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08/01/2016

L'amour dans le couple

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Pour la première note de l'année, j'ai envie de vous parler de l'amour entre deux êtres qui ont décidé de passer ensemble un temps de la grande aventure de la vie. Pour cela j'ai choisi une citation extraite d'un livre d'entretiens avec K.G.Dürckheim intitulé L'esprit Guide (Albin Michel, p. 136). Les caractères gras sont des ajouts. (Ariaga)

" Pour en revenir à l'amour : l'amour veut dire que deux deviennent un. C'est toujours la réconciliation de deux pôles. Mais justement si c'est une relation profonde, cette union a comme sens que chacun des deux sort de l'union en étant un peu plus lui même et gagne en profondeur dans son Moi essentiel. Mais dès que les deux "collent" alors c'en est fini avec la possibilité de développement. Il faut toujours à travers l'union retrouver un Moi plus profond. Le Moi se mêle à l'autre, dans une union juste qui s'enfante, pour ainsi dire dans une nouvelle personnalité. Grâce à l'amour, l'être devient de plus en plus lui-même. Mais nous connaissons des couples qui sont tellement collés l'un à l'autre que leur développement est en danger, en tant que personne. l'amour doit donner la chance à chacun de devenir de plus en plus lui même. "

29/11/2015

Saint-John Perse,une ode à la femme

 

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Saint-John Perse, en des lignes poétiques, pour moi inégalées, chante la femme en tant que fille de notre Mère Nature. Je voudrais aujourd'hui partager avec vous une petite partie de cet hymne à l'amour puissant comme une vague et d'un érotisme émouvant, au vrai sens du mot érotisme trop souvent galvaudé. Ariaga.

***

 " Ô femme et fièvre faite femme ! Lèvres qui t'ont flairée ne fleurent point la mort. Vivante - et qui plus vive ? - tu sens l'eau verte et le récif, tu sens la vierge et le varech, et tes flancs sont lavés au bienfait de nos jours. Tu sens la pierre pailletée d'astres et sens le cuivre qui s'échauffe dans la lubricité des eaux. Tu es la pierre laurée d'algues au revers de la houle, et sais l'envers des plus grands thalles incrustés de calcaire. Tu es la face baignée d'ombre et la bonté du grès. Tu bouges avec l'avoine sauvage et le millet des sables et le gramen des grèves inondées ; et ton haleine est dans l'exhalaison des pailles vers la mer, et tu te meus avec la migration des sables vers la mer..."

...

" Submersion! soumission! Que le plaisir sacré t'inonde sa demeure! Et la jubilation très forte est dans la chair, et de la chair dans l'âme est l'aiguillon. J'ai vu briller entre tes dents le pavot rouge de la déesse. L'amour en mer brûle ses vaisseaux. Et toi, tu te complais dans la vivacité divine comme l'on voit les dieux agiles sous l'eau claire, où vont les ombres dénouant leurs ceintures légères...Hommage, hommage à la diversité divine! Une même vague par le monde, une même vague notre course... Étroite la mesure, étroite la césure, qui rompt en son milieu le corps de femme comme le mètre antique, et l'odeur de ses vasques erre dans notre lit...Rouge d'oursin les chambres du plaisir."

Saint-John Perse

Amers, p. 333/334, La pléiade.

 

 

07/11/2015

Se laisser trouver par Dieu

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Je propose aux amis du Laboratoire de méditer pendant cette fin de semaine sur cette citation de Karlfried Dürckheim  que je trouve réconfortante pour tous ceux qui se sont épuisés dans une action un peu frénétique à la recherche du divin. Ariaga.

***

" Les choses divines! Il faut s'arrêter de faire pour recevoir! L'homme dit par exemple : C'est un travail de trouver sa profondeur. Il faut chercher le divin. C'est absolument faux. L’Être divin vient vers nous : on doit se laisser trouver. On ne doit pas dire : " Je cherche Dieu ", mais : " Je voudrais me laisser trouver par Dieu ". C'est l'Être qui vous cherche.

Il y a  cette histoire de l'homme qui toute la nuit essaie d'enfoncer la porte derrière laquelle il croit entendre la voix des anges. Et il peine à pousser la porte. Finalement, mort de fatigue, il tombe en arrière, la poignée de sa porte dans la main et s’aperçoit que la porte s'ouvre vers lui. Mais elle ne s'ouvrait pas dans l'autre sens!

Vous devez donc permettre à l'Être de venir vers vous. En le cherchant, vous le repoussez de l'autre côté. "

L'esprit guide, entretiens avec Karlfried Dürckheim.

Albin Michel, p. 51

 

24/10/2015

C.G.Jung et le sens de la vie

 

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En cette période où les morts sont plus présents en nos mémoires, ce qui incite à réfléchir au sens de la vie, il me semble que cette citation, très connue, de C.G.Jung alors âgé de 83 ans, mérite lecture ou relecture. À chaque fois que je la regarde avec attention son sens s'approfondit et j'y trouve sujet à méditation ... Alors partageons. Ariaga.

***

"La vie de l'homme est une tentative aléatoire. Elle n'est phénomène monstrueux que par ses chiffres et son exubérance. Au demeurant, elle est si fugitive, si imparfaite, que l'existence d'êtres et leur déploiement est prodige. J'en fus déjà profondément impressionné lorsque, jeune étudiant en médecine, il me semblait miraculeux de n'être pas détruit avant mon heure.

La vie m'a toujours semblé être comme une plante qui puise sa vitalité dans son rhizome ; la vie proprement dite de cette plante n'est point visible, car elle gît dans le rhizome. Ce qui devient visible au-dessus du sol ne se maintient qu'un seul été, puis se fane ...Apparition éphémère. Quand on pense au devenir et au disparaître infinis de la vie et des civilisations, on en retire une impression de vanité des vanités ; mais personnellement je n'ai jamais perdu le sentiment de la pérennité de la vie sous l'éternel changement. Ce que nous voyons, c'est la floraison -et elle disparait- mais le rhizome persiste."

C.G.JUNG, Ma vie, p.27

 

16/10/2015

Edgar Morin et le jeu des interactions

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En relisant mon travail pour la (très lente !!!) publication de ma thèse sur le site C.G.JUNG, rêve, alchimie, homéopathie, je me rends compte de tout ce que je dois à Edgar MORIN quand à la structure à l'agencement et au vocabulaire. Je ferai des ajouts quand cela se présentera mais, en attendant, je veux lui rendre hommage dans le cadre du Laboratoire, en publiant de temps en temps des extraits de ses textes qui ont été, pour moi très inspirants. Les caractères gras sont des ajouts. ARIAGA.

***

"Les interactions sont des actions réciproques modifiant le comportement ou la nature des éléments, corps, objets, phénomènes en présence ou en influence. Les interactions

   1. supposent des éléments, êtres ou objets matériels, pouvant être en rencontre ;

   2. supposent des conditions de rencontre, c'est à dire agitation, turbulence, flux contraires, etc. ;

   3. obéissent à des déterminations/contraintes qui tiennent à la nature des éléments, objets ou êtres de rencontre ;

   4. deviennent dans certaines conditions  des interrelations (associations, liaisons, combinaisons, communication, etc.), c'est à dire donnent naissance à des phénomènes d'organisation.

   Ainsi, pour qu'il y ait organisation, il faut qu'il y ait interactions : pour qu'il y ait interactions, il faut qu'il y ait rencontres, pour qu'il y ait rencontres il faut qu'il y ait désordre (agitation, turbulence).

Le nombre et la richesse des interactions s'accroissent quand on passe au niveau des interactions, non plus seulement entre particules, mais entre systèmes organisés, atomes astres,molécules et surtout êtres vivants, sociétés ; plus s'accroissent la diversité et la complexité des phénomènes en interactions, plus s'accroissent la diversité et la complexité des effets et transformations issues de ces interactions.  ... " 

Edgar MORIN, LA MÉTHODE I. La Nature de la Nature, p. 51, Première partie, l'ordre, le désordre et l'organisation.

27/09/2015

Une lettre de Madame Jung à Freud

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Photo prise au Musée des Automates de La Rochelle

Dans cette lettre, dont je vais vous citer l'essentiel, écrite en 1911 par la femme de Carl Gustav Jung à l'éminent Sigmund Freud, il est question des complexes que peuvent ressentir les femmes des grands hommes envers leurs brillants maris.  La situation à évolué mais je pense qu'il y a encore des progrès à faire ...

" ...D'ordinaire je suis aussi tout à fait d'accord avec mon destin et je vois parfaitement combien j'ai de la chance, mais de temps en temps je suis torturée par le conflit, comment me mettre en valeur à côté de Carl ; je trouve que je n'ai pas d'amis, mais que tous ceux qui nous fréquentent ne viennent en fait que pour Carl, sauf quelques personnes tout à fait ennuyeuses et inintéressantes pour moi.

Toutes les femmes sont naturellement amoureuses de lui, et chez les  hommes je suis de toute manière écartée en tant que femme du père ou de l'ami. Mais j'ai quand même un fort besoin de voir les gens, et Carl dit aussi que je ne dois plus comme jusqu'à présent me concentrer uniquement sur lui et les enfants, mais comment dois-je m'y prendre? Avec ma forte inclination à l'auto-érotisme cela est très difficile, mais c'est certainement aussi difficile objectivement, car je ne peux absolument jamais entrer en concurrence avec Carl. Pour bien accentuer cela, je dis d'habitude encore particulièrement des bêtises en société.

Je fais tous les efforts pour acquérir des transferts, et quand cela ne réussit pas comme je le désire, je suis toujours très déprimée.  ... voulez vous me rassurer, cher Monsieur le Professeur, et si nécessaire me passer un peu un savon? "

Je crois que, dans cette lettre, on a un bon exemple de la dépendance féminine d'une femme, pourtant intelligente et cultivée, envers son mari et aussi envers l'autorité que représentait Freud. (les caractères gras sont des ajouts personnels)

Ariaga

 

22/06/2015

L'école du Deuil

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Amis lecteurs, impossible de rendre compte de la "complexité" et de l'immense richesse contenue dans les tomes de La méthode d'Edgar Morin  et je ne parle pas de tout le reste de son oeuvre ! Je vais donc me limiter au cours de ces notes à ce qui m'a le plus marqué et que je crois pouvoir partager avec vous sans faire peur à ceux qui sont allergiques aux obscurités d’une certaine philosophie. L 'essentiel de ce que je vais proposer se trouve dans son introduction générale à La méthode.

L'université, pense t-il, la Recherche sont "une école du deuil". On est loin de l’époque ou Pic de la Mirandole avait pour projet d'avoir une vision générale de l'homme et du monde. De nos jours, le chercheur doit se spécialiser dans un domaine très précis et renoncer aux questions fondamentales pour cultiver son tout petit carré de savoir. Edgar Morin écrit:

"Désormais spécialiste, le chercheur se voit offrir la possession exclusive d'un fragment du puzzle dont la vision globale doit échapper à tous et à chacun. Le voilà devenu un vrai chercheur scientifique, qui oeuvre en fonction de cette idée motrice : le savoir est produit non pour être articulé et pensé, mais pour être capitalisé et utilisé de façon anonyme."

Éventuellement quand le Chercheur est à la retraite on lui accorde le droit à quelques méditations philosophiques qui feront sourire les jeunes chercheurs. Les savoirs sont dissociés, et l'homme s'émiette. Je citerai pour terminer cette question :

" La nécessaire décomposition analytique doit-elle se payer par la décomposition des être et des choses dans une atomisation généralisée? Le nécessaire isolement de l'objet doit-il se payer par la disjonction et l'incommunicabilité entre ce qui est séparé? La spécialisation fonctionnelle doit-elle se payer par une parcellisation absurde? Est-il nécessaire que la connaissance se disloque en mille savoirs ignares? "

Il ne cultive pas la langue de bois ce cher Edgar Morin !

Ariaga

 

 

 

 

 

22/05/2015

Mircea Eliade : Jung et Freud

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Je propose aujourd'hui aux amis lecteurs une citation de Mircea Eliade extraite de son article intitulé Jung ou la Réponse à Job publié dans le cahier de l'Herne qui lui est consacré (p.247). Comme c'est un peu long et que j'en connais qui n'aiment pas lire tes textes touffus je me suis permis de mettre en caractères gras ce qui me semblait important. Ariaga.

"Le théologien protestant Hans Schär, auquel on doit déjà un beau volume sur la pensée religieuse de Jung, se demande, dans un article récent si, d'ici cent ans, La réponse à Job ne sera pas considérée comme un livre prophétique. Or, lorsque Jung avait publié ses premières études sur l'inconscient collectif et, par conséquent, s'était détaché du freudisme, il parait que Freud disait de son ancien collaborateur : "Il était au commencement un grand savant, mais maintenant il est devenu prophète !" Certains voient dans cette boutade du Maître le plus grand éloge : ils considèrent, en effet, le professeur Jung comme un prophète des temps modernes. Car, si Freud a eu le grand mérite de découvrir l'inconscient personnel, Jung a découvert l'inconscient collectif et ses structures, les archétypes ; par ce fait, il a apporté une lumière nouvelle à l'interprétation des mythes, des visions et des rêves. Plus encore : assez tôt, Jung s'est délivré des préjugés scientistes et positivistes de la psychanalyse freudienne ; il ne réduit pas la vie  spirituelle et la culture à des épiphénomènes des complexes sexuels infantiles. Enfin, Jung tient compte de l'Histoire : il regarde la psyché aussi bien en naturaliste, qu'en historien ; pour lui, la vie des profondeurs psychiques est l'histoire . Ses découvertes, disent les jungiens, changeront de fond en comble l'univers mental de l'homme moderne. Freud ne s'était pas trompé : Jung ne pouvait pas rester un simple "savant" ; il devait élargir toujours plus l'horizon de ses découvertes et frayer à l'homme moderne une voie pour sortir de sa crise spirituelle. Car, pour Jung, comme pour beaucoup d'autres le monde moderne se trouve en crise, et cette crise est provoquée par un conflit encore irrésolu dans les profondeurs de la psyché. "

 

11/04/2015

Paroles du vieil alchmiste

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Le vieil alchimiste qui parle à l'oreille de mon cœur, même quand j’oublie de l'écouter et me laisse aller à la tristesse, est toujours là pour m'aider. Ce matin, j'ai, suivant ma technique "divinatoire", ouvert au hasard le tome V de la correspondance de Jung. Ce dernier tome est celui qui me parle le plus car il concerne les toutes dernières années de la vie de Jung et qu'il y fait souvent des observations sur la manière de vivre et de mourir. J'ai entendu une réponse à une certaine angoisse existentielle et je la partage avec vous.  J'y ai ajouté, pour le contexte, ce qui précède et ce qui suit :

" Dès lors que l'archétype est sollicité en un certain lieu, il est aussi activé comme un tout, c'est à dire partout simultanément, car il est universel et reste donc identique à lui-même  toujours et partout. C'est pourquoi un vieil alchimiste pouvait consoler un de ses disciples en ces termes : " Quels que soient ton isolement et la solitude que tu ressens, si tu fais vraiment et consciencieusement ton travail, des amis inconnus viendront te chercher. "

Il me semble que jamais aucune réalité essentielle n'a été perdue car la matrice correspondante reste présente en nous, et de là  elle veut et peut renaître lorsque c'est nécessaire. Mais seuls peuvent la recouvrer ceux qui ont appris l'art de détourner leurs yeux de la lumière aveuglante de l'opinion commune et leurs oreilles du bruit des slogans éphémères. " (p. 206, C. V)

J'ai reçu une leçon ...

Ariaga 

 

 

26/02/2015

Incertitude de C.G.Jung

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Je me sens en harmonie avec les doutes que ressentait Jung à la fin de sa vie ; doutes qu'il livre dans une lettre à sa collaboratrice Aniéla Jaffé. (Correspondance, t.III, p.233)

J'ai envie, humeur du jour, de partager avec vous cette citation. Ariaga.

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" Voyez vous, je me regarde moi-même, dans le silence de Bollingen, avec bientôt huit décennies d'expérience de la vie, et je suis obligé d'avouer que je n'ai pas trouvé de réponse claire à la question que je suis. Je suis et je reste dans le doute sur moi-même, et cela d'autant plus que j'ai davantage essayé d'exprimer des choses précises. Tout se passe comme si, ce faisant, on s'éloignait encore plus de la connaissance de soi même ! "

C.G.Jung

21/10/2014

Naviguer sur l'Océan de la Totalité

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Quelques citations pour que nous puissions ensemble réfléchir et méditer. Ariaga.

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"Jamais vous n'aimerez le monde comme il faut, sauf si l'Océan lui-même coule dans vos veines, si vous êtes vêtu par les cieux, et couronné par les étoiles."

Thomas TRAHERNE

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"Ceux qui ne sont semblables à rien sont seuls semblables à Dieu."

MAÎTRE ECKHART

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"À la question qui m'a été mille fois adressée : "Que puis-je faire? Je ne connais d'autre réponse que : "Deviens celui que tu as été depuis toujours!" C'est à dire, efforce-toi d'atteindre à cette totalité, à cet épanouissement de toi-même que nous font perdre les circonstances d'une existence consciente et civilisée, à cette totalité que chacun porte potentiellement en lui-même à son insu."

C.G.JUNG

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"Nous disons dans nos prières : Que ta volonté,

Mon Seigneur et mon Dieu, soit faite.

Mais quoi ! Il n'a pas de volonté :

Il n'est que tranquillité."

ANGELUS SILÉSIUS

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05/10/2014

Giordano Bruno et l'imagination

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Cette image m'a été aimablement communiquée par Lechantdupain dont l'Astroport est un de mes blogs préférés.(Crédit image ESO)

C.G.Jung pensait que l'imagination créatrice et l'intuition sont de grandes qualités mais ces qualités sont dangereuses aux yeux des pouvoirs. C'est ainsi que Giordano Bruno (1548/1600) qui avait voulu proposer une vison du monde contraire aux enseignements de l'Église s'est retrouvé sur le bûcher un beau (!!!!) jour de Février 1600 ; sur le Campo dei Fiori, à Rome, le 17, pour être exact. Condamné pour hérésie, on l'a brulé vif, c'est à dire sans l'étrangler avant, et on lui avait arraché la langue pour qu'il ne profère pas des "paroles affreuses" avant de mourir.

Il faut dire qu'il avait beaucoup énervé ses juges en passant des années à se rétracter avec des réserves, à discuter sur des points de détails, bref, à faire preuve d'imagination pour durer et aussi d'intransigeance au sujets de points sur lesquels il ne voulait pas céder. Inspiré par Copernic, il inspira Spinoza qui, épouvanté par le sort de Giodano Bruno, se montra d'une prudence presque maladive au sujet de la publication de ses propres idées.

Giordano Bruno pensait, selon des principes d'analogie et de correspondances employés par les hermétistes, que, en développant les pouvoirs de l'imagination on peut agir puissamment sur l'univers et surtout concevoir le monde autrement qu'il est pensé depuis des siècles. Il a poussé cette imagination jusqu'à proposer un univers infini peuplé d'une quantité innombrable d'astres et de planètes. Vous voyez les conséquences de ces délires pour les théories de l'époque ! Il a écrit de nombreux textes et je vais vous citer quelques lignes que je trouve particulièrement inspirantes :

"Il n'est pas raisonnable de croire qu'une quelconque partie du monde soit dépourvue de vie animique, de sensation et de structure organique. À contempler ce Tout infini, plein de beauté et de splendeur, ces vastes mondes qui tournent autour de nous, jusqu'à l'étincelante poussière des étoiles lointaines, la conclusion s'impose qu'il existe une infinité de créatures, une vaste multitude, qui, chacun à son niveau, miroite la splendeur, la sagesse et la perfection de la Beauté Divine."

Ariaga

 

10/12/2013

La cuisinière et le coq

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Choix, par Ariaga,  de Citations de Psychologie et Alchimie de C.G.Jung. Les caractères gras sont des ajouts. Aujourd'hui, juste une histoire racontée par Jung et qu'il faut, évidemment, remettre dans le contexte de l'époque.

"Dans ma jeunesse, j'ai rencontré une dernière ramification de cette conception moyenâgeuse du monde, grâce à l'expérience suivante. Nous avions, à cette époque, une cuisinière de la forêt Noire souabe, à qui incombait la tâche d'exécuter les victimes de la basse-cour destinées à la cuisine. Il s'agissait de poules naines, dont les coqs se distinguent par leur humeur particulièrement querelleuse et par leur malice. L'un d'eux dépassait tous les autres par sa cruauté et ma mère chargea la cuisinière d'exécuter le malfaiteur pour le repas du dimanche. J'arrivai juste comme elle rapportait le coq décapité et disait à ma mère : " Il est mort en chrétien, bien qu'il ait été si mauvais. Il a encore crié  : " Pardonne-moi, pardonne-moi ! " avant que je lui coupe la tête. Aussi, maintenant il est allé au ciel ! " Ma mère répondit, indignée : " Ne dites pas de sottises ! Seuls les êtres humains vont au ciel ", à quoi la cuisinière étonnée répliqua : " Les poules ont aussi un corps, tout  comme les gens ont le leur. " - Mais seuls les êtres humains ont une âme immortelle et une religion  " dit ma mère, tout aussi stupéfaite.  " Non, ce n'est pas vrai, répondit la cuisinière, les animaux ont aussi une âme et tous ont leur propre ciel, les chiens, les chats et les chevaux, et cela parce que , lorsque le sauveur des hommes est descendu sur la terre, le sauveur de la volaille est aussi venu parmi les poules, et c'est pourquoi elles aussi doivent se repentir de leurs péchés avant de mourir, si elles veulent aller au ciel. "

La croyance de notre cuisinière est un vestige folklorique de cet esprit qui découvrait le drame de la rédemption à tous les niveaux de l'être et le retrouvait, par conséquent, dans les transformations les plus mystérieuses et les plus incompréhensibles de la matière." (p.525)

À suivre ...

02/12/2013

Le trésor difficile à atteindre

 

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 Choix, par Ariaga,  de Citations de Psychologie et Alchimie de C.G.Jung. Les caractères gras sont des ajouts.

 

 " Le "trésor difficile à atteindre " auquel seul le brave peut parvenir est caché dans la mer de l'inconscient. " (p.154)

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" Le but de la descente dont le mythe du héros  sert d'exemple universel montre que le "trésor difficile à atteindre" (bijou, vierge, élixir de vie, victoire sur la mort, etc.) se trouve dans cette région dangereuse ( abîme marin, caverne, forêt, île, château, etc.).

La crainte et la résistance que tout homme naturel éprouve devant une descente trop profonde en lui-même sont, au fond, l'angoisse devant le voyage aux Enfers. " (p.430).

***

" Le "trésor difficile à atteindre" dont on supposait la présence dans la prima materia obscure a été symbolisé de diverses manières par les alchimistes. Christophorus de Paris, par exemple, dit que le chaos (=la prima materia) est l’œuvre de la très sage nature. Notre entendement (intellectus) doit transformer cette oeuvre d'art naturelle, le chaos, et l'élever à la céleste nature de la quintessence et de l'essence vivifiante (vegetabilis) du ciel, à l'aide de l'"esprit (spiritus) céleste et rayonnant". La substance dite "précieuse" existe en puissance dans ce chaos sous la forme d'une massa confusa des éléments unis, et c'est pourquoi la raison humaine doit s'y appliquer assidûment (incubere debet) de façon que notre ciel puisse devenir réalité (ad actum)."(p.435).

***

" Selon la conception de Basile Valentin, la terre (=la prima materia ) n'est pas un corps mort, mas elle est habitée par l'esprit qui est la vie et l'âme de la terre. Toute la création, y compris les minéraux, reçoit ses forces de l'esprit de la terre. Cet esprit est vie ; il est nourri par les étoiles, et il nourrit tous les êtres vivants qu'il abrite en son sein. Par l'esprit qu'elle a reçu d'en haut, la terre couve les minéraux dans son sein comme la mère qui porte l'enfant non né. Cet esprit est invisible et intangible  comme le reflet dans le miroir, et il est la racine des corps nécessaires au processus ou qui en naissent (radix nostrum corporum _ la racine de nos corps). " (p.437).

À suivre.

 

 

19/11/2013

Éclairages sur la conscience

 

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Illustration ÉPHÊME

Choix, par Ariaga,  de Citations de Psychologie et Alchimie de C.G.Jung. Les caractères gras sont des ajouts.

"Cependant, depuis le siècle des lumières et à l'époque du rationalisme scientifique, qu'était devenue la psyché ? Elle avait été identifiée à la conscience elle était " ce que je sais ". Il n'y avait d'autre psyché que le moi." (p.604)

***

"Si j'en crois mon expérience, la conscience ne peut revendiquer qu'une position relativement intermédiaire et doit s'accommoder du fait qu'elle est en quelque sorte débordée et environnée de tous côtés par la psyché inconsciente. Des contenus inconscients relient la conscience - vers l'arrière - à des conditionnements physiologiques, d'une part, et à des données archétypiques, d'autre part. Mais la conscience s'étend aussi - vers l'avant - en anticipant grâce à des intuitions conditionnées en partie par des archétypes et en partie par des perceptions subliminales liées à la relativité du temps et de l'espace dans l'inconscient." (p.180)

***

" L'essence de la conscience est la différenciation ; pour réaliser l'état conscient, elle doit séparer les contraires les uns des autres et cela contra naturam (contre nature). Dans la nature, les contraires se cherchent - "les extrêmes se touchent" - et il en va de même dans l'inconscient, en particulier dans l'archétype de l'unité, le soi. Dans ce dernier, comme au sein de la divinité, l'opposition des contraires est suspendue. "(p.36)

***

Une conscience souffrant d'inflation est toujours égocentrique et n'est consciente que de sa propre présence. Elle est incapable de tirer la leçon du passé, incapable de comprendre les événements contemporains et incapable de tirer des conclusions valables pour le futur. Elle est hypnotisée par elle-même et c'est pourquoi il est impossible de s'en faire entendre. Par suite, elle est condamnée à des catastrophes qui peuvent la condamner à mort. Assez paradoxalement, l'inflation est une perte de conscience et une rechute dans l'inconscience. Le cas se produit lorsque la conscience s'attribue des contenus de l'inconscient et perd la faculté de discrimination, condition sine qua non de toute conscience." (p.605)

A suivre ...