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03/08/2013

Il était une fois ...

 

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Illustration, collection personnelle de Patricia Gaillard

Ce jour-là comme souvent, j’allais, l’inspiration bavarde, avec l’idée de fourrer mon nez dans une histoire à raconter et voir un peu ce que j’en allais dire pour la servir au mieux. Je ne me souviens même plus quelle était cette légende, et cela n’a ici pas la moindre importance, quand soudain j’ai vu, comme je vous vois, ou presque, une espèce de vieux beau roi couronné d’une belle dignité. Il me vit étonnée, sourit de ma surprise et me dit simplement “Je suis le conte”. “Lequel ?”, lui demandai-je, “Tous !” lanca-t-il, rieur.
Il me tendit la main et me proposa un voyage chez lui, forêt, château, royaume, tout ça...
Un peu aventurière, un peu crâneuse et conteuse avant tout, je l’ai tout simplement suivi. Amis, jamais voyage ne m’aura autant plu et je n’en ai plus jamais oublié le chemin. Ce qui fait qu’aujourd’hui, veinards qui êtes là, je peux vous proposer son parcours véritable, et en tapis volant, avec boissons de jouvence, fraîcheur de petit bois et même repas pas du tout ordinaires. Ceux qui ont un penchant pour la gaudriole ne seront pas déçus, car j’y ai croisé deux sorcières et une reine, aux noirs desseins et aux noirs dessous, qui feuillètent depuis des siècles des grimoires coquins et sulfureusement créatifs, qui devraient mettre les amateurs à l’abri de l’ennui...

La Gaillarde Conteuse

Patricia Gaillard

29/07/2013

Voyage au pays d'Adelis

 

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 Je vous présente cette histoire d'Élisabeth Leroy dont nombre de lecteurs connaissent le blog : Mes Passions. J'ai beaucoup aimé cette histoire poétique, charmante, qui montre, si on la lit jusqu'à sa fin,  qu'un "glissement" vers un ailleurs est toujours possible et qu'il ne faut pas se fier aux apparences.

Photo Ariaga (clic pour agrandir)

Au pays d'Adelis

Au milieu des rochers balayés par la tempête déchainée, mes cheveux fouettaient mon visage.
Je devais me battre contre le vent pour rester debout et garder l'équilibre.
J'avais laissé mes amis derrière moi pour rejoindre le château d'Adelis qui m'attendait ce soir.
Je traversais la mer en sautant de rochers en rochers. Je savais qu'au bout du chemin je le trouverai.
Arrivée sous une grande arche de pierre, j'avançais prudemment dessous. Il me fallait encore marcher sur une route sinueuse qui montait la colline.
Arrivée tout en haut, je vis une lumière bleue. Des oiseaux noirs volaient au-dessus de moi ; certains me frôlaient et j'avais envie de crier.
J'étais épuisée mais je savais qu'Adelis m'attendait. Je repris mon souffle un instant. Je regardais autour de moi mais la lumière bleue était devenue jaune. Je me dirigeais vers le château qui devenait de plus en plus gigantesque. Arrivée à la porte, je tapais de toutes mes forces avec les deux bras. Une dame voutée m'ouvrit et je me présentais.

Elle me dit : "Adelis vous attend, suivez-moi..."
J'entrais dans une immense pièce entourée de colonnes finement sculptées, éclairée par quelques bougies et au milieu de laquelle un bassin jetait de l'eau en cascade du haut d'une fontaine. Adelis apparut entre deux colonnes et m'invita à m'asseoir sur les coussins jetés au sol sur un grand tapis. Il m'offrit un verre de vin et je le remerciais. Je le questionnais sur le but de son invitation et, au moment où ses lèvres s'ouvrirent, je me sentis tout à coup engourdie. Sa voix devenait de plus en plus lointaine. Je ne comprenais pas ce qu'il me disait. Ma tête tournait et mon corps tomba dans un grand lac noir.
Je fus aspirée dans un tourbillon qui dura quelques secondes mais qui m'effrayait. J'entendis au loin Adelis qui me parlait. Sa voix douce m'accompagnait dans ce voyage inattendu. Je tombais enfin sur un lit de pétales de fleurs roses. Une main prit la mienne. Je levais les yeux et Adelis, devant moi, me souriait. Il me dit : "Bienvenue dans mon royaume ! Monte dans cette barque ! ". Je regardais autour de moi : je ne voyais que des fleurs et un jardin. J'entendais au loin une harpe qui jouait un air inconnu. D'un geste Adelis fit apparaître une barque bleue au milieu de ce décor. Je ne pouvais qu'accepter l'invitation et je montais dans la barque qui glissa aussitôt sur les pétales de fleurs.

Ainsi commença un voyage dont je ne me souviens pas de la durée, ayant perdu toute notion du temps depuis que j'étais partie au-delà des rochers et de la mer. La barque prit son envol dans le ciel sans nuages au-dessus de nos têtes. Adelis m'embrassa. Je ne voyais plus le paysage autour de moi, que le ciel sans nuages. Je murmurais alors : "Je veux vivre dans ton pays Adelis... Mélia avait raison".
Une voix étrange, glaçante, se fit entendre au loin comme un écho qui me répondait. Ce n'était pas la voix d'Adelis. Elle disait : "Je t'ai choisie depuis longtemps déjà. Tu ne le sais pas mais ta robe t'attend dans la forêt des cerfs blancs". Je frissonnais ...

Élisabeth Leroy

10/06/2013

Co-naissance

 

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Ce qui est au delà des noms nous atteint parfois, comme une onde venue du fond de l'univers. Une impression de co-naissance avec tout ce qui est.

Un instant unique aux larmes.

Puis cela disparaît et c'est une insupportable perte ...

Ariaga

 

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01/05/2013

Le travail du pinceau

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À terre, à côté d'un bateau, j'ai vu, oublié, un pinceau. Il était encore imprégné d'une collante matière qui commençait tout juste à sécher et de vives couleurs palissaient en éclaboussures sur le sol buvard.

Il allait rester là oublié, piétiné, jeté. Pour lui pas de voyage sur l'océan, pas  de voiles gonflées, pas de bruits de vagues sur la coque.

Mais il avait beaucoup servi et le Service peut être le plus beau des voyages pour celui qui comprend le sens de ce mot.

   Ariaga

 

10/04/2013

Chaos métallique

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Beauté de l'erreur qui monte des failles en une haute stridence nourricière de la danse des contraires.

Le monde jetable pulse du hasard

explosion en étoile d'une ligne trop droite

qui se tord en un désir de mort

dans les fours alchimiques de la dissolution.

Ariaga

08/03/2013

Île de Ré rêvée

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En souvenir du grand voyage imaginaire du navire l'Évasion, que nous avons accompli cet été avec quelques amis du Laboratoire, je vous propose de mettre les voiles cap sur l'île de Ré.

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Loin des troupeaux de touristes et des boutiques de souvenirs nous avons suivi les voies anciennes qui mènent vers une fin de terre où l'on peut encore espérer, qui sait ? voir passer les grandes baleines et où la pierre se lit comme un livre d'histoire.

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Nous sommes passé par un lieu où les habitants grimpent aux amers clochers noircis pour nettoyer le chemin d'un inatteignable ciel ...

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Nous avons vu tant de choses, amis du rêve,

même des croix sur les eaux, des croix en  marche vers l'horizon ...

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Et, vous ne le croirez pas, nous avons plongé dans l'or liquide d'un Mandala où se promenait un fantôme de Jung ...

Ariaga

 

 

15/02/2013

Femme dans le miroir

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Photo prise au Musée des Automates de la Rochelle

Comme il est loin le temps, où elle jouait aux billes, avec le coeur fragile, d'inconsistants amants.

Comme il est loin le temps, où elle croyait savoir, qui était celle femme, improbable reflet, dans le froid du miroir.

Comme il est là le temps, où explose l'image, en ne laissant que ruines, qu'il va falloir raser, avant de reconstruire ...

Ariaga

 

 

01/02/2013

La lumière du noir

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Quand la lumière est absente ou incertaine et que pour un temps on demeure dans l'envers du bonheur.

Quand une vitre d'angoisse nous sépare de la beauté de ce qui est.

Quand on ne sait plus déguster la saveur de la vie et que l'on remâche sans cesse le goût de l''amer.

Ce n'est rien, amis.

Rien que brindilles de moments qui n'attendent que la lumière du noir pour s'envoler et se consumer joyeusement dans l'inépuisable coeur de feu qui brûle au Centre de notre véhicule terrestre.

Ariaga

 

09/12/2012

Histoires autour d'une table

 

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Photo Ariaga, texte Éphême

En me baladant dans le photoblog d’Ariaga, je suis retombé sur cette photo que j’aime énormément, car dans sa simplicité elle ouvre toutes grandes les portes de l’imaginaire. Que se murmurent ces chaises écaillées, sages vieillards et vieilles chuchotant sans cesse ? Qui s’asseyait là ?

Sur la bleue je vois Yannick Jahouën, casquette de marin vissée sur la tête, sa grosse main calleuse bien ferme sur le petit verre de calva dont il vide la moitié dans le café. Sur la rose «Emma du quai», ex-tapineuse au grand cœur, fardée comme une momie. Sur la jaune le timide Fanch le Bozec, caissier de banque à la retraite, que les femmes effrayaient. Au fond Gaël Lemeur, le boute-en-train de la table, lorgnant vers la bouteille. Les deux dernières chaises sont pour les occasionnels, Yves, La Purée, Bousic…Des cartes, des verres et tasses, une bouteille, le cendrier plein et des panaches de fumée fuyant vers le ciel….

Une idée me vient. Qui voyez-vous autour de cette table ? Que se racontent-ils ?

ÉPHÊME

02/12/2012

Le monstre...

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Quand le monstre, androgyne de ses abysses, enfermé dans la cornue où il se dessèche depuis les origines, laisse échapper par l'issue du rêve une part féminine démente de solitude, le vouloir explose le verre de la cage.

Elle veut tous les alcools, et aussi tous les rires.

Elle veut devenir folle et manger des délires, énormes !

Elle est jeune, elle est belle,

donnez lui votre sang pour la rendre immortelle.  

            Elle veut Tout,

inventer les poisons, appeler les démons, saccager les jardins,

pour aimer, pour pleurer, pour sentir.

           Elle veut Tout.

Elle parcourt le monde, mers, fleuves, montagnes,

loin, toujours plus loin.

Son corps craquelé devient comme un rocher que jamais n'atteint la marée et les mousses s'effritent dans sa main.

          Des filles sont passées

          et l'ont appelée soeur,

corps vénéneux, ployant comme des tiges, paupières violettes, yeux de topaze, chacune tenait entre ses bras un enfant mort !

Elle ne les a pas entendues, les mots des humains sont perdus.

          Reste le Désir.

Quand elle voit la ville, si proche et si lointaine, elle court haletante, le visage mouillé. Elle tombe, elle rampe et c'est à quatre pattes, comme un chien, qu'elle atteint la première porte, trop tard, une nouvelle fois trop tard.  

           En lettres de cendres il est écrit :

   Le monstre est mort, brûlé sur l'athanor du JE.

               Ariaga

   (Poésie retrouvée dans les profondes caves du Laboratoire)

18/11/2012

Contes et alchimie

 

Loup dans l'eau.jpg

Photo Ariaga

( Suite de la note précédente de La gaillade conteuse. )

Le conte merveilleux, voyez-vous, est un chaudron. Si vous y entrez vraiment, le héros qui est en vous va y subir la transformation. Il est d’abord lourd, ce héros, il lui manque quelque chose, il macère dans son incomplétude, les deux pieds collés dans le plomb de l’ignorance. Puis le conte le pousse, de force, vers la blancheur de la nécessaire quête, tâche dont le sens lui échappe d’abord. Mais voilà qu’il se lève, qu’il ose, qu’il marche, qu’il s’extirpe de la fatalité, qu’il croit à ces personnages qui surgissent de l’invisible et qui rendent possible l’impossible, lui offrant un pouvoir qui permet de vaincre, de traverser innocemment les malédictions de toutes sortes. Et puis il arrive à ce rouge qu’il pressentait de plus en plus, le but de la quête, cette suprême énergie qui lui faisait défaut, cet amour, cette joie, cette vibration. Le voici pénétré par la lumière de son âme enfin trouvée. Et c’est le mariage chymique, les deux morceaux dispersés du symbolon qui se rejoignent.
Voilà pourquoi à la fin, aux petits, que l’on borde dans leur lit, on dit “ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants...”
Les contes merveilleux nous dévoilent cette merveille de l’alchimie dans les couleurs qui leur sont chères, toujours symboliques...”à la peau blanche, aux lèvres rouges, aux cheveux noirs...” “Marie la noire” “Marie en or” “l’oiseau blanc””la blanche et la noire épousée”. La neige, le sang, le corbeau, la lune, le soleil, le roi, la reine, les pierres précieuses, l’or et mille autres que je vous laisse trouver...
Partez dans les contes merveilleux, mes amis, c’est l’initiation d’or...

La gaillarde conteuse

28/10/2012

De peau et de Souffle

Aujourd'hui, je vous présente un texte poétique d'un très vieil ami du Laboratoire : Phène. Son blog s'appelle le petit Atelier du chercheur de Vérité, un lieu ouvert à tous ceux "qui désirent découvrir la Parole cachée au coeur des mots". C'est une belle invitation. Ariaga.

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Photo Ariaga

***

 

Je suis vague et surface

mouvement et repos

d'Être

je disparais

à l'horizon de l'eau.

 

À ma

Voix

le reflet

de ma

Reconnaissance

Je

m'apparais

Nature

au coeur

Inengendré.

Phène

De peau et de Souffle

21/10/2012

Les artères de l'inconscient

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Photos ÉPHÊME et son clone.

Les habitués du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle connaissent bien ÉPHÊME. Il n'a pas de blog mais il nous fait assez souvent profiter de ses talent pour l'écriture, la peinture et la photographie. Ce qu'il nous propose aujourd'hui me semble être tout à fait en harmonie avec la psychologie des profondeurs de C.G.Jung. C'est le spéléologue qui nous interroge ... Jung, quand il a fait sa grande plongée dans l'inconscient le plus profond, n'a t-il pas lui aussi cherché des réponses ? Ariaga.

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    Il fait si calme que j’entends les anges dormir. Je me sens envahi de cette paix que procure la matrice de la terre, dans ces gouffres et galeries polis par l’eau têtue ciselant ses cupules douces comme le plus intime de la femme.

            J’aurais bien aimé pouvoir mener notre malicieux Carl Gustav au sommet de cette béance suspendu dans le vide, avec sa suite d’ébène s’ouvrant sur un néant mystérieux si attirant. Qu’en aurait-il pensé, comme de cette âme venue de la lumière  pour interroger l’obscurité de cette roche miroitante des souvenirs des caresses des flots aveugles ? Je subodore qu’il aurait vibré avec cette force gigantesque irradiée par les milliards de tonnes d’anciennes vies qui se sont déposées délicatement au fond des mers pour former ces calcaires obstinés, habités d’une foule d’esprits.

 

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 Mais vous, compagnons de l’Evasion, amis du Laboratoire ou curieux de passage, que ressentez vous à l'idée de plonger dans cet univers minéral des profondeurs ? Venez vite me le dire, et je tenterai de cheminer avec vous dans ce noir phosphorescent.

ÉPHÊME

14/10/2012

Regarder un arbre

 

 

Arbre et fleurs.jpg

Photo Ariaga

Elle écrit comme j'aime écrire, des mots simples et poétiques qui demandent à être relus plusieurs fois et alors une pensée forte apparaît. C'est probablement pour cela que j'ai eu envie de la publier ici. C'est une forme de projection ... Il s'agit de Miche, auteur du blog, dans mes liens, chou-genou-caillou. Ariaga.

***

Comme la femme qui enfante, et c’est toujours la première fois

Comme l’enfant qui naît au monde du souffle

Comme l’agonisant devant le voile de la mort

Comme l’homme et la femme se rencontrent en leurs intimités

Comme le vent traverse la colonne de la flûte

Se présenter neufs de tout savoir

 Regarder un arbre, pour la première fois.

Miche

02/09/2012

Vacances avec Rûmî

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Ô jour lêve toi,

les atômes dansent,

Les âmes , de joie,

sans tête ni pieds, dansent.

Celui pour qui le firmament

et l'atmophère dansent,

À l'oreille je te dirai

où l'entraîne la danse.

Rûmî

C'est avec ces vers extraits des Quatrains de Rumi, que je vous quitte, amis connus et inconnus pour partir en vacances. J'emporte dans mes bagages l'oeuvre de ce penseur, mystique, voyant, et merveilleux poéte du XIII° siècle que le monde de l'Islam appelle "Notre Maître".

Il me semble que la danse de Rûmî est en harmonie avec le but atteint par le voyage de l'évasion et, en lisant ce texte moi aussi je danse ...

J'espère qu'en mon absence vous continerez à dialoguer. Les sujets proposés cet été ne me semblent pas épuisés et si vous voulez aller dans les soutes du Laboratoire vous avez 570 notes à votre disposition ...

Ariaga