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15/05/2007

Nous sommes des humains, pas des dieux

   C. G. Jung pensait que l'amour de la vie, le grand Oui à ce qui est, commençait par l'amour du Moi conscient envers lui même et le souci qu'il a de préserver son intégrité. Les exigence de l'inconscient peuvent être grandes et il risque d'être submergé par la violence des apports extérieurs. Je vous propose cette citation, extraite de la correspondance de Jung (tome IV, p. 216) :

     " Nous sommes des humains, pas des dieux.Le sens de l'évolution humaine réside dans l'accomplissement de cette vie. Elle est suffisamment riche de merveilles. Et non pas dans le détachement de ce monde. Comment puis-je encore accomplir le sens de ma vie, si je me fixe pour but "la disparition de la conscience individuelle" ? Que suis-je sans cette conscience individuelle qui est la mienne ?  Cela même que j'ai appelé le "Soi" n'a d'efficacité que par la médiation d'un "Moi" qui entend la voix de Ce qui le dépasse.

 

        
 

03/05/2007

Hymne à l'esprit de la Nature

   Tous les alchimistes d'orientation philosophique ont louée et magnifiée la Nature, parfois avec un sentiment de crainte devant ses forces obscures. Mais, ils ne pouvaient que la considérer avec respect car elle était, pour eux, toute imprégnée d'une essence divine, cet or qu'ils espéraient trouver par d'incessantes distillations. En attendant ils éprouvaient envers les deux natures, la matérielle et la divine, un sentiment "religieux" et leur but n'était pas de les séparer mais de réunir ce qui était en haut à ce qui était en bas, selon le principe de similitude de la Table d'Emeraude : "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, à la fin de réaliser le miracle de la chose unique...". Ce sentiment religieux de la Nature existait depuis l'antiquité, et selon Jung, (Dans Synchronicité et Paracelsica) son expression la plus belle se trouve au milieu d'un fatras de recettes magiques dans l'épigraphe secret du  Grand Papyrus magique de Paris. (Ne me demandez pas l'origine exacte je l'ignore et tout renseignement sera le bienvenu). Moi aussi je trouve ce texte magnifique et je veux le partager avec vous. 

          Salut à toi, édifice entier du souffle et de l'air ; salut ! esprit, qui du ciel se répand sur la terre, et de la terre qui occupe l'espace médian de l'univers, s'étend jusqu'aux limites de l'abîme sans fond. Salut ! esprit qui pénètre en moi, qui adhère à moi et qui me quitte conformément à la volonté de Dieu dans sa bonté. Salut, commencement et fin de la nature immuable. Salut ! infatigable rotation des éléments. Salut ! serviteur de la lumière du soleil, lumière de l'univers. Salut ! cercle de la lune qui brille d'une lumière inégale et éclaire la nuit. Salut ! tous les souffles des esprits aériens. Salut à vous à qui est accordée la joie dans la louange, frères et soeurs, consacrés et consacrées.  O grand édifice de l'univers, fermé sur lui-même, incompréhensible. Céleste habitant du ciel, subtil habitant de l'éther, de la nature de l'eau, de la terre, du feu, du vent, de la lumière, de l'obscurité, éclatant comme les astres, à la fois froid, humide et igné. Je te loue, ô Dieu des Dieux, ordonnateur du monde, conservateur de l'abîme sur le siège invisible de son assise. Esprit qui a séparé le ciel de la terre, a couvert le ciel de voiles d'or éternels et a fixé la terre sur des bases éternelles, qui a suspendu l'éther au plus haut des airs, qui a dispersé l'air en souffles qui se meuvent d'eux-mêmes, qui a disposé l'eau tout autour, qui dirige les ouragans, qui est tonnerre, éclair, pluie, qui ébranle, qui engendre la vie, Dieu des Eons, tu existes dans ta grandeur, souverain, divin maître de toutes choses.

   J'aurais aimé, avec des frères et des soeurs louangeurs consacrés, écouter ce texte offert, d'une voix forte, au Dieu de la Nature, mais c'était il y a bien longtemps et si j'y étais je l'ai oublié. Et pourtant...il y a des échos qui résonnent en moi. 

     Ariaga
 

02/05/2007

La loi de l'amour

Etienne PERROT, lié à C. G. JUNG, par la chaîne d'or de l'alchimie spirituelle, écrit dans son ouvrage Coran teint, un court chapitre qui s'intitule "la parole retrouvée". La recherche de la parole perdue est une quête que Perrot mène jusqu'à l'idée, le ressenti, d'un souffle, d'une émanation du principe spirituel de l'univers. Ce souffle, certains l'entendent comme un cri et le Coran teint est souvent un écho de ce cri. Mais le cri doit parfois devenir silence, confidence secrète de l'esprit qui parle à l'esprit. C'est le moment de la retraite et aussi de "communiquer la vie secrète à ceux qui ont entendu le cri pendant le temps de la manifestation". Perrot, choisit la forme poétique pour nous transmettre le secret, qui lui a été murmuré, de la loi de l'amour :

Je vous ai appelés et vous avez répondu.

Vous avez subi l'ébranlement de la voix,

aussitôt vous avez su 

son exigence totale

et plus d'une fois vous l'avez accueillie dans la crainte.

Maintenant il faut venir là où je suis,

là où me tient Ce qui m'a saisi,

et cela ne peut advenir

que dans le lourd silence

de la marche à travers l'épaisse Ténèbre. 

Nous ferons ensemble un pas après l'autre.

Nous ne nous préoccuperons pas de comprendre

la raison qui place cette étape après la précédente

C'est assez de la vivre telle qu'elle est,

d'en voir défiler les images et les émotions en paix, 

de savoir que ces images, ces émotions, anciennes peut-être et inquiétantes,

sont à mille lieues de la répétition stérile

et que le sens les transfigure :

quelle qu'en soit la nature, nous en sommes enrichis.

Ainsi peu importe

que la nuit s'étende au coeur du printemps. 

Le printemps éternel est né dedans,

et les pousses qui y germent

sont mères de tant d'autres pousses. 

Amour, universel agent,

feu aux couleurs multiformes,

voici sans crainte et sans réserve,

ceux à qui ta loi s'est imposée.

Et ta loi est toi-même, amour, amour, amour

      J'ai noirci certains passages pour partager avec vous mon cheminement, mes émotions, et tenter de vous les faire partager.

 

02/04/2007

Le sel des rêves

Pour ceux qui cherchent leur chemin dans la forêt onirique en espérant trouver la sagesse et l'enseignement d'un "autre" intérieur, je vous propose, aux Editions Dervy, le livre de Pierre TRIGANO et Agnès VINCENT intitulé Le sel des rêves et dont le sous titre, très explicite, est : Une refondation spirituelle de la psychothérapie par une lecture nouvelle de C.G. Jung. 

Pierre Trigano et Agnès Vincent, fondateurs de l'Ecole du Rêve et des Profondeurs, mettent en évidence, grâce à de nombreux apports théoriques et cliniques la découverte essentielle de Jung : Le Soi, figure cachée de l'Esprit en nous et source directrice et harmonisatrice des rêves (en particulier, cela c'est moi qui le dit, quand  ils forment des séries). Rejetant la pensée unique "psychologiquement correcte", ils ont forgé un concept nouveau : la psychologie symbolique. Ils veulent montrer, et je pense qu'ils le font avec succès, que le dire de Jung conforte la singularité de leur démarche. Je vous propose un extrait (p. 518) situé à la fin de l'ouvrage, ceci pour que le nombre de pages ne vous effraie pas et puis c'est écrit gros !

"La psychologie symbolique est la psychologie du Soi. Elle reconnaît celui-ci comme l'essence même du symbole, le centre de conscience transcendant de la psyché humaine qui détermine en profondeur le processus thérapeutique des rêves. Dans cette voie, le moi n'est pas au centre et ne conquiert pas la conscience à partir de lui-même, mais au contraire, la conscience vient à lui, de l'intérieur, s'il est en mesure de s'ouvrir au Soi et de suivre son initiation à travers les rêves. Ce n'est pas non plus le moi du praticien ou sa théorie qui donne l'impulsion créatrice dans ce processus, mais c'est en fait le Soi. Celui-ci, et lui seul, est en réalité le vrai thérapeute, l'analyste intérieur qui conduit l'analyse du rêveur au travers de ses rêves. "

Bonne nuit, et n'oubliez pas de recueillir le "sel" de vos rêves.  

 

27/03/2007

Alchimie et cuisine

L'illustration de l'emblème XXII de l'Atalante fugitive, un ouvrage alchimique de Michel Maïer,1617, ( traduit par E. Perrot, ed. Dervy) montre, dans une cuisine, une femme enceinte devant un feu de bois au dessus duquel est suspendu un grand chaudron. Elle s'apprête à cuire des poissons. Bien d'autres éléments de l'illustration sont fort intéressants (il y a même un chat), mais cette description simplifiée suffit à illustrer le thème de la cuisine qui est très présent dans toute la littérature alchimique. 

Michel Maïer, au cours du commentaire, explique, avec un soupçon d'excuse, qu'il n'y a pas de véritable différence entre la cuisson "philosophique" et la cuisson "vulgaire ". Je cite (p. 189) :

"Car de même que la femme amène à maturité des poissons dans l'eau, c'est à dire résout en air et en eau toute leur humidité superflue, les fait bouillir et cuire, le philosophe agit pareillement avec son sujet. Il le fait macérer dans sa propre eau, qui est plus forte que le vinaigre le plus aigre, le liquéfie avec elle, le dissout, le coagule, le fixe dans le vase d'Hermès dont les jointures sont très rigoureusement fermées, comme il convient, de peur que l'eau ne s'exhale et que le contenu du vase ne soit brulé." 

Les degrés de la cuisson sont essentiels pour les alchimistes. Les conseils sur la force ou la douceur des cuissons, la composition et la quantité des ingrédients, ont des allures de recettes de cuisine, sans cesse recommencées et améliorées. Maïer lui même, après avoir expliqué l'impossibilité de réaliser quelque partie de l'Oeuvre que ce soit sans avoir trouvé le bon régime du feu, avoue, ce que je crois volontiers, n'avoir "découvert la vérité" qu'au "prix d'un labeur incroyable et non sans y avoir consacré un grand nombre d'années ..." 

Le vocabulaire culinaire de l'alchimie est très riche et souvent encore d'actualité. On observe quatre régimes, ou degrés de chaleur, du feu : lent et doux, modéré et tempéré, grand et fort, brûlant et tempétueux. Et encore : vaporeux, nourrissant, sec, humide, sublimant, feu de bain, feu de cendres, feu de charbon, feu de flammes. Qu'est-ce qui cuisait sur ces feux dans les "vases" de l'alchimiste ? Souvent des produits peu ragoûtants que je préfère vous laisser imaginer...

Les processus alchimique sont, aussi, symboliquement comparés à une oeuvre culinaire "de femme". Cela est illustré chez Maïer par la femme enceinte. Il y a là une allusion à la grossesse durant laquelle l'enfant est lentement mijoté dans la chaleur du ventre maternel.  La cuisson "oeuvre de femmes" est aussi un passage du cru au cuit, c'est à dire une transmutation.

Si on passe au domaine de la vie pratique, ce que j'appelle l'alchimie quotidienne, la cuisine est destinée (en principe !) à la réussite des mets. Or, qu'est-ce qu'un plat réussi ? C'est, non seulement un plat bien cuit, mais aussi un plat où sont respectées les justes proportions entre les différents éléments, c'est à dire l'harmonie. Que cherchaient les alchimistes Philosophes de la Nature ? A retrouver l'harmonie divine perdue dans la matière. Quelle est la quête de quelques cuisiniers exceptionnels ?  Méditer sur l'harmonie des saveurs et tenter de recréer cette harmonie à partie des matériaux que leur offre la nature. On peut alors les qualifier d'"artistes" comme se nommaient entre eux les alchimistes dont l'Oeuvre n'avait pas pour but de fabriquer de "l'or vulgaire", mais l'Or spirituel. 

             

 

25/03/2007

T. DESHIMARU : Zen et pensée cosmique

"Hishiryo inclut toutes choses, toutes les existences, le bon et le mauvais, le relatif et l'absolu, le rationnel et l'irrationnel. Hishiryo est non-égoïste. C'est la pensée cosmique.

Comme le soulignent les physiciens d'aujourd'hui, l'ordre cosmique n'est pas simplement rationaliste. Ces chercheurs célèbres s'accordent maintenant à reconnaître que le système cosmique opère tantôt de manière destructrice, et tantôt de manière créatrice, parfois en bien, parfois en mal, et qu'il inclut toutes les contradictions. Si nous ne suivons pas l'ordre cosmique, notre vie sera difficile." ...

..."Croire en la puissance cosmique fondamentale est avoir vraiment foi en Dieu. Chacun d'entre nous est l'enfant de cette puissance fondamentale. Chacun d'entre nous est une existence cosmique. C'est à cela que nous  devons nous éveiller. Être éveillé, écrit Maitre Dogen dans le Genjo-koan, c'est être certifié par toutes les existences du cosmos." 

Roshi Taïsen Deshimaru.  La voix de la vallée, l'enseignement d'un maître Zen, ed. du Rocher, p. 49 et 76.

17/03/2007

Le secret d'amour

   Le livre le plus original, personnel, d'Etienne PERROT s'intitule Coran teint, sous titré le livre rouge, (Ed. La Fontaine de Pierre). C'est un ouvrage auquel s'appliquent de nombreux qualificatifs : alchimique, prophétique,  onirique, symbolique, poétique. L'auteur l'a divisé en vingt-cinq "sourates"destinées à emmener le lecteur, par un chemin proche du surréalisme, vers une transmutation poétique au sens originel du terme : celle des "artistes" alchimistes grecs qui se donnaient le nom de poïêtai, c'est à dire poètes. Le titre Coran, veut dire "prédication". La teinture est la teinture alchimique. Mais Perrot, adepte de "la langue des oiseaux" chère aux alchimistes, fait aussi dans ce titre allusion à l'évêque semi -légendaire Corentin ami du roi d'Ys, la cité engloutie de Cornouaille, ceci parce que Perrot était d'Audierne dans le Finistère. Je vous ai choisi, difficilement car il y en a tellement qui me plaisent, un extrait qui parle de l'Amour, un sujet  qui m'est cher, comme ceux qui me suivent ont du s'en rendre compte. 

        "Quel est le secret de Jung ? C'est le secret d'amour, pratiquement baptisé par lui "transfert", dont il a publié les images puissantes gravées par un alchimiste du XV° siècle et incluses dans Le Rosaire des Philosophes. Elles peignent les phases de l'union de l'homme et de la femme, des deux parties de l'être, les approches, le dépouillement des vêtements, l'entrée dans le bain de la transformation, l'union nuptiale, la mort qui s'ensuit, la naissance de l'androgyne et, pour finir, les symboles de l'accomplissement : la reine, le roi, la résurrection du Christ et le couronnement de Marie - la matière : mater-materia - par la Sainte Trinité. Ces noces transformantes sont le coeur du dialogue alchimique restauré par Jung, mais, mystérieuses et secrètes par essence, elles demeurent ignorées de la plupart au profit d'aspects plus voyants de l'oeuvre intérieure, et surtout plus descriptibles par la raison. Mais comment cette oeuvre pourra-t-elle aboutir sans l'agent qui, seul, opère la transformation : le feu secret des alchimistes, feu qui est l'amour éclairé, ou, ce qui revient au même, la conscience empreinte d'amour ? Les images intérieures défileront alors en une ronde sans fin, sans conduire l'être vers son centre, siège de l'amour qui l'attire, aimant des sages. "

Etienne PERROT, Coran teint, p. 52.  

10/03/2007

Soufisme : de la nécessité du plaisir

 Je comptais vous raconter mes aventures divinatoires avec les arcanes du Tarot, mais un bon déjeuner, le soleil, l'herbe verte, me font remettre à demain ce thème un peu sérieux. Je me souviens de mes grandes résolutions, au sujet de mon bon plaisir et, aujourd'hui, je préfère vous proposer un  texte sur l'amour sensuel et aussi la patience, vertus qui me semblent indispensables entre un homme et une femme. La patience ici étant surtout demandée à l'homme mais tout est réversible et tout peut "augmenter la gnose" comme le dit le texte. (Je m'excuse pour l'absence des accents que l'ordinateur ne me permet pas de mettre dans les mots du texte original)

      " le Sayh Zarruk a écrit dans sa Nasihat al-kafiya : "L'enfant né d'une union où la femme n'a pas été cajolée sera nécessairement faible d'esprit et ignorant. Faire preuve de délicatesse (rifq) envers la femme, exige de la part de  l'homme de l'amour (mahabba) pour son épouse. Que celui qui veut réaliser cette conjonction ne s'approche pas de sa femme avant qu'elle ne soit haletante, que ses yeux ne se troublent et qu'elle ne demande à être satisfaite. Pour préluder à cela, l'homme multipliera les caresses..."

Par la suite, le disciple devra se montrer pour son épouse un compagnon prévenant et supporter ses sautes d'humeur. Dieu a dit : "Soyez pour elles de bons compagnons" (Cor. IV, 19). Il faut avec les femmes faire preuve de vertu politique (siyasa) et d'une grande patience (sabr), ce dont ne sont capables que les hommes maîtres d'eux-mêmes. C'est là que le faqir montre qu'il est patient et que l'on reconnaît le mesquin du généreux.

Telle est la raison pour laquelle le maître de notre maître, Mawlay al'Arabi (al-Darqawi) aimait que le faqir se marie. Je l'ai entendu dire : "Il y a des soufis qui ont mis en garde les disciples contre la mariage. Moi, je leur recommande, afin qu'il élargisse leur caractère, augmente leur gnose (mar'ifa) et renforce leur certitude (yaqin)".

Extrait de l'ouvrage de Christian BONAUD : Le soufisme, Maisonneuve et Larose-Institut du Monde Arabe, p. 91.

08/03/2007

Henri MICHAUX : poésie curative

Henri Michaux me semble apporter la touche finale (jusqu'à la prochaine fois) à un mouvement de révolte qui est en train de s'apaiser. Vous allez devoir, je le crains, à nouveau me supporter assez régulièrement. Le poème s'intitule : "Toujours son "moi"." On le trouve ,dans son intégralité, à la page 112 du tome I de la Pléiade.

 ............

je m'affaire dans mes branchages

je me tue dans ma rage

je m'éparpille à chaque pas

je me jette dans mes pieds

je m'engloutis dans ma salive

je me damne dans mon jugement

je me pleure

je me dis : c'est bien fait !

je me hurle au secours

je me refuse l'absolution

je reprends mes supplications

je me refuse toute révision

c'est mérité

et puis au diable, au diable

et grande fuite et crevaison dans le bénitier

.........

Je fais pour mes écorchures la réclame qu'il faut

mais ce n'est tout de même pas si béant que ça. 

03/03/2007

Marie-Louise von Franz : Matière et psyché

Cette lecture, que je vous recommande, est un complément à ma note de hier. Marie-louise von Franz à, très jeune, travaillé étroitement avec C. G. Jung. A la fin de la vie de Jung, elle a rédigé son troisième tome du Mysterium conjunctionis. Dans son livre Nombre et temps, elle a prolongé la pensée scientifique et psychologique d'un Jung devenu trop âgé pour continuer sa recherche sur la notion d'unus mundus, c'est dire un monde un, au delà de la dualité esprit matière. Le livre dont je vous donne un extrait aujourd'hui, s'appelle Matière et psyché. Il s'agit d'un recueil des différente contributions de Marie Louise von Franz sur la non dualité et l'espace où esprit et matière se rejoignent en un lieu de "mystérieuse conjonction". Le lieu de la totalité.

 

                       Indivisibilité du Tout

La notion de complémentarité que Niels Bohr a introduite pour mieux expliquer la relation paradoxale entre l'onde et la particule, peut aussi être appliquée à la relation des états conscient ou inconscient d'un contenu psychique. Jung a découvert ce fait, mais il a surtout été élaboré par Wolfgang Pauli. Bernard d'Espagnat a relevé que la non séparabilité dans le monde particulaire, prouvée par l'expérimentation scientifique (suggérée par le paradoxe d'Einstein-Podolski-Rosen), confirme l'idée de Bohr d'une "indivisibilité du Tout" : des particules qui ont été unies puis se sont séparées, se comportent comme si l'une "savait" ce qu'est l'état de l'autre, même à très grande distance, ce qui semble exclure l'idée d'une interaction superluminale (ce qui est souvent discuté), il resterait, comme le souligne d'Espagnat, le fait d'une indivisibilité du Tout.

Jung a constaté de même que la dimension totale de la psyché objective est ultimement une ; il appelle cet aspect unitaire de la psyché : le Soi.

          Matière et psyché, p. 248

          Ed, Albin Michel, tr. fr. 2002 

25/02/2007

Les Philosophes hermétiques sont-ils fous ?

Mal à propos traite-t-on de fous les Philosophes Hermétiques : n'est-ce pas se donner un vrai ridicule que de décider hardiment que l'objet de leur Science est une chimère, parce qu'on ne peut pas le pénétrer, ou qu'on l'ignore absolument ? C'est en juger comme un aveugle des couleurs.

A. J. PERNETY.  Dictionnaire Mytho-hermétique (1758)

24/02/2007

Naissance, mort, vie.

La mort est psychiquement aussi importante que la naissance et constitue comme celle-ci une partie importante de la vie.

          C. G. JUNG

Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or

Albin Michel, p. 64
 

21/02/2007

Judaïsme et matière

J'avais, il y a quelques temps,  publié des citations de la mystique juive. C'est un domaine que je connais mal, mais il me semble que, sur ce blog qui se veut pluraliste et d'une spiritualité ne favorisant aucune religion en particulier, des textes comme le Zohar, le Talmud, le Sepher Yetsirah présentent beaucoup d'intérêt.Il m'est impossible de me pencher sur les ouvrages eux mêmes mais il y a de bon commentaires, des citations, des extraits. Je vous ferai donc, de temps en temps profiter de mes humbles recherches. J'ai déjà rencontré, au détours de pages,Isaac Louria,  Rabbi Nachman de Bratislava, Rabbi Moïse Haym Luzzatto. et d'autres. Aujourd'hui, je veux vous présenter un livre, La rose aux treize pétales, où j'ai trouvé une citation qui rejoint mes préoccupations au sujet de la matière, que je trouve souvent négligée au profit de l'"esprit". Beaucoup d'entre nous ont tendance à vouloir "s'échapper par le haut." L'ouvrage est la traduction de l'américain d'un livre du rabbin Adin Steinsaltz. Il parle, entre autres sujets des rapports entre la mystique et la vie quotidienne. Je l'ai lu avec passion. L'extrait a, pour moi, des résonances à la fois spirituelles,  scientifiques et alchimiques.  

 

..."il faut se souvenir que, pour le judaïsme, la matière n'est pas considérée comme inférieure ; dans une certaine mesure, elle constitue même, tout au contraire, le sommet de la Création. Elle est source d'émerveillement parce que, paradoxalement, son existence même semble occulter le divin ; c'est donc nécessairement lui qui a voulu la créer. On peut la comparer à une onde née de la rencontre de la révélation et de l'occultation ; c'est pourquoi, en dépit de sa finitude, la matière est le lieu de la plus grande concentration de la révélation de l'Infini dans le monde. Notre monde est le plus limité de tous les mondes. Cependant, pour subsister comme être séparé et indépendant, il faut nécessairement qu'une énergie infinie s'exerce sur chacune de ses particules. C'est bien pourquoi toute action qui oriente la matière en direction de la sainteté a une valeur bien plus grande qu'une action entreprise dans le monde de l'esprit. Du fait que tous les mondes se focalisent sur la matière, chaque geste, chaque mouvement qui s'y produit, si infime soit-il, a plus d'effet que les mouvements de la vie de l'esprit ou même des mondes supérieurs à l'esprit. C'est que la fonction de la Mitsvah, en s'efforçant d'informer le monde matériel, de le changer, de le tourner vers la sainteté, consiste à libérer d'immenses forces qui produisent des ondes de choc depuis notre monde jusqu'aux mondes supérieurs. Voila pourquoi la signification d'une action sainte qui s'exerce sur le monde matériel dépasse largement tout ce qui serait accompli dans le strict domaine de la pensée et de l'émotion. Ainsi s'explique que la Torah et les Mitsvot se référent essentiellement au monde matériel : il est le véritable secret de la Création, la concrétisation de la quintessence de l'idée divine. Aussi bien, toute modification, ou toute correction, du monde de la matière entraîne-t-elle des mutations sans fin dans l'ensemble des mondes."

                        Adin Steinsaltz 

La rose aux treize pétales, ed. Albin Michel, 1989

15/02/2007

L'image de Dieu

"Nos images sont en règle générale des images de quelque chose"..."l'image de Dieu est l'expression d'une expérience sous-jacente de quelque chose  que je ne peux pas atteindre avec des moyens intellectuels, c'est à dire par la connaissance scientifique, à moins de me livrer à une transgression irresponsable"... Lorsque je dis que je n'ai pas besoin de croire en Dieu parce que "je sais", je veux dire par là que je sais ce qu'il en est des images de Dieu en général et en particulier. Je sais qu'il y va d'une expérience universelle et, dans la mesure où je ne suis pas moi-même une exception, je sais que j'ai moi aussi une telle expérience que je peux appeler Dieu...Cette étrange force qui se manifeste pour ou contre mes mouvements conscients m'est bien connue. C'est pourquoi je dis  : "Je le connais."Mais pourquoi devriez vous appeler ce quelque chose "Dieu"? Je répondrais : "pourquoi pas ?  On l'a toujours appelé "Dieu". 

                       C. G. Jung.  

Correspondance, T.5, p. 138.  

11/02/2007

L'axiome de Marie la Prophétesse

Un devient deux, deux devient trois et du troisième vient l'Un comme quatrième.

 

    Appelée aussi , Marie la Juive ou Marie la Copte

Une mère fondatrice de l'alchimie,  on la situe vers le troisième siècle après J.C.

Cette petite phrase a influencé tous les alchimistes du Moyen Âge et fait réfléchir des mathématiciens et physiciens comme W. PAULI.

C'est un excellent sujet de méditation avant que je ne me décide à parler de la quaternité, un sujet tellement vaste et mystique que le courage me manque pour l'instant.