18/09/2007
La Torah est une braise...
"Le texte de la Torah est une braise sous la cendre de ses lettres, la vivacité de la flamme qu'on en tire dépend de la longueur du souffle de celui qui l'anime".
Rabbi Hayen de Vologine (12° siècle)
Extrait de l'ouvrage Le Cantique des Cantiques ou la psychologie mystique des amants, de Pierre Trigano et Agnès Vincent (Réel Editions, 2007).
17:05 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, spiritualité, photo, religion, philosophie, interprétation, citations
17/09/2007
C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient.
En cette fin d'année 1913, C. G. Jung, alors âgé de trente huit ans, est dans une situation où l'on peut se faire du souci au sujet de son équilibre mental. Ses détracteurs disent qu'il est devenu complètement fou. Lui même, obsédé par un flot incessant d'images et de phantasmes, craint d'être déchiré par les contenus de son inconscient. Seul le yoga l'aide à surmonter les crises de bouleversement émotionnel qu'il subit.
Les années précédentes, il a beaucoup étudié la mythologie et s'incarne plus ou moins dans le mythe du héros. Si on considère que ce mythe comprend trois phases : solitude , initiation, retour transformé, il se trouve dans la première phase et cette phase est pleine d'étranges comportements et de difficultés personnelles.
Il vient de tuer le Père en rompant avec Freud et fait figure de pestiféré. Sa situation professionnelle s'en ressent. Les " amis " ont fui. Ce qui n'arrange rien c'est que depuis quelques temps il se sent " polygame " et doit régler les conflits qu'engendre cette situation. Il joue tout seul, dans son jardin, à faire des jeux de construction avec des petits cailloux tout en se parlant à voix haute. Il fait des rêves, a des visions et des imaginations qu'il trouve semblables à ceux de ses malades et lui font craindre de succomber aux forces qui ont emporté Nietzsche, Hölderlin et bien d'autres. De plus cet homme, jusque là si fort physiquement et moralement, souffre d'une sorte d'aboulie qui le rend incapable de se décider sur ce qu'il doit entreprendre. Son " incertitude intérieure " est si grande qu'il se sent " flottant, comme totalement en suspens ".
Un des sentiments les plus pénibles que ressens Jung est celui de l'impuissance devant les maux de ses malades . Il se reproche d'avoir une expérience personnelle de l'inconscient insuffisante pour les aider efficacement. Le danger qu'il se sent incapable de surmonter pour lui même, il va trouver la force de l'affronter pour autrui. Tel le chaman qui passe par de terrible épreuves mais doit accomplir son destin, il entreprend de se mettre dans une espèce d'état de transe, qu'il appellera ensuite " imagination active ", et décide de faire le grand saut. Le chaman monte, lui, il va descendre. Voici son récit extrait de Ma vie, p. 208.
"Ce fut au temps de l'avant de l'année 1913 que je me décidai à entreprendre le pas décisif - le 12 décembre. J'étais assis à mon bureau, pesai encore une fois les craintes que j'éprouvais, puis me laissais tomber.
09:10 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, Jung, rêve, psychologie, philosophie, citations, mythe
14/09/2007
Prière d'une femme
Devant le grand livre de pierre de l'autel nu et les niches vidées de leurs statues,
une femme,
dévêtue par la vie du vêtement des mots,
pétrie de craintes et d'espérances folles,
chercheuse de pistes dans le désert de la nuit obscure,
nue comme à sa naissance,
face à un oeil immense qui la scrute si fort que ses cellules tremblent
prie, éblouie d'espoir
prie, depuis si longtemps
pour que l'innonde enfin, comme une mer cosmique,
la lumière divine.
Ariaga
16:55 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : écriture, poèmes, poésies, photo, spiritualité, prière, poésie
13/09/2007
Du bon usage du blog d'Ariaga
Les Korrigans ont fait un petit tour chez moi et se sont amusés à perturber ce pauvre Athanor-ordinateur. Mes textes dans l'"admin" se parsemaient de mots étrangers à ma volonté, mots qui leur donnaient une allure assez surréaliste et empêchaient la publication car ces coquins de mots refusaient de s'en aller. Ces "bugs" semblent maîtrisés depuis ce matin mais, avant d'en revenir à C.G.Jung, j'ai envie de vous donner mon humeur du jour au sujet de ce blog.
Certains, dans les commentaires ou par mail, me disent, et leur confiance est un moteur pour moi, qu'ils aimeraient avoir plus de connaissances sur Jung. Ils s'attendent donc par les textes que j'annonce à recevoir une espèce d'"initiation" à une oeuvre qu'is ne connaissent pas du tout ou mal. Alors je vous dis, chers amis, ce n'est pas du tout comme cela que mon blog fonctionne.
A la rubrique C.G.Jung et la psychologie des profondeurs j'ai écrit 43 notes sur les 231 notes écrites depuis pas tout à fait un an que j'ai commencé ce blog. Ce n'est pas toujours facile de consulter les archives et je vous mets un lien sur la liste de ces notes étant entendu qu'il faut les lire de préférence en partant des plus anciennes. J'ai rédigé aussi pas mal de notes à la rubrique Alchimie au sujet de la relation entre Jung et la philosophie des anciens alchimistes et de l'importance de cette philosophie de la Nature dans son oeuvre.
Les concepts de Jung, son vocabulaire, sont parfois un peu difficiles. Comme pour tous les novateurs il a son monde à lui. Et puis comment comprendre Jung sans connaître Freud. C'est assez impressionnant. C'est pourquoi, pendant les premiers mois du blog, j'ai tenté de "vulgariser" (ce mot ne me fait pas peur), de simplifier, concentrer, sa pensée sur un certain nombre de thèmes essentiels à la compréhension de la " psychologie des profondeurs ". J'ai essayé d'utiliser plutôt mon coeur que mes connaissances, courant, sans peur, le risque de subir les foudres de jungiens purs et durs. Je me suis arrêtée à la limite d'une étude sérieuse du processus d'individuation et du Soi car c'était spirituellement trop important pour y réfléchir dans l'ambiance des vacances. C'est pour prolonger un peu cette ambiance des "voyages dans la tête, que j'ai préparé cette petite suite, qui va bien finir par arriver, sur les plongées dans l'inconscient que Jung a effectuées, en une période très troublée de sa vie, grâce à l'"imagination active". Il ne s'agit d'ailleurs que d'une présentation de textes extraits de " Ma vie" que chacun d'entre vous peut lire sans difficulté en collection de poche. Certains l'ont déjà fait et je ne leur "apprendrai" rien.
Ce blog n'est donc pas fait de notes isolées destinées à vous instruire sur un vaste sujet. Il s'agit, comme pour l'" opus " (travail) des alchimistes d'un patient travail de fourmi. Si certains se décident à reprendre les notes depuis le début, cela ne se fera pas en un jour. Mais dites vous que, moi aussi, ce n'est pas en un jour que j'ai étudié et réfléchi sur Jung ou l'alchimie spirituelle. Et j'ai tellement de plaisir à partager cela avec vous. Et aussi à prendre des photos, ou à écrire quelque chose qui ressemble plus moins à de la poésie. Grâce à vous je suis sortie de mon laboratoire-oratoire et je vous en remercie.
Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.
Ariaga.
15:50 Publié dans blog et quotidien | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : écriture, Jung, blog, psychologie, philosophie, alchimie, Soi
10/09/2007
C. G. Jung, spéléologue de l'inconscient
19:55 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, photo | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, Jung, rêve, pychologie, philosophie, photo, voyage
08/09/2007
Cimetière de bateaux
Ils l'ont dévêtu de la mer et par un chemin goudronné
affublé de honteuses roues
ils l'ont mené au cimetière.
Ils l'ont attaché à la terre qui lui était si étrangère
éclaboussé d'un sang de rouille
l'orgueil de ses belles couleurs.
Il n'est pas mort il rêve encore
d'un herbage devenu varech
ses flancs puissants fendent la terre
ses hélices labourent le bitume fondant en lourdes vagues noires
il s'en va gagner les eaux libres
droit en direction des abysses
vers la vraie tombe des bateaux.
Ariaga
06/09/2007
Le serpent qui se mord la queue
17:00 Publié dans Alchimie, Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, Jung, psychologie, alchimie, nature, philosophie, spiritualité
04/09/2007
Anna Dyomène ferme le banc.
Je croyais que nous avions définitivement quitté le banc des vacances dans la tête mais j'ai reçu d'Anna un commentaire si beau que je pense que c'est elle qui va clore la saison d'Eté du Laboratoire avec ce texte :
" J'abandonne mon banc de sable pour venir sur ce banc de bois profiter des derniers rayons du soleil.
Encore un peu bancal, mon esprit refuse encore de voir l'été s'enfuir...et cherche un signe sur ce banc...un amour gravé de quelques initiales, des jours comptés dans la chair du bois comme des cicatrices sur le mur d'une prison...
Combien de jours nous séparent de l'été passé? de l'automne à venir? de l'amour qui renaît ?
De ce banc je regarde le ciel et m'envole vers d'autres pensées...ce banc, c'est un tapis volant. "
16:24 Publié dans blog et quotidien, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, poésie, photo, rêve, citation, Anna Dyomène, amour
03/09/2007
Alchimie spirituelle
Le lieu de l'alchimie spirituelle s'étend du macrocosme du monde qui nous entoure au microcosme de notre monde intérieur. Au centre, le noyau du Soi.
Ariaga.
15:55 Publié dans Pensées, interrogations, aphorismes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : écriture, spiritualité, pensées, philosophie, Soi, alchimie
31/08/2007
C'est fini les vacances dans la tête
Regardez, il est bien usé le banc de nos vacances dans la tête. Un groupe d'amis, parfois joyeux parfois tristes ou nostalgiques s'y est réuni. Il y a ceux que je connais et puis d'autres qui ne peuvent partir en vacances et qui, eux aussi, sont venus s'y asseoir plus anonymement. Je les remercie tous car ils m'ont aidée à vivre pendant une période un peu difficile. Certains ont laissé des traces profondément gravées dans le bois humide. Je ne dénoncerai personne mais j'ai des soupçons...En particulier quand il s'agit de signes un peu ésotériques. J'ai cru apercevoir des tracés runiques et géomantiques. Les coupables auront peu-être le courage de se dénoncer. Voici des agrandissement des objets du délit.
Si nous devons repartir en vacances l'année prochaine il faudra être plus sages. Il va falloir brûler ce banc diabolique sur lequel se sont assises des sorcières charmantes et talentueuses mais on ne sait jamais...
C'est la rentrée et maintenant je pense que ce blog va reprendre, avec des récréations, soyez sans inquiétude, son travail alchimique de lent cheminement vers le SOi par une libre approche spirituelle .
Je vous embrasse tous amis inconnus et encore plus fort ceux dont je devine la silhouette et pressens l'âme.
Ariaga
18:17 Publié dans blog et quotidien, photo | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : écriture, photo, photos, blog, vacances, spiritualité, nature
29/08/2007
F. Nietzsche : chanson à danser
Après l'engourdissement intellectuel et spirituel des vacances je sens que commence à souffler un vent qui, je l'espère, va dégager du banc de sable sur lequel il avait échoué le vaisseau de ce blog. La nécessité de ce vent, Friedrich Nietzsche nous la montre avec tout son talent poétique dans un des poèmes de Chansons du prince hors- la- loi que l'on trouve dans Le Gai Savoir( Gallimard, p. 292) .Je vais vous en donner quelques strophes en espérant que cette invocation au " Mistral chasseur de nuages "sera aussi décapante pour vous que pour moi.
...
Sur les chemins glissants des rochers
J'accours dansant à ta rencontre,
Dansant dès que tu siffles et chantes,
Toi qui sans vaisseau ni rame
De la liberté le frère le plus libre,
T'élances par-delà les mers sauvages
...
Danse dès lors sur mille dos
Dos des vagues, astuces des vagues -
Vive qui crée de nouvelles danses !
Dansons donc de mille manières,
Libre - soit nommé notre art !
Gai - nommé notre savoir !
Dérobons à chaque plante
Une fleur pour notre gloire,
Et deux feuilles pour notre couronne.
Dansons comme les troubadours
Parmi les saints et les putains
La danse entre Dieu et le monde !
F. Nietzsche
16:32 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, poésie, photo, philosophie, chanson, nature, photos
27/08/2007
Le chat de l'alchimiste
Le chat de l'alchimiste ne connaît rien à l'or, philosophique ou non.
Le chat de l'alchimiste, repu et satisfait, tout contre la chaleur douce de l'athanor, médite longuement sur l'immobilité mais ses yeux entrouverts surveillent la cornue. Depuis bien des années, il attend que se casse, le verre qui retient, dans les reflets changeants de son rêve éveillé, des oiseaux fabuleux qui ne meurent jamais et des serpents qui tournent en se mordant la queue.
Le chat de l'alchimiste essaie d'approcher l'impossible infini du ronron silencieux.
Ariaga
23/08/2007
Le voyage du " vaisseau "
Le vase aux noms innombrables, celui-là que l'on appelle aussi cornue ou vaisseau, matrice ou oeuf philosophique, moi, Ariaga, je l'appellerai aujourd'hui vaisseau, désir de voyage.
Porteur de poussières le vaisseau reposait sur un feu presque absent, cendres tièdes, restes d'un été oublieux aux odeurs de désert.
Avide d'âmes amies il est allé vers le banc des voyages imaginaires dont il a respiré les émanations mais la nourriture spirituelle ne lui suffisait pas, il avait faim de l'herbe verte et de l'air marin dont il a rempli ses cales vides.
Avant de reprendre l'Oeuvre, un peu ivre, il s'est endormi sur la terre mère pour se remplir doucement de l'Esprit de la Nature.
Ariaga
19/08/2007
Correspondances
16/08/2007
Un rêve de mandala de C.G.JUNG
Comme à la " rentrée " nous allons souvent cheminer vers le Soi, pour vous donner un avant goût je vous propose un rêve essentiel de C. G. Jung qui lui fut donné en 1927, il avait donc cinquante deux ans.
Depuis plusieurs années Jung esquissait, chaque matin, un petit dessin en forme de rond, baptisé par lui " mandala " qui lui semblait être une image de sa " situation intérieure ". Pendant ce travail, il se questionnait inlassablement sur le sens et le but de ce processus de l'inconscient. Ses dessins lui étaient, comme il l'écrit " livrés journellement "et il avait, intuitivement, l'impression qu'ils représentaient son " Soi ', et, qu'avec le temps, il allait acquérir une idée plus précise de ce " Soi ". Il comprenait aussi, de plus en plus clairement, que dans ces dessins " tout convergeait vers un certain point : celui du milieu." L'expérience des mandalas s'acheva sur le long rêve de " Liverpool ". Je vais vous le résumer et si vous voulez en lire la version intégrale vous la trouverez à la page 230 de Ma vie (en poche).
Jung se trouve, la nuit, avec des compagnons, dans une ville sale et noire de suie : Liverpool. les quartiers de la ville sont disposés en étoile autour d'une place, et chaque quartier est, lui aussi, construit en étoile autour d'un centre. au milieu de la place, se trouve un petit étang, au centre de l'étang un îlot, et sur l'îlot un arbre "inondé de fleurs rougeâtres. Alors que toute la ville est sombre, l'îlot et l'arbre en fleur resplendissent dans la lumière du soleil. Les compagnons du rêveur-Jung ne voient pas l'arbre. il est transporté par la beauté de la scène et s'éveille avec le sentiment d'avoir acquis une précieuse connaissance. Dans cet univers sombre, où tout était déplaisant, ce lieu de l'" Ombre ", il avait eu une vision de la beauté de la Vie. il écrit :
" Liverpool est the pool of life, l' "étang de la vie " ; car liver le foie est, selon une vieille conception, le siège de la vie. A l'expérience vivante de ce rêve s'associa en moi le sentiment de quelque chose de définitif. Je vis que le but y était exprimé. Le but c'est le centre : il faut en passer par là. Par ce rêve je compris que le Soi est un principe, un archétype de l'orientation du sens : c'est en cela que réside sa fonction salutaire ". (Ma vie, p. 231).
Ce songe lui procura un sentiment d'harmonie et de satisfaction, de symétrie aussi. il retrouva ce sentiment , qu'il cernera de mieux en mieux dans les rêves de mandalas de ses patients. En particulier dans la série de rêves de Psychologie et alchimie. Bien que, selon ses dires, il lui fallut une vingtaine d'années avant d'élaborer et de donner un cadre scientifique à ce qu'il avait vécu à cette période de sa vie, ce rêve lui procura, une réponse " claire et imagée " sur des questions essentielles qui le préoccupaient. Il cessa ensuite de dessiner et de peindre régulièrement des mandalas ayant, en quelque sorte, obtenu satisfaction.
Si vous en ressentez le besoin, suivez l'exemple de Jung, dessinez des mandalas ou bien faites comme moi, recherchez les inscrits dans la nature comme celui de la photo ci dessus. Ce sont des objets de contemplation et de méditation, même s'ils ne sont pas bien " centrés "...
Ariaga.
10:27 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, rêve | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, Jung, rêve, nature, photo, philosophie, spiritualité