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22/11/2017

Les noeuds du quotidien

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Dans le laboratoire de notre vie spirituelle les matériaux avec lesquels nous devons travailler sont ceux de la vie quotidienne et de la relation aux autres.

Ariaga

15/07/2017

Devenir un nouveau né

 

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Laisser se dissoudre le vieux corps,

devenir un nouveau né qui tête aux racines de l'univers,

quand on vibre d'un si fort désir,

faut-il pour cela mourir ?

Ariaga

28/03/2017

Vibrations des âmes

écriture,poésie,philosophie,spiritualité,photo,alchimie,ariaga,Jung

Photo Ariaga

 

En d'inaudibles octaves,

vibrent les âmes de ceux qui vont venir,

vibrent les âmes de ceux qui s’en sont retournés,

vibrent les âmes de ceux qui vont revenir,

encore, et encore ...

Ariaga

Sur le site, je viens de publier un texte intitulé : Les Sept Sermons aux morts de C.G.Jung

22/03/2017

Connaissance et expérience

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Parfois on tourne en rond, cerné par les livres. Plus on s'isole dans cette prison de papier, plus on a l'impression de se perdre. Et on tente de s'évader, mais on retombe vite dans les mauvais habitudes et on dévore à nouveau les idées des autres.

Je crois amis du Laboratoire que passer une bonne partie de sa vie à étudier pour tenter de trouver une Sagesse n'est probablement pas la bonne solution et je vous propose de méditer cette citation d'un philosophe perse du treizième siècle Saadi :

 " Quiconque acquiert la Connaissance et ne la met pas en pratique ressemble à celui qui laboure son champ et ne l'ensemence pas. Quelles que soient l'importance de ses lectures théoriques, s'il ne les applique pas, il est ignorant. Il n'est ni un philosophe, ni un sage, mais une bête de somme avec un fardeau de livres. Et comment une bête de somme sans conscience saurait-elle si elle transporte des livres ou des fagots".

 CO-NAISSANCE, c'est naître avec et pour cela il faut sortir de sa bibliothèque et être en relation avec la réalité de ce qui est.

Ariaga

 

 Sur le site C.G.Jung rêve ... j'ai récemment publié deux textes : Le langage du rêve et pensée dirigée et pensée spontanée.

 

 

15/03/2017

L' Oeuvre au Noir

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Marguerite Yourcenar et son livre l'Oeuvre au Noir, qui est quasiment sorti tout seul de ma bibliothèque où il dormait depuis longtemps, m'ont donné à nouveau l'envie de partager sur ce blog. Je l'avais lu il y a...une bonne quarantaine d'années mais je viens de le relire et j'ai compris que...je n'avais pas compris ! Mais ceci est une histoire entre moi et Moi. 

Je n'avais pas vu que, à la fin du premier chapitre, à la p.20, la clef pour ouvrir la porte est offerte au lecteur. C'est le moment où Zénon, l'alchimiste auquel on demande avec qui il a rendez vous répond : " Moi-même ". 

Entre autres, deux moments du livre m’ont éclairée comme si je voyais une lampe brillant dans un noir où je me serais perdue. 

Dans le chapitre l'abîme il est écrit :

"Depuis plus d'un demi-siècle, il se servait de son esprit comme d'un coin pour élargir de son mieux les interstices du mur qui de toute part nous confine. Les failles grandissaient, ou plutôt le mur, semblait-il perdait de lui même sa solidité sans pour autant cesser d'être opaque, comme s'il s'agissait d'une muraille de fumée au lieu d'une muraille de pierre."(p.234)

Comment ne pas penser à Jung quand il disait que, pour lui, les murs entre le conscient et l'inconscient étaient plus transparents que pour d'autres ?

Toujours dans le même chapitre ces mots qui m'ont profondément touchée :

" La première phase de l'Oeuvre avait demandé toute sa vie. Le temps et les forces lui manquaient pour aller plus loin, à supposer qu'il y eut une route, et que par cette route un homme put passer. Ou ce pourrissement des idées, cette mort des instincts, ce broiement des formes presque insupportable à la créature humaine seraient rapidement suivis par la mort véritable, et il serait curieux de voir par quelle voie, ou l'esprit revenu du domaine du vertige reprendrait ses routines habituelles, muni seulement de facultés plus libres et comme nettoyées. Il serait beau d'en voir les effets. "(p.239).

Les caractères gras soulignent l'essentiel.

Ariaga

 Pendant ma pause, des textes et poésies ont été publiés sur le site C.G.Jung, rêve, alchimie, homéopathie.

 

 

 

 

 

 

 

 

01/02/2017

Vase et imagination active

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Photo Ariaga

Je vais vous proposer une citation extraite du livre de Emma Jung et Marie-Louise von Franz intitulé La légende du Graal (Albin Michel). Emma Jung a travaillé sur ce sujet pendant de longues années et elle est morte avant d'avoir pu l'épuiser. Marie-Louise von Franz a terminé le travail. Dans cet ouvrage, aux pages 113 et suivantes, sont évoqués le vase alchimique, la psychologie des profondeurs, l'imagination active. Les caractères gras sont des ajouts.

" De nos jour, la psychologie des profondeurs a redécouvert une telle possibilité en utilisant les manifestations de la psyché inconsciente comme un vase, afin d'en intégrer les contenus. Il s’agit ici de la méthode de l' "imagination active"  ..." "Cela ne consiste pas à laisser aller son imagination au hasard, sans but, mais au contraire, à tenter de saisir la signification de la réalité intérieure à l'aide d'images mentales reproduites fidèlement. Cette méthode exige donc un véritable travail de la pensée et de l’imagination car elle fait naître des récits et des dialogues symboliques avec un partenaire intérieur qui personnifie l'inconscient. La confrontation qui en résulte conduit à un rapprochement et à une synthèse des parties conscientes et inconscientes de la personnalité. Parallèlement, il se crée progressivement dans le conscient une attitude qui exprime la volonté de prendre en considération d'une façon constante les contenus de l'inconscient et qui essaye, dans la mesure du possible, de les comprendre afin de les intégrer à la vie. Ainsi l'homme devient semblable à un vase recueillant les contenus inconscients. "

***

Sur le site j'ai publié un texte intitulé Un songe d'enfant de Jung.

 

24/01/2017

Laboratoire

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Dessin ÉPHÊME

Le mot LABORATOIRE, souvent employé sur ce blog, est d'une richesse exceptionnelle si on "joue" avec lui sur le mode "langue des oiseaux" des anciens alchimistes. La vue et les sons sont convoqués. Je vous donne ce qui m'est venu en quelques minutes mais je suis certaine que d'autres amplifieront (çà c'est Jung) encore plus.

ORATOIRE, c'est le premier pour quiconque s'intéresse à l'alchimie, l'oratoire étant le lieu du laboratoire où priait l'alchimiste.

LABO, c'est tellement évident ...

RAT, hélas !

OR, on reste dans l'alchimie et la recherche de l'or réel ou philosophal.

LA, une note importante qui donne le ton du mot.

TOI, il n'y a pas de moi sans toi.

IRE, un peu de colère, à la fin quand la recherche s'éternise et n'aboutit pas.

.........

Il faudrait mettre un peu d'ordre dans tout cela mais je le donne comme c'est venu.

J'entends aussi labeur, labourer, et cela me fait penser qu'il ne faut pas oublier de labourer sa terre intérieure. ... et beau, comme l'est la recherche de la vérité.

Ariaga

Sur le site C.G.Jung, rêve alchimie homéopathie j'ai publié un texte intitulé La mort du héros avec une belle illustration de Éphême.

 

 

20/05/2016

Un autre regard

 

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Texte et photos ÉPHÊME

ÉPHÊME est toujours en réflexion poético-photo-philosophique au sujet de l'image qui a réenclenché sa créativité. Il en propose une autre version plus lumineuse que j'ai volontiers acceptée car, en attendant que je retrouve une vue normale, sa "vision" me permet de ne pas trop délaisser ce Laboratoire qui vit une année un peu difficile. Et puis, qui sait, entraînée par cette résurrection fraternelle je vous proposerai peut-être la mienne ! ARIAGA.

***

Sous une autre lumière, au même ruisselet, deux amoureux, enlacés contemplent la même part du monde. C’est la clarté, la pureté naturelle du ru qui chantonne en sourdine, sautillant sur les galets polis du fond, tout joyeux de lutiner les tièdes rayons du soleil déclinant.

 Tout n’est qu’apparence, point de vue, vision personnelle. Le cloaque est le doux nid des amours batraciens. Les amants contemplent les reflets étoilés des reflets comme les diamants de leurs étreintes futures… et l’eau qui y glougloute se mêle comme une flûte sautillante aux glissandi du courant.

 L’image n’est que mosaïque lumineuse qui m’a saisi, sans la moindre idée de ce qu’elle voulait, pure étole de fugaces pierres précieuses jouant aux auto-tamponneuses dans la fête de la renaissance.

 En fait tout n’est que perception des reflets de notre regard dans l’image. Elle est l’éveil du printemps, du désir de vie de la Nature. Chacun le voit du fond de soi-même et peut y glisser ce qu’il veut. Les circonstances techniques en ont fait pour moi une myriade de mystères, mais avec un autre regard sous un autre angle, ce serait une parfaite carte postale pour grands-mères. N’oubliez jamais que ces plages de lumière sont la réflexion de notre vision dans les plaisirs des prunelles de l’avenir ; ce qui nous paraît beau peut être laid. Les Chinoises d’autrefois trouvaient hideuses nos belles Européennes aux monstrueux nez pointus et aux pieds démesurés. Quand nous regardons un visage, ce n’est que nous-même que nous regardons réfléchi par notre vécu et tou(te)s peuvent renvoyer à l’un ou à l’autre amour ou détestation.

ÉPHÊME

13/05/2016

Un rapt photographique

 

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 Photo et texte Éphême

 

1 mai. Temps superbe, ballade imprévue avec gaufre au Jardin Massey. Nous rentrons paisibles vers les écuries d’Ariaga du côté des Haras, la virée est finie, ma sorcière de sœur vient de me redonner l’envie de créer, bloqué depuis des mois, en me confiant son appareil, et j’ai mitraillé tout mon saoul.

 Un éclair sans lumière me fige:

 Je ne prends pas cette image, c ‘est elle qui me prend, happé à tel point que je n’en fais qu’une, que je ne retouche en rien car elle est du monde des esprits. Je passe sans rien regarder ni penser à rien, je suis dans le rien, à côté de ce ruisselet entre deux buissons. Je fais deux mètres. Soudain retour en arrière en allumant l’appareil et un cadrage instantané que je n’ai pas voulu. 20 secondes. Je suis aspiré par une fraction d’éternité, bringuebalé dans la fusion des mondes. Noyaux bouillonnants de ma galaxie intérieure rongée de trous noirs, bulles d’acier dans leur laitier de soleil en fusion, imbibées de bave de crapauds mayas, de pustules des sorcières nordiques, de djinns carbonisés se cloquant dans la fournaise du désert, cette image du chaudron alchimique me prend à l’abordage, entortillé dans les grappins de ses phantasmes et mystères insondables.

 Et puis une fois dans la boîte, elle m’a lâché, curieusement serein.

Je sais qu’un bout d’univers m’a enveloppé, un de ces instants rares que seules peuvent donner les extases si semblables des prunelles de l’orgasme ou de la foi.

Je vous l’envoie. Puisse-t-elle vous apporter quelques éclats des Cosmos intérieurs.

Éphême

16/01/2016

la Mère vase alchimique

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Le vase qui reçoit et préserve est une image très ancienne de la femme et de la maternité. Le fait qu'il contient de l'eau, un élément sans lequel la vie ne peut exister, donne à penser que c'est tout naturellement qu'il a été comparé à l'utérus de la femme.

Dans cet utérus, symbolisant le "vase merveilleux" des alchimistes, se produit une "oeuvre" extraordinaire qui aboutit à la naissance d'un enfant.

Le vase, qui est parfois aussi un chaudron ou un autre récipient rond pouvant contenir un liquide, a été à l'origine de multiples légendes aux temps où les scientifiques n'avaient pas enlevé sa part de mystère à la fabrication d'une vie par un être humain de sexe féminin. C.G.Jung y consacre des pages importantes dans Métamorphose de l'âme et ses symboles (p.228 et 288 par exemple) et dans Psychologie et alchimie(p.308 et d'autres).

Être enceinte c'est accomplir en son sein le Grand Œuvre dont rêvaient les alchimistes et je me dis que ces quelques lignes pourront peut-être réconforter les femmes qui souffrent de nausées ou celles qui, gênées par leur gros ventre, ont du mal à mettre leurs chaussures !

Ariaga

20/09/2015

La substance merveilleuse

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Quand des pensées nouvelles émergent du silence, leurs rayons de sont pas oeuvrés de la vile matière des recommencements mais d'une merveilleuse et précieuse substance source de la création.

C'est alors que l'eau croupissante du quotidien devient une Eau-de-Vie qui anime jusqu'au cœur celui qui la boit. On raconte que, sur certains chemins, on peut le rencontrer, ivre de désir, sur des routes frôlant les précipices, revêtu de souffle, balbutiant de confuses paroles au sujet de sa grande faim d'une merveilleuse substance dont il ne peut oublier la saveur après en avoir reçu un jour une précieuse goutte de hasard.

Ariaga

13/09/2015

Transmutation et déménagement

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Transmutation a pour origine le mot latin transmutatio qui signifie transposition de lettres. Je vois là une amusante allusion au fait que le libellé de mon adresse a changé.

Dans transmutation il y a mutation ce qui implique un déménagement. Je ressens fort l'importance du terme mutation. Je suis mutée, par ordre du Cosmique, en un autre lieu où je suis appelée à une autre vie, à d'autres relations, à un autre service envers autrui. La transmutation, changement d'une chose en une autre n'est pas, dans le cas de mon déménagement, une altération de la forme de mon corps mais une autre manière d'être extérieure et intérieure. On pourrait faire un rapprochement (un peu hardi!) avec cette transmutation de valeurs (unwertung) qui est plutôt une transvaluation, dont parle Nietzsche. C'est la promesse d'une vie nouvelle.

Je crois que l'on pourrait aussi dire que, comme pour l’œuvre alchimique, il y a dans le déménagement, dont le but est l'inatteignable installation parfaite dans le nouveau lieu, des degrés. Cela ne se passe pas toujours dans l'ordre car, dans mon cas, la distillation, cinquième degré sur les sept, a précédé le premier degré, la calcination. En effet, J'ai pour habitude, quand je déménage, de me séparer de la moité de ce qui ce trouve dans les placards (hors livres) car, en regardant bien, je m'aperçoit que c'est parfaitement inutile.  C'est une forme de distillation ! Maintenant, en espérant pouvoir remonter les marches de l'escalier alchimique, je suis tout en bas au stade de la calcination ...

J'espère, amis, que vous comprendrez que cette petite étude alchimique est seulement un amusement de l'esprit  destiné à réamorcer la pompe de mon inspiration.

Ariaga

 

27/08/2015

Construction du village de l'Amour (bis,20)

 

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Comme un cordage enroulé,

une chaîne d'amitié, nous a servi à tirer, vers des lieux qu'ils ignoraient,

des hommes emprisonnés.

Ce boulet aux pieds, ce poids sur le coeur, tout ce qui les empêchait de voyager librement, est devenu ballon s'échappant aux vents de l'imaginaire.

Et quand ils sont revenus de leurs folles aventures, ils n'étaient plus solitaires. Un village s'était construit dans l'Athanor, un village aux reflets d'or, un village tout plein de bancs et de sons de cloches sonnant la liberté intérieure. Un village du nom d'AMOUR.

Ariaga

 

21/08/2015

Explosion!(bis,15)

 

 

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   Chers compagnons des vacances imaginaires, chers voyageurs des bancs du train du rêve, je crois que les effets conjugués de notre imagination active et de nos divers phantasmes d'évasion ont été trop puissants.  Aslè m'avait bien parlé d'un moyen explosif, le grisou, pour propulser la locomotive, je ne savais pas que ses idées avaient autant de force ! 
   Mon cher Athanor-Ordinateur, qui semblait si heureux du Léopard que je lui avais offert, a du se trouver dépassé par toutes les énergies que lui offraient si généreusement les lecteurs, surtout ceux qui viennent déposer sur le banc leurs mots, ces mots qui servent de carburant pour nos voyages sans limites. C'était trop, trop fort, trop beau et, hier soir, la batterie d'Athanor, son propulseur pour s'éloigner du banc, a tout simplement explosé! Athanor est solide et fidèle et son corps fixe n'a pas été endommagé. J'étais quand même quelque peu secouée... Dès ce matin, un grand sorcier de mes amis a prodigué ses soins et le train et les voyageurs, un peu choqués, sont repartis grâce à un Athanor moins mobile mais toujours aussi vaillant. 
   Vous voyez chers amis que l'on peut vivre de dangereuses aventures sans quitter son bureau...son banc plutôt.
              Ariaga

14/08/2015

Rêve de bancs (bis,10)

 

   Les rêves de voyages imaginaires des habitants du banc commencent à monter comme une marée et je dois ouvrir l'écluse, sous peine de submersion. Certains sont particulièrement beaux et originaux et ils seront publiés mais, aujourd'hui, j'ai eu envie de vous offrir celui de Éphême parce qu’il fait le lien entre le haut et le bas si cher aux alchimistes.J'ai aussi beaucoup aimé l'humour de son aquarelle. Ce banc botté ... .Bonne lecture. Texte et illustration Éphême.
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   " Ce brave banc maritime s’ennuie un peu, une marée haute, une marée basse, toujours pareil, bravant les mouettes... Il connaît, par les livres oubliés sur ses planches (oui, il sait lire, un vieux philosophe misanthrope le lui a appris, patiemment), des comparses partout, qu’il aimerait visiter, mais il est cloué au sol, comme une bitte d’amarrage veuve de ses haussières.
    Il rêve d’autres bancs avec qui causer, nichés dans les barkhanes et les sifs grelottant de chaleur du Ténéré, ou dans les sombres réfectoires troglodytes de Cappadoce, polis par les siècles, taillés dans le tuf volcanique  sous une Dormition de la Vierge. Mais ce qui l’intrigue le plus, ce sont les bancs durs du calcaire, ses collègues des karsts dentelés, ceux qui devinent d’autres eaux… Ils sont l’antre des rivières aveugles, cascades sourdes, lacs d’opale verte, où l’eau acide burine sans fin la roche rétive, façonnant coups de gouge géants ou banquettes aériennes. Puis paresseuse, mais têtue, après s’être insinuée dans les diaclases farouches, elle s’abandonne et fait l’amour avec la nuit, déposant, cristal à cristal, fistuleuses, draperies, trottoirs de gourd, coulées grasses ou buissons évaporés d’aragonite. Ce monde magique l’étourdit, car il n’existe que par le regard de l’intrus, et retourne à sa lente mastication nocturne dès que s’efface la lumière allochtone du passant. Lui, devant le miroir bleu, il voit chaque matin l’aube phosphorer à l’est, la nuit s’épouvanter chaque soir à l’ouest dans les cris des arbres, devant le halètement muet des vagues.
    Mais dans les gorges noires, tout est différent.  Le temps tricote ici à son rythme : lent, impalpable, implacide, innommable dans son rythme lent à puiser les chadoufs des jours vers les champs de la mort, la noria des aiguilles de montre ralentissant imperceptiblement, engluée par cette nuit de Terre. Nuit sans étoile, ralentissant, ralentissant dans le vide d’un temps sans repères, matrice des rêves chthoniens où l’instant n’a aucun sens, dissous puis révélés par le ballet obstiné des gouttes. Qui y pénètre perd tous ses amers, et son horloge interne n'exsude les secondes qu’avec parcimonie, une à une, épouvantées de jeter minutes, heures, jours," dans ce monde sans ciel, sans soleil, matrice froide de tous nos rêves. Ici il n’y a que roches et eau, air et obscurité, pauvre vie farouche ou inopportune, sous les gouttes sans âme du carbonate de calcium.


    Mais je me tais… L’alchimiste fofolle arrive… Elle ne doit rien deviner. Chutttt."

Post scriptum d'Ariaga : L'alchimiste fofolle n'a pas réussi à insérer la peinture de Éphême en entier dans la colonne du blog. Vous pouvez la voir non amputée dans l'album photo.