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09/03/2010

Passer par la porte de l'Amour

la porte dans le mur.jpg

Passer le mur

des bonnes raisons pour ne pas.

Passer le mur de la culpabilité.

Passer le mur entre les Uns et les Autres

le mur invisible du non dit, de la honte, des préjugés.

Passer le mur des questions sans réponses.

Passer le mur de la peau trop étroite.

Miner les fondations du mur de l'impossible.

Vous demandez comment amis ?

Tout simplement par une porte, la porte de l' Amour Vrai.

Ariaga

 

 

 

 

01/03/2010

Ce blog doit-il vivre ou mourir?

 

lierre sur un mur.jpg

Cela fait un mois que je réfléchis à la question. Le laboratoire du rêve et de l'alchimie spirituelle, que j'ai quelque peu délaissé ces derniers temps, est-il en train de se vider de sa substance matértielle et spirituelle ? Si oui, j'en suis responsable car mes lecteurs ont toujours été fidèles et actifs.

Une vie quotidienne très difficile.

Une lassitude après tant de mots jetés dans l'athanor et dont j'ai l'impression qu'ils produisent plus de cendres que de feu.

Une attitude mentale personnelle insuffisante pour évoluer.

Un besoin de se réfugier dans l'illusion du paraître.

Un mur s'est élevé devant la porte du laboratoire, m'empéchant d'y pénétrer.

Ce mur je l'ai édifié moi même, de plus en plus haut, et chaque jour je regarde le mur avec ce qui ressemble à du dégoût et puis aujourd'hui, premier jour de Mars, j'ai vu DEVANT le mur, une branche de lierre, symbole de force de la nature et de pérennité. Elle a fasciné mon regard, transformé ma vision. C'était un miracle de l'alchimie spirituelle.

J'ai compris que la voie de l'évolution physique et animique ne peut être barrée par un mur. Les murs sont faits pour être démolis et tout peut recommencer.

Autrement.

Je ne suis pas seule dans le laboratoire, il y a plein d'autres chercheurs.

Pour l'instant moins de textes que les philosophes appellent "de fond". Plutôt des idées, sensations, citations, interrogations au gré de mes envies ; le tout bref mais plus fréquent.

Pour conclure, je "ressens" qu'après un temps qui commence à être long, tout ce que les lecteurs ont apporté à la quête effectuée en ce laboratoire, ne peut pas être oublié alors le laboratoire va vivre encore. Comment ? C'est l'avenir qui le dira. Et merci à tous ceux qui m'ont "secouée", certains assez vigoureusement...

Je vais maintenant entreprendre le long périple de la lecture des blogs avec lesquels j'ai des liens privilégiés. J'y trouverai certainement une nourriture pour le feu de l'athanor.

La montée des marches de la quête alchimique continue.

Ariaga

 

30/01/2010

S'embarquer pour une pause

 

Les voiles du Voyage.jpg

Besoin, pour un moment, de m'évader du virtuel, besoin de rencontrer des gens réels, besoin de toucher, entendre, s'affronter à la vraie vie. Ne pas dire je ferme le Laboratoire je sais que ce n'est pas vrai et que le désir de vous retrouver tous va revenir. A quel moment ? Quand ce sera une incontournable évidence...

Je vous garde dans mon coeur, lecteurs connus et inconnus.

Ariaga

21/01/2010

Le temps du chat

Le chat et le temps.jpg

Suite de la note précédente.

Pour tenter de faire ressentir ce que j'appelle temps présent unique, et que j'aurais bien appelé temps naturel, mais je trouvais que le terme était trop "chargé" de théories philosophiques, je vais encore donner un exemple. Regardez un chat assis , le regard à l'intérieur, comme on peut les observer, restant ainsi pendant des heures entre le sommeil et la veille. On a l'impression que le temps, notre temps du calendrier, n'existe pas pour lui mais  seulement un temps vécu, ressenti, le temps du présent, le temps du "être juste là", le temps du chat ! vous me direz, nous ne sommes pas des chats mais c'était juste un petit exemple...

Je crois, comme le pensait le philosophe Merleau Ponty, qu'il existe un temps qui "fuse" à travers l'être humain. C'est le temps du sujet vivant ses propres actes en dehors des horloges et des tableaux chronologiques.Le moment où l'imagination ouvre la porte de tous les possibles  et qui est celui d'un instant unique. Tout est contenu dans cet irremplaçable instant qui, parce que unique, ne peut que changer pour être remplacé par un autre instant unique. La mémoire fait revivre la passé et la prévision rend actuel le futur mais mémoire et prévisions ne sont que des productions de l'esprit et on peut donc dire que rien n'existe vraiment dans la conscience humaine en dehors du présent. Le reste est caquetage mental, comme le disait Krishnamurti. Il y a sur le sujet une jolie citation de Merleau Ponty, page 63 de La phénoménologie de la perception : "le présent tient encore dans sa main le passé immédiat, sans le poser en objet, et comme celui-ci retient de la même manière le passé immédiat qui l'a précédé, le temps écoulé est tout entier repris et saisi dans le présent." Ce véritable moment présent, ce temps non fictif,  va aussitôt après être détruit et devenir un moment du temps qui ne pourra plus se retrouver, à la fois lui même et comme faisant partie de tous les autres, dans un nouveau présent unique. C'est pour cela que j'ai appelé cette saisie immédiate du temps que j'ai tenté de décrire mais qui est indescriptible, temps présent unique ; unique, parce que absolument différent des autres moments du temps, la comparaison entre deux expériences vraies et individuelles à deux moments différents étant impossible.

Cette réflexion ne servirait à rien si elle ne débouchait pas sur un questionnement. Ce temps présent unique c'est le temps de quoi  ? Je pense qu'il y a déja des pistes dans les commentaires des lecteurs sur les deux précédentes notes. Je vais en ouvrir d'autres  juste pour voir...

Ce temps serait- il le temps de la Nature ?

Ce temps serait- il le temps de la méditation sans but ?

Ce temps serait-il celui de l'intuition fulgurante, de la véritable création ?

Ce temps serait-il le temps d'un flux cosmique divin qui nous traverserait ?

Ce temps serait-il le temps réel, le reste n'étant que illusion ?

Le chat connaît peut-ête la réponse !

Ariaga

 

 

 

18/01/2010

Les prisonniers du temps

 

La corde du temps sur le sable.jpg

Le temps est un sujet qui semble vous intéresser, si j'en crois les riches commentaires sur la citation de la note précédente. Beaucoup de choses ont été dites, mieux que j'aurais su le faire. Je vais quand même tenter d'aborder le sujet, le plus simplement possible, au risque d'enfoncer des portes ouvertes. Je ne pense pas qu'une note suffira...

Il y a probablement autant d'idées du temps que d'individus, alors il faut faire un choix et j'en ai choisi trois qui me permettent de mettre un peu d'ordre dans mes idées : Le temps fictif, le temps-présent unique, et le temps de ce que C.G. Jung appelle la synchronicité. Le temps de la synchronicité est un temps à part, qui met en cause notre manière habituelle de penser la causalité, et dont je parlerai plus tard. Il me reste donc deux temps et je vais tenter de vous les faire ressentir par un exemple : Vous êtes le passager d'une voiture et vous regardez défiler le paysage. Si vous maintenez fixe votre regard, vous voyez sans cesse de nouveaux sites mais si vous fixez un objet immobile, un arbre, par exemple, qui défile par votre travers, c'est le même arbre que vous verrez avec un nouvel aspect et de nouveaux détails au fur et à mesure du défilement. Nous sommes les voyageurs de ce train, nous vivons intimement un temps et chronologiquement un autre temps ;  celui dont on nous parle dès l'enfance, celui qui borne notre horizon humain de la naissance à la mort. Nous en sommes prisonniers et tellement tributaires que nous en mourrons. Nous avons un certain degré de liberté vis à vis de l'espace mais nous ne pouvons jamais choisir notre place dans le temps.

Commençons par le temps que j'appelle fictif celui de la corde à laquelle nous nous accrochons pour avancer. Ce que je sais du monde me donne la certitude , sans laquelle il me serait bien difficile de vivre et d'agir, qu'un instant sera suivi d'un autre ; que le moment présent sera changé par les événements en un autre moment et cela pour la succession des temps que j'imagine. J'en déduis une suite linéaire, un axe des temps où tout est fixé nettement. Les intervalles entre les dates peuvent être représentés graphiquement et si un centimétre représente l'intervalle de temps entre 199O et 2000 , un autre centimètre figurera 2000 à 2010. Nous avons besoin d'ordre, c'est rassurant, sinon comment faire des projets dans le temps, prendre des décisions. Mais n'oublions pas que le fait de ranger ainsi d'une façon intelligible, historique, le déroulement des faits, cette extension de l'idée de temps sur l'axe du temps est une opération mentale. Notre regard parcourt cet axe des temps mais ce regard est celui d'un observateur presque étranger à nous-mêmes. Nous somme assis sur la berge et nous regardons couler le fleuve. La seule chose que nous pouvons vraiment ressentir est une succession de changements. C'est la mémoire qui relit pour nous le livre du temps passé et lui donne une sorte de réalité dans le présent. Il en est de même pour le futur. Nous imaginons des événements, nous faisons des prévisions, nous les projetons en quelque sorte sur l'écran de notre imagination en leur attribuant une espèce de réalité objective mais ce futur ne peut être atteint que d'une manière purement psychique. Ce temps des dates distinctes, ce temps, finalement abstrait, sur lequel nous fixons notre attention, ce livre dont nous lisons et relisons les pages est indispensable à notre vie "extérieure" mais nous avons un autre temps plus intérieur, plus intime et c'est celui dont je vous parlerai dans la prochaine note qui suivra celle- ci de très près car je ne pense pas que les deux notes peuvent être séparées sur l'axe du temps...

Ariaga

12/01/2010

La création du temps

les mailles du filet du temps.jpg

Paul Valéry n'était pas seulement poéte mais aussi penseur. Certains diraient même philosophe mais j'ai une certaine réticence envers ce terme souvent galvaudé. Il parle de beaucoup de sujets concernant la vie de l'homme, ses relations à l'autre où à la société et j'ai eu envie de vous citer ce qu'il écrit au sujet du temps car cela me  me semble devoir susciter pas mal de réflexions.

"Permettez moi de vous indiquer au passage une des plus extraordinaire invention de l'humanité (j'ajoute qu'elle ne date pas d'aujourd'hui) . Je songe tout simplement à l'invention du passé et du futur. Ce ne sont pas là des notions toutes naturelles : l'homme naturel vit dans l'instant comme l'animal. Plus un homme est près de la nature, moins le passé et l'avenir se construisent en lui. L'animal, sans doute, ne se sent être qu'entre un minimum de passé et un minimum d'avenir. ... Il en est autrement chez l'homme : par un accroissement, par une généralisation imaginaire de l'instant, par une sorte d'abus, l'homme, créant le temps, non seulement construit des perspectives en deçà et en delà de ses intervalles de réaction, mais, bien plus, il ne vit que fort peu dans l'instant même. Son établissement principal est dans le passé ou dans le futur. Il ne se tient jamais dans le présent que contraint par la sensation : plaisir ou douleur. On peut dire de lui qu'il lui manque indéfiniment ce qui n'existe pas. C'est là une condition qui n'est point animale, qui est tout artificielle, puisqu'en somme elle n'est pas absolument nécessaire à l'être. Sans doute ce développement du "temps" peut souvent lui être utile. Mais cette utilité est elle même contraire, en quelque manière, à la nature. La nature ne se soucie pas des individus. Si l'homme prolonge ou adoucit son existence, il agit donc contre nature, et son action est de celles qui opposent l'esprit à la vie.

Essais quasi politiques, p.1024, ed. La Pléiade

J'ai quelques petites idées sur le temps et, comme je n'aime pas rester sur une citation, si cela vous intéresse chers lecteurs, je vous en ferai part dans la prochaine note.

Ariaga


30/11/2009

Note de musique

lumière en prison de verre..jpg

Parfois je m'interroge...

Dans le chaos bruyant qu'est souvent notre vie, quand nous tentons de nous faire entendre à travers la boule de verre de l'indifférence, quand nous nous cognons contre les parois comme un papillon de nuit, crachant nos mots pour ne pas être dissous par ceux des autres, aurions nous seulement UNE  chose à exprimer. J'entends exprimer un peu comme quand on exprime le jus d'un fruit. L'origine de cette  manifestation unique serait le Soi, le centre où brûle la lumière, l'énergie , qui nous propulse dans la vie comme une fléche vers un but invisible. Nous serions l'instrument sur lequel se joue une note de musique qui, si nous voulons bien l'écouter attentivement, deviendra de plus en plus forte, de plus en plus aiguë, de plus en plus afutée et percera la sphère du petit moi. C'est NOTRE note, celle qui nous fait uniques dans l'océan de la Totalité. C'est très difficile de suivre ce chemin et de jouer dans le grand orchestre, il faut des vies pour y parvenir et seul l'Amour, au sens le plus vaste peut aider à ouvrir les oreilles de notre coeur.

Ariaga

 

 

25/11/2009

Le chemin en spirale de Dürckheim

 

le chemin en spirale.jpg

"Le Chemin n'est pas linéaire mais en forme de spirale, une spirale penchée où les cercles tombent dans l'obscurité et passent dans la hauteur de la lumière. A chaque révolution, c'est plus lumineux. Son mouvement continuel nous mène de la périphérie vers l'axe, le centre, et du centre vers la périphérie, de la surface extérieure vers la profondeur abyssale du noyau et, de là, à nouveau vers la périphérie. Sans cesse nous nous sentons attirés vers le centre, appelés par lui mais, en même temps, envoyés dehors, au large. C'est le mouvement même du Souffle qui nous habite."

K.G.D DÜRCKHEIM

En cette période où je passe souvent des larmes au rire, de l'ombre à la lumière et où j'ai parfois l'impression d'avoir perdu mon chemin, cette citation trouvée, comme d'habitude, dans un livre ouvert au hasard, hasard qui n'est certainement pas un hasard, m'a apporté une réponse et c'est ce moment privilégié que je veux partager avec vous aujourd'hui.

Ariaga

 

14/11/2009

Le rire est le propre de l'Homme

 

PB090584.JPG

Le philosophe Henri Bergson écrit dans Le rire, essai sur la signification du comique : " Il n'y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain. Un paysage pourra être beau, gracieux,sublime, insignifiant ou laid ; il ne sera jamais risible. On rira d'un animal, mais parce qu'on aura surpris chez lui une attitude d'homme ou une expression humaine. On rira d'un chapeau ; mais ce qu'on raille alors, ce n'est pas le morceau de feutre ou de paille, c'est la forme que les hommes lui ont donnée, c'est le caprice humain dont il a pris le moule."

Le rire n'a pas toujours été bien vu dans la Société. Au Moyen Âge, par exemple, il était facilement considéré comme une manifestation diabolique associée au ricanement du diable quand il venait s'emparer d'une âme. Heureusement Rabelais est venu et a proposé , déjà, le rire comme thérapeutique en disant que rien ne pouvait faire plus de bien que de rire en se tapant sur une panse bien remplie. Sur un plan plus spirituel Saint François d'Assise disait : "Un saint triste est un triste saint".

Je me rends compte que je n'ai pas assez ri ces derniers temps et que j'ai eu tort. Comme le pensait Norman Cousin qui se soigna efficacement d'une grave maladie par le rire, ce dernier génère autant d'émotion et d'énergie que les cris et les pleurs. C'est une défense contre les contraintes et les tabous de la société, une libération et aussi un bienfait car faire rire est un acte de bienfaisance en particulier quand, évitant ainsi toute ironie et méchanceté , on fait rire de soi même. J'ai particulièrement ressenti ce rire charitable dont j'ai profité récemment en lisant le livre de  Danae, dont je vous reparlerai : Mon tour d'Asie. A la lecture de situations particulièrement loufoques, parfois embarrassantes pour la narratrice, j'ai entendu un grand rire résonner dans ma maison silencieuse. C'était le mien et je vous assure que j'ai pensé avec Chamfort : " La plus perdue de toutes les journées est celle où on a pas ri." J'étais encore loin du "rire des sages", pour celui là je devrai demander conseil à Lung Ta Zen, mais  j'avais fait un grand pas sur le chemin. Je vais apprendre à rire de ma tristesse car elle n'atteint pas l'être véritable qui ne peut être que joie d'avoir le privilège d'exister.

Ariaga

31/10/2009

Mort et alchimie

 

Livre Chris-Tian-Vidal.jpg

Photo Chris-Tian Vidal

En cette période où, dans le laboratoire alchimique de mon temple intérieur ,  j'expérimente la mort lente de ce qui était une part  essentielle de ma vie humaine, ce n'est certainement pas par hasard que, sur la table de nuit-bibliothèque-dépotoir où s'entassent dans le plus grand désordre livres et revues, et aussi des tas de choses inutiles ou usagées, mes yeux se soient fixés sur un livre lu cet êté.  Il s'agit d'une espèce de "carnet fantasmes" de Chris-Tian VIDAL intitulé Marrakech, où le mâle m'a dit la Mort ! (Vous aurez tous les détails sur ce livre  et aussi de magnifiques chats en cliquant sur le lien) Pourquoi ce livre maintenant a t-il émergé de la pile alors qu'au moment où je l'avais lu je l'avais reçu comme un coup dans le plexus. Probablement parce qu'il touchait quelque chose d'obscur en moi et que, curieusement, quand quelque chose me touche je suis incapable d'en parler imédiatement. Une lente digestion est nécessaire et je dois oublier, laisser mourir, pour que du bouillonnement ne reste plus que l'écume. Cette écume n'est probablement pas ce à quoi pensait Chris-Tian Vidal en écrivant ce voyage psychanalytique mais les livres sont aussi ce qu'ils deviennent pour les lecteurs. Je n'ai pas relu, surtout pas, et même si j'ai de vagues souvenirs de Duras, de Barbara, de la complexité de l'homosexualité, d'un mystérieux analyste, d'une aversion pour l'ordinateur,d'une certaine fascination des mots crus ce n'est pas cela qui a émergé du fatras de ma mémoire. Ce que j'ai ressenti, plus que lu, c'est le sentiment d'une mort alchimique, ce que l'on appelle la nigredo.

La mort alchimique ou nigredo que je vous décrirai mieux, une autre fois, dans sa relation avec la dépression, est parfois décrite par les textes comme un travail du semeur qui enfouirait sa semence dans la terre. C'est l'oeuvre au noir dite aussi "mort noire et putréfaction" . Pendant le Grand Oeuvre survient un moment où la luimière céde la place aux ténèbres et au désespoir. L'alchimiste se rend compte que si la pierre peut exercer une force divine elle peut aussi se transformer en poison mortel. Cette phase qui conduit aux portes de la mort est indispensable à la continuation de l'Oeuvre car, ainsi qu'il est écrit dans le Rosarium ( 1550 ): "Lorsque vous voyez votre matière devenir noire  réjouissez vous car c'est le commencement de votre oeuvre." En effet c'est du coeur des ténèbres que renait la lumière et c'est à cela que, ce matin, m'a fait penser le livre de Chris-Tian vidal ; une  phase de renoncement , semblable à la mort alchimique, à ce qui faisait votre vie, pour qu'une nouvelle phase de renaissance puisse commencer. C'est pourquoi cette note que l'on aurait pu croire un peu sinistre est finalement pleine de joie et d'espoir.

Ariaga

23/10/2009

Connaissance et action

Cordage et pas sur le sable.jpg

" Quiconque acquiert la Connaissance et ne la met pas en pratique ressemble à celui qui laboure son champ et ne l'ensemence pas. Quelle que soit l'importance de ses lectures théoriques, s'il ne les applique pas, il est ignorent. Il n'est ni un philosophe , ni un sage, mais une bête de somme avec un fardeau de livres. Et comment une bête de somme sans conscience peut savoir si elle transporte des livres ou des fagots ? "

Cette citation de Sadi, un philosophe perse du 13° siècle m'interpelle particulièrement en ce moment et je vous la livre pour méditation. Pour ceux qui ne connaissent pas le Laboratoire depuis les débuts, comme j'évite de reprendre des textes déja publiés, je vous invite à lire sur mon autre blog "extraits du laboratoire" (cliquez sur le lien en haut à droite du blog), un texte sur l'anima et l'animus vu par Jung. Je reçois de nombreuses question sur ces concepts souvent mal compris et j'espère que j'apporterai quelques lueurs.

Ariaga

 

13/10/2009

Les épidémies psychiques

Les chaînes de l'homme en noir.jpg

Dans le tome III de la Correspondance de C.G.Jung (p.186), ouvert comme d'habitude au hasard, les lignes suivantes m'ont serré la gorge et j'ai entendu dans ma troisième oreille, celle qui est reliée au coeur, un fort bruit de chaînes.

" Les grands dangers qui menacent la vie de millions d'hommes ne sont pas de nature physique, ils ne sont autres que la folie et les méthodes diaboliques qui provoquent des épidémies psychiques chez des masses sans défense sur ce plan là. La pire des maladies ou la plus grande des catastrophes naturelles (tremblement de terre, raz de marée, épidémies) sont sans commune mesure avec le danger que l'homme peut être aujourd'hui pour l'homme. "

Jung avait 77 ans quand il écrivait ces lignes en 1952. Elles me semblent toujours d'actualité car je pense que nous sommes infectés, manipulés, par des virus s'attaquant insidieusement à notre liberté de penser, même si cette liberté originelle demeure. Il faut être très fort pour résister et, une fois de plus, ce sont les maltraités de la société qui subissent cette pollution mentale.

Des exemples de manipulations ? en voici quelques uns :

L'exploitation des peurs et des haines irrationnelles.

L'utilisation de la pauvreté et la création de besoins inutiles qui augmentent cette pauvreté.

Les sondages truqués, les rumeurs dans les médias, en particulier internet, les publicités mensongères.

... et bien d'autres qui, j'en suis certaine, vous viendront à l'esprit.

Il avait raison ce cher Carl Gustav.

Ariaga

 

07/10/2009

Nature et oeuvre d'art

écailles de bateau.jpg

Quand je regarde cette photo de la peinture toute écaillée d'un vieux bateau, abandonné à la lisière vaseuse entre la terre et l'eau , je vois une oeuvre d'art de la nature.

La pluie et le soleil, le sel, le vent, l'eau alguée de la grande marée, tous les éléments ont travaillé et crée.

De calcinations en distillations, de putréfactions en coagulations, sur l'athanor de la nature, par une lente alchimie, la beauté est née et quand je la contemple je pense au matériau brut, grossier, chaotique, de notre être et je me demande si, avec le pinceau de l'amour sans limite, nous ne pourrions pas tenter, de vies en vies, de devenir, nous aussi, des oeuvres d'art. Utopie ? Peut-être, mais c'est un beau projet d'existence qui donne un sens à la vie journalière.

Ariaga


28/09/2009

L'enfant et l'univers

Mare sur une plage bretonne.jpg

Sur la plage, tout vibrant d'étonnement devant le monde qui s'offre à lui, l'enfant contemple une mare enfermée dans sa frontière de rochers. Il ne voit pas les limites, seulement ce lieu enchanté où s'agitent crevettes et minuscules poissons, où le soleil joue avec l''eau. Il pénêtre cette mare de tout son regard et pour lui  cette petite surface d'eau de mer abandonnée par la marée est aussi importante que tout l'univers. Elle est l'univers.

Redevenir cet enfant émerveillé, oublier les questions et les portes...

Ariaga

22/09/2009

Une leçon d'humilité


L'arbre et ses amies les fleurs.jpg

Certains d'entre vous connaissent mon habitude d'ouvrir, chaque matin, un livre au hasard. Philosophie, alchimie, poésie, fiction, tout est bon. La vie, cruelle en ce moment, est comme une tempête de sable qui balaye tout sur son passage y compris ma présence sur les blogs mais cette habitude matinale a subsisté comme un arbre bien enraciné. Il s'agissait aujourd'hui d'un texte de Maître Eckhart dans son Instruction spirituelle dont la lecture m'a frappée comme un véritable message et m'a décidée à écrire à nouveau sur ce blog.

"Les gens ne devraient pas toujours tant réfléchir à ce qu'ils doivent faire, ils devraient plutôt penser à ce qu'ils doivent être. S'ils étaient seulement bons et conformes à leur nature, leurs oeuvres pourraient briller d'une vive clarté. Si tu es juste tes oeuvres le sont aussi. Ne pense pas mettre ton salut sur un "agir" : c'est sur un être qu'il faut le placer."

Ces mots m'ont fait penser à l'humilité, dont Maître Eckhart dit qu'elle est "la racine de tout bien et de tout ce qui l'accompagne" car j'ai compris que je manquais justement d'humilité. Je gravis douloureusement  des marches mais je vois seulement l'arbre solitaire que je deviens sans voir les fleurs qui continuent à pousser pendant mon ascension. Je ne pense qu'à mon impossibilité à agir sur de dures réalités , j'oublie d'être et, surtout, je me fais une trop haute idée de ce que dois être mon action. Cela s'applique au blog. Si j'arrête d'écrire, c'est parce que je pense ne pas avoir la force d'êcrire des textes dignes de ce blog et de ses lecteurs. C'est là que je manque d'humilité. Mon silence est orgueil, peur de ne pas être à la hauteur mais à la hauteur de quoi. De quelle "mission" me suis-je crue investie en tentant de faire connaître à quelques lecteurs Jung ou l'alchimie ou une certaine forme de spiritualité ou ma poésie ou mes photos. Beaucoup d'autres le font mais j'avais placé assez haut la barre de l'exigence. Manque d'humilité sanctionnée par l'arrêt de l'écriture quand je ne pouvais être à ce "niveau" imaginaire et ridicule.

Dorrénavent, je ferai de mon mieux, je verserai ici ce qui se présentera. L'essentiel est que l'athanor recommence à être alimenté. Dans deux jours ce sera le troisième anniversaire du Laboratoire. Il aurait été triste qu'il advienne avec un blog en suspens.

Je vous embrasse tous, amis connus et inconnus et je vous remercie pour le soutien que vous m'avez apporté avec vos commentaires.

Ariaga