16/08/2007
Un rêve de mandala de C.G.JUNG
Comme à la " rentrée " nous allons souvent cheminer vers le Soi, pour vous donner un avant goût je vous propose un rêve essentiel de C. G. Jung qui lui fut donné en 1927, il avait donc cinquante deux ans.
Depuis plusieurs années Jung esquissait, chaque matin, un petit dessin en forme de rond, baptisé par lui " mandala " qui lui semblait être une image de sa " situation intérieure ". Pendant ce travail, il se questionnait inlassablement sur le sens et le but de ce processus de l'inconscient. Ses dessins lui étaient, comme il l'écrit " livrés journellement "et il avait, intuitivement, l'impression qu'ils représentaient son " Soi ', et, qu'avec le temps, il allait acquérir une idée plus précise de ce " Soi ". Il comprenait aussi, de plus en plus clairement, que dans ces dessins " tout convergeait vers un certain point : celui du milieu." L'expérience des mandalas s'acheva sur le long rêve de " Liverpool ". Je vais vous le résumer et si vous voulez en lire la version intégrale vous la trouverez à la page 230 de Ma vie (en poche).
Jung se trouve, la nuit, avec des compagnons, dans une ville sale et noire de suie : Liverpool. les quartiers de la ville sont disposés en étoile autour d'une place, et chaque quartier est, lui aussi, construit en étoile autour d'un centre. au milieu de la place, se trouve un petit étang, au centre de l'étang un îlot, et sur l'îlot un arbre "inondé de fleurs rougeâtres. Alors que toute la ville est sombre, l'îlot et l'arbre en fleur resplendissent dans la lumière du soleil. Les compagnons du rêveur-Jung ne voient pas l'arbre. il est transporté par la beauté de la scène et s'éveille avec le sentiment d'avoir acquis une précieuse connaissance. Dans cet univers sombre, où tout était déplaisant, ce lieu de l'" Ombre ", il avait eu une vision de la beauté de la Vie. il écrit :
" Liverpool est the pool of life, l' "étang de la vie " ; car liver le foie est, selon une vieille conception, le siège de la vie. A l'expérience vivante de ce rêve s'associa en moi le sentiment de quelque chose de définitif. Je vis que le but y était exprimé. Le but c'est le centre : il faut en passer par là. Par ce rêve je compris que le Soi est un principe, un archétype de l'orientation du sens : c'est en cela que réside sa fonction salutaire ". (Ma vie, p. 231).
Ce songe lui procura un sentiment d'harmonie et de satisfaction, de symétrie aussi. il retrouva ce sentiment , qu'il cernera de mieux en mieux dans les rêves de mandalas de ses patients. En particulier dans la série de rêves de Psychologie et alchimie. Bien que, selon ses dires, il lui fallut une vingtaine d'années avant d'élaborer et de donner un cadre scientifique à ce qu'il avait vécu à cette période de sa vie, ce rêve lui procura, une réponse " claire et imagée " sur des questions essentielles qui le préoccupaient. Il cessa ensuite de dessiner et de peindre régulièrement des mandalas ayant, en quelque sorte, obtenu satisfaction.
Si vous en ressentez le besoin, suivez l'exemple de Jung, dessinez des mandalas ou bien faites comme moi, recherchez les inscrits dans la nature comme celui de la photo ci dessus. Ce sont des objets de contemplation et de méditation, même s'ils ne sont pas bien " centrés "...
Ariaga.
10:27 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, rêve | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, Jung, rêve, nature, photo, philosophie, spiritualité
30/07/2007
SILENCE, méditation, transmutation.
J'éprouve aujourd'hui le besoin, qui, de temps en temps au fil des années, tombe sur moi comme une chape d'évidence, de me retirer du monde, y compris le monde virtuel, pour méditer dans le silence. Beaucoup de signes et de synchronicités que je ne voulais pas voir, de la brûlure des fièvres aux rêves récurrents, m'ont enfin remise sur une route où la spiritualité passe au premier plan. Ce n'était pas seulement Jung qui cherchait à s'exprimer mais à travers lui la longue chaîne des alchimistes et Philosophes de la Nature. Ce blog aura un an à la fin du mois de septembre et soyez certains que, bien avant cette date j'aurai fait le point et retrouvé cette joie de vivre qui ne peut venir que d'une harmonie entre l'âme et le corps, harmonie que je ne ressens pas en ce moment. Je suis certaine que le silence et la méditation, comme à chaque fois que je me suis retrouvée dans cette situation, me feront revenir vers vous et vous " inonder " de textes issus, je l'espère de la véritable profondeur qui est celle de l'Amour pour soi-même et pour les autres, c'est à dire pour la totalité de ce qui EST.
Je dois me pencher sur la profondeur des eaux, réduire au minimum vital le feu de l'athanor, mais je serai toujours là, en silencieuse méditation, sur le banc, avec mes amis. J'espère qu'ils continueront à le faire vivre et à voyager au pays de l'imaginaire.
Beaucoup d'inconnus, curieux du Laboratoire et surtout d'Ariaga, sont venus ces derniers temps, fréquenter ce blog. D'autres viendront peut-être et je leur donne des liens envers quelque textes en prose ou poésie qui peuvent les aider à comprendre, si tant est qu'il y ait quelque chose à comprendre...Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.
Ariaga
Poésies d'Ariaga déjà publiées sur le blog
12:20 Publié dans Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : écriture, poésie, spiritualité, photo, philosophie, Jung, alchimie
18/07/2007
Fièvres
Monter est difficile, descendre est périlleux.
Au plus fort de ma fièvre, ils m'ont tous visités ces habitants de mon ailleurs.
Tu as voulu descendre la pente vers la mer, tu t'es bien envasée ricanait le cher Jung qui connaît le sujet. Pour qui te prends tu donc, évite les profondeurs.
Et le vieil alchimiste murmureur de conseils n'était pas le dernier. Tu as choisi la vase, pourquoi pas le fumier, c'est plus chaud pour couver l'oeuf de la transmutation. Ton vaisseau va couler au fin fond des abysses.
Il en est venu d'autres, connus et inconnus, dont je garde pour moi illusions et mirages, absurdes bavardages pas toujours racontables.
Certains m'ont fait très peur, ils n'avaient pas les mots des hommes.
Habillée de leçons j'ai remontée la pente, parfois à quatre pattes.
Je renonce à descendre les marches , je renonce à plonger et je vais habiter, le reste de l'êté, sur mon banc rassurant où je vais sagement rêver et voyager les deux pieds bien posés sur la terre, ma Mère.
Ariaga
16:45 Publié dans blog et quotidien, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : écriture, poésie, photo, Jung, alchimie, nature, philosophie
03/07/2007
La faille spatio temporelle
18:41 Publié dans blog et quotidien | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, blog, philosophie, science-fiction, livre, citation, Rosset
25/06/2007
Un Philosophe de la Nature : Micher Maïer
16:49 Publié dans Alchimie, Nature | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, spiritualité, nature, photo, alchimie, livres, philosophie
22/06/2007
L'alchimiste de J. L. Borgès
Pour la fin de semaine je vous offre, trouvé dans Philosophie de l'alchimie de Françoise Bonardel, ce poème de J. L. Borgès, qui escamote l'alchimiste de belle manière :
Et l'alchimiste pense aux semblances secrètes
Qui font sympathiser la nuit et les métaux.
Mais au moment qu'il croit avoir de haute lutte
Triomphé de la mort, certain magicien
Bien plus philosophal encore le transmute
En absence, en personne, en poudre, en ombre, en rien.
" L'alchimiste ", L'or des tigres, Paris, Gallimard, 1976,p. 49-50.
16:35 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : écriture, poésie, photo, alchimie, Borgès, Bonardel, philosophie
21/06/2007
C. G. Jung et la synchronicité
16:49 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : écriture, Jung, spiritualité, philosophie, mathématiques, citation, rêve
20/06/2007
L'univers du rêve
Dans les rêves, et surtout dans les séries de rêves, l'inconscient ne se soucie pas de notre perception du temps ou de notre idée de la causalité ; le temps, et l'enchaînement logique des événements dont nous avons l'habitude sont en quelque sorte "disloqués". Dans les séries de rêves, des symboles et des schèmas généraux de construction apparaissent mais ils racontent aussi une "histoire". Parfois, la chronologie est respectée, plus souvent elle se perd ou le niveau de l'histoire apparente masque un niveau plus essentiel. Notre nature nous pousse à voir une suite dans les temps des rêves puisqu'ils nous parviennent l'un après l'autre. Or, pour Jung, ce n'est pas une évidence . On trouve (à la p.22, 23) de Sur l'interprétation des rêves la citation suivante :
"Il n'est pas démontré que la suite réelle d'un premier rêve ne parvienne qu'ultérieurement à la conscience. La série qui nous paraît chronologique n'est pas la véritable série. Un nouveau thème peut très bien apparaître dans un rêve, avant de disparaître pour céder de nouveau la place à un thème antérieur. La véritable configuration du rêve est radiale : les rêves rayonnent à partir d'un centre, et ne viennent qu'ensuite se soumettre à l'influence de notre perception du temps. Les rêves se subordonnent en réalité à un noyau central de signification."
A la suite de ce texte que je trouve tout à fait " fracassant " et qui demande à être lu et relu, Jung avait mis le simple schéma (que je n'ai pas réussi à reproduire sur le blog) d'un petit cercle entouré de huit fléches allant vers les points cardinaux.
Cette vision "radiale" de la chronologie onirique s'accompagne aussi chez Jung d'une réflexion sur la causalité liée à la fois aux rêves et aux événements de la vie courante. Il lui apparaît que, dans certains cas, quand l'inconscient est particulièrement activé et le sujet très réceptif, on est conduit à postuler un facteur irréductible "par nature " à la causalité. Il faudrait alors admettre, écrit-il, dans Synchronicité et Paracelsica, (p.29) :
"Que les événements en général sont associés soit directement en chaînes causales soit, le cas échéant, par une sorte de lien transversal, de l'ordre du sens."
A cette coïncidence d'événements, reliés par hasard entre eux d'une manière significative, Jung a donné le nom de "synchronicité".
Je vous en parlerai demain, ce sera une première approche mais vous pouvez trouver des renseignements détaillés sur des sites spécialisés consacrés à Jung (vous en avez dans mes liens).
Ariaga
15:01 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, spiritualité, rêve, Jung, philosophie, mathématiques, citations
18/06/2007
Les hallucinations de l'alchimiste
16:47 Publié dans Alchimie, Pensées, interrogations, aphorismes | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : écriture, poésie, alchimie, spiritualité, Paracelse, philosophie
14/06/2007
Organisation et harmonie par le Soi
16:55 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, spiritualité, philosophie, psychologie, Jung, Soi
13/06/2007
Présentation du Soi par C. G. Jung
16:50 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : écriture, spiritualité, Jung, citations, philosophie, Tao, Soi
12/06/2007
C. G. Jung et l'activation de l'archétype
16:53 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : écriture, Jung, spiritualité, philosophie, Soi, psychologie
07/06/2007
PARACELSE, médecin, alchimiste, philosophe
Ma vie est embellie par des personnages, à la fois morts et vivants, morts pour l'état civil mais vivants pour mon imaginaire, personnages avec lesquels j'ai des "conversations" intérieures. Naturellement il y a le cher Carl Gustav et aussi Sigmund (ils ont des dialogues intéressants) mais il en est d'autres. Je vais, de temps en temps, vous les mettre en scène brièvement, comme celà, si vous les rencontrez dans mes textes, les présentations seront faites. Un de mes préférés est PARACELSE, que je n'appelle jamais par ses prénoms, absolument imposibles. D'ailleurs, Paracelse était un pseudonyme.
Paracelse, médecin, philosophe, alchimiste est né à Einsiedeln (Suisse) vers 1493, je dis vers, car le cher homme était très pudique sur son âge. Il est mort à Salzbourg en 1540. Sa véritable mère, selon ses dires, était la Nature, sa mère adoptive l'Eglise dont, malgrè son esprit sceptique, il ne se sépara jamais, pas plus que de l'alchimie, de l'astrologie et de la magie "sciences divines" dont il pensait qu'elles lui avaient été transmises par ce qu'il appelait la "lumière de la Nature" et qu'elles lui étaient utiles pour l'aider à remplir sa mission "divine" de médecin.
On trouve dans l'oeuve de Paracelse une pensée "uniciste"mais dont les fondements sont le paradoxe et l'acceptation des contraires. Il ne cherche pas une vision non contradictoire du monde et néglige la séparation entre le rationnel et l'irrationnel. Il n'avait nulle crainte des Autorités et de la Tradition et ne reconnaissait que l'autonomie et l'expérience de la Nature. En tant que chrétien du Moyen Âge il vivait dans un monde unitaire sans voir de conflit entre les sources de connaissance divine et naturelle puisque, pour lui, tout avait son origine en Dieu. Un Dieu quelque peu personnel et avec lequel il entretenait des relations qui sentaient un peu le soufre. Il écrivait : "J'avoue aussi que j'écris comme un païen tout en étant chrétien".
Paracelse avait tout un système du monde très structuré dont je ne vous parlerai pas aujourd'hui. Il s'agissait juste de faire connaissance.Seulement un exemple : l" Aquaster ", principe à la fois " humide " et " spirituel ", maternernel aussi, est un lieu où est engendré " l'esprit de vie ". Ce n'est pas poétique ? Mais aussi cela va plus loin car Paracelse avait l'intuition que la Nature n'est pas uniquement physico-chimique, mais aussi psychique.
Même s'ils ne le déclarent pas ouvertement, et s'ils se plaignent de ses "obscurités", Paracelse a été l'inspirateur de nombre de ses successeurs qu'ils soient médecins, alchimistes ou philosophes, ou les trois en même temps. (Par exemple l'alchimiste et médecin Gérardus Dorneus) et parmis mes "visiteurs" il occupe une place de choix et, vous aussi, amis lecteurs, je crois que vous allez souvent le rencontrer.
Ariaga.
20:37 Publié dans Alchimie, Nature | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, spiritualité, nature, Paracelse, alchimie, philosophie
04/06/2007
C.G.Jung, un laboratoire vivant de psychologie et d'alchimie
Comme je l'ai déjà dit notre corps et notre pyché sont semblables au vase des alchimistes et si la Totalité en Soi est irreprésentable il existe cependant un lieu privllégié de cette représentation (j'avais expliqué aux tous débuts de ce blog qu'il s'agit plutôt d'une re-présentation, au sens que lui donne Edgard Morin), ce lieu privilégié étant l'être humain.
Devenir un lieu où peuvent se re-présenter les aspects perdus de la totalité, être le champ d'une expérience consistant à "retourner en son être propre", est la tâche à laquelle s'est attelé Jung, et dont il a fait le bilan par cette phrase de Ma vie (p.259) : " J'ai le sentiment d'avoir fait ce qui m'était possible. Naturellement cela aurait pu être davantage et mieux, mais pas en fonction des capacités qui étaient les miennes ".
Voilà des mots que je voudrais bien pouvoir me dire à la fin de ma vie.
Le corps et la psyché de Jung furent, pour de nombreuses raisons d'ordre biographique, à la fois un lieu de tension entre les opposés, et un lieu de " réception " des messages de l'inconscient. Il semble qu'il avait , plus que d'autres, une prédisposition à percevoir le flot de la vie et à passer sa tête (comme le fait le sujet de l'illustration au début du blog d'Arianil) par un trou donnant sur un " ailleurs ". Il était, en quelque sorte "connecté", ce qui lui faisait dire que, chez lui, "les cloisons étaient transparentes", et lui permettaient d'avoir une meilleur vision sur les processus se déroulant à " l'arrière plan ".
Explorer l'inconnu est périlleux. Si son corps connut la souffrance, ce fut surtout son esprit qui, en particulier au moment de sa terrible confrontation avec l'iconscient, subit des attaques qui le menèrent aux limites de la mort psychique. Mais sa volonté était aussi forte que son insatiable curiosité. Connaissant les risques, il a, en toute lucidité,accepté d'être le laboratoire, le vase alchimique, où se réalisait le projet d'un inconscient visant à se déployer avec la coopération du conscient. Vous me direz, l'inconscient n'a pas de projets, oui, mais le Soi n'en aurait-il pas un ? C'est une question qui va se poser, si vous continuez à me lire.
Jung a toujours ressnti un sentiment de parenté, quasiment chamanique, avec les forces de la Nature se déployant en de multiples manifestations concernant aussi bien les plantes que l'"amour cosmogonique". Il s'est, consciemment, laissé emporter par le flot d'une Vie qui le fascinait, tout autant que la mort au sujet de laquelle il avouait posséder un "mythe" et des indications de l'inconscient lui donnant à penser qu'elle pourrait augmenter son degré de re-présentation de la totalité. Il avait probablement tiré les conclusions des visions qu'il eut pendant la grave maladie durant laquelle, en 1944, il flotta entre la vie et la mort. Pendant cette période il devint une sorte d'écran sur lequel furent projetées les images d'une forme de re-présentation de la totalité.
Les oeuvres de Jung font, elles aussi partie de sa réalisation globale. Elles furent l'expression extérieure d'une métamorphose intérieure, favorisée par l'attention qu'il porta aux contenus de son iinconscient. Tous ses écrits furent rédigés sous la " pression " d'un " Autre en lui " qu'il considéra non comme un ennemi, mais comme la pièce manquante nécessaire pour qu'il puisse devenir, matière et esprit, une forme d'incarnation la plus complète possible d'une unité de Vie, d'une individuation.
Ariaga
17:15 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, spiritualité, Jung, nature, philosophie, Soi, alchimie
01/06/2007
DJAIPI : Géométrie spirituelle
Ariaga.
Géométrie spirituelle
C'est une intuition géométrique qui me permet de décider si je mets un élément du dessin plutôt à gauche qu'à droite, si je dois mettre plus de rouge ou plus de bleu, si je dois forcer le contraste ou affiner le rythme du graphisme. Le sens de la composition (visuelle) nécessite une intuition déjà entraînée à sentir la relation des éléments du dessin entre eux.
La géométrie est l'Art des rapports. A l'image du jazz, beau fleuron de géométrie musicale, c'est un état d'esprit. On peut se reposer la question de savoir qui nous empêche de nourrir et de « muscler » cette intuition.
Grâce à leurs pouvoirs de nous instruire avec des sentiments, la musique et la géométrie augmentent notre perception de l'énergie universelle en action.
La spiritualité est une pratique. C'est aussi un état d'esprit, une disposition. Cet état, convenablement entretenu, permet de percevoir des pressentiments jusque là ignorés ou censurés. Exercer notre attention et notre vigilance peut nous mener à découvrir des indices qui alimentent l'hypothèse d'une géométrie spirituelle.
On relève ces indices dans les phénomènes d'analogies, de synchronicité, dans des situations qui provoquent le phénomène du numineux, ou sur les fréquences du langage symbolique. On en trouve aussi dans les arts, les jeux, les coïncidences, le destin, le déjà-vu, ... D'ailleurs, tous les arts courent après ces indices, car (presque) tous veulent procurer une métanoïa à leurs participants.
Un exemple parmi d'autres, est la posture dans laquelle nous pouvons adopter le « double point de vue » (vertical et horizontal) que demande la pratique picturale et/ou méditative du mandala. Cette double perception est sur la même fréquence que celle d'un état numineux et/ou méditatif.
Nous avons avec l'énergie universelle une relation ambiguë et rendue pour le moins compliquée par nos appareils de perception et de traduction : intellect (mental), cœur (blessé), corps (de souffrance)... Lorsque le petit moi aperçoit l'énergie spirituelle, il va essayer de la rejeter, la refouler, la détruire ; ou bien il va chercher à s'en emparer, à la tripoter pour en faire un système (intellectuel, moral, philosophique, psychologique, politique !), un système de pensées, de pouvoir, et il cherchera éventuellement à en faire une matière commercialisable. On peut craindre, là, que le moi soit l'ombre ou le singe de l'Etre.
Les modèles de l'Univers (ou cosmogonies) sont des miroirs précieux de cette énergie et ils résonnent tous de points communs. Ce sont des cartographies d'ADN stellaires et de constellations psychiques. Ces modèles sont des projections (donc géométriques) du cosmos intérieur. L'âme étant sous tendue par des réseaux complexes, sa topologie mérite l'attention.
Que ce soit entre deux galaxies, deux êtres humains ou deux molécules, il ne s'agit pas de faire une comparaison analytique avec le (funeste) principe du tiers exclu, mais plutôt de reconnaître un facteur R qui relie les deux termes en particulier et tous les autres en général. La jeune (quoique...) pensée quantique, avec son EPR, se joint à la poésie holistique des Grecs, des Taoïstes et des Amérindiens.
La géométrie spirituelle semble plus vaste et, par endroits, plus ténue et subtile que la géométrie sacrée, fondée principalement sur l'intention et le rayonnement textuel des Tracés. Si la géométrie est un art, la géométrie spirituelle est un art de la pratique (l'art d'être au bon endroit parce qu'il n'y en a pas d'autre, et ... avec du style).
C'est un art qui permet de discerner et goûter le facteur R ou quintessence de l'Energie universelle. Car nous avons la possibilité de « faire, dire et reproduire » (autrement dit, pratiquer) le Principe universel de Maât l'égyptienne.
L'art du goût subtil peut s'éduquer par une pratique. Il favorise l'action de la fonction transcendante. Ce goût est une esthétique spirituelle, mais la jouissance de cette esthétique contient quand même l'exigence d'œuvrer à la transformation intérieure.
NeD
La géométrie spirituelle semble donc gouverner la substance mystérieuse des liens entre les êtres. Elle a un langage, une syntaxe, un vocabulaire, un alphabet dont NeD est un des symboles.
NeD est un daïmon, un passeur, un nœud, un sherpa issu de la lignée des figures ambiguës ou acteurs d'une Folle Géométrie, provocateurs d'ébriétés analogiques et numineuses. Comme beaucoup de symboles, il est à la fois la moitié visible de « quelque chose » et à la fois capable de représenter un Tout. NeD exhibe des conjonctions d'opposés qui prouvent que la transmutation est possible. Il a besoin d'un atelier (et moi aussi), afin de pratiquer sa Spiritualité géométrique.
17:43 Publié dans CONTRIBUTIONS | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, spiritualité, Art, photo, mathématiques, philosophie