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25/10/2007

Retour sur "Qui est Ariaga?"

 

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Le texte que je vous propose a été écrit début Novembre 2006. Je me demande si j'aurais rédigé la même note aujourd'hui. Probablement, à quelques détails près. J'aurais mis une photo et j'en propose une aujourd'hui que vous pouvez considérer comme un "portrait" intérieur. Au fil du temps le "mythe" s'est un peu affadi. Je suis heureuse , je souffre dans ma chair ou dans celle de ceux que j'aime. j'ai des  " humeurs ". Je ne pensais pas me laisser autant envahir par le plaisir de la photo et de la poésie. Je marie les deux car  c'est souvent une photo que j'ai prise qui déclenche l'envie de m'exprimer de manière plus ou moins poétique. Certains d'entre vous ont l'impression de me connaître mieux mais ce n'est qu'une impression car je suis toujours à ma recherche. 

 

." G.JUNG, Dans l'ouvrage ma Vie, que je recommande à tous ceux qui ne le connaissent pas, entreprend de raconter le "mythe" de sa vie. 

Inspirée par cette démarche, Ariaga raconte, elle aussi, le mythe de sa vie. Ariaga n'a pas d'âge et ne se situe pas dans le temps.

L'émotion d'un moment d'amour, Ariaga est jeune, et pourtant sa jeunesse est passée.

Évocation d'une transition vers la mort, Ariaga est vieille, et pourtant elle est encore pleine de vie. 

Ariaga n'est pas philosophe, ni écrivain, ni poète car elle n'oserait pas s'affubler de ces étiquettes tellement chargées de sens et de symboles. Sa spiritualité est une perpétuelle recherche.

Ariaga à connu les calcinations, les putréfactions, les dissolutions, les morts et les résurrections de l'Oeuvre alchimique. Et aussi de superbes conjonctions... 

Regardez la photo au dessus de "à propos" Ariaga est dans cette bouteille en verre qui symbolise la cornue, cornue qui est dans la Nature dont Ariaga fait partie. Elle y subit d'incessantes transformations pendant sa recherche de l'Or spirituel. Ce n'est sûrement pas cette fois-ci qu'elle  y parviendra mais elle recommencera, encore et encore.

Ariaga vit son rêve intérieur sur ce blog. Ne cherchez pas à la connaître en tant que personne, ce serait comme si vous marchiez sur une fragile dune de sable : elle s'effondre."

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Ariaga 

23/10/2007

"Rediffusions"

   Athanor-Ordinateur voyage. Il villégiature sur une vieille commode fatiguée contemporaine des alchimistes tardifs.  La position assise m'étant insupportable (lumbago) et tous les essais pour taper sur un clavier en position allongée ayant donné des résultats pitoyables j'ai choisi la position debout, digne et moins douloureuse.

   Toute la journée de hier, bien allongée à plat sur le dos, méditant sur l'inégalité des noeuds du plafond en lattes de bois, j'ai pensé...et comme beaucoup d'auteurs de blogs un peu obsédés, j'ai pensé au Laboratoire . Genre : Quels sont les sujets de notes qui doivent être traités dans les semaines à venir ?  La mort ? la vie après la mort ? Le Soi autour duquel je tourne depuis des mois en une spirale dont il va bien falloir sortir ? Et puis des photos et des poésies (ce sont généralement les photos qui " déclenchent " les poésies. Et " la décision " commençée et pas achevée. Le temps n'est pas extensible ... et l'écriture parfois difficile. 

   Faire une pause, c'est une solution mais chaque fois  ( elles furent rares ) que j'en ai fait une je me suis sentie mal. J'entendais crier, comme un enfant, le pauvre blog affamé. Je l'ai déjà écrit, le blog est un vampire, une drogue. alors, en provenance directe du plafond, est venue la réponse : une pause " active ".  Quand je vais dans l'administration du blog je trouve une liste de mots et questions le plus souvent demandés sur les moteurs de recherche. Je m'aperçois, ce qui me fait enrager, que les réponses sont, depuis longtemps dans les 250 notes que j'ai déjà publiées. Je vais donc, et cela sera ma pause, ma respiration, " rediffuser " quelques notes. Je me réserve le droit de les commenter, de voir si, aujourd'hui, je publierais exactement le même texte .

   Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.

       Ariaga.
 

 

20/10/2007

Divination par la terre

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   Quand la mer se retire, le vieux géomancien quelque peu alchimiste, s'en va interroger, son bâton à la main, les esprits de la terre.

   Il respire les sels des flux et des reflux de toutes les marées et le temps disparaît, emportant avec lui les limites étroites de la conscience.

   L'Esprit envahit tout et, du bas vers le haut, puis du haut vers le bas, les vibrations cosmiques activent l'invisible lien d'union entre le ciel et la terre.

   Saisissant son bâton, réflexion abolie, porté par l'impulsion guide de sa main, il creuse dans le sable quatre lignes de traits bases de l'Art Sacré du signe géomantique.

   Heureux comme un enfant, il compte pair impair, masculin féminin, regardant la réponse qui sera effacée par la marée montante.  ... 

       Ariaga

Avec une pensée pour le livre de Jean-Paul Ronecker : Théorie et pratique de la Géomancie (ed Dangles)
 

 

18/10/2007

Livres de méditation

   Sur ma table de nuit bibliothèque il y a des livres qui se dégustent lentement et qui prédisposent à une méditation avant le sommeil. Le Cantique des Cantiques ou la psychologie mystique des amants (toute la sagesse de l'amour dans la lettre hébraïque du cantique) de Pierre TRIGANO et Agnès VINCENT (Réel Éditions, 2007) et, juste en dessous, régulièrement recouvert par un ouvrage plus récent, Les devoirs des coeurs de BAHYA IBN PAQÛDA présenté et traduit par André CHOURAQUI (ed.  Bibliophane Daniel Radford 2002,1°parution en 1950)
   Le magnifique Cantique des Cantiques est, dans ce livre qui doit représenter des années de travail, relu et interprété d'une manière neuve à la lumière de la tradition mystique hébraïque et de la psychologie des profondeurs de C. G. Jung. Le texte hébreux est retraduit mot à mot par Pierre Trigano, après une longue contemplation des lettres qui s'appuie sur les méthodes herméneutiques de la Kabbale tandis que Agnès Vincent chante la voix de La Femme. Les lectures édulcorées et mièvres sont balayées et remplacées par une profonde analyse du drame de l'amour et de la féminité. "Comment pouvons nous nous ouvrir à l'autre et intégrer la féminité de l'ouverture en nous" ? Pourquoi résistons nous à l'amour ? Quelle voie mystique nous montrent les amants du Cantique des Cantiques dont l'élan érotique est divin et saint, car il est Dieu lui même. Voilà bien des sujets de méditation.
   Les devoirs des coeurs que  j'ai commencé, abandonné, recommencé,  des dizaines de fois, sont l'oeuvre d'un philosophe juif d'Espagne du XI° siècle.  Écrit en arabe, la langue usuelle du judaïsme médiéval, puis traduit en hébreu. Ce qui m'a émue relève d'abord de l'humain. Il s'agit de la préface d'André Chouraqui qui explique comment il a traduit cet ouvrage dans un camp de concentration et aussi comment cela lui a permis de survivre. Aidé par sa parfaite connaissance de l'arabe et de l'hébreu celui que l'on connaît aussi comme le traducteur de la Bible nous transmet le souffle poétique et mystique de ce gros ouvrage (667 p.) qui comporte aussi les oeuvres poétiques de l'auteur. Le livre recherche à travers l'amour de Dieu et des hommes la source de toute vie spirituelle authentique et aussi comment transcender les limites humaines pour s'élancer vers le divin. Il me faudra encore longtemps laisser cet ouvrage sur l'athanor pour qu'il distille toute sa substance.
   Et puis rassurez vous, à côté de mon lit, sur les étagères du dessous de la table-de-nuit-bibliothèque il y a des livres de Science fiction, des "polars ", des magasines plus ou moins culturels ...
   Méditez, dormez bien et faites de grands rêves. 
       Ariaga.
 
  
 
 

16/10/2007

Supplice et alchimie

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   Les alchimistes " chrétiens " ont utilisé une symbolique du supplice assez ambiguë, certainement due à l'absence de frontière nette, pour eux, entre matière et psyché. Il pouvait s'agir du supplices de métaux  à améliorer, de tourments infligés à une substance qu'ils appelaient la " matière mystérieuse " ou de supplices que subissaient les opérateurs eux-mêmes ; tortures des corps, tortures de l'âme pas de frontière. Démembrements, écorchements, supplices du feu, des peines infernales sont infligées.

   Jung décrit cette symbolique du " sacrifice" dans Psychologie  et Alchimie et surtout dans Les Racines de la conscience où il retranscrit et commente les horribles rêves et visions alchimiques de Zozime  de Panopolis,  un alchimiste et gnostique renommé du III° S. Âmes sensibles s'abstenir. Je vous en donne un extrait (p.136) :

"Car quelqu'un est venu de bon matin en toute hâte et il m'a démembré en suivant la composition de l'harmonie. Et il a arraché la peau de ma tête à l'aide du glaive qu'il tenait avec force, et il a joint ensemble mes os et ma chair et les a brûlés au feu suivant l'art, jusqu'à ce que j'ai appris comment mon corps se transformait et comment je devenais esprit. Et c'est là mon supplice intolérable."(c'est le supplicié qui raconte) "Et comme il m'expliquait encore ces choses et que je le contraignais à parler, ses yeux devinrent comme du sang. Et il vomit toutes ses chairs. Et je le vis changé en un homunculus contrefait, en son inverse. Et il se déchira lui même avec ses propres dents, et il s'affaissa en lui même."

   Tant que l'on a pas atteint le stade de la " fixation " les thèmes de la torture et de la mort, suivis par celui de la renaissance, sont omniprésents dans toute la littérature alchimique " chrétienne ". Il est dit " mortifie la mère en lui coupant les mains et les pieds " ou "prends un homme, tonds-le et porte le sur la pierre...jusqu'à ce que son corps meure" ou encore de prendre un coq, de le plumer vivant et ensuite de placer sa tête dans le vase de verre.

   Tous ces supplices de l'alchimie du Moyen Âge se voulaient des symboles de la passion du Christ. Le Christ s'était offert en sacrifice dans de grandes souffrance et le même acte devait être reproduit en vue de la transmutation de la matière et de l'esprit. 

   Au moment de la conjonction des contraires , masculins et féminins, on assiste souvent au meurtre du Roi, lequel va être tué de multiples façons, y compris  être dévoré par un loup. Et cette conjonction peut conduire à une dissolution complète des éléments l'un dans l'autre que je comparerais volontiers à une fusion des atomes. Je terminerai donc par l'histoire de Beya et de Fabricus (in PEA,p.432, traduit du latin par Jung).  Il étaient frère et soeur ce qui, pour la symbolique alchimique, représente une conjonction très favorable :

"Alors Beya monte sur Gabricus et elle l'enferme dans son sein, au point que l'on ne peut absolument rien voir de lui. Et elle embrassa Gabricus avec un si grand amour qu'elle l'absorba complètement dans sa propre nature et qu'elle le divisa en parties indivisibles.  Aussi Merculinus dit-il : C'est par eux mêmes qu'ils sont dissous, par eux mêmes qu'ils sont placés ensemble, en sorte qu'ayant été deux, ils deviennent pour ainsi dire physiquement un."

Faites de beaux rêves...

       Ariaga
 

 

13/10/2007

Chanteur de charme

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   Je suis plutôt campagne, mais j'aime aussi rôder dans la ville presque déserte à l'heure de midi. Je l'ai vu assis sur les marches du vieux kiosque à musique et je l'ai trouvé " beau ". J'aime parler aux inconnus. Je lui ai demandé si je pouvais le photographier et éventuellement le publier sur mon blog. Il a accepté et puis nous avons échangé... Parlant de ses activités il m'a dit : " Je suis chanteur de charme." Cela a fait vibrer une corde en moi et, en souvenir du court moment passé  avec cet inconnu, j'ai écrit une petite chanson d'amour ...  pour chanteur de charme. 

 

J'étais faible, comme une enfant

Mon corps léger,  flottait absent 

Et je dormais, dans un lit frais

Roulée en boule , toute fermée.

 

       Dans tes mains je palpite, comme un oiseau 

       Dans tes mains mon coeur bat, à en mourir...

 

Tu es venu, genre prince triste

Ou peut-être même, le style artiste

Me tendre une coupe, remplie d'étoiles 

Qui m'a brûlée, jusqu'à la moëlle.

 

       Dans tes mains je palpite, comme un oiseau

       Dans tes mains mon coeur bat, à en mourir...

 

Il est passé, le bel Été

Où m'ennivraient , les fleurs poivrées

Quand je tremblais, sous ton regard

Souffle coupé, rien qu'à te voir

Mais toujours, mon amour

       Dans tes mains je palpite, comme un oiseau

       Dans tes mains mon coeur bat, à en mourir...

       Ariaga
 

10/10/2007

Scénarios et langage des rêves

 
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   Pour que vous trouviez plus d'intérêt à ce que je veux vous dire aujourd'hui sur les scénarios de l'inconscient et sa manière de s'exprimer dans le rêve, je vous propose quelques liens avec d'anciennes notes. Par exemple je ne parle pas ici de rêves isolés mais plutôt de séries de rêves.  Je m'adresse donc aujourd'hui à ceux qui sont très intéressés par leurs rêves et les notent régulièrement. Il serait aussi pas mal que vous sachiez ce que C.G.Jung pense au sujet de l'interprétation des rêves.

    Il est naturel, qu'après le passage par le filtre indispensable de la conscience, les représentations et les messages transmis par les rêves parviennent à la réception comme une suite, plus ou moins cohérente, rappelant les récits auxquels nous sommes habitués dans la vie consciente. C'est une sorte d'habillage qui peut masquer des messages moins évidents mais donne déjà de précieux renseignements sur les processus psychiques au fur et à mesure du déroulement de la série de rêve.

   Ainsi, incessamment et avec patience, comme les vagues qui viennent rouler sur le rivage, les rêves racontent, tels les scénarios d'un film, des histoires de crises, de luttes d'influence, de peurs enfantines, de guerres entre les sexes, et aussi des histoires d'amour humain ou spirituel.  

   Il y a des scénarios, souvent identiques, ou des personnages, sous des déguisements divers re-présentent des manifestations archétypiques. Ce peut être l'Anima ou l'Animus, le Vieux Sage, le Héros, la Mère terrible, Eros, sans oublier les représentations du divin, du religieux, de l'autorité et surtout de la puissante Nature.

   La progression de ces récits est très particulière. On observe un mouvement pendulaire d'avancées et de régressions, en passant par des périodes d'insistance sur certains points, donnant à penser que le " narrateur " trouve insuffisant le degré de compréhension du rêveur.  Il semble aussi que, dès le début des séries, les éléments essentiels sont fournis, mais d'une manière elliptique évoquant certains récits de " suspense " où, arrivé au milieu du livre, on se dit, mais oui, je le savais ! On avait la clef du  mystère dès le début mais on l'ignorait. C'est ce que Jung appelle les rêves "initiaux". 

   Si on regarde attentivement les rêves, si on les "contemple" on s'aperçoit que les scénarios décrivent, non seulement les lieux, les situations, le jeu des acteurs, mais proposent aussi des des dialogues qui, une fois isolés, constituent un véritable discours qui commente ou explique ou donne des indications sur le comportement à adopter. En poussant un peu loin, on peut dire qu'il s'agit là des "intentions" de l'inconscient. 

   Les paroles de l'inconscient sont prononcées , soit par le rêveur lui même, soit par différents protagonistes identifiés (parents, amis, connaissances), soit par des groupes ou des " on " comparables à des choeurs. On a alors affaire à des acteurs plus ou moins bien connus (parents, amis, relations) représentant différentes composantes de la psyché du rêveur. Mais il est d'autre paroles, prophétiques, mystérieuses, émises par une forte voix non identifiée, produisant un effet " numineux ". Je l'appelle la grande voix du Soi.

   Les récits ont un " style " différent selon les rêveurs. Il y a une fréquence d'apparition de mots ou de situations dans l'espace. J'ai, par exemple, fréquenté des tas de chambres d'hotel et je me retrouve souvent avec un sac à dos, porté, perdu, volé etc.

   Les " jeux de mots ", chers à Freud, et qui ont pour correspondance en alchimie  la  " langue des oiseaux ", ne manquent pas dans les rêves pour celui qui sait les voir ou le " entendre ". Ils demeurent souvent la seule explication possible d'un rêve en apparence absurde.

   Il y aurait encore beaucoup à dire, mais ce sera tout pour aujourd'hui. A vos rêves...

       Ariaga
 

 

08/10/2007

Etat des lieux

"Je cherche, je n'affirme pas, je ne détermine rien ici ni ne dicte, je conjecture, je m'efforce, je compare, je tente, j'interroge. "

        Christian KNORR von ROSENROTH  (1636-1693)

Je sens la chaîne qui nous relie à travers le temps et je fais le même constat que lui.  

 

04/10/2007

PRISONS

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Il y a des prisons qui donnant sur l'enfer, barbelés et barreaux, camisoles chimiques, insultes à la matière et insultes à l'esprit, dépouillent toutes les peaux jusqu'à la transparence.

Il y a des prisons où même un cancrelat est une compagnie préférable aux humains, où les songes brûlants flambent comme un alcool et balayent l'odeur des rivages de l'autre. 

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                 Tu es tout plein de rouille et de larmes sanglantes, la pénombre envahit chacune de tes cellules, mais au profond de toi il est un oeil du coeur, libre comme un danseur sautant vers la lumière, qui peut tout transformer. Il s'appelle liberté intérieure.

       Ariaga
 

02/10/2007

Sous le masque du Chef ( La décision 2 )

   La première idée qui m'est venue avant de parler de la décision personnelle a   été, allez savoir pourquoi , de réfléchir à la nature de celui qui prend des décisions pour la collectivité.. Je signale que je ne suis pas responsable si des esprits pervers trouvent dans cette brève réflexion des allusions à la société contemporaine. 

  La décision fut, pendant longtemps, l'apanage d'un chef qui l'entourait de mystère et de magie. Le chef " masquait ' ses pouvoirs pour qu'ils ne perdent pas leur côté numineux. Roger Caillois dans son ouvrage Les jeux et les hommes insiste sur l'importance dans les sociétés primitives de l'objet masque comme instrument de pouvoir. Il écrit (p.203) :  " Le masque était le signe par excellence de la supériorité. Dans les sociétés à masques, toute la question est d'être masqué et de faire peur ou de ne pas l'être et d'avoir peur." Le secret de ce qui se cachait derrière le masque était farouchement gardé par toute une série de prohibitions et de châtiment le plus efficace étant la mort.

   L'autorité était une propriété intrinsèque liée à l'essence et à la nature de certains individus ; une espèce de don très inégalement réparti. Cette mystique du chef-né engendrait une confusion entre l'aptitude à décider et l'attribution du commandement.

   Aussi longtemps que des  intelligences isolées purent comprendre de manière encyclopédique un grand nombre de faits élémentaires facilement assimilables, les garder pour eux, les combiner avec le sens de la mise en scène, certains hommes s'assurèrent la puissance et le droit de décider pour tous. Mais petit à petit le chef éprouva de la difficulté à assumer sont statut de surhomme. La tâche était trop lourde car sa supériorité même en faisait l'esclave d'un savoir de plus en plus envahissant. Les inférieurs respectueux, se cantonnant dans leur rôle d'exécutants, renvoyaient tous les problèmes de décision au chef. N'était-il pas naturellement destiné à résoudre les questions demandant science et aptitude à prendre des initiatives ?

   Le chef, quand il avait un minimum de lucidité, se trouva confronté aux limites de sa compréhension face à la complexité des paramètres et à la gravité des conséquences de ses décisions. Progressivement, il fut contraint de ne plus se fier à son seul savoir. C'est ainsi que de nos jours le chef doit , en principe, demander aux techniciens et surtout aux technocrates de fournir les éléments d'appréciation qui lui manquent pour juger et décider. Le chef a ainsi trouvé un nouveau masque, bien impénétrable, tissé de grands mots tels que organisation, programmation, enquêtes, résultats statistiques , calculs de probabilités...et beaucoup d'autres. Le chef a porté et portera toujours un masque, de quelque espèce qu'il soit. Machiavel savait cela quand il parlait dans Le Prince (ch.XX)du masque moral que portait le Roi Ferdinand d'Espagne  : "Ensuite, pour pouvoir former des entreprises encore plus éclatantes, il se couvrit adroitement du masque de la religion, et par une pieuse cruauté, il chassa les Maures de ses États.". Je ne vous cache pas que Machiavel était très admiratif....

  ( à suivre )

       Ariaga
 

 

30/09/2007

La décision (1)

   J'avais un autre projet de note mais après méditation, cogitation à tendance philosophique, imagination  conduisant à une décision elle même suivie d'une action, j'ai entrepris aujourd'hui de commencer à vous parler de la décision. Je n'ai pas l'intention de faire une action philosophique, ce serait prétentieux, simplement acte de réflexion.
   Je vois en lisant les blogs ou par les commentaires sur mes textes que vos actions, qui sont des prises de décision, changent, transmutent, le cours de votre vie. En effet, si on veut évoluer et que l'on est pas complètement aboulique, on ne peut le faire qu'à l'aide du processus décisionnel.  
   Le sujet n'est pas éloigné de l'alchimie. Alchimie du quotidien : je réagis, j'accepte, je refuse dans le cadre de la vie de tous les jours ; alchimie spirituelle : je décide de suivre un chemin en vue d'une transformation spirituelle, chemin le long duquel je devrai effectuer des choix.
A partir des blogs, Je reçois des échos de choix amoureux, de choix professionnels, des choix de lieux ou de modes de vie. Certains décident de fermer leur blog ou d'en ouvrir un nouveau ; d'autres de disparaître. Sur mon blog ou par mail on m'écrit qu'à la suite d'une lecture on a décidé d'avoir une autre vision de la vie (ça c'est agréable) où que je déçois et que l'on a décidé de ne plus me lire (moins agréable).
   Le sujet mérite donc réflexion puisque de la simple action instinctive (éviter un obstacle) à la décision la plus mûrie il constitue une trame de notre vie. Je ne sais dans quel ordre et à quelle fréquence cette réflexion sera menée car elle a été déclenchée ce matin même par un texte d'Arianil. Depuis il y a surchauffe de mes méninges. 
   Je n'ai pas trop envie de m'étendre (d'ailleurs comment pourrai-je avoir  pareille envie !) sur ce qu'on appelle la praxeologie, c'est à dire tout ce qui concerne les fondements scientifiques de la décision dite "calculée". Gestion, planifications, cybernétique, calculs de probabilités et autre gâteries qui sont censées aider à la prise de décision, avec tous les aléas que comportent ces disciplines qui n'arrivent pas à éviter complètement le coté imprévisible du facteur "humain". 
   Je suis beaucoup plus tentée par la question du déterminisme ( sommes nous libres ou pas de nos décisions ), par les étroites relations entre l'imagination et la décision, et surtout par ce qu'il en est de la décision créatrice en tant que manière nouvelle et personnelle d'agir. Mais cette dernière forme de décision c'est la cerise sur le gâteau. Je ne pourrai y venir qu'une fois le terrain déblayé par une analyse de la décision " ordinaire ", celle qui nous concerne tous et le plus souvent. 
   Je ne sais où aboutira cette réflexion, un peu "en vrac " pour le moment, sur la décision mais, quand je m'y livrerai, elle soulagera ceux qui étaient un peu lassés par Jung, le rêve ou l'alchimie. 
       Ariaga
 
  
 
 

27/09/2007

Philémon, le gourou intérieur de Jung

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Cliquez pour agrandir 

 Illustration originale de éphême

 

Suite et fin de C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient, et C.G.Jung et la mort du héros.

   Au cours de ses voyages chamaniques sur les ailes de l'" imagination active ", Jung rencontre des êtres imaginaires avec lesquels il décide de converser " comme s'ils étaient réels ".

   Aux pieds d'un rocher se tient un curieux couple , accompagné d'un gros serpent noir. L'homme est âgé, style vieux sage à barbe blanche. Sa compagne est une belle jeune fille aveugle. Ils disent à Jung qu'ils s'appellent Elie et Salomé et qu'ils sont unis pour l'éternité. Notre voyageur est, comme il l'écrit, " désarçonné " et pas très rassuré. Le fait que le gros serpent noir lui manifeste de " l'inclination " ajoute à son désarroi. Il a l'impression que le vieillard Elie doit être le meilleur interlocuteur et ils ont une longue conversation mais il ne peut ni en saisir ni en retenir le sens. Jung dans Ma vie donne des interprétations psycho-symboliques de cette rencontre et j'aimerais aussi en proposer, mais dans ces récits de " voyages " j'ai choisi de rester assez anecdotique et l'occasion de revenir sur le sujet se présentera sûrement. 

   Celui que je veux surtout vous présenter aujourd'hui est un autre personnage de l'inconscient, un dérivé de la figure d'Elie que Jung appelle Philémon et qui va devenir un élément essentiel de sa vie intérieure. Philémon apparaît tout d'abord dans un rêve court, mais très précis (Ma vie, p. 212)

       " Il y avait un ciel bleu, mais on aurait dit la mer. Il était couvert, non par des nuages, mais par des mottes de terre. On avait l'impression que les mottes se désagrégeaient, et que la mer bleue devenait visible entre elles. mais cette mer était le ciel bleu. Soudain, apparut un être ailé qui venait en planant de la droite. C'était un vieil homme doté de cornes de taureau. il portait un trousseau de quatre clés dont il tenait l'une comme s'il avait été sur le point d'ouvrir une serrure. Il avait des ailes semblables à celles du martin-pêcheur, avec leurs couleurs caractéristiques."

   Jung peint le rêve (comme l'a fait Ephème en tête de cette note) et par une coïncidence saisissante, à laquelle il donnera ultérieurement le nom de synchronicité, au moment où il exécute cette peinture il trouve dans son jardin au bord du lac  un martin -pêcheur mort, ce qui l'impressionne beaucoup.

   Il eut avec ce Philémon de nombreux dialogues et reçut ainsi un précieux enseignement. En imagination, écrit-il, " J'eus avec lui des conversations et il dit des choses que je n'aurais pas pensées consciemment. Je perçus très exactement que c'était lui qui parlait non pas moi ."  C'est le personnage de Philémon qui lui montra ( Ma vie p. 213) :

"qu'il y avait en moi une instance qui pouvait énoncer des dires que je ne savais pas, que je ne pensais pas, voire des choses qui allaient à l'encontre de moi-même. "

   Philémon devint pour Jung un " maître intérieur " et, selon ses propres termes, "ce que les indiens appellent un guru. A cette époque d'errance dans les ténèbres il aurait désespérément désiré avoir un gourou "réel et concret"  qui l'aurait aidé à démêler les fantasmes surgis de son inconscient. Mais qui aurait pu être le maître d'un Jung ? Ce fut le rôle de Philémon qu'il dut accepter comme guide et qui l'achemina " vers bien des éclaircissements intérieurs ".

   Jung connut bien d'autres aventures de l'inconscient mais je vous les raconterai en temps voulu. Et je vous souhaite à tous de rencontrer votre Philémon.

        Ariaga.

  

   

 

24/09/2007

Fleurs pour un ANNIVERSAIRE

   Le blog viens de fêter sa première année d'existence et il me semble que trois photos peuvent symboliser ce jour. Elles racontent une évolution qui n'a été possible que grâce à ceux, plus nombreux que je ne l'espérais, qui sont venus aider à son épanouissement, qui est aussi le mien.

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Ariaga se cachait parmi les feuilles.

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Poussée par une obscure nécessité,

elle s'est montrée droite, un peu raide,

et puis elle s'est ouverte pour donner et recevoir...

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22/09/2007

Alchimie du quotidien

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   Il y a des moments,

où tu voudrais t'asseoir sur le bord du chemin

ne plus forcer les pistes ne plus passer les ponts. 

 

   Il y a des moments,

où le rire de ton ombre se plante comme un croc

dans l'argile poreuse de ta grande exigence.

 

    Il y a des moments,

où la peur s'insinue dans les lames entrouvertes

des persiennes qui ferment l'accès à ton amour.

 

   Il y a des moments,

où tremble au fond de toi une bête prudente

qui craint la transhumance frôleuse des abîmes.  

 

   Il y a des moments,

où la flamme qui brûle, sous la grande marmite

de l'alchimie des jours, n'est pas loin de s'éteindre. 

 

Ne soyez pas inquiets mes frères et mes soeurs, ce ne sont que des phases de l'Esprit qui distille, en son creuset cosmique, l'essence de la Vie, l'essence de notre vie.

       Ariaga.
 

 

20/09/2007

C.G.Jung et la mort du Héros

( Suite de C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient )

   Les jours qui suivent le saut de Jung, incarnant son mythe du héros, dans les abysses de l'inconscient , les chose ne s'arrangent pas. Il a un revolver chargé dans sa table de nuit et, après avoir reçu un rêve saisissant qu'il n'arrive pas à interpréter, il entend une voix puissante qui lui dit  : " Si tu ne comprends pas le rêve tu dois te tirer une balle dans la tête ".  Pris de frayeur, il cherche de toutes ses forces le sens de ce rêve au cours duquel , en compagnie d'un adolescent à la peau foncée, il tue, au lever du soleil, Siegfried descendant à toute allure sur son char une route serpentant sur le flanc d'un montagne. Après ce meurtre, dont les traces avaient été effacées par une pluie abondante, il avait ressenti une intolérable culpabilité. 
   Sous la pression provoquée par la voix, il réfléchit encore et encore et soudain le sens du rêve se dévoile. Siegfried, le héros mythologique allemand, lui apparaît comme celui qui veut imposer héroïquement sa volonté. C'est cela que Jung pensait jusque là : le chemin est où il y a volonté, héroïsme. Ce rêve lui montre que l'attitude du héros Siegfried, avec laquelle il avait une secrète identité, n'est plus l'attitude juste correspondant à son moi profond. Après avoir tué Freud, le Père, il doit maintenant tuer son mythe personnel du héros car, écrit-il, "il est des valeurs plus hautes que la volonté du moi, auxquelles il faut apprendre à se soumettre ." 
   A la suite de ce rêve, la consternation et la peur éprouvées à la suite de sa première expérience sont dépassées car de nouvelles forces se libèrent en lui et l'aident à continuer ses expériences d'exploration fantasmatique de l'inconscient .
   Des années plus tard, Jung comparera ses voyages imaginaires à ceux d'Ulysse dans l'odyssée quand il descend au séjour des morts.  Il élabore une technique de transe qu'il appellera par la suite " imagination active " qui est une sorte de libre méditation dans le but de rentrer en contact conscient avec des phénomènes psychiques inconscients (je vous en parlerai plus longuement une autre fois). 
   Voici la description qu'il donne ( Ma vie, p. 210 ) de sa manière de procéder, en cette fin d'année 1913 : 
     "Pour appréhender les phantasmes, je partais souvent de la représentation d'une descente. Une certaine fois je dus même faire plusieurs tentatives pour pénétrer dans la profondeur. A la première, j'atteignis pour ainsi dire une profondeur de trois cents mètres. La fois suivante, il s'est agi d'une profondeur cosmique. Ce fut comme un voyage dans la lune ou comme une descente dans le vide. Tout d'abord apparut l'image d'un cratère et j'avais le sentiment d'être au pays des morts.  ...
   En ce lieu, Jung va faire de bien intéressantes rencontres , mais ce sera pour une autre fois.
( à suivre )
       Ariaga.