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11/01/2007

Anima et animus 1/2

Dans ma manière un peu "impressionniste", par nombreuses petites touches, je comptais aborder l'"anima" et l'"animus" junguiens après d'autres thèmes tels que l'"ombre" ou les"fonctions". Cela aurait pu aider à la compréhension d'un sujet d'apparence facile mais en réalité très complexe. Mais, depuis que je me promène sur les blogs, je vois que parler de l'anima et de l'animus pourrait apporter certaines réponses à ceux qui s'interrogent sur leurs motivations et leurs  comportements. 

   Quand on rencontre dans les textes de C.G.Jung, en particulier ses interprétations de rêves, les termes anima et animus, une explication très simple peut leur être donnée : s'il s'agit d'un homme, l'anima est une personnification des tendances féminines de sa psyché ; s'il s'agit d'une femme, l'animus est une personnification de ses tendances masculines. Anima et animus sont des facteurs de relation entre l'inconscient et le Moi et entre le pôles opposés masculin-féminin ce qui, dans le cadre d'une sorte d'"érotique" junguienne, trace une voie allant du biologique le plus élémentaire à la complexité des rapports entre Eros (amour, relation) et Logos (organisation logique de la pensée et du langage).

L'anima (ce que je dis de l'anima est aussi valable pour l'animus) est ainsi nommée par Jung parce qu'elle émane d'une image intérieure, une image dans l'"âme", différente de la persona qui est une image extérieure. Jung, dans Les racines de la conscience, donne une explication biologique au fait qu'il y ait chez l'homme une sorte de résidu de caractères féminins :

"L'image du sexe opposé réside, jusqu'à un certain point, dans chaque sexe, puisque biologiquement c'est seulement le plus grand nombre de gènes mâles qui fait pencher la balance dans le choix du sexe masculin. Le nombre moins grand de gènes féminins parait constituer un caractère féminin qui, cependant, demeure d'ordinaire inconscient par suite de son infériorité quantitative."

C'est sur cette présence des deux éléments masculin et féminin que Jung fonde son idée de l'androgynie de l'être humain, une idée enracinée dans le biologique qu'il prolonge jusqu'au niveau psychique.  

Mais, comment rendre accessible à l'expérience les manifestation de l'archétype du sexe opposé présentes en nous ? C'est très difficile car ces représentations archétypiques émergent d'un niveau profond de la totalité psychique. L'ombre, qui fait partie de l'inconscient personnel est plus visible. Elle est représentée dans les rêves ou phantasmes par des personnages du même sexe que le rêveur. C'est le côté refoulé, parce que peu présentable de la "persona". Les représentations de l'anima et de l'animus sont beaucoup plus difficilement perçues en tant que telles et concernent le sexe opposé.  

Non seulement anima et animus sont  sont très difficiles à discerner mais du fait que ce sont des "personnalités" de l'inconscient , ils se présentent, dans la vie courante, toujours projetés sur l'entourage car "tout ce qui est inconscient est projeté". Le premier réceptacle de l'"image de l'âme" sera la mère pour le fils et le père, ou un substitut, pour la fille. Une véritable infirmité psychique peut se rencontrer quand l'anima est "en jachère" ce qui signifie qu'aucune relation n'a été établie ou que la relation a été complètement rompue ou occultée. 

Jung a longtemps observé les manifestations de l'anima et s'il a décidé d'employer ce terme c'est parce que l'expression "âme" lui semblait trop générale et trop vague pour désigner une"réalité spécifique". Il écrit (Dialectique du moi et de l'inconscient) :

"L'élément empirique compris sous le concept d'anima est un contenu extrêmement dramatique de l'inconscient ; si on peut le décrire en langage rationnel, scientifique, on ne parvient pas, et de loin, a en exprimer la nature vivante."

C'est pour cette raison qu'il a choisi une vision et un mode d'expression mythologique pour parler de l'anima. cela lui semblait plus expressif et plus exact qu'un langage scientifique abstrait.

La notion d'animus est apparue plus tard chez Jung. Il lui a semblé qu'il devait exister chez la femme une équivalent de la représentation archétypique masculine. Il ne s'agit cependant pas d'une déduction abstraite car des expériences "nombreuses et minutieuses" lui ont été nécessaire pour mettre en évidence la nature de cet animus.

Nous verrons demain, si vous avez encore un peu de patience, les formes de manifestation de ces anima et animus qui ont une influence considérable sur notre relation avec nous mêmes et avec autrui et aussi au niveau de la spiritualité.

 

 

10/01/2007

Etienne PERROT sur l'alchimie

"L'un des caractères de l'alchimie est d'avoir offert à l'âme occidentale corsetée dans une forme doctrinale étroite qui séparait comme par un glaive le bien et le mal, un champ, une vigne beaucoup plus vaste où elle a pu évoluer en toute liberté sans faire passer ses productions spontanées au crible d'une orthodoxie sourcilleuse. L'alchimie tient dans le monde de la chrétienté la même place que la peinture d'un Jérôme Bosh dans son univers artistique ; les thèmes hermétiques abondent d'ailleurs chez l'auteur du "jardin des délices" et de "la nef des fous". Il est significatif que la matière obscure qui doit être changée en pierre de lumière ait reçu entre autres noms celui de Satan. L'inconscient qui est la "matière prochaine"de  l'oeuvre, pour reprendre une expression alchimique, n'est-il pas encore aujourd'hui, aux yeux de beaucoup, un repaire de démons ?Ainsi l'alchimie et la psychologie complexe, l'une et l'autre servantes de l'âme profonde, partagent la vision païenne et orientale qui substitue au manichéisme pratique du christianisme opposant en une lutte éternelle Dieu et le Diable, le jeu de deux principes complémentaires, le yin et le yang chinois, l'obscurité et la clarté dont la réunion forme le Tao, la Voie juste d'où partent et où se résolvent les contraires composant l'univers de la multiplicité. J'ajoute qu'à l'intérieur même du christianisme cette conception était retrouvée en pratique par les grands mystiques, dont le but était de faire que "Dieu soit tout en tous", et qu'elle est une des causes permanentes de la suspicion dans laquelle les autorité tenaient l'expérience intérieure.

    Le stade ultime de l'homme suivant la psychologie empirique de Jung, le Soi, répond aux descriptions des hermétistes aussi bien qu'à celles de tous les grands enseignements traitant de la voie où l'homme se réalise dans sa totalité divine. L'être qui l'atteint, fluide comme l'eau par sa docilité à l'inconscient, est en même temps ferme comme la pierre, car, ne résistant à rien, rien ne peut l'entamer. C'est ce que voulait exprimer le dernier grand rêve confié par Jung. Le vieux sage y voyait une grosse pierre ronde présentée sur un socle comme un objet sacré avec cette inscription : EN SIGNE DE TA TOTALITE ET DE TON UNITE. Cette pierre ne contenait-elle pas l'alpha et l'oméga de toute sagesse ? N'était-elle pas la Pierre des anciens philosophes."

 

 Etienne PERROTLa voie de la transformation, p. 164-165

Ed. La Fontaine de Pierre.
 

08/01/2007

Alchimie : la voie humide

Au moment de sa confrontation avec l'inconscient, C. G. Jung, qui était à la fois l'opérateur et le matériau de sa propre transmutation, a failli se perdre au cours des nombreuses "distillations" qu'il a imposées à sa psyché. Mais il a aussi commencé, sans le savoir à cette époque, à explorer la voie que les alchimistes appelaient la "voie humide".

Celui qui suit la "voie humide", explique E. Perrot dans son ouvrage La voie de la transformation (p.95) observe les phases de l'Oeuvre sur les parois du vase en verre. Ou plutôt il observe leur reflet. Il s'agit d'une lente gestation, je dirais une cuisine à feu doux, durant laquelle il voit des images qu'il traduit en symboles. Un peu comme les habitants de la caverne de Platon. La "voie sèche est celle où "l'artiste est directement aux prises avec la réaction de la transmutation dans le vase". En effet : "il n'y a pas de forme dans le feu, le feu brule les formes." Un texte offrant des concordances avec ce cheminement sur la voie humide se trouve dans Ma vie de Jung :

"Dans la mesure où je parvenais à traduire en images les émotions qui m'agitaient, c'est à dire à trouver les images qui se cachaient dans mes émotions, la paix intérieure s'installait . Si j'avais laissé les choses demeurer sur le plan de l'émotion, il y a lieu de penser que j'aurais été déchiré par les contenus de l'inconscient..."

Les alchimistes éprouvaient, eux aussi, des émotions provoquées par leurs expériences. Ils opéraient avec l'espoir fou de conquérir un fabuleux trésor, mais aussi sous la pression d'une angoisse provoquée par la crainte de Dieu et du Diable car, au fond d'eux -mêmes ils savaient bien qu'ils étaient quelque peu hérétiques. Le fait de traduire leurs émotions en images et en symboles avait, comme pour Jung, une vertu thérapeutique et rassurante.  

L'impression de brouillard chimérique que donne la symbolique alchimique est due au fait que ces hommes du Moyen Age, semblables en cela à celui qui reçoit des rêves absurdes, se trouvaient devant un inconnu pour lequel il n'existait pas de représentations connues.  Ils étaient obligés de procéder par approximations, allégories, images mythologiques, espérant ainsi exprimer leurs secrets d'une manière qui les soulage, tout en ne les chargeant pas d'une culpabilité religieuse.

Entouré de ses fioles, livres et instruments, épuisé par la chaleur de l'athanor, les veilles, les méditations, intoxiqué par les vapeurs du mercure et autres produits chimiques, l'alchimiste devait souvent être submergé de visions et d'hallucinations. Il est aussi possible que certains aient absorbé certains mélanges de leur confection...

L'alchimiste vivait donc une sorte de long rêve éveillé durant lequel se produisaient des manifestations de l'inconscient collectif. Sortant ensuite de son nuage onirique, il tentait d'exprimer l'inexprimable par une symbolique infiniment complexe, tellement riche que je ne peux m'empêcher de penser, comme Jung, qu'elle "devait son existence à une raison suffisante."

 

 

 

07/01/2007

Un chercheur

 

Je cherche, je n'affirme pas, je ne détermine rien ici ni ne dicte,

je conjecture, je m'efforce, je compare, je tente, j'interroge.

 

Christian KNORR VON ROSENROTH  (1636 - 1693)

         ( Adumbratio Kabbalae christianae

06/01/2007

Reflet


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Enfin perdre son temps

Et devenir un chat

Qui guette le néant

Aux confins d'un trou noir

            Penser avec son ventre

            A ces vieux mots perdus

            Et voler dans le vent

            Feuille blanche... 

                        Voguer dans l'univers

Goutte qui se balance

                        Sur la crête des ondes

Crever comme une bulle cellules libérées

                        Par delà le reflet

                        Retrouver l'Essentiel

                        Oublié... 

 

04/01/2007

Archétype et RE-présentation archétypique

On ne peut y échapper, je dois vous parler de l'archétype junguien si nous voulons continuer ensemble à cheminer vers le Soi but ultime de mon exploration. Des blogs entiers sont consacrés à ce sujet si vous voulez creuser...De plus la pensée de C. G .Jung lui même à beaucoup évoluée avec le temps. Je me contenterai donc de repères tout à fait solides donnés par Jung à la fin de sa vie. (Ultérieurement, je donnerai des citations pour les "chercheurs"). Pour mieux comprendre ma note il serait utile de relire celle du 29 -9 intitulée : Représentation =RE-présentation.

Les deux pivots de la pensée du "vieux Jung" sur l'archétype sont : l'ancrage biologique et la réflexion sur les possibilités de représentation.

Les archétypes gouvernent le mode de fonctionnement héréditaire de l'être humain et proposent des modèles de réactions à diverses situations. Il ne s'agit en aucun cas d'une "idée". Comme on est incapable de prouver quoi que ce soit sur ce qui déborde le conscient il n'y a aucun espoir, pense t-il, que puissent être prouvées scientifiquement ses affirmations sur les états ou processus inconscients. Ceci est valable pour l'archétype. Ce n'est cependant pas, dit-il, parce que un phénomène repose sur des facteurs invisibles et non représentables que l'on ne peut pas spéculer sur ses effets. Exemple l'atome.C'est pourquoi Jung va, très nettement distinguer, de l'irreprésentable au représentable à la conscience, un archétype en soi et la représentation archétypique. 

Les archétypes se présentent donc comme des formes de comportement typiques qui, devenues conscientes, apparaissent comme des représentations. Ces représentations ne sont effectives que par l'intermédiaire de représentants qui "traduisent" et illustrent la langue d'un inconscient collectif, une langue de la totalité, qui sans cela serait incompréhensible.

Comment Jung, puisque l'archétype en soi est irreprésentable, à t-il trouvé un moyen de déceler la présence de ses manifestations dans la psyché ? Il a observé de nombreuses données individuelles pour essayer d'en tirer des conclusions générales. Il a extrait quantités d'observations du matériel folklorique, mythologique et historique, dont on peut penser qu'il est issu de l'"inconscient historique", pour démontrer l'identité de forme de l'évènement psychique dans l'espace et dans le temps. Il s'appuie surtout sur l'observation des structures et des symboles présents dans les rêves et les phantasmes. Donc, pour lui, ce qui donne un degré de réalité à l'archétype en soi procède d'effets observables. Cette visibilité de l'archétype permettra à l'individu, dans la mesure où il est capable d'introspection, de méditation sur lui même, de percevoir ses structures instinctuelles sous la forme d'images archétypiques, quasiment universelles, qui se RE-présentent à sa psyché. 

Les représentants du monde archétypique sont bien visibles dans les rêves et surtout les séries de rêves. Ils donnent des représentations où ils jouent divers personnages tels que la "Mère Terrible", le "Vieux Sage, le "Dieu, le "Grand Voyage", la "Mission", l'Oeuvre", le "Trésor difficile a atteindre".

Toutes ces manifestations ne sont pas, aux yeux de Jung, dues au hasard et le reflet d'un univers chaotique. Elles sont au contraire parfaitement régulées par un système semblable à celui qui régule nos fonctions corporelles. A ce coordonnateur il a donné le nom de "Soi".

Il resterait beaucoup à dire, par exemple comment l'archétype est-il "activé" ? Mais je crois que cela suffira pour aujourd'hui. Peut-être une petite poésie pour demain si l'inspiration, encore plus mystérieuse que l'archétype, vient dans la nuit.

       Ariaga

 

 

03/01/2007

La montée des marches en alchimie

Pour ceux qui seraient tentés par l'aventure poétique, je dirais même surréaliste, que représente la lecture de certains textes alchimiques et aussi pour ceux qui voudraient suivre le cheminement de Jung dans les ouvrages où il traite de la symbolique alchimique (eh oui, il y en a, je l'ai bien fait !), il est nécessaire de connaître les sept phases du Grand Oeuvre.  Ces phases sont décrites en détail dans le "Dictionnaire mytho-hermétique" de Pernéty et très clairement résumées dans "Le symbolisme des nombres" de R. Allendy.

Les illustrations des ouvrages alchimiques représentent souvent les phases de l'Oeuvre comme une montée de marches aboutissant au couple illustrant la conjonction des éléments masculin et féminin. Voici une explication très succincte de ces mots clés :

        En premier lieu il y a la calcination , c'est à dire, au moyen du Mercure des sages chauffé "au feu philosophal", la purification des corps et leur séparation de l'Humide qui les liait.

       Suit la putréfaction, opération qui détruit la nature et la forme du corps putréfié, pour le transmuer et lui permettre de produire un corps nouveau.  

      Vient ensuite la solution, c'est à dire, selon Pernéty "la conversion de l'Humide Radical fixe en un corps aqueux par l'action de l'esprit volatil caché dans la première eau."

      La quatrième marche est celle de la distillation, opération qui "subtilise toutes les eaux et les huiles".

      Ensuite, la conjonction pendant laquelle il y a réunion des natures contraires et des qualités séparées. Il doit alors se faire un "mariage indissoluble même à la plus grande violence du feu."

Cette phase marquait la fin du premier degré du Grand Oeuvre.  La suite nous est très bien décrite par Allendy :

      "On obtenait alors le rebis androgyne,"(le rebis est un être double) "c'est à dire un produit évolué mais instable. Il fallait dans un second degré de l'Oeuvre, par la sixième phase appelée sublimation, pousser plus loin l'évolution du rebis au moyen de l'Elexir ; la septième phase, la coagulation, arrêtait cette évolution et la fixait en un stade définitif au moyen de la Teinture."

On était alors censé être en possession de la Pierre philosophale... Les phases quatre, cinq et six peuvent être mélangées, la coagulation se nommer fixation, mais, pour une fois, les alchimistes sont à peu près d'accord sur le sens des mots employés. Evidemment, toutes ces phases ont des correspondances symboliques au niveau psychique et spirituel. Par exemple, la Putréfaction correspondrait aux débuts de l'initiation, au moment où l'on se sent perdu dans les ténèbres. La conjonction représenterait l'union mystique etc. etc. Mais nous n'en sommes pas encore là et la montée des marches sera lente. A vos athanors.

 

 

02/01/2007

Réflexions sur le "progrès"

Alors que commence une nouvelle année et avec elle la surenchère sur les améliorations et les progrès que nous promettent les uns et les autres, je me sens de plus en plus mal à l'aise. Il me semble que la société humaine dite "évoluée" a édifié les avancées de la civilisation et l'amélioration du bien-être de l'homme supposée en résulter, sur des illusions : illusion issue de l'idée que l'on peut marcher sans jambes et sans pieds en se séparant de la Nature. Cela ne date pas d'aujourd'hui car une ancienne gravure alchimique ironise déjà sur cette idée. Autre illusion : penser que le progrès est à l'"extérieur", d'où une perte de contact avec la source créatrice, quel que soit le nom qu'on lui donne, qui cherche à s'exprimer à l'"intérieur". Illusion aussi de la suprématie d'un Moi qui rejette ou supprime ce qui ne lui ressemble pas, entraînant une impossibilité de sa relation et surtout de son enrichissement car il refuse les contacts avec les autres parties de la psyché.

J'ai commencé un voyage, pour l'instant j'en suis à faire les bagages, pour montrer, avec l'aide de C.G.Jung, qu'il existe d'autres chemins. Que l'Autre qui est en nous n'est pas un ennemi. Qu'il peut apporte une aide à celui qui décide de ne plus vivre au niveau du masque superficiel de la persona et d'accepter d'aller plus profond vers l'altérité la plus proche et la plus angoissante : l'inconscient. 

C'est normal d'avoir envie de protéger son Moi, car son degré de conscience constitue notre spécificité d'humain. C'est pour cela qu'il tente de toutes ses forces de détourner le flux abondant qui circule entre la profondeur et la surface, entre le conscient et l'inconscient. Comme cet "interflux" ne peut jamais être interrompu, puisqu'il participe de la totalité psychique, la rencontre va avoir pour conséquence des angoisses, des violences, des dégoûts de vivre. Tout cela nous allons le projeter, en vertu du processus du "bouc émissaire", sur les "autres" qui seront considérés comme responsables de ce mal être.

J'ai souffert, je souffre, et je souffrirai encore, de tous ces maux, mais j'essaie de me soigner, de cuire, de recuire, de dissoudre, selon les processus alchimiques. Le faire avec d'autres, sur ce blog, je vais tenter de le continuer pendant cette nouvelle année. D'abord terminer les bagages (l'archétype, l'animus et l'anima,l'alchimie, la poésie) et puis rêver, et méditer, méditer encore...pour voyager plus loin et surtout plus profond.

28/12/2006

Eternel retour de l'Amour

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Une vie ne suffit pas pour un Amour comme le notre

            ET 

Aujourd'hui mon amour

Tu as un an de plus

Dans cette longue lutte

Qu'est pour toi la survie

D'un corps  tant désiré

L'autre moitié du mien

Tu as longtemps gagné

Refusant les verdicts et les condamnations

Tu gagneras encore

A la force de nos esprits

           ET 

Quand tu décideras 

    Qu'est venu le moment 

       De faire le voyage

          Vers la Grande Lumière

              Je t'accompagnerai

                 Tout au long du Passage

                 ET

Nos mémoires s'oublieront 

             Mais quand la roue des vies 

          Nous ramènera sur le rivage

        Nus et étrangers

      Je connaîtrai encore

  La couleur de ton âme

La saveur de ton corps 

               ET

Le jour où je te retrouverai

Je me pencherai vers toi

J'embrasserai la veine de ton cou

Là où bat le sang

Mes lèvres trembleront contre ta bouche

Comme une petite vague fatiguée par une longue traversée

Un souffle passera

A travers nos deux corps 

            ET

Une nouvelle fois

Nous oeuvrerons ensemble

Vers la grande alchimie

            ET

Tout recommencera

Encore et encore

            ET

L'amour grandira

Une dernière fois

Jusqu'à se fondre en Or

Et devenir Divin... 

 

 

27/12/2006

Sexualité et spiritualité

Il est écrit dans le Zohar (volumes 1 et 5)

"Le désir de la femme produit une exaltation vitale et est embrassé dans la véhémence de l'homme, de sorte que l'âme est unie à l'âme, et elles deviennent une, embrassée chacune en l'autre."

 

"Et quand un homme est-il dit "un" ? Quand il est mâle avec femelle, sanctifié d'une haute sainteté et enclin à la sanctification ; alors seulement est-il dit un sans souillure. Un homme devrait donc se réjouir avec sa femme à l'heure de la lier avec lui dans l'affection et tous deux devraient avoir le même but. Lorsqu'ils sont ainsi unis, ils forment une seule âme et un seul corps. "

 

 

26/12/2006

Mysticisme et action

 

"Si le mysticisme est vrai, sa vérité doit être pratique et se vérifier dans chacun de nos actes." 

        D. T. SUZUKI 

Essais sur le Bouddhisme Zen. 

24/12/2006

Dieu est ce qu'il veut

"Dieu est prodigieux : Il est ce qu' Il veut.

Et il veut ce qu' Il est, sans mesure et sans but".

............

Quel miracle ! Le Christ est autant agneau que berger

Quand en mon âme, Dieu se fait homme.

          Angelus Silesius

 

BON NOËL A TOUS, CHERS AMIS INCONNUS. 

22/12/2006

Une expérience, selon Aldoux Huxley

Etre bouté hors des sillons de la perception courante, avoir reçu la révélation, pour quelques heures éternelles, du monde extérieur et du monde intérieur, non comme ils apparaissent à un animal obsédé par les mots et les concepts mais comme ils sont saisis directement et inconditionnellement par l'Esprit du Grand Large,

Cela est une expérience d'une valeur inestimable pour chacun.

   Aldoux Huxley

     Les Portes de la perception 
 

20/12/2006

Le péché

Selon C. G. JUNG :

  " Toute la signification du péché est que vous le portez. A quoi sert le péché si vous pouvez le jeter au loin ? Si vous-mêmes êtes profondément conscients de votre péché, vous devez le porter, vivre avec, il est vous-mêmes. Faute de quoi, vous niez l'existence de votre frère, votre ombre, l'être imparfait en vous qui vous suit et qui accomplit tous les actes que vous ne voulez pas entreprendre, parce que trop trop lâches ou trop vertueux. Lui commettra le péché et, lorsque vous niez son existence, vous l'expédiez dans l'inconscient collectif où il va provoquer du désordre. Car ce déni est contre nature. Vous avez à rester en contact avec votre ombre, vous avez à dire : "Oui, tu es mon frère, je dois t'accepter." Vous devez être bons envers vous-mêmes et ne pas dire : "Racaille, je n'ai rien à voir avec toi ! " C'est une erreur de nier l'ombre. Si vous le faites, une réaction de l'inconscient collectif surgira du noir, sous la forme d'une personnification. L'homme pieux se dit à lui même : "Non, pas ça ! " et repousse l'ombre et s'en trouve fort satisfait. Alors, tout à coup, des figures étranges apparaissent, des fantasmes sexuels montent des abîmes pour venir envahir son esprit. Et plus il force sur sa piété, plus ce qui lui tombe dessus devient diabolique. Il est une sorte de saint Antoine : cet homme si pieux avait des visions terribles. Il se peut que ce soit une femme qui pénètre son esprit : l'anima qui surgit, habituellement dans sa nudité, terriblement naturelle. Voici donc la nature qui vient détruire un tabou, la vengeance de l'inconscient collectif. L'inconscient collectif est une réalité, aussi, lorsqu'une anima ou un animus surviennent, c'est la réalité. Et n'importe qui peut être l'inconscient collectif de n'importe qui d'autre. Les gens se conduiront comme des démons se conduiraient s'ils pouvaient monter de l'abîme ..."

L'Analyse des rêves, Albin Michel, tome I, p.127-128. 

19/12/2006

La chimie mentale

Citations :

" L'atelier de l'alchimiste, avec son étrange appareillage et ses opérations de transformation chimique a du lui aussi lui servir de stimulant pour l'association libre par élimination partielle du contrôle conscient. ..."

 "Le caractère psychologique de l'alchimie apparait à l'évidence dans la manière dont les traités parlent de chimie. Les éléments y sont tous caractérisés de manière "spirituelle" ou imaginaire, tels le fils des philosphes, l'arbre philosophal, le mercure philosophal, l'oeuf philosophal, la pierre philosophale etc. On insiste aussi à plusieurs reprises sur le fait que l'oeuvre alchimique doit avoir une dimension philosophique qui éclaire sa dimension matérielle si on veut en saisir la véritable signification. L'esprit divin est à l'oeuvre dans la nature, d'où la correspondance entre les connaissances physiques et métaphysiques.

La grande quantité, dans la science hermétique, d'hallucinations, de visions et de rêves explique en partie l'importance majeure assignée par les alchimistes à l'imagination. Celle-ci semble, en dernière analyse, être l'"instrument" premier des fabricants d'or dont les opérations chimiques paraissent avoir servi de prétextes destinés à favoriser des projections d'origine inconsciente. ..."

"Dans le Rosarium il est conseillé à l'alchimiste d'accomplir son oeuvre de la manière suivante : "Et veille à ce que la porte soit bien fermée afin que ce qui est à l'intérieur ne puisse s'échapper et - si Dieu le veut - que tu puisses atteindre le but poursuivi. De même que la Nature accomplit ses opérations petit à petit, de même je voudrais que tu fasses : laisse la nature guider complètement ton imagination. Dans tes observations, tiens compte de la Nature grâce à laquelle les corps se régénèrent dans les entrailles de la Terre. Cela imagine-le de manière véridique et non fantastique"

Dans l'alchimie, l'initié se met au diapason de l'imagination "réaliste", ou vraie, par un acte de méditation. Ruland en dit ce qui suit : "Méditation : nom donné à la conversation intérieure avec un interlocuteur absent, comme dans l'invocation d'une divinité, dans la communion avec soi-même ou avec son ange gardien."

Le caractère méditatif du Grand Oeuvre montre que les alchimistes comprenaient leur "travail" comme un processus de transformation psychique, lui-même envers du processus de transformation chimique. C'est ainsi que les laboratoires alchimiques firent aussi office de laboratoires psychologiques. Il en résulta cette chimie symbolisée de l'alchimie, qui n'est rien d'autre, en fin de compte, que l'alchimie de l'esprit."

         Johanes Fabricius

L'alchimie, ed Sand, p. 10 et 11, 1976, trad. de l'anglais 1996.