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17/04/2007

Le premier rêve d'enfant de C. G. JUNG

Je vais pendant quelques jours vous proposer un "feuilleton" sur les deux "grand rêves" d'enfant de C. G. JUNG. Les junguiens "cultivés qui, naturellement, ont lu Ma vie le trouveront un peu simpliste et penseront que Jung lui même a déjà donné des interprétations mais je cours le risque...de vous intéresser. Et puis, chers amis inconnus, ou un peu connus à travers leurs blogs, vous pensez bien que j'ai quelques idées sur l'interprétation de ces rêves.

 

           Le premier rêve marquant de Jung est survenu alors qu'il avait environ quatre ans. Ce rêve, selon lui, devait le préoccuper "toute sa vie durant". Il est difficile de dissocier ce que ressentit, à l'époque, l'enfant Jung et la symbolique associée pendant des années d'introspection jusqu'aux commentaires de Ma vie. Ce qui compte c'est l'expérience fondatrice véhiculée par ce rêve qui, comme le dit MARIE-LOUISE von FRANZ, "laisse apparaître en son centre un élément mystérieux qui était destiné à devenir l'arrière plan, lourd du destin de sa vie et de son oeuvre." Au cours du séminaire sur les rêves d'enfants que Jung donna entre 1936 et 1940, il fait d'ailleurs remarquer que le premier rêve dont on se souvient contient, souvent, d'une manière symbolique, l'essence d'une vie. Ce rêve, qui fascinait encore Jung à plus de quatre-vingt ans, et que je reproduis dans son intégralité, était le suivant :

"Le presbytère est situé isolé près du château de Laufen et derrière la ferme du sacristain s'étend une grande prairie. Dans mon rêve, j'étais dans cette prairie. J'y découvris tout à coup un trou sombre, carré, maçonné dans la terre. Je ne l'avais jamais vu auparavant. Curieux, je m'en approchai et regardai au fond. Je vis un escalier de pierre qui s'enfonçait ; hésitant et craintif, je descendis. En bas, une porte en plein cintre était fermée d'un rideau vert. Le rideau était grand et lourd, fait d'un tissu ouvragé ou de brocard ; je remarquai qu'il avait une très riche apparence. Curieux de savoir ce qui pouvait être caché derrière, je l'écartai et vis un espace carré d'environ dix mètres de longueur que baignait une lumière crépusculaire. le plafond voûté était en pierre et le sol recouvert de dalles. Au milieu, de l'entrée jusqu'à une estrade basse, s'étendait un tapis rouge. Le siège, véritable trône royal était splendide, comme dans les contes ! Dessus, un objet se dressait, forme gigantesque qui atteignait presque le plafond. D'abord, je pensai à un grand tronc d'arbre. Haut de quatre à cinq mètres, son diamètre était de cinquante à soixante centimètres. Cet objet était étrangement constitué : fait de peau et de chair vivante, il portait à sa partie supérieure une sorte de tête de forme conique, sans visage, sans chevelure. Sur le sommet, un oeil unique, immobile, regardait vers le haut.

La pièce était relativement claire, bien qu'il n'y eût ni fenêtre, ni lumière. L'objet ne remuait pas, et pourtant j'avais l'impression qu'à chaque instant il pouvait, tel un ver, descendre de son trône et ramper vers moi. J'étais comme paralysé par l'angoisse. A cet instant insupportable, j'entendis soudain la voix de ma mère venant de l'extérieur et d'en haut qui criait : "Oui, regarde le bien, c'est l'ogre, le mangeur d'hommes !"J 'en ressentis une peur infernale et m'éveillai suant d'angoisse. A partir de ce moment j'eus, durant plusieurs soirs, peur de m'endormir : je redoutais d'avoir encore un rêve semblable."

Vous pouvez trouver ce rêve dans Ma vie, p. 30 de l'édition de poche. Pour vous donner des pistes je précise que Jung était fils de pasteur.

Dormez bien là dessus, et demain la suite... 

 

10/04/2007

C. G. JUNG et la fonction transcendante

Dans ma petite boite à outils, intitulée Jung et la psychologie des profondeurs : liste des notes déjà publiées destinée à ceux qui me suivent dans ma recherche d'une progression vers un élargissement de la conscience, en suivant les pas de Jung, j'avais oublié un concept important : la fonction transcendante. Je ne ferai, aujourd'hui, que survoler le sujet qui demanderait de nombreuses pages pour être convenablement traité mais, en cette période pascale, je ne veux pas vous faire souffrir ! 

Le cheminement vers la totalité psychique nécessite une ouverture de la frontière conscient-inconscient et cette ouverture n'est pas sans danger. Elle engendre fréquemment des désordres dus à la situation d'unilatéralité provoquée par la prédominance de l'une des polarités. Les plus graves conséquences surviennent si le potentiel énergétique de l'inconscient est trop puissant. Il est essentiel que les forces de cohésion qui structurent et garantissent la stabilité de l'organisation du Moi conscient demeurent intactes.

Jung a déterminé une fonction (à ne pas confondre avec les quatre fonctions psychiques) susceptible de maintenir l'équilibre et d'aider à la progression de la coopération entre les pôles opposés, conscient-inconscient.  Dans l'Âme et le Soi (p.157) il décrit ainsi cette fonction :" La tendance de l'inconscient et celle du conscient sont en fait deux facteurs qui constituent la fonction transcendante. On l'appelle transcendante parce qu'elle permet le passage organique d'une attitude à une autre, c'est à dire sans perte de l'inconscient."

Cette fonction, surtout importante au niveau de l'enseignement donné par les rêves, l ' "'expression la plus aisément accessible des processus inconscients",  est un moteur d'évolution. Elle induit une sorte d'acceptation consciente des contenus de l'inconscient qui est à l'origine de modifications réciproques, issues de la relation conscient-inconscient.  

La fonction transcendante permet un passage , constructif, d'une attitude de méfiance envers l'inconnu, à la reconnaissance du côté compensateur, enrichissant, des contenus de l'inconscient véhiculés par les rêves, visions et imaginations. Une confrontation des points de vue, et l'accord sur ce que Jung appelle une "base moyenne", rendent possible une progression, en quelque sorte motorisée par une tension énergétique, progression au cours de laquelle chacun des points de vue, souvent opposés, de l'inconscient et du conscient, peuvent se conjuguer, tout en conservant leur valeur propre.

La présence d'un analyste est utile pour "médiatiser la fonction transcendante" du rêveur, en l'aidant à interpréter l'expression symbolique du discours du rêve, et surtout en l'accompagnant dans son cheminement vers une réunion du conscient et de l'inconscient, génératrice d'une nouvelle attitude, à la fois sur le plan psychique et sur le plan de la réalisation pratique. L'autonomie et l'organisation du Moi, centre de la conscience, doivent être protégés alors que la persona, son habillement extérieur, peut subir, sans trop de dommages, de profondes transformations. Je pense, cependant, en espérant que Jung me pardonnera, qu'un observateur attentif et prudent de ses propres rêves peut aussi progresser en contemplant ces rêves et en essayant de coopérer avec l'inconscient. Mais il est certain qu'il aura toujours tendance à laisser les préjugés de son Moi prendre le dessus. 

 

 

02/04/2007

Le sel des rêves

Pour ceux qui cherchent leur chemin dans la forêt onirique en espérant trouver la sagesse et l'enseignement d'un "autre" intérieur, je vous propose, aux Editions Dervy, le livre de Pierre TRIGANO et Agnès VINCENT intitulé Le sel des rêves et dont le sous titre, très explicite, est : Une refondation spirituelle de la psychothérapie par une lecture nouvelle de C.G. Jung. 

Pierre Trigano et Agnès Vincent, fondateurs de l'Ecole du Rêve et des Profondeurs, mettent en évidence, grâce à de nombreux apports théoriques et cliniques la découverte essentielle de Jung : Le Soi, figure cachée de l'Esprit en nous et source directrice et harmonisatrice des rêves (en particulier, cela c'est moi qui le dit, quand  ils forment des séries). Rejetant la pensée unique "psychologiquement correcte", ils ont forgé un concept nouveau : la psychologie symbolique. Ils veulent montrer, et je pense qu'ils le font avec succès, que le dire de Jung conforte la singularité de leur démarche. Je vous propose un extrait (p. 518) situé à la fin de l'ouvrage, ceci pour que le nombre de pages ne vous effraie pas et puis c'est écrit gros !

"La psychologie symbolique est la psychologie du Soi. Elle reconnaît celui-ci comme l'essence même du symbole, le centre de conscience transcendant de la psyché humaine qui détermine en profondeur le processus thérapeutique des rêves. Dans cette voie, le moi n'est pas au centre et ne conquiert pas la conscience à partir de lui-même, mais au contraire, la conscience vient à lui, de l'intérieur, s'il est en mesure de s'ouvrir au Soi et de suivre son initiation à travers les rêves. Ce n'est pas non plus le moi du praticien ou sa théorie qui donne l'impulsion créatrice dans ce processus, mais c'est en fait le Soi. Celui-ci, et lui seul, est en réalité le vrai thérapeute, l'analyste intérieur qui conduit l'analyse du rêveur au travers de ses rêves. "

Bonne nuit, et n'oubliez pas de recueillir le "sel" de vos rêves.  

 

19/03/2007

C.G.Jung et la psychologie des profondeurs : liste des notes déjà publiées

Avant de nous rendre au coeur du véritable travail de recherche, dans ce "laboratoire", sur ce qu'est l'alchimie spirituelle, j'ai voulu vous donner un aperçu de quelques concepts junguiens. Ceci au hasard de notes, vite lues et vite oubliées. Comme je voudrais dans les semaines qui viennent vous parler du Soi et du principe d'individuation, comparable, chez Jung, au processus alchimique, je vous propose, comme je l'avais déjà fait pour l'alchimie, une liste, de la plus ancienne à la plus récente, de mes précédentes notes. Vous cliquez et vous avez la note qui vous intéresse. Plus facile que de fouiller dans les abysses du blog. Je vous signale aussi que vous avez des renseignements plus détaillés sur des sites "spécialistes" de Jung.

 

Etienne Perrot ou la voie de la transformation 

Pourquoi C. G. JUNG plutôt que S. FREUD

C. G. JUNG et la chaîne d'or 

Les rêves selon C. G. JUNG 

La peau de l'être psychique 

La conscience selon C. G. JUNG 

Le Moi selon C. G. JUNG 

Etienne PERROT et la voie alchimique de nature 

L'ombre éclairée par C. G. JUNG 

Les séries de rêves

Les complexes 

L'inconscient collectif selon C. G. JUNG

Les abysses de l'inconscient 

Le péché 

Psychologie et alchimie 

Archétype et RE-présentation archétypique 

Anima et animus 1/2 

Anima et animus 2/2 

Le symbolisme des nombres 

Jeux de pensées de C. G. JUNG enfant

L'interprétation des rêves selon C. G. JUNG 

L'interprétation des rêves selon C. G. JUNG 2/2 

C. G. JUNG et l'idée de totalité 

Quaternité, nature et fonctions du conscient chez C. G. JUNG 

29/09/2006

Représentation = RE présentation

Aujourd'hui, il va falloir se décider à réfléchir un peu. C'est difficile quand on préfère la poésie à la philosophie, mais la méditation sur le sens des mots et des choses est indispensable si on veut remplir l'athanor du laboratoire.
Quand je pense à ce qu'est la représentation, c'est le Re qui me semble le plus important. Le re de re-produire, re-mémorer, re -connaître, re-voir, re-commencer. Ils sont tous là, et sans doute bien d'autres. Il faudrait le demander à Edgard Morin.
Celui qui n'a pas le RE du déjà connu, déjà identifié est un "absolument autre", qui ne peut se présenter directement car il est un étranger, un innommé, parlant une langue incompréhensible. Or, les possibilités de compréhension de l'esprit humain se limitent à une reconnaissance d'éléments déja appris et connus, même s'ils ne font pas partie de la mémoire consciente.
Généralement nos représentations sont une sorte de brassage de métériaux qui sont déjà là, plus ou moins bien identifiés. Mais, si on a le courage, comme le fit Jung, de descendre dans les profondeurs de la psyché, alors, c'est une autre histoire... pour une autre fois.

Ariaga