Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/12/2008

Le bout de l'année

 

DSC03844_2.jpg

Le bout de l'année, c'est comme de voir

le bout d'un couloir...

Le bout de l'année c'est comme un tuyau

où s'est engouffré le bon le mauvais...

Le bout de l'année c'est comme un espoir

que tout va changer...

 

Mais moi je vous dis, j'aime ce couloir, la lumière et l'ombre, la vie que charrie ce tuyau trop plein. En ce bout d'année, j'en demande encore des bouts et des bouts, et j'écoute en boucle la voix qui murmure : accepte, car l'amour est fort il n'a pas de bout.

Ariaga.

24/12/2008

L'enfant de Noël

IMG_1338_2_2.jpg

Certaines religions ont fait les dieux s'incarner dans des enfants nouveaux nès, leur attribuant , ainsi, innocence et fragilité. Je vous offre aujourd'hui en cadeau de Noël la photo d'un enfant de l'amour humain. Il est âgé de quelques jours, il vient de têter sa mère et je trouve que ses yeux sont clos  sur un monde de joie et de sérénité. Joie et sérénité que je souhaite à chacun d'entre vous. Moi aussi j'ai reçu un cadeau. Un de ceux que je préfère aux biens de consommation qui, dans une société où beaucoup souffrent, sont proposés en abondance au moment des fêtes de fin d'année. Il s'agit  d'un cadeau d'ordre amical et spirituel : un très beau texte de Mutti laissé en commentaire sur le blog. Je m'en suis emparé avec gourmandise et je vous propose, puisque c'est Noël, de le déguster avec moi.

Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.

Ariaga

Secrète Alchimie du dit… de Noël..…

Et de l’Athanor Universel surgit un Or si subtil que sa fragilité appelle à de grandes précautions pour l’amener à manifestation, il s’agit de ce qu’on nomme, l’Homme, dont la naissance en ce monde manifeste l’arrivée d’un postulant à l’initiation Humaine.
Et cette forme, ce corps complexe, individualisé, vient à l’existence pour de cette Initiation en parcourir tous les degrés.
Et la quête de chacun au profond de l’Athanor de la Nature, quelque forme que prenne cette quête, de la plus « rationnelle » à la plus « irrationnelle », de la plus récupérée et manipulée, de la plus pénétrante à la plus déformée… toutes parcourent l’unique chemin pour créer l’HUMANITE…l’étoile flamboyante… tissée d’Or et de Lumière.
Un jour, soudain, l’Humain naîtra, manifestant non pas, non plus, la somme mathématique de corps différenciés, mais la qualité aurifère de l’Essence Humaine, unie en sa conscience absolue de son appartenance à l’Inconnaissable Divinité qui l’a procréée, « à sa ressemblance »…
Quelque soit le Jour, la saison, en quelque éon à venir, alors… ce sera véritablement… NOEL…

Mutti

15/12/2008

Sorcière !


 

DSC00330_2.jpg

Son ombre s'enfonce

Dans la Terre Mère

Soyez prudents

C'est une sorcière !

Cheveux brûlés

Par les fumées

De son chaudron

Plein de pensées ...

Corps insoumis

Souvent meurtri

Aux chevalets

De Vérité

Elle laboure

De mots d'amour

Le sol fertile

De l'inutile.

Ariaga

04/12/2008

Emergence

PA231606_2.jpg

J'émerge doucement des profondeurs abyssales...

Encore un peu de temps et la petite écume se transformera en une vague puissante.

L'oiseau de la pensée m'a apporté un rêve d'écriture.

Ariaga

10/11/2008

Cortège de bateaux

IMG_2291_2_3.jpg

Rêve, vision, imaginations...

Sur la route est passé, un étrange cortège.

En tête se tenait le Vieil Homme de la Mer, une belle sirène, minuscule, perchée sur son épaule.

Il battait tambour soliste, suivi d'un grand orchestre de sifflements de vents et de vagues brisantes.

Derrière, en grand désordre, suivait une cohorte de bateaux délabrés usés par l'abandon et le manque de respect.

Il y avait les gros mourant dans des champs d'herbes où ils rêvaient des grandes vagues salées et des poissons brillants dans leur ventre affamé.

Il y avait de tous petits canots, croupissant sans espoir d'une rame d'enfant, dans la vase durcie en un lieu oublié par la marée.

Il y avait ceux, à moitié colorés, restés de longues années dans un garage sombre avec pour compagnie un vieux pot de peinture rouillé.

J'ai même reconnu, au passage, cette barque presque neuve, retournée au milieu des gravats d'une maison en construction.

En fin de cortège se traînaient les bois pourrissants semblables à des squelettes d'animaux dont il ne reste plus que les côtes.

Oui, j'ai vu passer un étrange cortège.

Révoltés par l'indifférence des hommes, ils allaient vers la mer.

Ariaga

20/10/2008

Les clefs du Laboratoire

440.jpg

Je dois prendre quelques jours de repos, loin du monde des ordinateurs. Dans l'esprit de l'ouverture du Laboratoire du Rêve et de l'alchimie Spirituelle à des auteurs autres que moi j'ai choisi de laisser les clefs du blog à Jean -Louis Bec. Photographe, poète je trouve que son oeuvre a des tonalités très alchimiques. J'espère que ceux qui ne le connaissent pas iront sur son blog  Image-Mots, Mots-Image. J'espère aussi que ce garçon discret répondra à vos commentaires et j'espère enfin que vous continuerez à dialoguer, comme vous savez si bien le faire, sur les textes que je vous ai proposés. Cela fait beaucoup d'espérances ! Je vous embrasse tous et à bientôt. Ariaga.

Nage libre

Sur le bord comme à l'extrémité du monde
Le long des plantes mères aux idéaux vitaux
Se tiennent, yeux cerclés de soleil gonflés encore d'eau neuve,
De profondes pensées aux bulles d'avant-garde,
Un futur en gestation dans les filets des algues,
Des envols aquatiques à la grâce d'oiseau.
La nage minérale, pulsion géologique,
Désir humide et chaud dans les bras
Des reflets, des images serrées,
Chuchote un chant énergétique de bleu et vert mêlés
Un psaume évolutif de la vie toute entière.
Dans les caves creusées au fond par les racines
La nage végétale à la queue de comète,
Ruban où s'écrivent des signes précurseurs
Tisse le désordre enfanteur de la mort ligotée.
La boue cellulosique invente et réinvente
Folie, exhubérance, nage désordonnée,
Rage volontaire de créer, recréer.

Photo et texte Jean-Louis Bec

05/10/2008

Otage de soi-même

P8201168_2.jpg

On peut se retrouver, otage de soi-même, enfermé dans le noir d'un étouffant placard.

Mais si derrière la porte, invisible, inconnu, quelqu'un se tient tout contre et parle...Même si le sens échappe, on a déjà moins peur.

Ariaga

P8201168_2_2.jpg

02/10/2008

La veuve

DSC01989_2_3.jpg

Elle va souvent sur la grève

Elle regarde les flots grisâtres

Et quand la vague se dilate

Elle attend encore et encore

Que la mer délivre le corps

De son amour pas vraiment mort.

Et la vague déferle et avance

Vide

Pour mourir sur le sable

Changée en tache humide.

On lui dit, vous le portez dans votre coeur. Elle dit, mais où est son corps chaud, où est celle qui se tenait nue, les cheveux épars, devant lui tendu par le désir.

Où est le souffle brûlant sur la nuque, où sont les bras où sont les chuchotements, les enveloppements, les emboîtements, ce que nous n'avons pas fait, ce que nous n'avons pas dit.

Dans la profondeurs des étoffes

Où elle enfouit sa solitude

Monte une odeur de bois pourri

Au coeur des intimes ténèbres.

Ariaga

 

14/09/2008

Les quatrains de Rûmî

DSC02397_2_2.JPG

Un petit livre  Les quatrains de Rûmî, illustré par les calligraphies de Hassan Massoudy (Albin Michel), exprime mieux que je saurais le faire mon " ressenti " du moment.  Rûmî (1207 - 1273) que le monde de l'Islam appelle "notre Maître" est à la fois un grand penseur mystique et un merveilleux poète. Je vous propose ici quelques uns de ses quatrains.

"Il est bon de franchir

chaque jour une étape

Comme l'eau vive

qui ne stagne pas.

Hier s'est enfui, l'histoire d'hier

elle aussi est passée

Il convient aujourd'hui de conter

une histoire nouvelle.

**********

L'eau qui coule n'est pas lasse

des poissons

Et le poisson n'est pas las

de cette eau qui coule.

Ni l'âme ni le monde

ne sont las des amoureux

Ni l'amour n'est las

de l'âme et du monde.

**********

Au moment où mon essence

Se transformera en océan universel

La beauté des atomes

sera pour moi lumineuse.

C'est pourquoi je brûle comme la chandelle,

afin que, dans la voie de l'amour,

Tous les instants pour moi

Deviennent un seul instant.

**********

 

Je sais de ce Bien-Aimé

les qualités et les habitudes

Il est comme le feu,

et je suis comme l'huile

Par sa lumière subtile,

L'âme voit

Cette fumée autour de lui,

Je le sais, c'est moi.

*********

 

03/09/2008

Handicapé

DSC03627_2_2_2.jpg

Toi, le handicapé anonyme dont l'ombre rampe vers la porte et les couloirs sans fin de l'hôpital,

le regard cherche la lumière de la fenêtre,

je voudrais découper ton nom aux ciseaux des mots, aux ciseaux des sons, dans la langue des oiseaux des anciens alchimistes.

Handicapé, caché derrière le H, la hache qui a coupé le fil, il y a l'an, ces années que tu comptes et peuples de tes rêves. Hand est la main que je voudrais te tendre pour l'invitation au voyage. Au centre je devine Icare et son vol plein d'espoir. Je vois aussi la cape tissée d'amour pour t'envelopper et le cap qu'il nous faudra tenir pour arriver au but ultime, à la dernière station des vacances imaginaires.

Toi, l'anonyme que l'on promène du lit au fauteuil et du fauteuil au lit, ta chambre est la dernière station de notre train.

Je viens te chercher, nous venons te chercher car je ne suis pas seule. Tout l'été nous avons voyagé vers toi dans le seul but, par la force de notre rêve, par la force de notre amour, de t'emmener avec nous. Pas dans un pays lointain, pas dans des lieux grandioses, simplement descendre le petit chemin, juste à gauche du banc des premiers jours de l'été, et marcher tous ensemble sur la plage.

Tu penses, tu ne dis pas, les mots aussi sont partis, tu penses, je ne peux pas marcher, mon corps s'est absenté.

Ce n'est pas important. Tu es moi et les autres, tu es moi et je suis celui qui est assis dans le fauteuil devant la fenêtre.

P6271058_2.jpg

Tu es pieds nus et tu marches sur le chemin humide comme un enfant qui naît. Ce chemin qui conduit vers la mer. Sur la plage, le sable fin s'insinue entre tes doigts de pieds. L'odeur marine pénètre chaque pore de ta peau et la vague de la marée montante frissonne le long de tes jambes . Tu cours, tu danses dans la poussière bleue des gouttes d'eau. Tu n'es plus que sensations et le cri de joie qui monte à ta gorge nous le poussons tous ensemble.

Par une après-midi de fin d'été, dans un rayon de lumière, le long train de banc des vacances imaginaires est arrivé à destination.

Ariaga

 

17/08/2008

Construction du village de l'Amour

P5230923_2.jpg

Comme un cordage enroulé,

une chaîne d'amitié, nous a servi à tirer, vers des lieux qu'ils ignoraient,

des hommes emprisonnés.

Ce boulet aux pieds, ce poids sur le coeur, tout ce qui les empêchait de voyager librement, est devenu ballon s'échappant aux vents de l'imaginaire.

Et quand ils sont revenus de leurs folles aventures, ils n'étaient plus solitaires. Un village s'était construit dans l'Athanor, un village aux reflets d'or, un village tout plein de bancs et de sons de cloches sonnant la liberté intérieure. Un village du nom d'AMOUR.

Ariaga

13/08/2008

Naissance du petit banc perdu

Kaikan (lien) au cours de la quête qu'elle effectue sur son superbe blog a pressenti, ressenti, rêvé, qu'un petit banc perdu errait quelque part séparé du train de banc des voyages imaginaires. Elle est partie à sa recherche. Son texte ne pouvait qu'être publié ici car Kaîkan voyage déjà depuis longtemps avec les participants des vacances dans la tête. Elle m'a envoyé les illustrations du texte qu'elle a publié sur son blog mais je dois avouer que, si vous voulez voir l'ensemble dans les meilleures conditions artistiques, il vous faut aller lire le texte chez elle. Il s'intitule  : Des étoiles au sol . Je vous souhaite de partager avec moi cet instant de bonheur. Ariaga.

Aux ruelles étroites, des réverbères de chardons ,,,
Une agression renversée et qui éclaire ,,Une pluie d'étoiles qui agrémente le tapis de pavés ,,,

 

etoilespetitbanc 004.jpg


Les ténèbres n'étant pas les ténèbres coutumières, j'entrai dans la cité, l' âme retournée de l'intérieur et nous savons tous que ce déhanchement d'âme est porte ouverte aux révélations ,,,
Et des étoiles qui habillent le sol, ça vous fait un livre ouvert à chaque pas , un univers à chaque regard, une certitude renversée à chaque sursaut ,,, La liberté au bout du sentier en quelque sorte et je sentais bien que le petit banc était passé par là ,,, un je ne sais quoi de parfum boisé ,,, de saule et de bouleau ,,, une petit né de celui qui montait au ciel pour mieux embrasser le sol, celui qui s'élançait au ciel pour faire révérence à chacun et de celle qui se pelait la peau pour mieux offrir aux regards les plaies de l'humanité ,,, Eh oui, ce petit là avait eu sa gestation bercée des misères du monde ,,, pas que ses parents soient défaitistes, juste réalistes et ils croyaient tellement en l'homme qu'ils avaient décidé de lui offrir une halte, un repos dans les longues marches, une halte après une journée de labeur, un repaire d'amoureux «  Les amoureux qui s'bécottent sur les bancs publics ,,, » et leur désir était tellement fort qu'un petit banc avait vu le jour au grand rendez-vous des bancs chez Ariaga mais voilà qu'une secousse l'avait désolidarisé de la longue cohorte des nomades ,,,

 

etoilespetitbanc 017a.jpg


Les étoiles au sol me disaient son passage, un je ne sais quoi d'or accroché à leur velours ,,,Et au détour d'un chemin, un astre divinatoire, une boule d'or qui dit la bonté humaine, une caresse bancale qui redonnait vie aux boules de verre anodine, une gentillesse de bois qui offrait un peu de repos aux âmes tourmentées, une couche de hasard pour l'homme épuisé, un fauteuil improvisé pour une lecture solitaire, un appui transitoire pour des confidences vitales, un arrêt possible pour des bras usés de porter les gabats, pour les mères fatiguées de porter les bambins ,,,

KaÏkan, texte et photos.

01/08/2008

Le pays de Mutti

Rêve de banc_2.jpg
                                        Création numérique de Muttifree
 
     Je me suis allongée sur le banc et je suis partie voyager dans le monde de Muttifree. C'est un univers de miroirs et de reflets où l'on trouve les sept merveilles : voir, entendre, toucher, goûter, sentir, rire, aimer. J'ai fait la traversée du miroir et j'ai pénétré dans l'image qu'elle m'avait envoyé comme clef de son monde imaginaire. J'ai vu, de mes yeux vu, des bateaux à lunettes, des chats en chaussettes du bleu jusqu'à la lune et un banc engrossé par une chaise mâle et bien d'autres choses incroyables. Je suis submergée, je plonge dans cette mer de l'imaginaire.
    Les habitants du banc, se sont emparés du blog. Je vais rester en silence et écouter leurs murmures de plus en plus insistants qui montent jusqu'à la tour de mes délires oniriques. Je vais devenir autre, je vais devenir les autres, et me laisser bercer de leurs mots. 
                Ariaga
 
        
 
 

25/07/2008

Chats de bancs

   La panthère étant plus ou moins maîtrisée, j'ai envie de vous parler des chats qui rôdent près des bancs des vacances imaginaires. Il y en a certainement beaucoup mais je me limiterai à deux, Grisou, mon chat qui n'est pas mon chat, et un chat habitant du banc ajouté au train de banc par un nouveau lien, un musicien :  Michel Tardieu (Chronophonix).

     Grisou était d'abord un hérisson supposé à l'attention duquel je déposais de la nourriture, restes de salades, crudités, et divers, dans un creux à l'abri des oiseaux. Deux bons mois ont passé et je trouvais le hérisson tellement vorace que je l'ai cru féminin et mère de famille nombreuse. Un soir tard, dans la pénombre, sous une forte pluie, j'ai aperçu un être famélique de couleur grise et de forme féline. Il tirait la nourriture du trou avec sa patte et j'ai compris que mon hérisson était un très jeune chat nourri de salade. J'ai amélioré le menu mais pendant longtemps il n'a accepté de manger que la nourriture déposée dans le trou, et seulement si aucun être humain ne se trouvait à proximité. Je savais qu'il venait seulement si je fermais les volets. Après, il a supporté ma silhouette derrière la vitre. Il a fallu des semaines pour qu'il mange sous une table du jardin et autant pour qu'il vienne s'asseoir sur un banc. Ce banc est devenu son domaine mais dès que j'apporte sa nourriture il s'enfuit et vient manger quand il croit que je suis partie. C'est maintenant un beau chat, nourri deux fois par jour,  au poil gris luisant, genre chartreux,  mais toujours aussi craintif, impossible à approcher et éloigné du monde des humains.  

   Un événement, dans sa vie et dans la mienne est survenu il y a quelques jours. J'étais au premier étage et, tôt le matin, j'ai ouvert les volets et je suis allé sur le balcon. Grisou était sur "son" banc. Surpris par ma présence, il a levé vers moi des grands yeux d'or pleins de crainte et d'amour. Il ne s'enfuyait pas, il était comme pétrifié. Maintenant, tous les matins, je fais mon apparition au balcon, je sais qu'il attend, et il lève vers moi ses yeux adorants. Il ne sait pas qu'il s'appelle Grisou, c'est un vrai sauvage, mais je le trouve exceptionnel car c'est grâce à lui que je suis devenue Dieu !

                   Ariaga

Voici maintenant le texte et la photo qui l'accompagnent de Michel Tardieu. Voici pour les voyageurs du banc comment il se présente lui même à ma demande : "inventeur de musique poétique, de poèmes musicaux, chercheur de vérité au présent, amoureux du quotidien et grand pourfendeur du passé comme du futur, aime photographier la vie des êtres et des choses, jouer du piano, la bière, et bien sûr, se complait immodérément dans le monde virtuel du net !"

banc-chat_2_3.jpg

 Banc banal

Un chat sur un banc
un simple banc banal
un banc un peu bancal
et sur ce banc, royal,
ce chat qui se régale
d'un banc de poissons-chats...

mais où sont-ils partis
ces poissons dégourdis
y ai-je bien réfléchi ?
le temps qui va passer
pour penser à tout ça
va me pousser à bout
tout au bout de ce banc
ce banc qui me repousse
me pousse de bambou
mais chut...! sujet tabou

car de bouche à oreille
cette histoire de poisson
m'en bouche un coin, c'est net
au bout du banc, du chat
transformé en banquette
en canapé tout doux
où viens jouer ce chat

tu veux jouer à chat
sur ce banc un peu flou
ce bout de banc bien fou
ce banc qui s'abandonne
et ce chat qui ronronne
en croquant ses poissons
au bout du temps qui passe
à écrire des p'tits bouts
de poésie bancale
Ben çà...c'est pas banal !

 

 

   
 

 

20/07/2008

Voyages de bancs

   Le modeste petit banc faisant face à la mer d'où est parti le voyage du laboratoire du rêve et de l'alchimie spirituelle vers les pays de l'imaginaire s'est transformé en un train de bancs, puis en bancs sur tapis volants, puis en...je ne maîtrise plus rien, les bancs ont pris le pouvoir, ils montent, ils descendent, ils se pétrifient, s'ornementent, ils parlent, ils frappent aux porte. Ce matin il en est venu un, de très loin, c'était un banc-chaise, et comme je le pensais fatigué par ce long voyage j'ai décidé de le coucher ici pour qu'il se repose. Il était voituré par Chris-Tian Vidal  (lien avec son blog) et comme il parlait une langue étrangère Chris-Tian lui a prêté ses mots . Chris-Tian est l'auteur d'un petit (par la taille) livre intitulé Carnets D'Asies qui a sa place sur le banc car il s'agit d'un voyage initiatique guidé par le Tao et la psychanalyse. Si vous voulez en savoir plus allez sur le blog de Chris-Tian. Et maintenant accueillons le voyageur. Ariaga.

HPIM4277_2.jpg

                           Photo et texte Chris-Tian Vidal

   "Bonjour, lecteurs de notre alchimiste. En fait, c'est pas tout à fait un banc. C'est un banc, oui mais à ses côtés, il y a deux chaises dont une chaise-poète. Cette chaise-là m'a tenu compagnie, l'été passé, en Mongolie. Ensemble nous avons contemplé, pendant de longues heures, la perle bleue des nomades, le lac Hüsgül, le petit frère du lac Baïkal, appartenant jadis à la Mongolie. On a entendu la tristesse de Hüsgül dépossédé de son grand frère Baïkal. Une tristesse freudienne de la perte. Ensemble, nous avons rêvé et d'autres à côté de nous sont venus s'asseoir. Tous, nous avons parlé le langage oublié, c'est-à-dire le langage des humains. Tant des nôtres l'ont perdu et c'est ce qui crée toutes ces détresses humaines. Alors, face au lac, j'ai lu des poèmes de François Cheng et de René Char. Ainsi, cette chaise-poète a appris la langue et la poésie françaises. Puis, je lui ai promis de revenir en été 2008 et de vilains ennuis de santé m'en empêchent. Elle a d'abord pensé que je n'étais pas un homme de parole puis elle su, comme le savent tous les bancs et toutes les chaises érudits. On m'a ensuite dit que la chaise récitait des poèmes et les nomades mongols ont été chargés de lui dire que je ne viendrais pas cette année. Elle en avait déjà eu la prescience, bien sûr. La chaise-poète en a pris son parti et elle entonne  ces vers à ceux qui prennent le temps de la contemplation; elle récite ces vers de René Char, et elle pense à moi et je pense à elle :

"A trop attendre,
On perd sa foi.

Celui qui part
N'est point menteur

Ah! le voyage
Petite source."

J'ai appris depuis peu, à travers un long chant mongol parti des steppes et parvenu à Toulouse, à mes oreilles, toujours à l'affut des bruits du monde  que la chaise-poète prenait son banc et son autre chaise et quittaient ensemble Hüsgül pour rencontrer le banc de l'alchimiste française Ariaga. Cette chaise-poète aime aussi la psychanalyse et depuis près d'un an d'attente, elle ne manquera pas d'en conter sur le banc de l'alchimiste Ariaga.

Voilà des instruments de pause-voyageurs, en partance pour le laboratoire-alchimiste, sans doute influencés par René Char...

Que tous les bancs du monde chez Ariaga viennent se retrouver et brisent ainsi les solitudes estivales de ceux qui restent sur place et de leurs petites sources donnent naissance à un malin petit lac limpide et rigoleur.

Après le banc de Noël, voilà une chaise mongole qui déclame en longues chansons mongoles les aphorismes des poètes français qu'elle a appris l'an passé.

Pouvez-vous lui offrir une petite place sur ce blog-ami ? Elle est généreuse, elle n'arrive point seule et ensemble nous pourrons tous nous asseoir, entendre la poésie, goûter à la beauté des choses, alors qu'à l'autre bout du monde nos frères mongols chantent encore le chant de la Terre et du départ et qu'ils le font accoucher du fond de leurs entrailles, les larmes aux yeux.

Merci pour eux. "