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14/07/2008

Défilé de Juillet

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   Le bruit lointain que j'avais entendu, je n'étais pas la seule, d'autres l'avaient perçu, est devenu plus net,  en ce jour de Juillet, quatorzième du mois.

  C'était comme un bruit de tambour mouillé et puis nous avons vu, d'autres habitants du banc pourraient en témoigner, nous avons dis-je vu, vers la gauche de la plage, émergeant de la vague alourdie par le sable soulevé, un vieux soldat qui battait tambour. Il était très petit, presque un soldat de plomb et marchait lentement, comme s'il défilait. Il portait casquette blanche, chemisette kaki, tablier de cuir et longue barbe grise et, n'était, curieusement, pas mouillé. Derrière lui, si bien mis, et marchant fièrement de son pas cadencé, est sortie de la mer une horde dépenaillée et fumante de vapeurs. Dans les volutes humides on ne distinguait que des silhouettes, bras levés, tenant des armes de toutes sortes. J'ai cru apercevoir des haches, des fusils, des sabres, peut-être même un tomahawk et aussi tout en bas, dans l'épaisseur brumeuse, il m'a semblé deviner les formes d'un canon traîné par des chevaux mais c'était trop confus pour que j'en sois certaine. 

   Le soldat au tambour grossissait à nos yeux. Pas beaucoup car il était VRAIMENT petit. Il continuait, imperturbablement, à défiler sur le sable. Les autres le suivaient, lamentable cohorte, et la brume avec eux. Le défilé est arrivé, juste à hauteur du banc. Le soldat s'est alors tourné vers nous, comme vers une tribune. Il a posé ses baguette sur le tambour, s'est mis au garde à vous a levé la tête et d'une voix forte, en une langue étrange que nous avons tous comprise, il nous a demandé : est-ce que LA guerre est finie. Nous sommes restés muets ...

           Ariaga
 

 

 

12/07/2008

Disparitions

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                                        @ Photo èphême
 
   Habitants du banc, voyageurs de l'imaginaire, attention, j'ai entendu des craquements. Il est possible que soit en train de s'ouvrir le tunnel menant à la faille spatio-temporelle dont je vous ai  parlé aux temps passés. Vous savez, celle là même où disparaissent les anciennes notes, les amis que l'on croyait "pour toujours", le poisson énorme que l'on avait pourtant senti frétiller au bout de la ligne et dont les écailles brillaient au soleil. Le vivant disparaît, mais il y a aussi, il y a surtout, les "choses".
   LA deuxième chaussette et le deuxième gant, les lunettes, les parapluies, surtout les très petits, la dernière page sur une feuille volante, cette page qu'on ne saura jamais re-écrire, et cette balle perdue, juste là, tout près dans l'herbe, disparue à jamais.   
   Il arrive parfois que dans un lieu examiné des dizaines de fois il y ait des retours mais c'est rare ... et pourtant aujourd'hui, assise sur le banc il me semble au lointain, du côté de la mer, entendre comme un bruit de tambour. Et vous amis du banc, entendez vous aussi ?
 
                        Ariaga.
 

08/07/2008

Des matériaux pour l'Oeuvre alchimique

  Quand, l'été terminé, je recommencerai sur ce blog le patient travail de philosophie, de psychologie, de spiritualité, de l'émergence de la nature dans les rêves, tout ce qui est le matériau de l'alchimie spirituelle de ce blog, l'Athanor ne contiendra plus que de faibles braises tellement les vacances imaginaire auront consommé d'énergie pour nous propulser dans l'imaginaire et le Vase sera vide. C'est pourquoi , telle la fourmi en prévision des temps froids, je dois accumuler des matériaux. Ceux-ci me sont donnés par la beauté poétique, mythique ou philosophique de certains textes des habitués du banc. C'est eux que je vais ranger soigneusement dans le bûcher, tout près du banc, et dans les fioles cachées dans les herbes hautes.
 D'abord Muttifree qui a apporté son banc personnel par une création numérique de toute beauté qui contient même l'arbre de Kaïkan et qui nous a évoqué, sur le thème de ma note "Ville engloutie",  la légende d'Ys :
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   "Lorsque étirant mes ailes, attirée par la voix claire d'une princesse évanouie dans l'éther, dont la lune, certains soirs, en marge du flux et du reflux de l'Océan, dessine l'image... lorsque le chant de sa fiancée, devenue sirène résonne au rythme assourdi de la cloche d'Ys la magnifique, taraudant la mémoire... je m'approche de la plage espérant la voir... Sous mon regard tranquille miroite le désespoir, le drame ancien...
Dahut la cruelle, oublieuse du drame, est là, lissant sans fin sa longue chevelure blonde... de ses lèvres, au rythme de la vague qui se couche à mes pieds, s'échappe un murmure plaintif... que bientôt le timbre mat du galop de Morvarc'h masque à mon oreille... le son du galop martelle l'injonction au départ et je sais dès lors qu'il me faut reprendre mon vol et sans me retourner, priant Saint Guenole, rejoindre Quimper et près de la cathédrale, sur la joue de granite de Gradlon, tendrement, déposer un baiser."  
 
   L'élément liquide des alchimistes m'est parvenu grâce à Käikan, grande prêtresse et poétesse des eaux qui m'a parlé du haut de son navire :
"Sais - tu, Ariaga que dans les villes englouties, il y a un quartier et dans ce quartier aux portes mouillées, une clef de mousse ... une clef d'étoiles de mousse ... Là aussi, un banc, un banc habité d' algues et de temps ... compter une à une les étoiles, doucement, tendrement ,
"religieusement" - dans le sens de relier ... et puis doucement, à l'évocation de la dernière étoile, une porte s' ouvre sur une pièce nue ... Au centre, un vieux livre lavé , lové , un livre offert aux danses des mots et aux liqueurs des pigments, un vieux livre de poussières mouillées à l' argent des écailles ... et là ... chacun y lit de belles révélations ... ce livre magique - car il est de mémoire d' hommes - se donne à décrypter , toujours différent car il a pouvoir de métamorphose ... C' est le livre de vie, le formidable livre de lavis aux odeurs d' océan."
 
Merci pour votre aide
        Ariaga.
 
  
 

07/07/2008

Jardin exotique

    Sur le banc des vacances dans la tête, la pluie était si forte et le vent décoiffant que les amis s'étaient envolés pour chercher, vers le Sud brûlant, un climat plus clément. Ma nature est têtue et j'ai bien résisté, mais à l'approche du soir, lassée par la tourmente, bien accrochée au banc, je me suis envolée, laissant là les embruns, vers le jardin d'ailleurs où j'avais voyagé en des pays lointains.

 

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   Mon vieux banc délavé par les marées s'est retrouvé tout près d'un joli banc coquet, tout habillé de bleu. Ils ont semblé s'entendre, la vie des banc est un mystère, et moi j'ai débarqué, et suis partie à pieds, à la recherche de mon rêve.

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Comme souvent en rêve, un obstacle a surgi. Celui-ci était fait d'impressionnants bambous, et seule la pensée m'a permis de passer.

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 En un vert paradis, je me suis retrouvée mais c'était trop humide et malgré la beauté de ce cadre exotique ...

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...  c'est dans les herbes sèches que j'ai plongé au coeur, d'un univers doré par la chaleur d'Eté. Et j'ai alors pensé, que rien n'est impossible à tous ceux qui s'envolent sur un banc propulsé par l'énergie du rêve.

              Ariaga.
 

  

05/07/2008

Ville engloutie

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Assise sur le banc des rêves de vacances

dans la transparence des gouttes de pluie,

pendant ma transhumance imaginaire vers un soleil mouillé,

dont l'or brillait entre les gouttes,

le soleil du Diable qui bat sa femme parcequ'elle est trop belle,

j'ai cru apercevoir, derrière le miroir,

là où l'horizon se retire au fond du ciel,

le reflet d'une ville engloutie,

dont la respiration faisait comme une brume au dessus de la mer.

 

Aurai-je le courage de tenter le voyage,

vers la cité perdue dont tinte encore la cloche,

pour ceux qui savent entendre ?

           Ariaga
 

 

24/06/2008

La cuisine d'Ariaga

    J'ai été "taggée" par mon amie Kaïkan qui m'a posé un certains nombre de questions au sujet de la cuisine et de mes goûts et dégoûts. Elle semblait penser que j'avais l'habitude de cuisiner sur mon athanor et de mijoter des petits plats fleurant bon l'alchimie.

Un aliment que je n'aime pas du tout

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 Les semelles caoutchouteuses cuites au jus de chaussettes malodorantes abandonnées au soleil.

Trois aliments favoris :

L'amour, l'amitié, le paradoxe, de préférence réunis dans le Vase. 

Ma boisson favorite :

Un tiers d'eau mercurielle, un tiers de lait de vierge et un tiers de champagne pour partir dans les bulles visiter d'autres mondes. 

Le plat que je rêve de réaliser :

C'est un plat que j'avais rêvé pour Aslé, une recette de noeud. Voici le matériau de l'oeuvre :

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 Voici la recette :

Mettre à tremper le noeud dans le jus primordial de l'Océan tiédi sur l'athanor solaire. 

     Assaisonner d'amours perdus et retrouvés.

     Quelques gouttes de larmes seront les bienvenues et les perles du rire le poivre nécessaire.

     Lentes macérations.

     Suaves dissolutions.

Le noeud sera à point quand il aura atteint, bien au delà des mots, l'absente transparence de l'Essence.

Et voici la recette présentée sur un lit d'Océan :

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Mon meilleur souvenir culinaire 

Une goutte de rosée délicatement  léchée sur un pétale de fleur.

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                           Ariaga du coin de l'athanor

 

 


11/06/2008

L'Opéra de l'Espace

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    Il est un lieu de la littérature où le ciel de la poésie et de la philosophie est grand ouvert, où les dieux secouent la poussière dont ils étaient recouverts, où l'on peut embrasser l'univers et assouvir sa gourmandise de l'inconnu. Ce lieu où je vais rêver que l'on peut aller au delà des possibilités humaines, où l'auteur laisse souvent de côté la rationalité et la science pure pour se laisser guider par sa seule imagination, ce lieu, donc, est celui du Space Opera, de l'Opéra de l'Espace. Il fait partie du domaine de la Science Fiction, pour lequel je préfère le nom de Roman d'hypothèse, comme je l'ai expliqué dans une note antérieure. 

   L'opéra de l'espace a de profondes racines. Dans l'antiquité le grec Lucien de Samosate, grand patron des "fantaisistes",  nous fait avec humour voyager jusqu'à la Lune. Plus près de nous Dante transforme la Lune et les planètes en marches pour monter au paradis. Cyrano de Bergerac utilise des fusées à étages pour gagner une lune où il décrit, avec d'extraordinaires détails, un monde absurde, virulente critique des moeurs de son époque. C'est vers les années trente que l'Opéra de l'Espace, dans toute sa fantaisie, est devenu "populaire" à partir de magasines que l'on a, avec mépris, appelé "pulps" ce qui voulait dire, juste bon à jeter à la poubelle. Mais les grandes épopées ont suivi et j'en ai beaucoup lues, même si certaines "dataient" un peu. L'essentiel est de voyager, de vibrer....

  Opéras de l'espace je me suis engouffrée avec vous dans les couloirs de l'espace temps ouverts par Einstein, j'ai entendu vos chants et, comme le disait Rimbaud, j'ai vu.....des mondes étranges, des planètes barbares, des villes improbables aux noms imprononçables, des races perdues où régnaient des femmes sublimes et dangereuses, dans l'attente d'un homme qui les fascineraient. J'ai entendu le chant des astronautes et j'ai frémi en lisant la description de monstres, inquiétants parce qu'il leur restait toujours un petit quelque chose d'humain ou d'animal. Sur une planète j'ai même rencontré Shambleau, la méduse si troublante dans son atrocité.

   L'Opéra de l'Espace a joué sur tous les claviers de mon imagination et laissé des traces indélébiles. Même si je l'ai lu il y a longtemps, je n'oublierai jamais mon Opéra de l'espace préféré, Les seigneurs de l'instrumentalité de Cordwainer Smith. De gigantesques voiliers de métal y voguent d'étoile en étoile, propulsés par les vents de la lumière, on y rencontre les races issues de tous les croisements de l'univers et surtout la douce C'Mell, la fille-chat vers laquelle je me suis peut-être projetée par un corridor de l'espace-temps. Qui sait ?

           Ariaga
 

 

13/05/2008

Amour de velours

 

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                    De ses doigts de velours

                    Il ouvre son amour

                    Et l'intime douceur

                    Fait battre comme un coeur...

 Le temps vient d'exploser. 

                    Ariaga 

29/04/2008

Rêve d'arbre mort

 

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L'arbre mort que l'on coupe exhale ses senteurs

et la sève du rêve monte au coeur de ses fleurs.

 

L'arbre mort que l'on coupe est tout chargé d'oiseaux

et de rires d'enfant, grimpeurs aux mains sucrées.

 

L'arbre mort que l'on coupe, cendre d'éternité. 

             Ariaga
 

25/03/2008

Rêve d'évasion du monstre

 

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Quand le monstre, androgyne de ses abysses, enfermé dans la cornue où il se dessèche depuis les origines, laisse échapper par l'issue du rêve une part féminine démente de solitude, le vouloir explose le verre de la cage.

Elle veut tous les alcools, et aussi tous les rires.

Elle veut devenir folle et manger des délires, énormes !

Elle est jeune, elle est belle,

donnez lui votre sang pour la rendre immortelle.  

            Elle veut Tout,

inventer les poisons, appeler les démons, saccager les jardins,

pour aimer, pour pleurer, pour sentir.

           Elle veut Tout.

Elle parcout le monde, mers, fleuves, montagnes,

loin, toujours plus loin.

Son corps craquelé devient comme un rocher que jamais n'atteint la marée et les mousses s'effritent dans sa main.

          Des filles sont passées

          et l'ont appelée soeur,

corps vénéneux, ployant comme des tiges, paupières violettes, yeux de topaze, chacune tenait entre ses bras un enfant mort !

Elle ne les a pas entendues, les mots des humains sont perdus.

          Reste le Désir.

Quand elle voit la ville, si proche et si lointaine,

elle court haletante, le visage mouillé.

Elle tombe, elle rampe et c'est à quatre pattes, comme un chien, qu'elle atteint la première porte,

trop tard, une nouvelle fois trop tard.  

           En lettres de cendres il est écrit :

   Le monstre est mort, brûlé sur l'athanor du JE.

               Ariaga 

COUP DE COEUR

   Aujourd'hui, je veux vous parler d'un être protéiforme, peintre, poète, chercheur de mots et de langages nouveaux. Il s'agit de Lambert Savigneux, alias alorededelam, lam, Lambi pour les intimes. Il disparaît, il revient, toujours aussi talentueux. Vous pouvez, en ce moment, le trouver sur son blog principal Les vents de l'inspire.(lien) mais, si vous avez le temps ne vous arrêtez pas là. Allez sur ses autres blogs qui se ramifient, comme des branches, à partir de son blog principal. Et n'oubliez pas son ancien blog, mon préféré.




 

 

 

12/03/2008

Contes bretons

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                            En hommage à Anatole Le Braz.

C'était aux jours anciens, où l'on croyait encore,

que les âmes perdues errent sur l'Océan.

 

Quand la cloche sonne le glas et résonne vers le ciel gris habité de lourdes pluies,

quand l'angoisse et la détresse se mêlent d'effroi,

arrive le temps des nuits d'apparitions.

La mer est une  tombe où le linceul est d'algues. Seules mouettes et goélands récitent les paroles funèbres qu'elles crient à la face du vide.

Dans les échancrures de l'Océan, poussés par les grands vents d'Ouest, remontent ceux qui n'ont pas trouvé le repos dans la terre mère.

Ils reviennent vers la côte, attirés par les feux de goémon de celles qui sont restées à terre, transies de froids regrets.

Ils sont des milliers, bras levés, prunelles angoissées, jaillissant des vagues qui attaquent la falaise comme des gerbes d'écume vivante.  Leurs formes spectrales tentent de s'agripper aux maigres touffes de bruyères et d'ajoncs et ils se plaignent en une langue qui n'est plus celle des hommes.

Je les vois, je les entends. L'amour et la pitié me submergent.

C'était le temps de l'enfance, le temps où ma Grand Mère me racontait des contes bretons. Cela explique bien des choses...

         Ariaga

COUP DE COEUR

Après ces impressions d'enfance pas très gaies, je vous propose d'aller sur le blog d'une femme de talent qui cultive un humour assez ravageur dans un style brillant. Si on lit entre les lignes on devine que le rire et l'autodérision ne sont pas loin des larmes. J'aime donc beaucoup ce qu'écrit Ambreneige sur le blog Zen pour les nulles (lien)  dont le sous titre est un programme à lui tout seul : enfin des explications pour les nounounes ! En plus, quand je suis allée copier le lien,  j'ai vu que le dernier texte était une version, à découvrir, de Cendrillon. Beau phénomène de synchronicité. Et n'hésitez pas à fouiller dans les profondeurs de ce blog plein d'humour.

 

04/03/2008

La clé du jardin

 

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Mon ami intérieur le vieil alchimiste qui murmure parfois à l'oreille de mon coeur m'a dit ce matin :

Il n'y a pas de joie si parfaite qu'elle ne contienne une peine.

Il n'y a pas de peine si noire qu'elle ne s'éclaire d'un rayon de soleil.

Le désert le plus aride contient un jardin. On ne peut y entrer avec une clé ordinaire mais, si on possède cette clé, on y trouve des rosiers à perte de vue, des champs d'une fertilité infinie et une fontaine intarissable d'où jaillit l'eau de la Vie. 

         Ariaga 

 COUPS DE COEUR

Pour ceux qui lisent mes textes jusqu'au bout, je vais dorénavant partager avec mes lecteurs des "coups de coeur" pour un blog ou un texte qui a eu pour moi une résonance  particulière. Ou bien je vous présenterai brièvement un blog que je ne trouve pas assez lu. C'est une idée toute récente et je ne sais où elle me mènera et si je la poursuivrai. Dans mes choix il y aura certainement du hasard et de l'arbitraire (une petite tendance à privilégier mes liens par exemple) mais c'est la vie !

Aujourd'hui j'ai été heureuse pendant ma promenade sur les blogs de rencontrer dun texte avec lequel je me sentais en " correspondance". C'était sur le blog de Guelum, Guelum décode Guelum, (lien), une vraie pépite poético-alchimique intitulée Tango.Vous y trouverez aussi d'autres notes d'une grande originalité, mais celle là, en date du 26 février,  m'a particulièrement touchée. A bientôt pour d'autres blogs.

  
 

23/02/2008

Etienne Perrot, Nature, poésie et alchimie

   Sur le chemin que je parcours en compagnie de Jung, Étienne Perrot est mon compagnon préféré. J'aime que cet homme d'aujourd'hui ait su, parfois douloureusement, suivre le parcours d'un philosophe de la Nature du Moyen Âge. Mélanger une culture chrétienne aux antiques chants païens, être un formidable traducteur de Jung et de Marie Louise von Franz, un interprète de rêves et un écrivain de talent, conserver, même dans le doute, une profonde spiritualité. Si vous voulez en savoir plus sur ses oeuvres et sa personne, je vous recommande un de mes liens Etienne PERROT ... son oeuvre qui propose des textes très intéressants et rares.
   Je vous propose aujourd'hui une poésie alchimique de Perrot extraite de ce que je considère comme son ouvrage le plus "personnel", Coran teint, ed. la Fontaine de Pierre, p. 327. J'ai l'impression en lisant ce poème que le Jung que j'ai toujours considéré comme on poète refoulé s'exprime par les mots de Perrot. Atteindre le fond, se dessécher pour renaître à la fois le même et un autre, telle est la prière de l'alchimiste. 
   Ariaga.
  
                               Chant de matines de l'alchimiste 
 
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            Oh! mon esprit ne veut plus être,
            Nature, que ton pur témoin.
            Je ferai taire tout désir
            pour t'écouter dans le silence. 
 
            Ayant ainsi creusé le gouffre
            j'atteindrai le fleuve du fond.
            A son heure il se changera
            en un geyser irrésistible.
 
            Sa substance qui est la tienne,
            remplira toute ma vision,
            me courbant en miroir du monde,
            sphère où les étoiles se jouent.
 
            Le silence qui m'effrayait
            s'est fait choeur des dix mille voix.
            De la gorge où j'ai disparu
            surgit le nouvel univers.
 
            On me l'avait dit : je le vois !
            La mort est mère de la vie,
            pauvreté engendre richesse,
            ignorance est le grand savoir.
           
                 Étienne  PERROT, 1973
 

19/02/2008

La musique est...

 

La musique est une fleur qui s'épanouit en vibrations fines et pénétrantes.

 

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La musique est un art total de l'esprit et des sens.

La musique est langage, chant, architecture, nombres, cathédrale des sons, ordre, harmonie, géométrie sacrée.

La musique se regarde quand le rêve éveillé se nourrit de ses notes.

La musique est onde cosmique qui se propage jusqu'à la chair et pulse le sang au rythme de l'amour.

La musique est instant et pause dans l'instant, répétition, assuétude quand s'écoutent encore et encore les mêmes notes indispensables.

La musique se fait au bout des doigts qui jouent sur la table, sur la chair sonore des genoux frappés, avec les mains brûlantes qui battent les tambours.  

La musique berce, endort, excite jusqu'à l'extase. Hautaine, elle valse dans les salons, joyeuse, elle trille comme un oiseau. 

La musique casse les voix andalouses pleurant l'amour perdu et crie la souffrance des peuples opprimés.

La musique est parfois silence tout gonflé des sons retenus.

La musique est... 

          Ariaga
 

 

 

14/02/2008

Le cadeau de mon amoureux

 

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   Aujourd'hui, comme chaque jour et chaque nuit, mon amoureux m'a fait le plus beau des cadeaux : rester en vie à mes côtés, refuser une mort programmée.

  C'est une tâche douloureuse, une tâche de tous les instants de l'ici et maintenant. Il y a des branches coupées, l'écorce a disparue mais le ciel est toujours éclairé par une antique lumière venue du fonds des âges, une lumière d'amour et d'éternel retour.

            Ariaga.