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18/11/2012

Contes et alchimie

 

Loup dans l'eau.jpg

Photo Ariaga

( Suite de la note précédente de La gaillade conteuse. )

Le conte merveilleux, voyez-vous, est un chaudron. Si vous y entrez vraiment, le héros qui est en vous va y subir la transformation. Il est d’abord lourd, ce héros, il lui manque quelque chose, il macère dans son incomplétude, les deux pieds collés dans le plomb de l’ignorance. Puis le conte le pousse, de force, vers la blancheur de la nécessaire quête, tâche dont le sens lui échappe d’abord. Mais voilà qu’il se lève, qu’il ose, qu’il marche, qu’il s’extirpe de la fatalité, qu’il croit à ces personnages qui surgissent de l’invisible et qui rendent possible l’impossible, lui offrant un pouvoir qui permet de vaincre, de traverser innocemment les malédictions de toutes sortes. Et puis il arrive à ce rouge qu’il pressentait de plus en plus, le but de la quête, cette suprême énergie qui lui faisait défaut, cet amour, cette joie, cette vibration. Le voici pénétré par la lumière de son âme enfin trouvée. Et c’est le mariage chymique, les deux morceaux dispersés du symbolon qui se rejoignent.
Voilà pourquoi à la fin, aux petits, que l’on borde dans leur lit, on dit “ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants...”
Les contes merveilleux nous dévoilent cette merveille de l’alchimie dans les couleurs qui leur sont chères, toujours symboliques...”à la peau blanche, aux lèvres rouges, aux cheveux noirs...” “Marie la noire” “Marie en or” “l’oiseau blanc””la blanche et la noire épousée”. La neige, le sang, le corbeau, la lune, le soleil, le roi, la reine, les pierres précieuses, l’or et mille autres que je vous laisse trouver...
Partez dans les contes merveilleux, mes amis, c’est l’initiation d’or...

La gaillarde conteuse

11/11/2012

Le conte merveilleux

Les habitués du blog connaissent la gaillarde conteuse et pour ceux qui ne la connaissent pas allez sur son blog où vous pourrez avoir une idée de sa personne et de ses activités. Vous serez séduits par ses enchantements.

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Photo Ariaga

Dans ce lieu où je suis invitée à collaborer, jai envie de proposer une halte au cours de laquelle Rêve et Alchimie prendraient une place de Roi. Savez-vous, chers laborantins passionnés et fidèles, que les contes cachent dans leurs souterrains, la pierre rare de l’alchimie ? Principalement les contes que l’on nomme Merveilleux. Mais que signifie “merveilleux” quand il s’agit des contes ? N’allez pas entendre en lui uniquement cet adjectif que l’on utilise chaque fois qu’on s’extasie devant quelque chose de beau ou d’agréable. C’est le sens moderne, réduit mais je vais développer un autre sens car merveilleux" et "miroir" trouvent tous les deux leur origine dans le très ancien "mirus" qui signifiait étonnant.
Voyons de plus près ce miroir tel que l'exprime Eric Garnier :
“Le miroir est symbole de l’imagination et de la conscience. Il est lié à l’eau et au mythe de Narcisse. C’est une plaque qui reproduit les images et qui, d’une certaine façon, les renferme et les absorbe. Pour de nombreux symbolistes, les miroirs expriment la magie de la mémoire inconsciente. Les miroirs à main sont emblèmes de la vérité.”
Les contes merveilleux sont ces miroirs-là, puisqu’on s’y mire. Ils expriment la magie de la mémoire inconsciente.  Le conte merveilleux est un miroir et son contenu nous parle de nous, nous présente à nous-mêmes, voilà pourquoi ils nous intéressent, nous emportent, nous intriguent, voilà pourquoi les symboles qu’ils contiennent, qui sont les mêmes que ceux de nos rêves, nous fascinent.
A quoi reconnaît-on un conte merveilleux. Il met d’abord en scène soit un personnage ordinaire qui se trouve obligé de partir pour une quête impossible, soit un royaume incomplet, roi mort ou nul, reine morte ou nulle, donc un royaume dysharmonieux. Dans le premier cas, le héros est incapable d’y arriver seul il est aidé pour cela par un personnage de l’autre monde : fée, nain, animal qui parle, objet magique etc... C’est la simplicité, l’innocence du héros qui rend cette aide possible, qui en fait un “miracle”, et grâce à cette aide, la quête devient aisément possible, malgré toutes les malédictions qui peuvent pleuvoir, venant des forces du mal. C’est aussi cette simplicité et cette innocence du héros qui viennent à bout ces forces maléfiques. Si notre héros était angoissé, les forces du mal gagneraient. Dans le second cas, un événement va bouleverser le royaume, cet événement va attiser ou repousser les forces du mal qui empêchent l’harmonie et rendre à la royauté sa part masculine ou féminine manquante et ainsi parvenir à une totalité harmonieuse, la réunion des contraires, le mariage alchymique, un royaume enfin heureux, bon, complet et fort.
Nous contenons en nous tout ce qui compose un conte merveilleux. Absolument tout. Le conte merveilleux nous propose de partir en nous, en quête de notre totalité, de nous identifier aux forces maléfiques et bénéfiques - qui sont notre ombre et notre lumière à rencontrer, nos dieux et nos démons à connaître - de percer notre orgueil, de révéler enfin peut-être notre “innocence”, pour que nous appelions les énergies insufflées par l’autre monde, les recevions sans résistance, sans crainte et rendions enfin le miracle possible. Et l'alchimie ? Une autre fois ...

À suivre

La gaillarde conteuse

04/11/2012

Une histoire de caverne

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Photo ÉPHÊME et son clone

Je vous ai déjà raconté cette histoire il y a quelques années mais les plats réchauffés sont parfois encore meilleurs ...

Imaginez une caverne servant de demeure souterraine à des hommes prisonniers retenus là par je ne sais quelle puissance. Toute la largeur de la caverne est une entrée ouverte à la lumière. Depuis leur enfance, des hommes vivent enchaînés à la paroi par des liens leur immobilisant les jambes et le cou. La seule chose qu'ils peuvent voir est cette paroi et leur seule lumière vient d'un feu allumé sur une hauteur, au loin, derrière eux. Entre eux et le feu, une route élevée avec un petit mur semblable à celui derrière lequel se cachent les montreurs de marionnettes. De ce petit mur dépassent, manipulées par des hommes libres, diverses représentations, faites de matériaux variés d'objets de la vie, comme des animaux ou des plantes ou des êtres humains. Parmi ces manipulateurs, il y en a qui parlent, d'autres qui sont silencieux. Les hommes prisonniers ne voient que les ombres sur la paroi, n'entendent que des bribes de paroles qu'ils rattachent arbitrairement à ces ombres. Pour eux, les objets réels sont les ombres, c'est la seule idée qu'ils peuvent se faire du monde extérieur. 

Imaginez maintenant que l'on délivre un de ces prisonniers de ses chaînes. Il va se débattre, il faudra le contraindre car il n'a jamais connu d'autre vie. C'est de force qu'on l'arrache à sa caverne, qu'on l'oblige à lever les yeux vers la lumière, qu'on lui fait gravir la pente vers l'extérieur. Ébloui, il ne distingue rien et une douloureuse rééducation l'attend. Il distinguera d'abord les ombres, les reflets sur l'eau, après une longue accoutumance les hommes et les objets ; plus tard, les corps célestes pendant la nuit, et enfin le soleil dans toute sa splendeur. Il évoluera lentement jusqu'au moment où il aura une vision claire du fait que l'idée qu'il se faisait du monde, quand il vivait dans la caverne, était fausse. 

 

   Certains auront reconnu une partie de l'allégorie de la caverne de Platon, livre VII de La République, revu à la sauce Ariaga. Je ne vous ai pas raconté le moment où l'on oblige ce malheureux à faire douloureusement le chemin en sens inverse pour aller raconter son histoire à ses anciens compagnons d'infortune. Je trouve cela assez sadique. Je préfère vous proposer ce récit comme un symbole de l'illusion dont chacun, sans avoir recours à une difficile argumentation philosophique, pourra tirer ses propres conclusions.

 

        Ariaga

 

28/10/2012

De peau et de Souffle

Aujourd'hui, je vous présente un texte poétique d'un très vieil ami du Laboratoire : Phène. Son blog s'appelle le petit Atelier du chercheur de Vérité, un lieu ouvert à tous ceux "qui désirent découvrir la Parole cachée au coeur des mots". C'est une belle invitation. Ariaga.

vague de la Nature.jpg

Photo Ariaga

***

 

Je suis vague et surface

mouvement et repos

d'Être

je disparais

à l'horizon de l'eau.

 

À ma

Voix

le reflet

de ma

Reconnaissance

Je

m'apparais

Nature

au coeur

Inengendré.

Phène

De peau et de Souffle

14/10/2012

Regarder un arbre

 

 

Arbre et fleurs.jpg

Photo Ariaga

Elle écrit comme j'aime écrire, des mots simples et poétiques qui demandent à être relus plusieurs fois et alors une pensée forte apparaît. C'est probablement pour cela que j'ai eu envie de la publier ici. C'est une forme de projection ... Il s'agit de Miche, auteur du blog, dans mes liens, chou-genou-caillou. Ariaga.

***

Comme la femme qui enfante, et c’est toujours la première fois

Comme l’enfant qui naît au monde du souffle

Comme l’agonisant devant le voile de la mort

Comme l’homme et la femme se rencontrent en leurs intimités

Comme le vent traverse la colonne de la flûte

Se présenter neufs de tout savoir

 Regarder un arbre, pour la première fois.

Miche

07/10/2012

Séparations ...

Les fleuves du Laboratoire.jpg

Le habitués du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle doivent se rendre compte que je suis irrégulière et un peu perturbée depuis mon retour de la Rochelle. Ariaga ne tourne pas rond ! C'est vrai, mais je crois que, avec de la patience, ces perturbations seront positives.

J'ai décidé de tourner une page douloureuse de ma vie et cela commence par un déménagement. Les déménagements, je connais, mais ici il s'agit d'aller s'installer, à la Rochelle,  pour les petits curieux qui auraient probablement trouvé la réponse tout seuls, dans un logement beaucoup plus petit. Je dois donc me séparer d'une grande partie de mes possessions pour ne garder que l'essentiel. Et tout ceci très vite, avant la fin de l'année.

La démarche m'apparait comme alchimique. Ne doit on pas opérer de nombreuses distillations pour transformer le matériau de l'Oeuvre en espérant que l'expérience de la perte sera transmutée en expérience du don et de la joie de se sentir plus léger ...

Il m'est difficile d'assumer, comme j'aime le faire, la vie des blogs. Pas d'inspiration pour un esprit occupé à trier, jeter, mesurer. J'ai songé à fermer le Laboratoire pendant quelques mois et puis cela m'ai fait mal, rien que d'y penser. J'ai alors pensé au projet initial de ce blog, qui devait être assumé par plusieurs personnes qui ne m'ont pas suivie dans ma démarche. Depuis, j'ai fait de belles rencontres avec des auteurs de blogs, ou des lecteurs sans blog, qui contribuent régulièrement à la vie de ce lieu de recherche.

Alors ? Alors, tout en me gardant la liberté d'écrire des commentaires sur les textes publiés, ou de vous faire rire avec quelques moment cocasses de mon " émigration " ou même, peut-être, de poétiser, je vais laisser la place à d'autres chercheurs qui publieront dans le cadre du Laboratoire des notes en accord avec le titre et l'esprit du blog. Ceci pour quelques mois et je vous promets, ensuite, de redevenir plus active. J'ai encore beaucoup à dire ... Et puis, il y aura toujours des photos.

Comment cela va t-il s'organiser ? On verra, laissons nous emporter par les petits ruisseaux et les grandes rivières de l'amitié.

A bientôt

Ariaga

 

 

30/09/2012

Cartes postales

bateau devant la tour.jpg

Je suis de retour au Laboratoire et le "travail" va reprendre.  Voici, en attendant un texte qui mijote sur l'athanor, deux photos que j'ai prises dans le style "cartes postales de vacances". Celle du haut symbolise le fait que ma tour intérieure est maintenant enveloppée dans la voile de la transformation et celle d'en bas la décision qui doit être prise de rentrer dans le port avant que ne tombe la nuit ...

 

entre les tours de la Rochelle.jpg

À très bientôt.

Ariaga

23/09/2012

Marcher sur l'eau

L'homme et la mer 1.jpg

Encore une semaine de patience, je dois apprendre à marcher sur l'eau et cela prend du temps ...

Ariaga

02/09/2012

Vacances avec Rûmî

La danse.jpg

Ô jour lêve toi,

les atômes dansent,

Les âmes , de joie,

sans tête ni pieds, dansent.

Celui pour qui le firmament

et l'atmophère dansent,

À l'oreille je te dirai

où l'entraîne la danse.

Rûmî

C'est avec ces vers extraits des Quatrains de Rumi, que je vous quitte, amis connus et inconnus pour partir en vacances. J'emporte dans mes bagages l'oeuvre de ce penseur, mystique, voyant, et merveilleux poéte du XIII° siècle que le monde de l'Islam appelle "Notre Maître".

Il me semble que la danse de Rûmî est en harmonie avec le but atteint par le voyage de l'évasion et, en lisant ce texte moi aussi je danse ...

J'espère qu'en mon absence vous continerez à dialoguer. Les sujets proposés cet été ne me semblent pas épuisés et si vous voulez aller dans les soutes du Laboratoire vous avez 570 notes à votre disposition ...

Ariaga

 

 

 

30/08/2012

L'ÉVASION ultime

galaxie pour étude.jpg

 M74 alias NGC 628 ; crédit image : NASA, ESA, Hubble

 Et alors ...

Nous sommes partis sur les fils infinis qui tissent l'imaginaire, au delà des frontières de l'Homme.

Nos cellules, frémissant de la mémoire de l'univers, notre pensée explosée en rameaux infinis, nous avons parcouru les mondes de l'Absolument Autre.

Voyageant de galaxies en galaxies, nous avons vu, même si cela ne s'appelait plus voir, nous avons vu naître et mourir des étoiles.

Nous avons traversé, à chaque fois transmutés en poussières d'étoiles de plus en plus fines, des tempêtes de feu, des explosions, des trous noirs cannibales.

Quand des bras spiralés nous ont enveloppé et entraîné vers la source de la lumière, au delà de la galaxie, ce fut l'ultime évasion, celle qui ne se raconte pas.

 Ariaga et Lechantdupain

C'est ainsi que se termine le grand voyage du navire l'ÉVASION, du cimetière des bateaux aux confins des galaxies.



27/08/2012

Saturne et Encelade

 

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Saturne vu dans le plan des anneaux

Plus rien ne fait obstacle à nos explorations et, voyageurs sans limites de l'Imaginaire, pilotés par Lechantdupain, nous nous approchons de Saturne. La planète géante large de 120 000 kilomètres à son équateur se dresse majestueuse, en or et azur, dans l'ombre des anneaux.

 

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Les petites lunes Daphnis et Pan orbitent au sein du plan des anneaux


Devant le spectacle inouï des anneaux orbitaux ornés des joyaux de leurs lunes timides nous restons silencieux et venues des profondeurs des siècles nous croyons entendre les pleurs de Daphnis et Pan , amoureux condamnés par la gravité à ne jamais s'unir. 

Tristesse et mélancolie se répandant sur le pont, la Capitaine, pour faire diversion, propose une partie de patinage sur les anneaux. Une piste glacée de 250 000 kilomètres de large, pour rire et se dégourdir les jambes c'est le rêve ..

Surtout pas, grimace Lechantdupain, les anneaux ne sont qu'un conglomérat disparate de blocs de glaces s'assemblant et se séparant au fil du temps ! Pour le patinage, j'ai une autre idée ...


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Encélade vue d'ensemble

Et nos yeux éblouis découvrent un objet, tellement brillant que l'on croirait voir un diamant. Il est enchâssé, comme un bijou, dans des griffes bleues.  Tant de beauté, ce ne peut être qu'un rêve …
Notre guide nous présente le Géant Encelade, une  lune de Saturne entièrement recouverte de glace. Les lignes de fractures visibles en bleu plus vif, sur le pôle Sud, sont surnommées, au vu de leur forme, "la griffe du tigre".
Alors que l’Évasion entame une manœuvre de contournement pour l'atterrissage, Lechantdupain, mystérieux et souriant, nous apostrophe : « Compagnons de voyage, retournez-vous et contemplez le spectacle le plus étonnant de tout le système solaire !".

Ariaga 4 Encélade vue d'ensemble.jpg

Encélade, geysers glacés


Et à notre grand étonnement, apparaissent à contre jour, s'élevant de la griffe du Tigre récemment survolée, d'immenses geysers sur des centaines de kilomètres de hauteur ! Il y a un océan liquide sous la croûte glacée du géant, commente Lechantdupain, l'eau retombe en partie sur sa peau. Cette glace fraîche explique pourquoi il est l'un des objets les plus brillants connus. Le patinage est un plaisir sur Encélade mais attention aux failles qui lézardent la surface, elles ont plusieurs kilomètres de profondeur !

Mais plus rien ne nous fait peur. Nos corps respirent autrement, nos pensées mutantes générent des désirs fous.  Ariaga, la capitaine, s'écrie en poétisant : "Je goûte un morceau de lune, de la lune de saturne, au parfum geyser salé"... Alors tous veulent se nourrir du riche liquide. Cela doit les enivrer car certains se laissent enlever par la force des geysers et d'autres plongent dans les profondeurs des failles à la recherche de nouvelles formes de vie sous marine . Lechantdupain commence à briller comme une étoile et nous entraîne vers l'inconnu en criant : "Évadons nous toujours plus loin...toujours plus loin ..."

Ariaga et Lechantdupain

Crédit images : NASA, JPL-Caltech, Space Science Institut

 

 

 

 

24/08/2012

Tourisme sur Mars

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Mars en approche ; crédit image : ESA

Le voyage ne dure qu'un instant. Notre vaisseau spatial vogue à la vitesse de la pensée et Lechantdupain, dont l'astroport  propose des voyages jusqu'aux confins de l'univers, a choisi, pour ne pas trop nous dépayser, une destination qui, si on excepte le climat peu agréable, offre des lieux d'excursion assez semblables à certains paysages terrestres. Il s'agit de la planète Mars, très à la mode en ce moment.

Nous voici en approche, à environ 240000 kilomètres de la planète rouge. Certains passagers, par habitude, sortent leur appareil photo. Ils oublient qu'ils vivent cette odyssée fantastique à l'intérieur d'eux-mêmes, dans leur propre imagination. Il est difficile de quitter le connu pour l'inconnu.

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Mars, Olympus Mons, vu de l'espace, crédit image : NASA et autres

Nous nous somme rapprochés de la planète et nous contemplons le plus grand volcan du système solaire, Olympus Mons. Sa base est équivalente à la surface de la France et il culmine à plus de 22 kilomètres au dessus des plaines environnantes.  Quelques blasés affirment tout de même que, finalement, ce n'est qu'un volcan, juste plus haut !


Mars, Olympus Mons, falaise d'accès.jpg

Mars, Olympus Mons, falaises d'accès, crédit image : ESA et autres

Encore plus près, nous sommes impressionnés par cette  falaise d'accès au volcan. Un dénivelé de six kilomètre de hauteur ! Nous avons ainsi une magnifique vue sur Olympus Mons dont la dernière période d'activité est estimée à 200 millions d'années. Un rien à l'échelle du temps de l'univers.


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Mars traces de geysers dans un champ de dune, crédit image : NASA et autres

Autre émerveillement, ces traces de geysers dans un champ de dune de sable. Le spectacle se renouvelle chaque printemps, lorsque la glace de gaz carbonique déposée en hiver, se réchauffe et se sublime brusquement dans l'atmosphère martienne.


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Mars, dust-devil, crédit image : NASA et autres

Aux beaux jours, quand il fait moins froid ... des dust-devils arpentent les grandes plaines martiennes. Ce tourbillon de poussière possède un diamètre de 70 mètres au sol et s'élève à une altitude de 20 kilomètres. Les blasés du tourisme en restent muets ...

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Mars, Melas Chasma, crédit image : ESA et autres

Et bien sur, nous voici sur un lieu incontournable : Valles Marineris, le grand rift martien qui s'étend sur 4 000 kilomètres ! Ici nous contemplons le brusque ravin descendant des plateaux environnants sur 9 kilomètres de hauteur vers une des vallées alimentant Valles Marineris : Melas Chasma.

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Mars, sourire, cratère Galle, crédit image : ESA et autres

 Nous devons apprendre à quitter le vaisseau pour vivre pleinement notre voyage imaginaire. Et c'est avec le sourire d'adieu de Mars que nous repartons pour de nouvelles aventures, plus lointaines ... La suite au prochain numéro !

 

Ariaga et Lechantdupain

22/08/2012

L'ÉVASION vaisseau de l'espace

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Étoiles dans la Carène ; crédit image : ESO, F. Milour et autres

Un grand silence et un peu d'ennui planent sur l'Évasion.
Les bateaux en bouteille se font plus rares, nous en avons délivré tellement. Nous sommes loin du Pérou, la visite du Musée Imaginaire nous laisse pensifs et muets. Les tziganes sont repartis, emmenant avec eux une partie du sens du Voyage.
La nuit est chaude. Tous les voyageurs de l'imaginaire sont montés sur le pont à la recherche d'un peu de fraîcheur pour contempler la voûte étoilée. C'est tellement grand et beau que la terre semble un grain de sable ; tous ressentent une aspiration vers l'infini. Ce besoin doit être une force de création très puissante car, vous ne me croirez peut-être pas mais c'est vrai, des événements extraordinaires surviennent.
Nous somme éblouis par des lumières incandescentes, nous nous sentons à la fois dedans et dehors de nos corps. Un immense hublot s'ouvre aspirant l'Évasion qui devient un immatériel vaisseau spatial nous emportant tous dans un ultime voyage cosmique.
La peur pourrait s'emparer des voyageurs mais un homme providentiel apparaît qui va nous guider. Il s'appelle LECHANTDUPAIN.
Ariaga

19/08/2012

Le musée imaginaire péruvien

Suite de la note précédente

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 Le Grand Chamane pense, en effet, à son seigneur divin parti pour sa renaissance, sous son masque d’or solaire que le cinabre vivifie  de son sang divin, ceint de sa couronne de Guerre ornée d'une chauve-souris qui le protége des Esprits et épouvante ses ennemis.

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Des masques multiples avaient été déposés autour de sa dépouille, certains inquiétants, visages simiesques à la dentition de jaguar.

 

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D’autres étaient d’une simplicité énigmatique, leurs yeux ronds écarquillés sur le néant.

 

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De précieux disques d’or entouraient le seigneur, divinités grimaçantes repoussant les démons.

                                                                     

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Des parures d’apparat  disposées auprès de lui étaient destinées aux fêtes d’outre-tombe, avec ses femmes et serviteurs.

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Après les combats rituels le prisonnier dénudé et ligoté attendait avec morgue son exécution qui allait sceller sa rencontre avec ses Dieux.



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Mais le Grand Chamane savait que son seigneur couvert d’or imputrescible et de cinabre gorgé de sang céleste allait lui aussi partir en poussière.

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Sans un mot le petit paysan anonyme regardait les fastueuses funérailles des grands seigneurs de Sican, de Sipan ou d’ailleurs, toujours plus grandioses au fil des siècles et des cultures. Il était certain que, pour lui, ce serait un trou dans le sable avec, pour tout viatique, au mieux un maigre linceul de coton et une petite poterie.

 

Texte et photos ÉPHÊME

17/08/2012

Le musée imaginaire de l'Évasion

 Je me trompais, je croyais que ÉPHÊME, après nous avoir propulsé vers le Pérou, considérait qu'il n'avait plus rien à faire que de s'amuser dans son lieu préféré, la cale du navire. Je le croyais uniquement occupé à chanter, vider des bouteilles, mettre des tonneaux en perce et concocter avec Mariedumonde et la Gaillarde Conteuse d'étranges tisanes. Mea culpa ! Il rassemblait ses souvenirs de la visite des musées péruviens pour nous permettre de les visiter ...presque en vrai, l'imagination faisant le reste.

Ariaga

 Au fond de la cale, entre deux libérations-libations de vaisseaux embastillés, je méditais de nouveaux voyages imaginaires, au cœurs des raides vitrines des fabuleux musées péruviens. Là des vies oubliées me regardaient de leurs yeux éteints pleins d’espoirs de renaissance, puissants comme humbles figés dans les doutes du néant.

Ces portraits des êtres vivants du peuple Moche, Lambayeque, Chimu, Cupisnique, Viru… aux noms magiques, tous ces gens dégorgeant de vérité, de douleurs et de doutes, figés pour l’éternité, délicates fragiles céramiques sont les témoins de l’activité grouillante de ces précolombiens vibrionnant de désirs et de craintes, offerts à côté d’eux aux morts pour revivre avec eux. Ils sont enfermés derrière leurs murs de verre, comme nos bateaux en bouteille. Eux sont des vases magiques gorgés d’espoirs. Nous ne pouvons que percevoir leurs souffles, leurs rires et leurs détresses. Mais aidé par la magie de l’Évasion, j’ai doucement brisé leurs prisons transparentes et ils sont venus m’entourer et me murmurer à l’oreille leurs désirs de vie éternelle, au milieu des danseurs flamboyants du pont de l’ÉVASION.

 

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La première tendre tentatrice m’a susurré que ses douces caresses au squelette  raide n’étaient que des offrandes aux esprits des morts venus l’épouvanter, pour rester chez les vivants.
 

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Sur la place close du village enfermé dans ses murs d’adobe est apparue hautaine la noble méprisante dans ses voiles transparents. Les paysans la couvaient des yeux, murmurant des quolibets obscènes,

12HOMME MOCHE.jpeg   tandis qu'elle suivait son suffisant seigneur, goguenarde pintade chaloupée, que fixaient en douce les paysannes aux formes fermes, candidates pour sa nuit prochaine. 

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Le simplet toujours rigolard, si proche des dieux, était le seul à ne pas devoir se prosterner.

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Son ami, rongé par la douleur atroce de la tumeur qui lui dévorait la face devait, lui, se plonger dans la poussière.

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Devant tous, dans un rut innocent, un rat paillard et gourmand s’accouplait avec sa rate déçue de ne pouvoir avoir un grain de maïs en dessert !

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Tous pensaient au seigneur abusant de ses paysannes .

 

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Mais le  frère du seigneur temporel, le Maître spirituel des lieux, le Grand Chamane des Morts, respecté des vautours aux squelettes des fardos, regardait le Dieu Soleil descendre se noyer dans l’océan, ses yeux pleins des doutes de l’homme devant son dernier vol.

Texte et photos ÊPHÊME

À suivre ...