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10/02/2007

La femme Nature

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Forte des puissances de la nuit

Nue sur la roche ronde enfantée par les vents

La femme est venue offrir sa chair humide d'un désir d'Océan à l'aimant de la mer montante

            Les langues du soleil

            Tout près d'être englouti

            Ont caressé sa peau

            En spasmes d'agonie

            Le ressac a chanté

            Au rythme de l'amour

            Et le feu a  brulé

            Dans la pierre mouillée

Quand ses reins ont quitté leur lit granitique

Quand son ventre s'est tendu vers le ciel

Quand ses cuisses lourdes se sont ouvertes à la caresse des gouttes

La vague est arrivée aspirant la fontaine

Cri et jaillissement

De son eau féminine 

Un don à la Nature

Aux temps des dieux multiples 

07/02/2007

Méditation et imagination en alchimie

Quand je parle d'alchimie sur ce blog je fais référence, pour l'instant, aux philosophes alchimistes de la nature" du Moyen Äge. Les racines sont beaucoup plus anciennes, grecques arabes, chinoises, etc. La constance des alchimistes envers une recherche assez désespérante quant aux résultats, peut s'expliquer par leur "attitude mentale" à l'égard de l'Oeuvre.  S'appuyant sur les textes d'un auteur du Moyen Äge, où il est écrit que l'Oeuvre doit être accomplie "avec l'imagination vraie et non avec celle qui est chimérique", C.G.Jung parvient à l'hypothèse suivante : "il semble très possible que l'auteur soit en fait de l'avis que le secret essentiel de l'art est caché dans l'esprit humain ou, pour l'exprimer en termes modernes, dans L'inconscient. Ce serait pour cette raison que l'homme ignorant ne peut accomplir l'Oeuvre sans avoir étudié les anciens philosophes, prié Dieu, et s'être mis dans une certaine condition mentale. 

La méditation, le premier des exercices propres à aider l'alchimiste à s'élever à la hauteur de sa tâche, est considérée par les alchimistes comme un "colloque intérieur" avec un invisible "autre" qui peut être, par exemple, soit Dieu, soit un autre "soi même", soir un ange gardien.  Ce colloque intérieur, dépassant le stade d'une simple réflexion, est un rapport avec l'autre en nous, assimilée par Jung à un dialogue avec l'inconscient.  Il s'agit d'une "relation dialectique vivante", comparable à celle de la psychologie des profondeurs.

L'imagination , n'est pas une vague rêverie ou une idée qui nous vient à l'esprit, au sens de pensée sans substance, c'est une représentation voulue, certains diront "pensée dirigée". Comme beaucoup de concepts alchimiques cette imagination est mise en relation avec l'âme et Dieu. Quand les auteurs parlent de la faculté imaginative de l'âme, il faut se représenter une sorte de délégation de pouvoirs à partir du divin. En simplifiant : l'âme est le "vicaire de Dieu et, dans cette fonction, elle gouverne la pensée ; pensée qui gouverne le corps en devenant une "âme corporelle résidant dans le sang". L'imagination serait donc un phénomène à la fois spirituel et physique, ce qui pourrait expliquer son influence sur les transformations de la matière. La faculté imaginative de l'âme de l'alchimiste lui permettait ainsi d'entretenir un rapport avec la matière qu'il espérait transmuter.

Le domaine intermédiaire entre la matière et la psyché était, pour les alchimistes, celui des corps subtils. Le corps subtil était considéré par ces alchimistes, utilisant à la fois la symbolique alchimique et des conceptions religieuses, comme une véritable réplique et Modèle de la vraie Pierre spirituelle et céleste : Jésus Christ. Le projet de l'alchimiste étant de produire le "corps transfiguré de la résurrection".

L'imagination était donc liée, en remontant la chaîne de la délégation de pouvoirs, à l'imagination de Dieu. Cela permettait à l'"artiste" de saisir et de se représenter "le plus grand" qui avait alors la possibilité de passer d'un état potentiel à la réalité substantielle. Avec l'aide de Dieu, formule fréquente en alchimie, "tu peux concevoir le plus grand", ton corps peut le réaliser, était-il enseigné à l'adepte.

Ce que l'imagination tente de faire accéder à la représentation, ce plus grand, c'est, pour la psychologie des profondeurs de Jung, l'émergence de représentations symboliques des contenus archétypiques de l'inconscient. 

 

04/02/2007

Jeux de pensées de C.G.JUNG enfant

A l'époque C.G.Jung avait environ huit ans :

"...une pente dans laquelle était enfoncée une pierre faisant saillie - ma pierre. Assez souvent, lorsque j'étais seul, je m'asseyais dessus et alors commençait un jeu de pensées qui prenait à peu près la forme suivante : "Je suis assis sur cette pierre. Je suis en haut, elle est en bas. " Mais la pierre pouvait tout aussi bien dire : "Moi, je..." et penser : "Je suis placée ici sur cette pente, et il est assis sur moi. "Alors se posait la question : "Suis-je celui qui est assis sur la pierre, ou suis-je la pierre sur laquelle il est assis ? " - Cette question me troublait chaque fois ; je me redressais doutant de moi-même, me perdant en réflexions et me demandant : "Qui est quoi ?" Cela restait obscur et mon incertitude s'accompagnait du sentiment d'une obscurité étrange et fascinante. Mais ce qui est indubitable, c'est que cette pierre avait avec moi de mystérieux rapports. Je pouvais y rester assis des heures entières, tout envoûté par l'énigme qu'elle me posait. "

Ma vie, Témoins. Gallimard p. 40-41.

 

03/02/2007

Fréquences

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Quand vibre la note intérieure

L'inouïe fleur de l'ouïe s'épanouit 

Les rires purs éclatent tout nus

Les couleurs chantent leur fusion

Et l'on arpège au bout du son

             Spiralant

             Balançant

Dans un bain de fréquences

Sur des cordes vibrantes

    Lianes de lumière

    Surfant l'univers

Jusqu'au son primordial

Là où pulse la Source
 

25/01/2007

C.G.JUNG, les gnostiques et l'alchimie

"De 1918 à 1926, je me suis sérieusement plongé dans l'étude des gnostiques. je me suis intéressé à eux, car les gnostiques, eux aussi, avaient rencontré, à leur façon, le monde originel de l'inconscient. Ils s'étaient confrontés avec ses images et ses contenus qui, manifestement, étaient contaminés par le monde des instincts. De quelle façon comprenaient-ils ces images ? Cela est difficile à dire en raison de l'indigence des informations qui nous sont parvenues à ce propos, d'autant plus que ce qui nous en a été transmis provient le plus souvent de leurs adversaires, les Pères de l'Eglise. Que les gnostiques en aient eu une conception psychologique n'est, en aucun cas probable. De plus, ils étaient trop éloignés dans le temps pour pouvoir servir de point de départ à ma façon d'envisager les choses. la tradition entre la gnose et le présent me semblait rompue et, pendant longtemps il ne me fut pas possible de trouver le pont entre la gnose -ou  le néoplatonisme- et le présent. Ce n'est que lorsque je commençai à comprendre l'alchimie qu'il m'apparut qu'elle constitue un lien historique avec la gnose, et qu'ainsi, à travers l'alchimie, se trouve rétablie la continuité entre le passé et le présent. L'alchimie, comme philosophie de la nature en honneur au Moyen Age, jette un pont aussi bien vers le passé, la gnose, que vers l'avenir, la psychologie moderne de l'inconscient.

C. G. JUNG, "Ma vie", ed. Gallimard, p. 234, 235. 

24/01/2007

Méditations sur le Tarot

Il y a quelques années, en furetant chez un bouquiniste, je suis tombée par hasard, je ne crois d'ailleurs pas au hasard pour ce genre de choses, sur un livre qui m'a beaucoup marquée. C'est un gros bouquin de près de 800 pages, que j'ai "explosé", à force de l'explorer. Commencé par tous les bouts, jamais terminé, ses morceaux sont maintenant dans des chemises car il ne veut pas se laisser recoller. Le titre exact est Méditations sur les 22 arcanes majeurs du Tarot  "par un auteur qui a voulu conserver l'anonymat". Editions Aubier montaigne, 1984. Je ne veux pas savoir si on le trouve toujours, qui est véritablement l'auteur, car ma relation particulière avec cet ouvrage demande le mystère. A vous de chercher si vous êtes tentés et alors vous trouverez...

Ces méditations s'inspirent de l'hermétisme chrétien (mystique, gnose, magie), de la Kabbale juive et des traditions astrologiques de Chaldée et d'Inde. Il fait aussi référence à des anciens comme Jacob Böhme. " Voici deux citations, l'une concerne l'idée de Dieu et l'autre "le Pendu". 

"L'un des sens du premier commandement : "Tu n'auras pas d'autre dieux devant ma face" est qu'il ne faut pas substituer à la réalité spirituelle de Dieu l'abstraction intellectuelle de Dieu. On pèche donc contre le premier commandement lorsqu'on substitue à l''Être igné, lumineux et vibrant de vie, le "principe" ou l'"idée" abstraits soit de "cause première" soit de l'"absolu"qui ne sont, à vrai dire, que des "images taillées" mentalement ou des idoles construites par l'intellect humain."(p. 219)

 

"Le Pendu, qui est-il ? Le Saint, le Juste, l'Initié ?

Tous les trois ont cela en commun que leur volonté est organe du Ciel. Le Pendu peut être regardé comme l'un ou l'autre, mais il représente individuellement quelque chose qui est la synthèse de la sainteté, de la justice et de l'initiation. Le Pendu est le Job éternel, l'Êprouvé de siècle en siècle, celui qui représente l'humanité envers Dieu et Dieu envers l'humanité. Le pendu, c'est l'Homme véritablement humain et son sort est celui de l'homme véritablement humain.

Le Pendu est le représentant de l'humanité qui se trouve entre deux royaumes, celui du monde et celui des cieux. Car ce qu'il y a de véritablement humain dans l'homme et dans l'humanité, c'est le Pendu.

23/01/2007

Le concept de Dieu

 

"Psychologiquement parlant, toute idée de quelque chose d'ultime relève du concept de Dieu, qu'il s'agisse d'éléments premiers ou derniers, des plus hauts et des plus bas. Le nom que l'on y consacre ne change rien à la chose."

C. G.  Jung, Réponse à Job, p.209.

20/01/2007

Le symbolisme des nombres

C;G;Jung à analysé les quatre premiers nombres dans de nombreux textes. il s'est souvent inspiré du travail du docteur R. Allendy, Le symbolisme des nombres, et j'ai suivi le même cheminement.

Le un, l'unité, quand il est isolé, est un absolu sans nombre qui ne peut être distingué ou comparé avec quoi que ce soit. L'unité est une pure abstraction qui, dans le domaine pratique, ne peut se comprendre qu'en opposition avec l'idée de pluralité. L'unité caractérise "tout ce qui peut être distingué de ce qui l'environne". Cette distinction nécessite une comparaison, la présence d'un autre élément, ce qui nous fait glisser vers la dualité.

Le deux, le binaire, nous fait rentrer dans le domaine de la distinction et de l'opposition. Quand on sort de la totalité, le principe de l'unité peut commencer à devenir "opératoire". La relation s'établit, la vie commence, et aussi la sexualité. Allendy lui donne une dimension "cosmique" quand il écrit :

" On peut considérer les rapports des deux polarités comme une attraction mutuelle qui les rapproche et les fond en un tout, et mettre l'amour à la base du mécanisme cosmique."

Pour Jung, (Essais sur la symbolique de l'esprit), le un n'est pas un véritable nombre et on commence à compter avec le deux parce qu'il entraine une division et une augmentation et, surtout, parce que c'est un "autre," un étranger, qui tente de s'opposer au un. Le un essaye de persévérer dans son unité, tandis que l'"autre" désire se différencier pour exister par lui même. D'où une tension contradictoire. C'est la vie ! car cette tension est productive, elle donne naissance au trois.

Le trois, le ternaire, est donc l'unité se développant en une dynamique qui la rend perceptible et accessible à la conscience. Avec le nombre trois se manifestent ainsi : la série, l'ordre, l'harmonie, la loi. Ceci explique que le ternaire, considéré par les traditions comme essentiellement masculin, soit à la racine de l'action, de l'organisation et de l'idée créatrice. C'est aussi la raison pour laquelle il est souvent associé à l'image de principes ou de dieux aux triples aspects. Citons, par exemple, la nature triple du Tao ; les trois grands dieux védiques Agni, Indra et Soma devenus ensuite Brahma, Siva et Vichnou ; en égypte ancienne Osiris, isis, et Horus ; le christianisme, enfin, avec le dogme de la Trinité.

Si le trois engendre la pensée discursive, c'est à dire compter, le déroulement dynamique, les rythme ternaires, tout ceci donnant une impression d'harmonie "intellectuelle", le passage du ternaire au quaternaire va se faire à partir d'un élément dérangeant parce que étranger à la pensée. En effet, le quatre, nombre qui a fasciné Jung toute sa vie, implique un retour, un mouvement rétrograde, vers le primordial : la Nature, le biologique et surtout le féminin. Il nécessite un billet pour lui tout seul et ce sera pour une autre fois...

18/01/2007

Christ sur la terre

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Allant au cimetière

Promenade coutumière

Imaginaire

Méditation 

Des histoires singulières

Inscrites dans la pierre 

                J'ai vu dans la poussière 

                D'une absence de tombe

                Un vieux christ tout rongé

                Abimé par les eaux

                Dissolution de chair

                Métallique

                Alchimique

 

S'exercer à la mort n'est pas toujours facile

Quand le symbole vivant  est tué par le temps

 

 

 

17/01/2007

Paroles de la mystique juive

 

"Quand les prophètes ne furent plus, leur place fut prise par les Sages, qui, en un sens, surpassèrent même les prophètes ; et en l'absence des Sages, les choses à venir se sont révélées dans les rêves."

                          le Zohar

 

"Toute science, toute religion, toute philosophie, a sa mélodie particulière. Plus haute est la religion ou la science, plus élevée est sa musique."

 

"Les jours  passent, sont écoulés, et l'on découvre qu'on n'a jamais eu le temps de penser une fois vraiment. ... Celui qui ne médite pas ne peut avoir la sagesse."

 

"En vérité, l'unique chose dont l'homme a peur est en lui, et l'unique chose qu'il désire ardemment est en lui."

                 Rabbi Nachman de Bratislava

16/01/2007

le rêve du vieux sage

Depuis un rêve du 21/10/2006 où j'avais eu le privilège d'entrevoir C.G.Jung, je n'avais reçu aucun "grand rêve"au sens qu'il donnait à ce mot. Cette nuit j'ai eu ce privilège et je veux le partager avec vous.

J'avais la surprise, en arrivant dans la pièce à vivre, de voir pendu sur le dossier d'une chaise l'éternel veston bleu marine d'un très vieil ami, X,  décédé à un âge avancé il y a quatre ans. Je me disais : "mais comment ce veston a-t-il pu rester ici depuis si longtemps ?". Je le prenais pour l'examiner et, à l'intérieur, il y avait une grande poche. Cette poche contenait trois brosses à cheveux, divers papiers et un portefeuille. Dans le portefeuille rien que la clef d'un coffre. Elle portait le numéro 44. Cette clef me fascinait, je l'ai prise dans ma main et je l'ai regardée longuement. Réveil.  

Je vais devoir contempler ce rêve, relevant de mon intimité spirituelle, pendant longtemps avant d'en retirer tous les enseignements mais je veux m'arrêter ici sur le personnage central, le propriétaire du veston, car sa figure illustre un échange de commentaires que j'ai eu avec Arianil sur ce blog. C'était un homme beaucoup plus âgé que moi, (compagnon autrefois du philosophe indien J.Krishnamurti (1895-1986)) qui a été pour moi ce qui se rapprochait le plus de l'incarnation du "sage", bon, dévoué à autrui, non sectaire. 

En cette période où je m'interroge souvent sur la valeur de ma démarche spirituelle sa présence, car, pour moi, sa veste vide était une présence, est un message.

Sur un plan plus général de l'analyse des rêves, ce vieux sage est à la fois une représentation archétypique du sage et une manifestation de mon animus positif. Il est toujours intéressant de voir que le rêve peut répondre aux questions, même si elles sont posées par d'autres. 

Et les 3 brosses à cheveux ? et la clef ? et le numéro 44 ? et le coffre ? Tout ceci va avoir une réponse ou sera éclairé par d'autres rêves. En tout cas, celui-ci ressemble fort à ce qu'un cher ami appelle un "rêve d'école" tellement sa symbolique est riche.  Je remercie "celui" qui me l'a envoyé. Rêvez bien, mes amis sur le blog. 

 

 

15/01/2007

Alchimie : un dictionnaire

Le dictionnaire Mytho-hermétique de Dom Antoine-Joseph Pernety est un outil précieux pour celui (ou celle !) qui cherche à trouver son chemin dans la forêt de la symbolique alchimique. Rédigé en français, publié en 1758, oeuvre d'un religieux bénédictin, il en existe un fac similé aux éditions Arché.

Ce moine, très chrétien, fait preuve d'une largesse d'idées étonnante, en particulier dans sa manière, tout en s'abritant derrière des auteurs, de diviniser la Nature. Il utilise, en effet, pour ses définitions des extraits "choisis" des auteurs les plus réputés et, même s'il ne le cite pas très souvent, on devine l'influence de Paracelse. Il propose ainsi un vaste panorama de la philosophie hermétique à l'époque de son travail. Il justifie ses recherches, sur le plan religieux, en écrivant dans dans sa préface:

"Cette Science est un don de Dieu, et un mystère caché dans les livres des philosophes, sous le voile obscur des énigmes, des métaphores, des paraboles et des discours enveloppés, afin qu'elle ne vienne pas à la connaissance des insensés qui en abuseraient et des ignorants qui ne se donnent pas la peine d'étudier la Nature."

Ces gens qui refusent d'étudier la Nature sont ceux qu'il avait déjà fustigés par ces lignes qui me semblent avoir conservé toute leur actualité :

"Mal à propos traite-t-on de fous les Philosophes Hermétiques : n'est-ce pas se donner un vrai ridicule que de décider hardiment que l'objet de leur Science est une chimère, parce qu'on ne peut pas le pénétrer, ou qu'on l'ignore absolument , C'est en juger comme un aveugle des couleurs. "

Je pense que cette citation de Pernety devrait être méditée de nos jours.

Pernety fait le choix de multiplier les exemples, au risque d'être touffu, pour donner au lecteur la possibilité de se faire une idée au sujet des "obscurités" qui peuvent être à l'origine d'erreurs, mais aussi de découvertes "extraordinaires". C'était un homme qui ne craignait pas de prendre des risques, on le voit dans les dernières lignes de la préface :

"Il me semble que plus un homme a d'étendue de génie et de connaissances moins il doit nier et plus il doit voir de possibilités dans la Nature. A être crédule il y a plus à gagner qu'à perdre. La crédulité engage un homme d'esprit dans des recherches qui le désabusent, s'il était dans l'erreur, et qui toujours l'instruisent de ce qu'il ignorait." 

Et que dire de ce qu'écrit Pernety à l'article Nature :

"L'oeil de Dieu, Dieu lui même toujours attentif à son ouvrage, est proprement la Nature-même, et les lois qu'il a posées pour sa conservation sont les causes de tout ce qui s'opère dans l'univers"

Pour Pernety, comme pour Paracelse, la Nature toute puissante est assimilable à Dieu et en retournant la proposition on peut se demander si ces philosophes, sans en être conscients, n'assimilaient pas Dieu à la Nature.

Pour ceux qui suivent ce blog depuis un moment ils comprendront que cette idée m'interpelle fort.  

14/01/2007

Nietzsche n'était pas athée

 

Nietzsche n'était pas athée, mais son Dieu était mort. La conséquence de cette mort de Dieu fut que Nietzsche lui-même se dissocia en deux et qu'il se sentit obligé de personnifier l'autre partie de lui même tantôt en "Zarathoustra" tantôt, à d'autres époques, en "Dionysos", le Dionysos démembré des Thraces. La tragédie de Ainsi parlait Zarathoustra est que, son Dieu étant mort, Nietzsche devint un Dieu lui-même et cela advint précisément parce qu'il n'était pas athée. 

 

  C. G, Jung , Psychologie et religion, p. 169, 170
 

13/01/2007

Femmes de pierre et de miel

 

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 Sculpture : Céline, "l'atelier de céline". Lien dans mes favoris.

 

Femmes d'ombre et de lumière

Femmes de pierre et de miel

Les soies de vos chevelures 

    Tissent un lien

Entre la terre et le ciel 

 

Corps ployant comme des tiges

Quand s'enfonce dans votre terre

Le soc d'une charrue  de chair

Vous donnez ou refusez

La puissance d'un univers 

 

                  Femmes

Vous êtes filles de Nature

Votre sexe pleure et enfante

Mais depuis les origines

Passant par la porte étroite 

Qu'on appelle de service

Vous cheminez patiemment

Vers l'étoile monadique

               De l'Amour
 

12/01/2007

anima et animus 2/2

Si on met face-à-face anima et animus, ils ont pour point commun d'être des projections spontanées de l'inconscient, souvent personnifiés dans les rêves, visions, phantasmes. Cependant, si leurs racines sont communes, leurs manifestations sont aussi différentes que le sont les hommes et les femmes. De plus, ils ont tous les deux des aspects négatifs, comme les complexes avec lesquels ils sont en relation, et des aspects positifs, en particulier dans le domaine de la spiritualité.  Ils ont, naturellement, une influence souterraine sur les comportements et les humeurs des individu.

Dans la vie courante, la manifestation négative de l'anima provoque, chez l'homme, des sentiments et des humeurs vagues, de l'irritabilité, une impression d'insécurité et de la susceptibilité. Cela a pour origine une influence négative de la mère (ou autre image féminine de fixation telle qu'une soeur ainée, une tante etc). Il peut aussi y avoir, chez l'homme possédé par son anima, une propension à l'ironie et aux reflexions venimeuses et destructrices. Si la relation à la mère est positive, l'homme a tendance à devenir trop sentimental et efféminé. l'anima l'entraîne aussi vers des jeux intellectuels stériles et des discussions pseudo-philosophiques qui l'excluent de la vie réelle. 

L'anima est "LA" femme dans l'homme et souvent, au cours de sa vie amoureuse, il va désirer conquérir une femme qui corresponde, tout au moins le croit-il, à la nature particulière de sa féminité inconsciente. Le résultat est souvent désastreux. D'abord il est difficile de trouver une femme "vivante" qui corresponde à un "type" idéal produit par l'inconscient. Ensuite, si la femme est trouvée, l'image idéale une fois incarnée résiste difficilement à la cohabitation des brosses à dents. Bien sur il y a des miracles...

Cependant, l'anima, peut avoir une fonction de médiateur entre le Moi et le Soi (but de mon voyage avec C.G.Jung  vers le centre de la psyché). Jung observe quatre niveaux de représentation qui vont de la terre Mère en passant par la vision romantique puis la dévotion religieuse pour aboutir à la Sagesse. (Ceci devra être développé).  

 

L' animus, dans la vision junguienne, est une "condensation" des expériences accumulées tout au long de l'évolution de la lignée ancestrale féminine au contact de l'homme. La femme se sent encore très liée à ces expériences, car elle a une conscience aigüe des inter-relations personnelles, ce qui n'est pas toujours le cas pour l'homme qui est plus porté vers les données objectives ou les idées abstraites. 

Alors que l'anima est la source d'humeurs et de caprices, l'animus engendre des opinions reposant sur des préjugés inconscients et des à-priori. La femme dominée par son animus possède, ou plutôt est possédée, par des convictions qu'elle est prête à défendre avec, parfois, une violence toute masculine. L'animus négatif ne croit pas aux exceptions. Il est fréquemment très pessimiste, dévalorisant, et émet des jugements relevant le plus souvent d'une vérité générale mais ne s'appliquant pas à la situation envisagée. 

Au niveau de la représentation et du symbole dans les rêves, il apparaît logique que l'animus se personifie d'une manière masculine. C'est cependant un peu plus compliqué que pour l'anima car, si l'homme sur le plan de l'inconscient est monogame, la femme est polygame. En effet, écrit Jung (Dialectique du moi et de l'inconscient.) "L'animus est quelque chose comme une assemblée de pères ou d'autres porteurs de l'autorité, qui tiennent des conciliabules et qui émettent ex cathedra des jugements "raisonnables" et "inattaquables".

La pluralité de l'animus a pour conséquence que les hommes sur lesquels il est projeté doivent être des hommes possédant toutes les qualités, y compris l'omniscience et, comme le dit Jung, être "une réédition du Bon Dieu !

C'est uniquement quand l'animus est extraverti qu'il a des manifestations négatives. Quand il remplit sa fonction positive et que la femme affronte son animus au lieu de se laisser posséder par lui, il a des aspects très positifs allant, à son niveau supérieur, jusqu'à devenir, comme l'anima le "médiateur de l'expérience religieuse. Il relie alors la femme au domaine de la spiritualité et des idées créatrices, idées auxquelles elle est alors encore plus réceptive que l'homme. Au cours de notre voyage dans les rêves et l'évolution spirituelle nous rencontrerons toutes les formes et tous les niveaux des animus et anima positifs et négatifs. Nous verrons même des relations "croisées" entre l'homme , la femme, leur animus et leur anima. Osé, n'est-ce-pas ?