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31/05/2007

Avertissement aux rêveurs et alchimistes

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Sortir de la nuit de plomb pour prendre la route du rêve

la route du retour vers le centre

là  où brille la fleur d'or et de lumière

seul l'homme prudent aux mains grandes ouvertes peut tenter le passage

par l'eau et le feu destructeurs des formes 

et sculpteurs de la nouvelle naissance.

     Ariaga 

30/05/2007

Le jeu du choix des livres

J'ai longtemps hésitée à répondre à ce questionnaire initié par Saint Rich. Au " ou ou"   j'ai toujours préféré le " et et ". Cependant il me semble nécessaire de répondre à une des dernières volontés de feu Profdisaster.

Les quatre livres préférés de mon enfance :

Je n'ai pas eu d'enfance sur ce plan. Aucune surveillance parentale et on ne m'a jamais achté un livre d'enfant. Dès que j'ai su lire j'ai pris n'importe quoi dans la bibliothéque. Je suis, très jeune, tombée entre les mains d'un "pédophile psychique", libraire de son état, qui m'a fait lire, sans censure, les contenus les plus sulfureux de sa librairie. Et aussi de la très bonne littérature. Surnagent cependant du chaos :

Jules Vernes:  Vingt-mille lieues sous les mers (la pieuvre me faisait une de ces peur !)

Salambo de G.Flaubert (Ah Mâtho...)

Voyage d'une parisienne à Lhassa d'Alexandra David Neel (Lu et relu)

Daphnis et Chloé de Longus (avec des illustrations qui me faisaient rêver)

 

Les quatre écrivains que je lirai et relirai encore :

Relire  Philip. K. Dick avec plus de maturité comme une oeuvre philosophique, psychologique et sociologique.

Frank Herbert.  

L'inépuisable C.G.Jung, surtout la correspondance.

Arthur Rimbaud.

 

Les quatre auteurs que je ne lirai probablement plus jamais :

René Descartes

Emanuel Kant 

G. W. F. Hégel

Auguste Comte 

 

Les quatre premiers livres de ma liste à lire : 

Réponse impossible, Il y en a partout qui attendent, y compris sur les marches de l'ecalier et, en ce moment, je lis très peu. Mais je me lirais bien un Fred Vargas.

 

Les quatre livres que j'emporterai sur une ile déserte.

En dehors du manuel de survie, qui ne compte pas, je prendrai des livres pas toujours lu en entier ou assez attentivement,pour avoir le temps de méditer et réfléchir enfin tranquille ! 

Méditations sur les 22 arcanes du Tarot de V. Tomberg.

Ainsi parlait Zarathoustra de F. Nietzsche. 

Le mysterium conjonctionis de C. G. Jung. 

Le YI KING.

 

Les derniers mots d'un de mes livres préférés. 

"Ainsi, l'âge avancé est...une limitation, un rétrécissement. Et pourtant, il est tant de choses qui m'emplissent : les plantes, les animaux, les nuages, le jour et la nuit , et l'éternel dans  l'homme. Plus je suis devenu incertain au sujet de moi-même, plus a crû en moi un sentiment de parenté avec les choses. Oui, c'est comme si cette étrangeté qui m'avait si longtemps séparé du monde avait maintenant pris place dans mon monde intérieur, me révélant à moi-même une dimension inconnue et inattendue de moi- même."

Ce sont les dernières lignes de " Ma vie " de C.G.Jung.

 

Les 4 lecteurs dont j'aimerais connaitre les 4.

Marie christine, Saint-Gilles, Phyta, Beverycool. 

29/05/2007

C. G. Jung : matière et esprit

   Je me demandais hier si C.G.Jung allait oser franchir le pas de la non séparation entre matière et esprit (psyché). La réponse est venue à la fin de sa vie. En effet, plus Jung a progressé en âge et en réflexion, plus s'est renforcée son hypothèse d'un " unus mundus ", d'un " monde un " où disparaîtrait cette séparation et où régnerait un " ordre fondamental ". Cette théorie s'apparente à l'hypothèse quantique qu'" en arrière " il y aurait un autre niveau, non matériel, de symétrie et d'ordre. Plusieurs textes appuient cette vision junguienne de la totalité. Dans celui-ci que j'extrais de son livre Les racines de la conscience (p.540) on est encore au niveau du "vraissemblable" :

"comme psyché et matière sont contenues dans un seul et même monde, qu'elles sont en outre en continuel contact l'une avec l'autre et qu'en fin de compte elles reposent toutes deux sur des facteurs transcendantaux non représentables il n'est pas seulement possible, mais dans une certaine mesure, vraissemblable, que matière et psyché soient deux aspects d'une même chose".

   C'est plus tard, dans une lettre du tome IV de la correspondance dâtée de 1957, Jung approchait alors des quatre vingts ans, que cette hypothèse prend les apparences d'une certitude :

"Nous avons plutôt toutes les raisons de supposer qu'il doit n'y avoir qu'un seul univers, dans lequel psyché et matière sont une seule et même chose dans lequel nous pratiquons une discrimination aux fins de la connaissance".

Ce monde "un" serait celui des profondeurs ultimes de l'inconscient collectif et appartiendrait au domaine hypothétique de l' " absolument autre ", inconnaissable et irreprésentable, étranger, car la psyché (esprit) et ses contenus constituent pour nous la seule réalité accessible. Cependant, quand on remonte vers la surface, en dessous de la mince pellicule de la conscience, se trouve un lieu où ne règnent ni nos lois ni nos codes mais où certains émissaires des profondeurs peuvent venir en ambassade. Les habitants de ce lieu sont les archétypes. Un réseau de relations, se développant à partir de ces archétypes, va permettre à l'irreprésentable de se présenter au moi conscient, revêtu d'habits convenables et parlant un langage acceptable. On passe ainsi du domaine fantastique le plus obscur aux " rêves, visions et imaginations ".

     Ariaga 

28/05/2007

Nature oubliée, rêve et Totalité

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   La nature est souvent oubliée par une civilisation qui a fait de de l'explication et de la domestication de cette nature  un nouveau mode de relations. Mais l' "Esprit de la Nature", comme le disaient les alchimistes, est puissant et sa voix se fait souvent entendre dans les rêves, et surtout les séries de rêves qui peuvent devenir un véritable enseignement. 

C'est la Nature, et C. G. Jung l'avait bien compris au moment où il dit son grand Oui à la Vie, ce Oui, pour lequel je plaide souvent, c'est la nature donc, qui représente la Totalité à laquelle beaucoup aspirent. La seule totalité qui nous soit accessible  ici et maintenant. Elle est une représentation de cette Totalité qui nous échappe parce que la partie ne peut comprendre la tout. La goutte d'eau est la mer mais elle ne le sait pas. Cette re-présentation s'observe partout, de l'agencement cosmique à celui de notre corps et jusqu'à chacune de nos cellules  ; on la voit aussi à l'oeuvre dans le merveilleux processus de la formation du vivant, que ce soit un cristal ou un nouveau né. 

   Ce sont justement les rêves, dont émergent si souvent des images de cette nature oubliée, qui nous montrent, sous le niveau conscient la persistance mémorielle d'une nature à laquelle nous appartenons par notre corps, notre incarnation. Au niveau de la psyché on peut voir aussi fonctionner des lois régulant de façon harmonieuse le fonctionnement de l'ensemble. La régulation s'effectue par une espèce de système "homéostatique" de relations entre les polarités opposées et la fonction compensatoire entre le conscient et l'inconscient. Si on y ajoute la coopération entre ces mêmes conscient et inconscient, on parvient à une harmonisation semblable à celle qui se produit entre les différents organes et flux du corps. De là à dire qu'il n'y a aucune différence fondamentale entre la matière et la psyché... est-ce que Jung aurait franchi le pas ?

   Bien, je me lâche un peu et vous n'êtes pas obligés de me suivre mais je suis persuadée que nous formons des unités de la Vie, en relation avec d'autres unités de vies, contenant des aspects physiques, psychiques et spirituels. Je pense aussi que ces aspects se manifestent tous dans les rêves de ceux qui prêtent attention (avec prudence, vous l'avez vu dans la contribution d'Arianil) aux vagues oniriques affleurant sans cesse à la limite de leur conscience.

   A ces dimensions observables qui offrent une possibilité de représentation de la totalité humaine il faut ajouter une dimension transcendante et irreprésentable de la Totalité : un "sens éternel inconnaissable", comme le disait Jung. Au sujet de cet inconnu on ne peut rien dire, seulement s'ouvrir.

     Ariaga 

 

 

 

25/05/2007

ARIANIL : Rêves et spiritualité

Pour la plupart des lecteurs qui fréquentent le Laboratoire du Rêve et de L'Alchimie Spirituelle il n'est pas nécessaire de présenter le blog " L'Atlantide " d'Arianil. C'est un blog d'une grande qualité intellectuelle et spirituelle. Je laisse aujourd'hui la place à Arianil pour vous proposer un texte sur un sujet qui m'est cher : les rêves et la spiritualité.

                                               Rêves et spiritualité

      Mes rêves ordinaires sont plus souvent gris que fortement colorés. Le manque de lumière exprime sans doute la faible conscience et la confusion d'esprit du rêveur. Ces rêves sont aussi plus mélangés d'inquiétude et de sentiments neutres que franchement positifs. Il me souvient pourtant qu'à l'époque où je notais mes rêves dès le réveil (un calepin et un crayon toujours à portée de main sur le chevet), la remémoration régulière suivie de l'interprétation "jungienne" après rédaction des aventures oniriques avait aiguisé cette conscience de rêve et favorisé des scènes plus claires et plus colorées.

      Je dois cependant avouer que cette "embellie" s'accompagnait de phénomènes non souhaités, à savoir des "sorties" du corps physique dans certaines phases de réveil, au petit matin. Cette "projection astrale/éthérique" (pour employer le langage théosophique) était incomplète et n'avait pas le charme des récits des voyageurs de l'astral, mais suscitait une peur profonde face aux vibrations qui ébranlaient dans ces instants le corps de la tête aux reins.

      Il m'est également arrivé de me réveiller après m'être battu contre une présence qui rôdait près du corps. La sensation d'une entité parasite n'avait rien à voir avec les monstres que l'on peut rencontrer dans un cauchemar classique, car la chose était perçue dans cet état de conscience intermédiaire, où l'on retrouve la lucidité de l'état de veille tout en étant encore "endormi". Un "Vade retro satanas" (qui me ferait rire hors contexte) fut mentalement prononcé pour accompagner la secousse d'énergie que je projetai afin de chasser l'entité. Autant dire qu'au réveil, je n'étais pas très rassuré.

     On comprendra donc que je sois réservé sur certaines méthodes "psy" qui peuvent ouvrir des portes que les thérapeutes occidentaux ne sont pas forcément à même de refermer, leur formation matérialiste agnostique les laissant démunis devant les dégâts de "l'au-delà". À ce sujet, la liste des suicidés parmi les patients et les disciples de Freud est assez conséquente pour justifier une certaine prudence à l'égard de pratiques dignes d'apprentis-sorciers. Freud écrivit à Jung : " Je suis frappé de ce qu'en fait nous consommons beaucoup de personnes. "

     L'interprétation des rêves est un art et non une science ; elle nécessite un état d'âme "purifié" pour distinguer les symboles spirituels venus du Surconscient des images protéiformes de l'inconscient classique que je nommerais volontiers le sous ou l'infra-conscient. Quoi qu'il en soit, les rêves nous fascinent par les énigmes qu'ils semblent nous poser, mais aussi par les plaisirs que certains peuvent nous procurer :
 
1) les rêves physiques : plaisir de voler, de courir, de sauter, de skier, de jouer au foot...
plaisir sexuel aussi. Une bonne manière pour un sportif de s'entraîner tout en dormant !
Ces rêves sont fragiles car ils peuvent virer de l'aisance à l'échec, comme ce rêve où la lévitation ne fonctionne plus quand justement un ennemi est en bas, juste au moment où l'on se dit "et si je ne pouvais plus léviter ?" Le rêveur prend plaisir à se faire peur, à tester l'hypothèse du pire, comme dans ces manèges forains ou l'on paye pour jouir de ses frayeurs, quand l'adrénaline devient une drogue.

2) rêves de gain : on trouve un trésor. Lié au plaisir des chercheurs d'or, des archéologues aventuriers (Indiana Jones !) qui tombent sur une relique, un tombeau. Tout ce qui touche à la découverte du trésor enfoui. Rêve aussi de trouver de l'argent et nécessité de le ramasser au plus vite avant de partir, en emporter le plus possible (imaginez les braqueurs vidant le coffre d'une banque). En rapport avec la nostalgie de l'énergie en abondance. Accéder à la richesse, c'est accéder à l'énergie de l'amour. Ésotériquement, c'est aussi la nostalgie de pouvoirs perdus.

3) rêves sentimentaux : le cœur vibre, amour platonique ou du moins tendre, pas sexuel mais sexué. La simple présence de l'autre est une réjouissance. Pour un homme, l'anima en filigrane.

4) rêves artistiques, grandes visions colorées, superbes paysages, mais aussi rêves musicaux : on entend clairement, comme éveillé, de la musique, un chant dans la tête ; quelque chose de beau, d'angélique, comme un chœur des Passions de J.S. Bach ou du Messie d'Haendel. Ne pas confondre pour autant ces rêves avec un songe spirituellement inspiré, il s'agit seulement d'une récréation dans l'astral supérieur.

5) rêves mystiques : évènements dont on perçoit pendant le rêve même la puissance symbolique : on sait que c'est extraordinaire. Sentiment bénéfique au réveil. Là encore, le rêve est plus ou moins pur, la conscience n'accède que pendant un court instant à une réalité radicalement autre, que la pensée habille de guenilles d'images plus conventionnelles. Ce sont ces images symboliques dont nous nous souvenons.

    Dans la vie "éveillée", nous connaissons des moments ordinaires, comme les rêves gris, puis des moments plus denses, dans la joie, l'extase ou la peur et la colère. Les rêves sont-ils une façon d'acquérir de manière virtuelle l'expérience émotionnelle que l'on n'a pas le temps ni l'occasion d'expérimenter en vrai ?

    Si le chercheur de vérité accroît la lucidité de la conscience sans la lumière de l'amour ou le bouclier de la foi, il risque la folie ou le désespoir suicidaire après de longues périodes d'angoisse. Il a perçu que le monde est dans l'illusion, il veut bien tenter de sortir de cette mascarade mais il se retrouve aux frontières du néant et de l'absurde. Sans la protection du Cœur céleste, le chevalier ne peut terrasser le dragon. Certaines peurs concrètes sont salutaires (instinct de survie) mais souvent, le plus souvent, c'est l'illusion qu'il faut traverser. Traverser sa peur comme un voile de brume que l'on déchire.
    En ce sens, le rêve est un terrain d'entraînement de la conscience livrée au seul corps émotionnel (le corps mental/rationnel est dissocié dans le rêve ordinaire).

    Ce que j'ai appris de mes cauchemars et de chaque épreuve vécue, c'est que face aux ténèbres, je dois me souvenir de ma lumière initiale. Intérêt de garder l'enfance en soi, comme un sanctuaire où brûle le foyer primordial, la Source. Sans oublier que la nuit est aussi une amie, que les ténèbres peuvent être fécondes et protectrices (archétype de la caverne, de la matrice). En conclusion, je citerais l'avertissement de René Guénon dans Le Règne de la Quatntité et les Signes des Temps :

« Nous avons eu ailleurs l'occasion de signaler le symbolisme initiatique d'une "navigation" s'accomplissant à travers l'Océan qui représente le domaine psychique, et qu'il s'agit de franchir, en évitant tous ses dangers, pour parvenir au but ; mais que dire de celui qui se jetterait en plein milieu de cet Océan et n'aurait d'autre aspiration que de s'y noyer ? C'est là très exactement, ce que signifie cette soi-disant "fusion" avec une "conscience cosmique" qui n'est en réalité rien d'autre que l'ensemble confus et indistinct de toutes les influences psychiques, lesquelles, quoi que certains puissent s'imaginer, n'ont certes absolument rien de commun avec les influences spirituelles [.../...]. Ceux qui commettent cette fatale méprise oublient ou ignorent tout simplement la distinction des "Eaux supérieures" et des "Eaux inférieures" ; au lieu de s'élever vers l'Océan d'en haut, ils s'enfoncent dans les abîmes de l'Océan d'en bas ; au lieu de concentrer toutes leurs puissances pour les diriger vers le monde informel, qui seul peut être dit "spirituel", ils les dispersent dans la diversité indéfiniment changeante et fuyante des formes de la manifestation subtile [.../...] sans se douter que ce qu'ils prennent pour une plénitude de "vie" n'est effectivement que le royaume de la mort et de la dissolution sans retour."

  

                      Arianil

 

24/05/2007

Le feu mystérieux des philosophes

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Contempler le feu c'est contempler l'athanor de son coeur.

Les mots de la poésie me sont venus mais ils n'étaient pas de moi.

L'esprit  d'Etienne Perrot se promenait par là.

Ses textes sont poésie et voici ce qu'il a écrit :

 

                    " Le feu mystérieux des philosophes flamboie doucement devant nous, éclairant et réchauffant les êtres et le monde. Nous devons le découvrir au bout de bien des tâtonnements , des détours, des chocs douloureux contre les obstacles. Il ressemble au trésor du conte hassidique. Un songe révèle à un rabbin qu'il doit entreprendre un long voyage jusqu'au palais royal. Là, un homme lui indiquera l'emplacement du trésor. Il se lève, endosse son manteau, prend son bâton et se met en route. Arrivé à la demeure du roi il se heurte à une sentinelle, qui l'interroge et à qui il expose la raison de sa venue. Et il reçoit cette réponse : "Va dans telle ville, chez tel rabbin, et là, dans la chambre, derrière le poêle, tu trouveras le trésor. " Il sursaute en entendant le nom de sa ville et le sien et il comprend alors qu'il lui a fallu parcourir tout ce chemin pour mériter d'entrer en possession du trésor enfoui chez lui, derrière son poêle, lisons au plus intime de l'athanor de son coeur. Nous ne pourrons trouver meilleure illustration de cette légende que la voie alchimique restaurée par Jung, cette voie qui nous mène au fond de nous-mêmes et nous y fait découvrir tout ce que nous projetions au dehors, tout ce que les hommes s'épuisent à rechercher : science, richesse, gloire, succès. C'est là que nous trouvons les matériaux et les auxiliaires indispensables pour bâtir le palais secret du trésor, auxiliaires dont le plus actif est le feu. 

La Voie de la Transformation ,p.338.

 

23/05/2007

Les blogs sont-ils des athanors ?

Sur mon précédent texte, ATHANOR, Jaipi à écrit dans son commentaire que nos blogs sont des "creusets troublants où se préparent les nourritures subtiles". Cela, je voulais l'écrire et puis j'ai retenu mes doigts sur le clavier. En effet, j'ai dit dans les débuts du laboratoire, pour répondre définitivement à des questions indiscrètes, "Ariaga est un mythe"et je trouve que, depuis quelques temps, je parle un peu trop de moi en tant que "personne". Le mythe est en train de se miter. Je vais m'acheter une muselière mais puisque djaipi a commencé...

Bien sur , en tous cas pour moi, nos blogs sont des athanors, surtout quand bouillonne la poésie et je crois que tout texte qui part du coeur est poésie. J'ai appelé, certains le savent déjà mon ordinateur Athanor. Il est bon de nommer les objets, Jung le faisait pour ceux qu'il fréquentait quotidiennement. La relation via athanor avec le blog est souvent brûlante et, dans mon cas, elle est devenue progressivement de plus en plus cuisante et exclusive. Tout devait être cuisiné maison. Textes, poésies, photos, quelques citations acceptées. C'est aussi pour cela que je n'utilisais pas d'iconographie, des illustrations alchimiques par exemple. Si je m'étais décidée, j'aurais du faire des "d'après", de ma main et je ne suis pas douée ; pas de musique, je ne compose pas. 

C'est pendant mon dernier "repos" méditatif que j'ai pris conscience (moments cruels) que moi, pourfendeuse des détestables jaloux, j'étais abominablement possessive avec ce malheureux blog auquel j'ai même envisagé de rendre sa liberté. Il souffre, son feu faiblit et va devenir cendres.  

En un sursaut de lucidité j'ai décidé de me soigner et de soigner avec moi ce pauvre Athanor qui va se transformer , si je ne fais pas attention, en un vulgaire fourneau de cuisine. Pour commencer, j'ai décidé, pendant quelque temps, de publier en fin de semaine, trois abominables jours ou IL n'est plus à MOI des notes (contributions) écrites par d'AUTRES. Si ce n'est pas de l'héroïsme ...

La prochaine médecine me sera administrée vendredi par Arianil qui a écrit un très beau texte sur le rêve et la spiritualité. Peut-être quand même demain une petite poésie-photo, je ne sais, l'envie est grande. 

       Je vous embrasse tous, amis connus et inconnus.

                 Ariaga.
 

 

21/05/2007

ATHANOR

Athanor! Athanor! ce mot rythme dans mon imaginaire le défilé de la lignée infinie des alchimistes. Je les imagine, jour et nuit, seuls ou avec une compagne, entretenant et régulant le feu sous leurs incessantes décoctions et distillations et priant Dieu pour que l'Oeuvre réussisse. 

Athanor, c'est aussi mon bouillonnement intérieur quand je cherche les mots, la poésie, les images, pour vous dire ...

Ariaga sois sérieuse et donne une définition de cet athanor , parfois aussi appelé "vase" ou "fourneau secret". Il y en a une qui me plait assez dans le glossaire de Philosopher par le Feu de Françoise Bonardel (Le seuil, sagesses, p. 452.) :

Athanor : "Ce mot d'athanor est  tiré de l'arabe, et signifie une tour dans laquelle on met du charbon pour entretenir un feu continuel dans un fourneau qui y est joint ; il vient aussi du mot grec athanatos, immortel (Salmon) En l'athanor sont donc réunies les caractéristiques d'un four capable de réduire sans violence la "matière" déposée dans l'Oeuf Philosophique, reposant sur un lit de sable ; et celle d'une intemporalité favorable à la survie du "corps " ainsi régénéré."

Il s'agit ici de l'athanor "matériau" mais je pense qu'il se manifeste à différents degrés de puissance comme brûle le feu. L'athanor Nature est le plus fort car il contient toutes les force de cette Nature et cela de degrés en degrés jusqu'au ventre féminin qui est lui aussi athanor. 

L'être humain est athanor et E.Perrot le montre dans La Voie de la Transformation quand il écrit :"Notre fournaise transformante c'est la vie toute entière avec ses épreuves" (p. 273) Quand on regarde les illustrations du Mutus liber, Le livre muet, un ouvrage très ancien d'images sans texte qui décrit les différentes étapes de l'Oeuvre alchimique, on voit que lieu de la cuisson est, symboliquement, à la hauteur du coeur de l'homme. Nous sommes tous des athanors, parfois tellement brûlants qu'ils sont prêts à exploser car trop chargés de passions ou d'épreuves. Ce sont ces épreuves, ces grands obstacles qui nous calcinent  mais qui, aussi, nous obligent à changer, à faire autrement que nous le projetions. Le moi se consume mais il ne disparait pas, il se transforme dans l'athanor des souffrances. 

L'athanor, quand son feu est lent et doux est aussi le fourneau sur lequel se mijote le processus d'individuation, le cheminement vers le Soi. Mais cela est une autre histoire, pour bientôt. 

     Ariaga
 

18/05/2007

Pierre TRIGANO : Laisser advenir le Soi

Pierre TRIGANO et Agnès VINCENT auteurs de l'ouvrage Le Sel des Rêves, dont je vous ai déjà parlé sont les créateurs du concept de "psychologie symbolique". Ils ont fondé en 1999 à Montpellier l'Ecole du Rêve et des Profondeurs  (Dans mes liens à "Sites") et tentent une refondation spirituelle de la psychothérapie par une lecture nouvelle de C. G.JUNG. Pierre Trigano a bien voulu contribuer à ce blog par la note que j'ai le plaisir de vous communiquer.  

Laisser advenir le Soi
 Les problèmes vitaux les plus graves et les plus importants sont tous, au fond, insolubles. (…) Ils ne peuvent jamais être résolus, mais seulement dépassés. (…) En observant le processus d’évolution de ceux qui se dépassaient eux-mêmes en silence et comme inconsciemment, je vis que leur destin avait un trait commun : la nouveauté venait à eux de possibilités obscures, ils l’acceptaient et se dépassaient grâce à elle.
Et que faisaient ces gens pour réaliser le progrès libérateur ? Autant que j’aie pu voir, ils ne faisaient rien (wou-wei) mais laissaient advenir : ainsi que le maître Lu Tsou l’indique dans notre texte, la lumière tourne suivant sa propre loi (…). Le « laisser advenir », l’action non agissante, l’abandon de Maïtre Eckhart est devenu pour moi la clé permettant d’ouvrir les portes qui mènent à la voie : dans le domaine psychique, il faut pouvoir laisser advenir
. »

      JUNG, « Commentaire sur le Mystère de la fleur d’or "Ed. Albin Michel.

Petite réflexion autour de ce texte, Jung comme souvent y paraît iconoclaste, puisqu’il semble affirmer qu’il n’y a pas de solution, pas de guérison possible des problèmes les plus vitaux, alors que beaucoup viennent précisément en thérapie pour trouver de telles solutions.
 Les crises psychologiques les plus graves naissent d'un surgissement antagonique de l'inconscient qui, sous la forme d'un symptôme douloureux, vient briser l'équilibre initial du moi conscient.
En osant affirmer qu’il n’y a pas de solution à ces crises, Jung veut en fait nous suggérer qu’il est vain de rechercher à maîtriser nos brisures, et de conquérir ou reconquérir un état de continuité de la puissance.
Certes, nombre de motivations d'entrer en thérapie, et, il faut bien le dire, nombre de propositions de techniques thérapeutiques, commencent pourtant par là et visent à rechercher une reconquête de la puissance du moi par l'atténuation ou le gommage du symptôme. Mais il arrive alors qu'on voit la brisure de la crise ressurgir dans la vie d'un individu sur un mode que le plus souvent on n’aura pas prévu consciemment, parfois sous une forme plus grave.
Pour Jung, la vraie délivrance psychique ne relève pas de la catégorie de la maîtrise, ni d’une technique dont le moi s’emparerait et qu’il appliquerait à partir de lui-même unilatéralement pour combattre et réduire sa brisure.
La délivrance n’est pas une conquête du moi mais un dépassement que celui-ci accepte de vivre sans pouvoir le contrôler. La nouveauté qui amène cette délivrance surgit de possibilités obscures, nous dit Jung, c’est à dire inconscientes que le moi ne connaît pas de lui-même.
Comme l’indique Lu Tsou, la lumière tourne suivant sa propre loi, qui n’est pas la loi du moi. Il s’agit pour le moi uniquement de la laisser advenir, c’est à dire de la laisser l’éclairer lui, de l’accueillir simplement dans son champ conscient, de laisser agir son influx sur lui : tout le contraire d’une attitude « Yang » du moi, mais plutôt une attitude féminine d’accueil, d’ouverture, à cette lumière inconnue de lui qui vient de l’intérieur même de la psyché.
C’est ce que veut nous suggérer Jung dans ce texte. Dans les profondeurs de l’inconscient, il n’y a pas que l’obscurité de l'adversité venant  mettre en crise le moi, il y a aussi au plus profond, au cœur de la psyché, une lumière libératrice, vivante, qui oriente d’elle-même le moi, tout à fait naturellement, s’il peut la laisser advenir, dans le sens du dépassement de la crise, c’est à dire du dépassement de la confrontation violente entre moi et inconscient. L'œuvre de ce dépassement consiste en ce que puisse surgir de la confrontation un moi renouvelé qui est sorti de son unilatéralité et a intégré dans son affirmation l'opposition de l'inconscient à un moment donné.
Cette lumière intérieure qui n’est pas le moi, et que le moi ne connaît pas au départ, Jung ne l’a pas postulée, mais on peut dire qu’il l’a rencontrée très expérimentalement dans la contemplation empirique systématique de l’activité symbolique de l’inconscient.  
Vous savez, peut-être, qu’il a forgé le concept de Soi pour cerner cette lumière.  Il est essentiel pour lui de faire comprendre que le Soi n’est pas le moi. Il n’est pas du même registre que lui : il n’est pas un "Yang "unilatéral, qui ne prétendrait qu’à la continuité. Du moi, réduit à lui-même, ainsi, aucun dépassement ne pourrait surgir, parce qu’il est plein de lui-même, comme nous l’avons vu, et en cela, il est, sur sa propre base condamné à la brisure, sanction du réel qui, lui, survient de l'inconscient.
Le Soi est pour Jung tout autre que le moi. C'est cette découverte scientifique du Soi qui est pour lui la découverte originale fondant sa psychologie, et non, comme on le croit, celle de l'inconscient collectif dont Freud avait déjà pressenti l'existence. Le Soi a sa propre loi (comme le dit Lu Tsou). Il est d’un tout autre registre : Jung l’a rencontré comme la lumière, la source de conscience qui, de l’intérieur même de l’inconscient, cherche un dépassement positif au conflit violent qui surgit dans la psyché entre le moi conscient et l'inconscient.  A l'instar du Tao des chinois qui est la réunion harmonieuse du Yang et du Yin, du masculin et du féminin, le Soi est approché par Jung comme le point de vue qui, de l'intérieur même de la psyché, cherche à fonder celle-ci en totalité réunissant de manière harmonieuse le conscient et l'inconscient, un peu comme au sein d'un processus de paix, deux belligérants sont amenés par une puissance qui les transcende, à se rencontrer sans cesse et à confronter leurs positions contraires pour mieux se connaître et finir ainsi par se tolérer et se transformer mutuellement.

 

17/05/2007

Coucher de soleil

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Contempler le soleil déclinant sa splendeur poudrée d'or et de sang

le regarder plonger en pays inconnus dans les eaux de la mort

sourire à son retour tout flamboyant de vie

car nous avons compris

ce n'était qu'un passage ...

     Ariaga