, ils ont le sourire vrai comme ceux des enfants. Ils fréquentent leur ombre, la connaisse, la montre, ne la cache pas comme nous dans un boisseau d’orgueil. Les femmes portent des jupes, longues, bigarrées, virevoltantes comme leurs rires, ou comme leurs cris, c’est selon l’humeur qui soudain les empoigne. Elles vous prennent les mains, y lisent couramment, et vont vous raconter votre vie en couleur ! Et les hommes aux guitares ou aux accordéons, avec leurs chants, joyeux ou tragiques, mais forts toujours, et jaillis des entrailles...
Voleurs de poules ??? “Peut-être, une fois ou deux, mais c’était pour nourrir les enfants” expliquent-ils...
Voici la nuit qui tombe. Les étoiles s’allument, telles les lampes des songes. La mer est calme et douce, notre bateau navigue en toute tranquillité. Peppo, le beau musicien Sinto, prend son accordéon et une poignée de notes pleure sous ses doigts bruns. Il chante, l’entendez-vous ?
N’avez-vous pas envie de danser pour dessiner cette musique envoûtante ?
Armelle, qui est Romni, fait quelques pas. Sa jupe mordorée tourbillonne, une vraie tempête de couleurs ! Imaginez-vous des jupes en corolle, des foulards rouges au cou, des chaussures pointues, des yeux sombres rieurs et des voix de gitans. Osez tout cela, vous n’en serez que mieux, je peux vous l’assurer, j’ai souvent essayé. Mes amis, quelle expérience !
Et la soirée finie, ils disparaîtront, les tsiganes... Ils savent bien faire ça. Leur route les aspire, ils demeurent rarement longtemps à un endroit.
Tant de vie quand ils sont là, et soudain ce silence. La nuit de la mer reprend doucement ses droits.
Dormons, dormons... rêvons...
Photos publiées avec l'aimable autorisation de la Compagnie Audigane, Armelle et Beppo.
08:02 Publié dans arts, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (56) | Tags : écriture, société, musique, voyage, art, danse, tsiganes, culture
09/08/2012
Chanson pour l'ÉVASION
L'équipage de l'ÉVASION, réclamme une chanson de bord pour avoir le coeur à l'ouvrage pendant les manoeuvres. Je commence mais on peut toujours ajouter des couplets.
Brisons de notre étrave, les murs et les barreaux,
Et soulevons ensemble, le fardeau de souffrance,
De tous les rejetés.
Chantons, chantons, le gai chant d'l'Évasion,
Hissons, hissons, les bouteilles sur le pont.
Mettons à la poubelle, les mots gros mots qui condamnent,
Voguons vers l'horizon, où brille la lumière,
De la fraternité.
Chantons, chantons, le gai chant d'l'Évasion,
Hissons, hissons, les bouteilles sur le pont.
Nous sauverons les mers, achetées à crédit,
Et le sang de la terre, pompé par les marchands,
Ces infâmes vampires.
Chantons, chantons, le gai chant d'l'Évasion,
Hissons, hissons, les bouteilles sur le pont.
Ariaga et ...
10:26 Publié dans poésie, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : écriture, chanson, poésie, vacances, photo, société, bretagne
05/08/2012
Un mouvement mondial de libération
Journal de bord du capitaine.
Le Mouvement de Libération des Bateaux en Bouteilles, ou MLBB, initié sur le vaisseau l'Évasion, a pris une ampleur considérable !
Comme l'a dit ÉPHÊME, " je me reposais de mes pérégrinations péruviennes, bien calé dans une bonne couchette anti-roulis, une bouteille de rhum à portée de lèvres en cas de mal de mer, quand un raffut terrible m’a fait sortir de ma torpeur. Remonté sur le pont je trouve l’équipage dans tous ses états, les présents comme les virtuels, tous en train de rédiger les statuts du MLBB. Par téléphone satellite, signaux lumineux en morse, bouteille à la mer (investissement à très long terme), baguages d’oiseaux de mer… ils recrutent dans le monde entier des évadés de la morosité pour délivrer les malheureuses barcasses embouteillées."
Dommage que ÉPHÊME ait ensuite eu un peu tendance à sombrer dans l'alcoolisme.Il faut dire qu'il avait été encouragé dans cette voie par des membres de l'équipage, et pas des moindres ! LECHANTDUPAIN criait si fort "vivent les bateaux ivres", que sa voix allait jusqu'aux étoiles, DANAE, la grande voyageuse, ne rêvait que d'ouvrir des bouteilles de rhum et de trinquer avec les matelots (coquine va!), MARIEDUMONDE, d'habitude pleine de sagesse, avait déjà suggéré d'introduire des feuilles de coca à bord et réclamait du rosé bien frais. J'ai moi, même, je l'avoue (petite snob! ), suggéré le champagne. Comment aurait-il pu résister, assoiffé par son ardeur à lutter pour une noble cause.
Tout sera pardonné sur ce navire, l'essentiel est de brandir haut et fort l'étendard de la révolte ce qui est le cas de VIRGINIE qui nous a remués avec sa sensibilité. Elle a dit: "libérons les bateaux, et le cri des chameaux !
brisons le verre ét-levons nos verres sur le bleu de la mer,
Et sous le chant des voiles, dans nos yeux embués par les bulles de rosée, danserons des étoiles. Les bateaux libres de vivre libre d'aimer dessinerons des sourires sur les visages de l'équipage. Peut-être alors les sirènes mêleront leurs chants silencieux à celui des voiles, à celui des étoiles . Peut-être alors les bateaux à leur tour libéreront les hommes de leur cage de verre".
THIERRY, avec des paroles à la fois poétique et philosophiques est revenu à la racine du problème de ces navires prisonniers. Il nous a dit : "reflets des eaux désolées, rejets de l'eau et flacon bouchonné, il en a fallu de la patience et de l'ingéniosité pour faire rentrer le fier trois mats, à moins qu'on ait ensuite resoudé le culot ou encore par un jeu de tirettes levé les matures, mais à quoi sert il de donner en pâture ce contenu décontenancé de ne point pouvoir s'élancer seul sur l'élément liquide." C'est beau non? et tout le monde a apprécié, même si les soiffards commençaient à trouver tout cela un peu trop philosophique et pas assez arrosé. Ils ont quand même écouté DANIEL quand il a ajouté :"Tout ce qui est en cage doit être libéré: les bateaux mais aussi les oiseaux, les animaux dans les zoos, les femmes avec leur burka ! La liberté n'a pas de prix. Les bateaux en bouteille doivent manquer de vent, de vague et de sel. Comment peuvent-ils vivre sans tout cela". C'était fort et juste.
Nous avons encore entendu les paroles de ferme adhèsion de PHÈNE, la nostalgie d'ÉLISABETH et puis PATRIARCH, un spécialiste de la contestation et de la lutte contre l'injustice, a pris la tête d'une énorme manifestation de soutien au MLBB.
Ils étaient trop nombreux et il y en a certains que je n'ai pas entendus ou vus et, dans la cale, il m'a semblé entendre des bruits...
Ariaga
08:35 Publié dans CONTRIBUTIONS, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (45) | Tags : écriture, société, voyage, vacances, humour, bretagne
02/08/2012
Libérons les bateaux en bouteille
Le navire l'Évasion a quitté le port de Lima, poursuivant sa route vers d'autres horizons chimériques. Une certaine monotonie s'était installée pendant cette longue navigation vers un but mystérieux quand, soudain, le préposé au filet que nous laissons traîner derrière nous, a lancé un appel. Bouteille ! bouteille ! a t-il crié, en levant bien haut une bouteille retirée de la masse des poissons frétillants. Tous les voyageurs de l'imaginaire sont accourus sur le pont, curieux, et espérant, pourquoi pas, recevoir un message.
La bouteille, ouverte avec précaution, contenait les restes très abimés par le temps d'un bateau en bois qui avait du être beau et un papier roulé. Le papier fut déroulé délicatement et lu avec une grande émotion. Il était écrit :
"Je parle ici au nom de tous les bateaux en bouteille. Les aristocrates qui trônent depuis des lustres sur de belles étagères devant des rangées de livres rares entre un sextant et un sabre. Ceux qui prennent la poussière dans la boutique des antiquaires de villes portuaires. Les pauvres bateaux prolétaires fabriqués à la chaîne par les esclaves modernes de pays asiatiques, entassés dans les boutiques de souvenir entre les boules où flotte la neige autour de la tour Eiffel, les cartes postales et les cendriers- coquilles saint Jacques. Nous aspirons à la mer et non à la prison de verre. Délivrez nous ! "
Nous étions tous très émus et nous avons aussitôt, à l'unanimité, décidé de créer le MLBB, le Mouvement de Libération des Bateaux en Bouteille, de briser les culots, les goulots, les cachets de cire, de faire signer des pétitions et de permettre ainsi aux bateaux en bouteille du monde entier de s'évader vers la haute mer.
Voilà un noble but pour le navire L'Évasion et tous les voyageurs de l'imaginaire, ne pensez vous pas ?
Ariaga
10:12 Publié dans Nature, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : écriture, vacances, voyage, bateaux, humour, photo, poésie