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16/11/2006

L'hermétisme

Comme je vais certainement vous parler souvent de l'alchimie, ma deuxième passion après C.G. Jung, je crois nécessaire de proposer à la méditation un très beau texte intitulé "La table d'émeraude"et attribué au légendaire Hermès Trismégiste (trois fois le plus grand). Il y aurait eu trois Hermès successifs : l'un aurait vécu avant le déluge et fut un civilisateur de l'humanité, l'autre, plus tardivement, à Babylone comme médecin, mathématicien et philosophe. Le dernier Hermès, maître en sciences occultes serait celui qui transmit l'alchimie à l'humanité. D'où le terme hermétisme qui désigne les doctrines ésotériques des alchimistes et aussi le côté quelque peu "hermétique" de leurs écrits ...

C'est donc à ce "triple"Hermès que l'on attribue le texte suivant qui à été pour moi, et certainement pour beaucoup d'autres chercheurs de vérité, l'objet de nombreuses méditations et qui, surtout, justifie à mes yeux le nécessaire voyage de la terre vers le ciel mais aussi du ciel vers la terre notre mère à tous. Il existe de nombreuses versions mais j'aime beaucoup celle- ci par son côté "traditionnel". 

 

Il est vrai, certain et sans mensonge, que tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas : pour accomplir le miracle d'une seule chose. De même que toutes choses tirent leur origine de la Chose Unique Seule, par la volonté et le verbe de l'Un, Seul et Unique qui l'a créée dans son Esprit, de même toutes les choses doivent leur existence à cet Un par ordre de la Nature et peuvent être améliorées par l'Harmonie avec cet Esprit.

 

Son Père est le Soleil, sa Mère la Lune, le vent le porte dans son sein et sa nourrice est la Terre. Cette Chose est le Père de tout ce qui est parfait dans le monde. Son pouvoir est le plus parfait. Lorsqu'elle a été changée en Terre, sépare la Terre du Feu, le subtil de l'épais, mais soigneusement et avec beaucoup d'intelligence et d'industrie. 

 

Elle monte de la Terre vers le Ciel et redescend, nouveau-né sur la Terre entraînant ainsi en elle la puissance du Supérieur et de l'Inférieur. Ainsi, la splendeur du monde entier sera tienne et toute obscurité te fuira.

 

C'est le plus puissant de tous les pouvoirs, l'Energie entre toutes les énergies, car il triomphe de toutes les choses subtiles et pénètre tout ce qui est solide. Car c'est ainsi que le monde fut créé et que sont réalisées des combinaisons rares et des merveilles de toutes sortes.

 

C'est pourquoi on m'appelle Hermès Trismegistus, car je me suis rendu maître des trois parties de la sagesse du monde entier. Ce que j'ai à dire sur le chef-d'oeuvre de l'art alchimique, l'OEuvre Solaire, est maintenant achevé.

 

 

15/11/2006

La peau de l'être psychique

Je vais essayer par "petites touches" de décrire sur ce blog ce que C.G. JUNG appelle la totalité de la psyché. De faire une sorte de carte de géographie de ce qui, pour la plupart d'entre nous, est un pays étranger. Mais, pour commencer, qu'est-ce-que la "psyché"? Dans l'optique jungienne, il s'agit de l'ensemble de la vie mentale consciente ou inconsciente d'un individu. En plus simple, de ce qui concerne l'esprit, avec un grand ou un petit e selon la manière dont on envisage le mot esprit. Pour aller, comme s'il s'agissait d'un corps humain, de l'extérieur vers l'intérieur de cercles concentriques, je vais commencer par la peau, c'est à dire la "persona".

La peau de l'être psychique, la persona, est ainsi dénommée par C.G. Jung parce que, dans l'antiquité, le terme persona désignait le masque que portait le comédien, indiquant ainsi quel personnage il incarnait. Elle se présente comme le costume du Moi, une sorte d'enveloppe extérieure chargée de faciliter l'adaptation à la société. Grâce à elle, l'individu va pouvoir jouer son rôle et rentrer en relation avec autrui. Il construit cette "apparence" dès l'enfance en privilégiant les aspects de son caractère qui lui semblent nécessaires à son intégration dans l'organisation sociale. Bien sûr, l'enfant peut résister à ce processus. Cela donnera des "inadaptés" et aussi des génies. Les aspects rejetés vont glisser dans l'inconscient personnel où on les retrouvera comme éléments formateurs de l'ombre du Moi. Cette personnalité refoulée aura naturellement des tendances opposées à celles du conscient et sera à l'origine de coexistence "intérieures" de personnalités absolument opposées. Vous imaginez les dégâts possibles...

La façade sociale représentée par la persona  donne une illusion d'individualité et de liberté mais, comme le dit C.G.Jung, elle est seulement une "apparence". Elle n'a rien de réel. Cependant, la persona est aussi une nécessité. C'est l'adaptation, par un difficile apprentissage, à la manière d'exister dans un environnement fait de parents, amis, institutions ; un compromis entre l'individu et la société où l'opinion des autres a souvent plus d'importance que celle de l'individu lui-même.

Le danger vient du fait que, en perpétuelle représentation sous le masque de la persona, l'individu risque d'étouffer complètement sa vraie nature et de devenir, de n'être plus que le paraître du rôle qu'il incarne. Heureusement, la persona représente seulement l'extérieur d'un Moi qui est lui même le centre d'une conscience non imperméable aux influences et échanges avec les re-présentants de la totalité de l'être psychique. 

 

 

10/11/2006

Les Rêves selon C.G. JUNG

En ce moment les rêves sont très présents durant mes nuits ( le jour aussi d'ailleurs ! ) et la journée touchant à sa fin je m'en vais vous raconter ce que C.G. JUNG pensait des différentes sortes de rêves. 

Il commence par déterminer la nature du rêve. C'est un "phénomène naturel" ne procédant pas de la volonté. En tant qu'évènement naturel il ne s'accompagne pas d'une justification alors que notre raison, elle, exige de savoir le pourquoi, le sens, etc., ce qui explique l'intérêt pour les ouvrages de clef des rêves. C.G.JUNG est tout à fait opposé à ce genre de classification univoque mais il est arrivé, à partir de sa pratique, à privilégier quatre significations :

La première, et la plus simple, est qu'il s'agit d'une "réaction consciente à une situation inconsciente". Ce genre de rêves a pour origine les évènements quotidiens.

Le deuxième cas concerne une "production plus ou moins spontanée de l'inconscient". Il y a alors conflit entre la conscience et l'inconscient provoqué par le fait que l'inconscient ajoute des fioritures à une situation donnée ce qui rend l'histoire incompréhensible au premier abord.

La troisième possibilité est celle où le rêve représente une tendance de l'inconscient à vouloir transformer l'attitude consciente du rêveur.  Il s'agirait d'une sorte de "projet " de l'inconscient. Ceci est évidemment difficile à comprendre mais C.G. JUNG en fait une des bases de l'évolution, certains diraient de la "réalisation" d'un individu.

Dernière et très angoissante possibilité pour les esprits rationnels, le rêve fait émerger des processus inconscients ne paraissant avoir aucun rapport avec la situation consciente du rêveur. Ces rêves sont souvent impressionnants. Dans l'antiquité on les considérait comme des oracles, pour certains "primitifs" c'étaient des "grands rêves". L'Eglise les dénommaient somnio a deo missa (rêves envoyés par les dieux). L'inconscient apparait dans ce dernier cas comme une puissance créatrice.

C'est en s'appuyant sur les deux dernières catégories de rêves que C.G.JUNG s'élève contre l'idée généralement admise que le contenu du rêve est en rapport avec l'état conscient ce qui a engendré la théorie que l'explication du rêve se trouverait uniquement dans la conscience. L'inconscient ne serait alors qu'un épiphénomène. Or,  écrit C.G.JUNG dans son livre "Sur l'interprétation des rêves"qui a inspiré cette note : "cette théorie est fausse, la réalité est même exactement l'inverse : l'inconscient est antérieur à la conscience... l'inconscient constitue une donnée originelle où la conscience va toujours puiser et se renouveler."

Je ne vous dit pas les controverses qu'il y a eu à ce sujet et c'est une autre fois que je vous raconterai ce que C.G. Jung pense de l'origine, des sources du rêve. La nuit est tombée et c'est l'heure où les lions vont boire...

 

09/11/2006

Méditation matinale

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Il y a des jours où l'automne est dehors mais, dans la tête, on a plein de fleurs.

On ouvre son blog, et on y trouve des commentaires de frères d'âme qui ont l'air de comprendre votre démarche. 

Alors on s'assied, on respire, ce qui est déjà un grand privilège, et on remercie le Dieu de son coeur, celui auquel on s'adresse, comme un enfant, quand on est malheureux, pour demander, ou heureux, pour remercier. On pense au cadeau de la Nature : la vie sous toutes ses formes. Le privilège d'en faire partie et d'en être conscient. Le privilège de pouvoir évoluer et devenir plus grand que son petit moi.

Et puis, même si le quotidien est parfois très difficile on remercie d'avoir la force de l'accepter avec amour, d'accepter encore et encore et de dire : "merci, si c'était à refaire je recommencerais". C'est aussi cela  l'AMOUR .

07/11/2006

C.G. JUNG et la chaîne d'or

Tout d'abord, je viens de m'apercevoir que je parle de C.G.JUNG, comme si tout le monde savait qui il était. C'est souvent ainsi quand on est "amoureuse" de quelqu'un. Pour aujourd'hui je vais le situer dans le temps  : 1875-1961.

En alchimie, l'aurea catena ou chaîne d'or est la lignée des grands sages commençant par Hermès Trismegiste qui relie le ciel à la terre. C'est aussi l'enchaînement des états de la matière au cours du processus alchimique. Je pense que C.G. JUNG est un maillon de cette chaîne qui symbolise ceux qui n'ont pas eu peur d'entreprendre un dangereux voyage de découverte entre les deux pôles reliant la matière à la psyché. Il a toujours "ressenti " que l'homme n'est pas seulement fait de ses aspirations les plus élevées mais que, même s'il a perdu le vieil apendice caudal des sauriens, il conserve une solide chaîne accrochée à son esprit et le liant à la terre. De plus, son incessant questionnement, ses décénnies de patientes recherches, la mise en jeu de son "âme" au moment de son affrontement avec l'inconscient, tout ceci contribue à l'intégrer en tant que maillon de cette chaîne.

La terrible confrontation de C.G. JUNG avec l'Inconscient, vers la quarentaine, confrontation qui faillit lui faire perdre la raison, provoqua de longues et profondes répercussions. A partir de cette époque, pendant une vingtaine d'années, nombre de questions se posèrent à lui d'une manière obsédante. Une des plus obsédante était : "Où se trouvent mes prémisses, mes racines dans l'histoire ?" Il pensait que, sans antécédents historiques, ce qu'il avait retenu de ses expériences sur lui-même et de sa pratique avec ses patients resterait une série de cas isolés, sans aucune continuité permettant de fonder une théorie. 

De 1918 à 1926, il avait très sérieusement étudié les gnostiques qui lui semblaient avoir, à leur manière, rencontré l'inconscient profond. Ils avaient été confrontés, comme lui- même, à des re-présentations  exprimant le monde des instincts. Cependant il n'était pas satisfait car il pensait que ce qui nous est parvenu des gnostiques avait été transmis et souvent falsifié par les Pères de l'Eglise. De plus ces écrits étaient trop éloignés dans le temps et il avait l'impression que la chaîne était rompue. C'est pourquoi il lui fut, pendant longtemps,  impossible de trouver le lien entre la gnose et le présent. De plus, l'interprétation de ses propres rêves et de ceux de ses patients, surtout quand il s'agissait de séries de rêves, lui avait donné à penser que le symbolisme qu'ils véhiculaient etait trop fort, et aussi trop obscur, pour ne pas plonger ses racines très loin dans le temps. 

L'obstacle qui empéchait C.G.JUNG d'aller plus loin dans ses recherches était l'impossibilité de généraliser. Il avait besoin d'un outil d'interprétation fiable quand il interprétait des rêves. Il devait dépasser le stade des explications à partir de la vie courante ou refoulée du patient. La mythologie, l'histoire des religions, celle des sociétés, lui avaient fourni des éclaircissements. Pourtant, une difficulté surgissait au moment où il devait expliquer la présence dans ces rêves de symboles, à la fois "vivants" et très archaïques, se manifestant régulièrement, sous des déguisements divers, au cours de séries de rêves. 

La découverte des textes alchimiques, surtout quand leur sens apparut enfin à C.G.JUNG, (ceci est toute une histoire, pour une autre fois), fut une révélation : celle de la continuité d'une chaîne, passant par une gnose combattue et refoulée par l'Eglise, qui avait dans les rêves contemporains une présence très forte mais aussi très difficile à expliquer. Ce n'est qu'après un long décryptage des traités alchimiques que lui vint l'intuition d'avoir retrouvé le maillon perdu de la chaîne : L'alchimie du moyen âge, en tant que PHILOSOPHIE DE LA NATURE, était peut-être ce pont, qu'il recherchait tant, entre la gnose et la psychologie de l'inconscient. 

 

 

 

29/10/2006

La sagesse de la Nature

En cette journée d'automne trop chaude où, immobile dans la tièdeur, j'appelle des ondes frissonnantes et une petite pluie glacée qui réveille la peau, je médite et je m'interroge sur l'éventualité d'une "sagesse" remontant du fond d'où dérivent tous les êtres, c'est à dire la Nature. Attention, par sagesse de la Nature je n'entends pas morale. la morale est affaire de civilisation et de moment historique. Je pense à une Nature au sein de laquelle l'homme devrait être un lieu, un temple, où les fonctions biologiques et l'Esprit s'interconnectent (je veux dire sont en relation) harmonieusement.  Or, l'autonomie, indispensable pour sortir de l'animalité, que l'être humain a acquise vis-à-vis de cette Nature, a évoluée vers une complète rupture. Nous ne voulons plus rien avoir à faire avec notre Mère Nature et toutes nos pulsions originaires se sont réfugiées dans l'inconscient. 

J'aimerais montrer, , en continuant la voie ouverte par C.G.JUNG, que, si le monde est malade de divisions, déchirements, guerres, perte du sentiment religieux, si les hommes ont de plus en plus tendance à considérer l'Autre comme un ennemi qu'il faut soit rendre semblable à soi, soit détruire, il est peut-être possible d'apporter quelques remèdes à cette situation en se mettant à l'écoute du discours de l'inconscient.  

Je pense que le rêve, messager de l'inconscient, et surtout les séries de rêves, sont une véritable leçon, une source d'information, sur une Nature oubliée, devenue étrangère, et pourraient se révéler très utiles pour une société qui a perdu le contact avec ce qui constituait une part essentielle de son humanité.  

L'inconscient est un pays étranger par rapport au conscient. Décider d'entrer en relation avec lui représente un geste de coopération avec l'Autre, l'étranger le plus proche, celui qui est en nous. C'est aussi faciliter l'intégration par le Moi conscient de cette pensée dont Jung était pénétré : il n'y a pas de "Je" sans "Toi". 

J'aimerais dénoncer l'illusion d'une "insularité" du Moi, du "Je pense". Il serait temps, par delà même de la référence à la Nature, de redevenir les participants d'une totalité dont nous nous sommes exclus. Il serait alors possible d'instaurer un véritable dialogue entre le couple féminin-masculin, puis d'étendre cette remise en question de l'insularité où nous nous sommes enfermés à l'ensemble des formes de vie.

J'espère, en ce tiède jour d'automne où je me suis un peu laissée emporter par mon amour de la Vie sous toutes ses formes, que bientôt l'être humain va réfléchir à ses relations avec lui même, les autres, le monde, et le divin. 

 

24/10/2006

Pourquoi C.G. JUNG plutôt que S. FREUD ?

J'ai la plus grande admiration pour les travaux et l'oeuvre de S.FREUD car il est le premier a avoir donné à l'analyse des rêves l'importance qu'elle méritait. Mais je suis en quête de réponses au problème de l'être humain malheureux parce  qu'il se sent profondément insatisfait, seul devant une sorte de mur. Ce mur le prive d'une partie de sa totalité psychique. Il a aussi le pressentiment qu'il existe une autre totalité, plus vaste que la sienne, et cela l'angoisse et le fascine à la fois. J'ai trouvé chez C.G. JUNG de meilleures pistes de réponses que chez Freud. 

Autre raison de mon choix, les résultats très différents, quand il s'agit d'opposer le conscient et l'inconscient. Dans le cas de S.FREUD on observe des rapports de force conflictuels alors que dans le cas de C.G.JUNG il y a des rapports de dialogue et de coopération. En effet, le souci essentiel de S. FREUD était d'apporter des preuves, contre tous ses opposants, à sa théorie de la sexualité. Pour lui, ce qui est essentiel c'est le désir au sein du triangle parental. Ce désir provoque une lutte incessante entre l'envie et la peur d'une sanction. S'il y a faute, imaginaire ou réelle, il y a aussi punition et renonciation ce qui est à l'origine de refoulements. Or, le refoulement est une autre forme de violence puisqu'il provoque un rejet de soi même ou des autres. Cette théorie de la sexualité comme fondement de l'inconscient montre que le besoin sexuel n'unit pas les hommes mais les sépare.

 Autre  source de conflit, la lutte entre les forces de vie et les forces de mort, ceci est tout à fait passionnant et mérite d'être longuement médité. Ce sera pour un autre jour. 

Si S.FREUD envisage presque le rapport avec l'inconscient comme une guerre pour défendre le Moi, C.G.JUNG à une autre vision : il tente d'êtablir une relation constructive entre le Moi et l'Inconscient. Il veut faire émerger, autant que faire se peut, par une sorte de coopération entre ces ennemis, coopération excluant la domination de l'un ou de l'autre, une forme de totalité psychique. Le Rêve, et surtout les séries de rêves, sont à la base de ce travail qui fait partie de l'alchimie spirituelle.

C.G. JUNG a aussi une conception "alchimique" de l'inconscient qui est, pour lui, un matériau brut destiné à  être transformé par le contact avec le conscient. Même le aspects les plus noirs font partie de ce matériau qui, lorsqu'il est bien identifié , commence à être transmuté et redevient une énergie positive.

Un dernier point, et pas le moindre, expliquant mon amour pour C.G.JUNG est le caractère de ses écrits. Il pensait que les théories ne sont que des propositions. Souvent, et ses détracteurs le lui ont reproché, il a changé d'avis. Il plaisantait avec ses amis sur le sort réservé à une oeuvre qui serait certainement malmenée par ses successeurs. Je pense que certains d'entre eux, ceux que l'on surnomme "les jungiens purs et durs" trouveront mon texte bien "léger" mais, encouragée par mon rêve du 21,  je le vois me sourire avec l'ironie qui le caractérisait. Je pense aussi, lui qui aimait tant le genre épistolaire, que, s'il était encore vivant, il aurait un énorme blog. 

 

10/10/2006

Faire silence

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 Méditer, en dehors d'une technique nécessitant un apprentissage, c'est d'abord "faire silence", puis écouter. Cela semble simple mais je pose la question : Combien de personnes, parmi ceux qui liront ces lignes, sont capables de s'asseoir sur une chaise, en silence, seul, pendant un quart d'heure ? C'est long, un quart d'heure. Et ça peut faire peur.
Dans la société occidentale actuelle, l'homme à le plus souvent perdu contact avec l'intérieur de lui-même. Il vit uniquement à la surface. Tout lui vient de l'extérieur et consciemment il ne souhaite pas autre chose. Il prend bien soin de se "droguer" à grande dose de nouvelles, de bruits, d'images, que la plupart du temps il ne choisit même pas. Il ne sait plus rester dans le silence, on peut même dire que le silence l'effraie car, si le bruit cesse, s'installe alors le risque de voir émerger des pensées non dirigées, ou des images troublantes, sans références à un connu rassurant.
La camisole du bruitage incessant nous rend sourd à la voix de ce que certains appellent l'"ami intérieur", d'autres l'inconscient. Si on enlève cette camisole on peut , dans le silence retrouvé, pratiquer ce que les alchimistes du moyen âge appelaient la "meditatio" et l'"imaginatio" et dont ils faisaient le fondement de leur Œuvre d'alchimie spirituelle. Alors, d'autres images, d'autres paroles, issues du fond commun de l'humanité, peuvent advenir. Le plus souvent, on ne les voit plus, on ne les entend plus et elles demeurent oubliées dans les profondeurs de l'inconscient où vont parfois les chercher les "fous" et les poétes.
Mais rester silencieux est difficile. J'en suis le premier exemple puisque j'écris sur ce blog. En tous cas j'ai décidé de ne plus me parer du plumage de la "philosophie" et désormais, quand j'essaierai de réfléchir, je parlerai de "méditation". Cela m'aidera peut-être à éviter le bruitage des mots trop chargés de sens.

02/10/2006

Souplounite et Ephème

J'aime le commentaire de Ephème sur le commentaire de Souplounite qui me parlait très justement de Kant. Il me montre que je ne dois pas m'aventurer trop profond (mais y a t-il tellement de profondeur ? )dans les eaux de la philosophie. Ephème dit qu'il ne faut pas se dissimuler derrière les auteurs.
Maintenant que je suis vieille, et pas encore sage, le maquillage me semble superflu. Je répondrai à Ephème dès qu'un RE-présentant se présentera à moi, de préférence en habit de poète.

Ariaga

 

01/10/2006

Représentation symbolique

Pour continuer la réflexion sur la RE- présentation...
Les rêves sont une possibilité de contact avec une région étrange où se parle une langue incompréhensible. L'inconscient, cet Autre qui ne peut se présenter lui-même, délégue des ambassadeurs. Ces représentants symboliques vont donner une sorte de représentation théatrale. En effet, dans la plupart des rêves, on retrouve une certaine structure évoquant les différents actes d'une pièce de théâtre avec décors, dialogues et personnages amis ou ennemis. Le rêveur est spectateur ou acteur. Les scènes peuvent être surprenantes et défier les règles de la logique, mais les matériaux sont re-connus même si le sens de la représentation est confus.
La représentation est action quand les images sont décodées puis matérialisées. Jung, par exemple, a éprouvé le besoin de poétiser, dessiner, sculpter, bâtir la tour de Bollingen à des périodes de sa vie où il était assailli par des rêves et des visions. Il écrit dans Ma Vie :"Je devais en quelque sorte, représenter dans la pierre mes pensées les plus intimes et mon propre savoir … ."Il faisait oeuvre artistique en passant de l'immatériel au réalisé. En effet, la véritable démarche artistique se traduit par un acte personnel fort. L'artiste s'empare d'images imposées au Moi par l'Inconscient pour en faire un acte créateur qui n'est pas un RE mais une présentation originale.
Quand je pense à l'artiste et à la représentation je vois "présent" au centre du mot. L'artiste inspiré a reçu un don, celui de présenter aux autres quelque chose de nouveau qu'ils n'ont pas la chance de percevoir.

Ariaga

29/09/2006

Représentation = RE présentation

Aujourd'hui, il va falloir se décider à réfléchir un peu. C'est difficile quand on préfère la poésie à la philosophie, mais la méditation sur le sens des mots et des choses est indispensable si on veut remplir l'athanor du laboratoire.
Quand je pense à ce qu'est la représentation, c'est le Re qui me semble le plus important. Le re de re-produire, re-mémorer, re -connaître, re-voir, re-commencer. Ils sont tous là, et sans doute bien d'autres. Il faudrait le demander à Edgard Morin.
Celui qui n'a pas le RE du déjà connu, déjà identifié est un "absolument autre", qui ne peut se présenter directement car il est un étranger, un innommé, parlant une langue incompréhensible. Or, les possibilités de compréhension de l'esprit humain se limitent à une reconnaissance d'éléments déja appris et connus, même s'ils ne font pas partie de la mémoire consciente.
Généralement nos représentations sont une sorte de brassage de métériaux qui sont déjà là, plus ou moins bien identifiés. Mais, si on a le courage, comme le fit Jung, de descendre dans les profondeurs de la psyché, alors, c'est une autre histoire... pour une autre fois.

Ariaga

28/09/2006

Poussières d'amour

Hier, j'avais décidé d'écrire sur la représentation symbolique. Les ordinateurs sont, pour moi, des instruments diaboliques et mon texte a disparu. Le sens de cette disparition doit-être que les ingrédients nécessaires, pour l'instant, au travail dans ce laboratoire soient : plus de poésie et moins de réflexion philosophique. Voici donc un poème d'amour alchimique.

Tombe la bombe
Fini les rondes
La terre est une fleur de feu
La mer est une gerbe bleue
Toi et moi
Nous voguons dans l'éther
Poussières

Se rencontreront-elles
Les parcelles
Des corps
Qui s'aimaient ?

Ariaga

26/09/2006

Le laboratoire

Dans les pas de Jung et des Alchimistes Philosophes de la Nature, ce laboratoire se veut, loin des langages de spécialistes et des contraintes universitaires, un lieu de réflexion sur l'exploration et la transmutation de l'univers intérieur.

Les matériaux du travail seront : diverses représentations symboliques telles que des séries de rêves, la poésie, les arts et tous les écrits révélant la recherche sincère d'un plus grand degré de conscience des contenus de notre psyché. ici, pas d'ésotérisme de pacotille ou de références dogmatiques à une quelconque religion ; en effet, "le véritable temple de l'homme n'est pas de pierre car c'est en lui que réside la clef de tous les mystères".

Ariaga