19/05/2008
C.G. Jung et le mandala
15:11 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, culture, nature, philosophie, spiritualité, jung
04/05/2008
Les illusions du progrès
16:39 Publié dans Nature, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : écriture, culture, philosophie, spiritualité, société
25/04/2008
La science-fiction et l'hypothèse
C'est la première note que j'écris sur la science-fiction et on me dira que je suis loin de la philosophie, de la psychologie des profondeurs de Jung, et de l'alchimie spirituelle. Vous auriez tort, chers lecteurs, car je pense que tout ce qui transforme, élargit le degré de conscience, nous fait sortir de la bulle du connu et du semblable, est un facteur d'évolution et de transformations.
Si je n'avais pas encore abordé ce sujet, c'est par crainte de me laisser entraîner par ce qui fut longtemps une "passion". Je me suis un peu assagie. Je redoutais aussi d'avoir du mal à me détacher des enseignement dispensés par Jacques van Herp, à Bruxelles, dans une "autre vie". Enseignements douloureux, le cher homme maintenant décédé, avait un caractère détestable, mais aussi un très vaste savoir. Son Panorama de la science-fiction (Marabout) demeure incontournable.
Le terme Science-fiction a suscité pas mal de malentendus et, pour beaucoup, ce serait une forme de sous-littérature ou de para-littérature populaire faite de récits puérils, mal écrits et sans validité scientifique. Je ne suis pas du tout d'accord avec cette conception. Je reconnais que le terme est, non seulement mal choisi mais très limitatif car, pour moi, ces récits fondés sur le " et si " ne sont pas une curiosité littéraire. C'est, tout simplement, de la littérature, et même une littérature très ancienne.
Et si Ulysse était parti pour un très long voyage ; et si un continent perdu avait vraiment existé ; et si on en retrouvait des traces ; et si d'autres mondes étaient habités ; et si une guerre ou un cataclysme balayait l'humanité. On voit se dessiner les ombres d'Homère, de Platon, de Giordano Bruno sur son bûcher et, plus près de nous de Robida, Wells, Matheson, Blish, Barjavel et d'autres très contemporains qui ont continué à franchir les barrières de la possibilité humaine et à raisonner sur l'irrationnel.
Alors, pourquoi certains d'entre vous qui ont acheté dans une gare un livre classé S.F. l'ont-il jeté après lecture dans la première poubelle rencontrée et juré qu'on ne les y reprendraient plus ? tout simplement parce que c'était un mauvais livre. Il y a des romans d'amour stupides et mal écrits et des chefs d'oeuvre littéraire du même genre.
Pour commencer, car maintenant que je suis lancée il y aura des suites, je propose de ne plus utiliser le terme science fiction et de le remplacer par celui de " roman d'hypothèse ", proposé en 1928 par Maurice Renard. Pour les anglicistes on pourrait dire aussi " speculative fiction " (Heinlein) mais je garderai roman d'hypothèse ou R.H. Et nous voila de retour dans un domaine plus philosophique : prendre pour point de départ une supposition et en examiner les conséquences en suivant une certaine forme de logique, scientifique ou non. On élargit le champ de la réflexion non seulement à ce qui est mais à ce qui pourrait être et on remet en question l'espace, le temps, l'histoire, la société l'être humain lui même et jusqu'aux possibilités de son esprit.
Le fantastique, la fantaisie héroïque, trouvent eux aussi leur place dans cette qualification de roman d'hypothèse. Il s'agit seulement de différences dans le degré de rationalité de l'hypothèse de départ et d'" ambiance " du récit. Le conte me semble à part mais j'en ai assez dit pour aujourd'hui.
Ariaga
COUP DE COEUR
Aujourd'hui, je veux vous suggérer, si ce n'est déjà fait car c'est un blog "fréquenté", d'aller voir le blog Tietie007 par : Thierry (lien). Sur ce blog tous les sujets sont abordés avec culture et humour. Thierry vous fera voyager, vous emmènera au cinéma, réagira aux grands courants de l'actualité. Vous rencontrerez aussi des personnalités marquantes contemporaines ou un peu plus anciennes. Le tout écrit avec clarté et dans un impeccable style. Si j'ai ouvert dans mes liens une rubrique culture inaugurée par ce blog, alors que j'ai une certaine défiance envers ce mot, c'est que j'avais mes raisons...
18:02 Publié dans Philosophie, Science-fiction et Fantastique | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : écriture, culture, roman, science-fiction, philosophie, photo
19/04/2008
De l'ordure à l'Or
Paroles murmurées à l'oreille de mon coeur par mon ami intérieur le Vieil Alchimiste
16:48 Publié dans Alchimie, Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : écriture, spiritualité, philosophie, nature, alchimie, culture
15/03/2008
L'amour de l'autre
Nous devons accomplir, ici et maintenant, dans la vie réelle, l'Oeuvre alchimique des dissolutions et intégrations des différents degrés de manifestation de l'Amour. La première étape me semble être l'amour de soi, en tant qu'être total ce qui présuppose l'acceptation de la partie obscure et du corps comme pont qui nous relie à l'ensemble de la Nature. Il est parfois difficile d'accepter la présence de cet autre, si proche et si différent avec lequel nous devons cohabiter mais, si cette première étape n'est pas franchie, je ne vois pas comment nous pourrions aimer notre "prochain". Si je n'aime pas l'étranger en moi, comment pourrais-je aimer l'étranger à côté de moi ? Si je ne m'aime pas, comment donner de l'amour puisque je n'en ai pas l'expérience intime ?
Aimer l'autre est essentiel car nous n'existons que par notre possibilité de nous référer à cet autre. Je sais que nous sommes déformés par l'abominable pensée cartésienne qui nous a rendus bouffis d'orgueil au sujet de notre place dans la totalité vivante à laquelle nous appartenons. Il faut revenir à plus d'humilité. La dynamique de la Nature à laquelle nous appartenons est une dynamique de tension entre les opposés mais, en électricité, la tension entre les pôles positif et négatifs ne signifie pas la destruction d'un des pôles, ni que l'un des deux soit " bon " ou é mauvais ". Au contraire, cette tension engendre une production d'énergie. C'est en coopérant avec l'autre, en entretenant une relation d' " amour " que nous allons rendre visible notre originalité à l'intérieur d'une totalité où nous risquons de nous dissoudre sans cette acceptation ce ce qui nous apparaît comme étranger.
Nous ne pouvons qu'aimer le Monde, même sous ses aspects négatifs, car refuser le Monde ce serait refuser la Vie. Il est notre mère , la matrice dont nous sommes issus, comme l'avaient si bien compris les alchimistes. en tant qu' humains, nous participons à son ordre et héritons de sa mémoire. Libre à nous de jouer une petite note personnelle, mais nous ne pouvons échapper au fait qu'il est notre point d'ancrage, le lieu de notre" co-existence. C'est là que nous mourrons après une incarnation loin d'être minuscule car elle aura été et demeurera, par ses apports à l'inconscient collectif, une parcelle indispensable sans laquelle l'ensemble ne saurait exister. L'Océan a besoin de chacune de ces gouttes pour être l'océan.
Plus loin sur le chemin, nous pouvons être aspirés par la relation d'amour avec le divin, que ce soit sous une forme pensée ou ressentie. Celui qui monte tous les degrés de l'amour humain est mené par son ascension vers l'amour divin, un amour qui se confond avec l'ensemble des autre niveaux de l'amour dont il est l'expression la moins visible, mais la plus vaste.
A la fin de cette espèce de méditation sur l'amour de l'autre, je pense à ceux qui vont le chercher trop loin. On voit des êtres, généralement classés dans la catégorie " admirable ", qui vont très loin et sans compter," donner " leur amour. Pendant ce temps leurs proches complètement effacés par cette passion amoureuse du dévouement à des causes éloignées ne reçoivent plus aucune nourriture affective et meurent de faim d'amour.
Voilà ce que j'avais envie, aujourd'hui, de partager avec vous.
Ariaga
COUP DE COEUR
Je vous propose aujourd'hui d'aller visiter un blog qui devrait être beaucoup plus fréquenté. Son auteur, Jean, nous invite sur un chemin d'Alchimie Spirituelle en poésie ou en prose poétique. Il s'agit du Monde de PataTy (lien). Vous trouverez des textes beaux et parfois violents avec un zeste de Jung. Si je devais choisir une note ce serait Les origines du monde. Cela commence par : "Les origines du monde sont dans la fleur de sel qui jadis ouvrit son coeur à l'âme défunte...." Vous n'avez pas envie de lire la suite ?
18:23 Publié dans amour, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (49) | Tags : philosophie, nature, culture, écriture
01/02/2008
la caverne de l'illusion
16:50 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : écriture, spiritualité, philosophie, poésie, Platon, psychologie, littérature
22/01/2008
Ne pas se fier aux apparences
17:05 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : écriture, spiritualité, religion, Dieu, philosohie, citation, pensée
13/11/2007
Décision et création
Ce qui rend l'homme supérieur à la machine, c'est qu'elle organise mais ne rend pas plus que ce qui lui a été donné. La décision subjective, est très différente. le Décideur, dont je vous ai déjà parlé, crée lui même, en l'imaginant, le champ de ses choix. Ce champ des choix va habiter son imagination jusqu'au moment où tout se groupera autour d'un schéma original. Il y a alors une solution qui est en même temps dissolution (on n'est pas loin de l'alchimie) et naissance d'un nouvel état de choses.
Si l'on admet que créer, c'est introduire dans le monde un élément nouveau, ne pas copier un modèle existant auparavant, alors la décision ainsi envisagée est une création. L'introduction de nouveaux éléments d'organisation peut même conduire à l'oeuvre de génie car c'est en organisant d'une manière particulièrement originale les éléments d'un donné qu'un Bach ou un Rimbaud parvinrent à composer des oeuvres inimitables.
Dans la phase qui mène à la décision créatrice, il n'est pas question de logique. Le Décideur part d'une série de connaissances acquises, (le "matériau" de l'alchimiste) plus ou moins inconscientes, qui, grâce au travail de l'imagination, suivi d'une mise en ordre, aboutiront à la sélection d'une solution. Le système d'association qui mène à la décision créatrice est infra-logique. C'est à dire qu'il se soucie peu de grande cohérence et de non-contradiction. C'est dans cette anarchie que le Décideur trouvera une manière nouvelle et personnelle d'agir. Alors vous allez me dire qu'il suffit d'être incohérent pour être génial. Ce serait trop beau ! en effet, sans le retour à une certaine forme de logique la décision ne pourrait être vraiment créatrice.
Il est aisé d'imaginer n'importe quoi dans une phase d'"illumination" mais pour que la prise de décision soit effective il faut "redescendre" au stade de la réalisation concrète. La décision choisie doit comporter suffisamment de possibilités de réalisations effectives pour sortir du domaine de la pure fiction. Les produits de l'imagination ne passeront au stade du possible que chez ceux qui sont capables de soumettre leurs idées aux impératifs des signes sociaux, tels que l'écriture et la formulation cohérente. C'est la possibilité d'une action qui donne sa valeur qu travail mental d'une décision. Mais il ne faudrait surtout pas confondre possibilité avec automatisme, facilité. Au contraire, le choix le plus créateur est généralement celui qui conduit à une action " contre " ce qui existe déjà.
Je crois que l'un des facteurs essentiels de la création est le mécontentement du monde extérieur, des choses acquises, du donné. C'est l'insatisfaction qui pousse à créer du nouveau. J'aime ce que VALERY écrit à ce sujet en donnant la vedette à la part du rêve : "Je veux dire que l'homme est incessamment et nécessairement opposé à ce qui est par le souci de ce qui n'est pas et qu'il enfante laborieusement, ou bien par le génie, ce qu'il faut pour donner à ses rêves la puissance et la précision même de la réalité, et, d'autre part, pour imposer à cette réalité des altérations croissantes qui la rapprochent de ses rêves."
Finalement, la décision créatrice reflète l'antagonisme qui est le moteur même de la vie. Il faut avoir le sens de la contradiction pour prendre des décisions qui ne soient pas de simples sélections machinales. La décision créatrice demande de la force, de la ténacité, une capacité de lutte sans laquelle l'imagination la plus vaste, l'intelligence la plus brillante ne peuvent rien produire. Mais c'est aussi la présence féconde des autres qui pousse le créateur à innover. On décide contre les autres mais aussi avec eux. Et cela aussi c'est la vie car si la vie est faite d'antagonismes elle est aussi faite de relations entre les contraires dans le but de parvenir à des conjonctions. (Là je dérape un peu vers l'alchimie et la psychologie des profondeurs).
Ariaga
16:59 Publié dans Nature, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, photo, nature, philosophie, psychologie, société, création
08/11/2007
Un pont entre l'esprit et la matière
J'éprouve, comme C.G.JUNG, une certaine méfiance envers les philosophes et leurs théories mais aussi un vif intérêt pour les physiciens qui réfléchissent à des problèmes que l'on pourrait qualifier de métaphysiques, pour ne pas employer le mot mystique parfois un peu galvaudé. F. David PEAT, un physicien anglais, spécialiste de la mécanique quantique, admirateur des théories de Jung sur la synchronicité, et collaborateur de David BOHM, a écrit un livre que j'ai lu et relu il y a quelques années et dont je voudrais vous citer quelques passages. L'ouvrage s'intitule : Synchronicité. Le pont entre l'esprit et la matière.
David Peat se fait l'écho de la recherche par certains physiciens d'un principe unifiant. Il nous fait voyager avec W. Pauli, I. Prigogine, D.Bohm, J. Wheeler, R.Sheldrake et naturellement Jung. Je ne peux, pour vous donner une idée de cet ouvrage passionnant et d'une lecture relativement facile que vous proposer quelques extraits. Les caractères gras sont un ajout de ma part et je crains que, hors de leur contexte, les mots perdent de leur sens mais tant pis, j'ai trop envie de partager cela avec vous.
"L'image suggérée par les mathématiques non linéaires est une image où l'univers apparaît comme une totalité une et indivise, et où ses structures existent en fonction d'un arrière plan plus large. Manifestement, cette image n'est pas loin de celle qui s'applique à la synchronicité. Par ailleurs, cette approche peut éventuellement intégrer l'esprit, puisque la conscience elle aussi peut être considérée comme provenant d'un plan plus profond, commun à la fois à l'esprit et à la matière. En ce sens, donc, on peut voir les modèles déployés de l'esprit et de la matière, qui sont observés lors d'un événement de synchronicité, comme émergeant d'un principe unique."
Comme il a été question de synchronicité (dont je vous ai déjà parlé) je vous propose ce qu'en écrit D.Peat :
"C.G.Jung a défini la synchronicité comme " la coïncidence dans le temps de deux ou plusieurs événements sans relation causale et ayant le même contenu significatif". Ce qu'il insinue est clair : certains événements dans l'univers se rassemblent dans des structures de signification, sans avoir recours au phénomène normal de cause-à-effet de la causalité. ces phénomènes synchronistiques doivent donc transcender les lois normales de la science, car ils sont l'expression de mouvements bien plus profonds, qui prennent naissance dans les fondements de l'univers et incluent d'une façon inséparable, à la fois la matière et la signification. "
J'ajoute à cette définition un passage qui me plaît car j'aime ceux qui pensent que les idées peuvent être plurielles, éventuellement contradictoires, et remises en question pour donner vie à d'autre idées :
"Toutes ces idées sont plus ou moins spéculatives et pourraient être développées dans de nombreuses directions. En résumé, on peut les voir comme une illustration décrivant comment l'esprit et la matière s'interpénètrent l'un l'autre à tous les niveaux de la nature. Elles montrent qu'il est possible d'imaginer un univers où le physique et le psychologique ne seraient plus séparés, et où la synchronicité serait complémentaire de la causalité ".
Dans la dernière partie du livre D.Peat évoque l'idée d'une source créatrice de la totalité qu'il appelle " l'origine sans nom " et dont on ne pourrait enfermer l'essence en pensée ou en mots :
"Si cette source est vraiment l'origine créatrice de tout le réel, alors comment est-il possible d'en parler ou bien même d'y penser ? Etant complètement inconditionnée et éternellement créatrice, elle devrait en effet se trouver en dehors de notre champ d'expérience. Pourtant les anciens affirmaient que " l'homme est la mesure de toute chose ". Et l'on interprétait cela, dans les traditions mystiques, en disant que " l'homme " est le microcosme dans lequel se reflète tout l'univers. De façon analogue, l'idée d'un ordre impliqué-involué suppose que le tout de la réalité est plié en chaque individu. Ainsi, le microcosme pourrait se présenter comme une succession de correspondances de tout l'univers, qui incluerait et irait encore plus loin que la conscience et la matière. Involué en chacun de nous se trouverait un principe implicite, qui serait entretenu par le flot éternel qui monte de la source sans nom de la créativité.
Je vais rêver à cette source sans nom, j'espère que vous aussi.
Ariaga.
16:57 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, photo, nature, philosophie, spiritualité, science, citations
05/11/2007
Décision et imagination
La philosophie voudrait que, à la suite de deux notes notes antérieures : la décision (1) et Sous le masque du chef, (la décision 2.) , je parle du déterminisme , de la fiabilité de notre représentation du temps ou de l'enchaînement des causes et des effets. Heureusement, le blog c'est la liberté, et je préfère réfléchir sur l'importance de l'imagination dans le processus de décision.
La philosophie rationaliste, malgré tous ses efforts, ne peut supprimer la force de l'imaginaire. Cette "folle du logis" dont parlait Pascal a des imperfections et des dangers mais on ne peut la jeter dehors. L'imagination disait, avec beaucoup de méfiance, ce même Pascal est "la partie dominante dans l'homme". Je pense qu'elle est non seulement dominante, mais que c'est elle qui fait d'un être humain un individu particulier. Le contenu d'une imagination est toujours unique et c'est dans cette imagination unique que le sujet trouve les matériaux de sa décision et de son action.
Celui que je vais baptiser le Décideur, se représente sa situation actuelle. Elle est le point de départ, le point de vue auquel il se place, pour envisager les diverses possibilités d'action qui s'offrent à lui. Cette situation présente existe dans son esprit avec tous ses détails et personne ne peut avoir la même vision car cette vision est le produit d'une imagination dont le contenu est insaisissable en totalité. (Et je mets de côté les contenus souterrains de l'inconscient !). Pour choisir un acte parmi d'autres, le Décideur va devoir se projeter, comme dans un film, la représentation des différents résultats possibles de son action. Toutes les qualités dont il pare ces résultats, toute l'attraction que telle ou telle solution exerce sur son esprit n'existent qu'en vertu de qualités et de pouvoirs imaginaires. De plus, dans les choix à faire il y a des directives, des possibles, nécessairement contradictoires. Ces possibles ont déjà, pour lui, une certaine réalité : il les voit, il les vit en imagination, il est le siège de leurs contradictions, avant même qu'lls existent dans son univers objectif. Je pense donc ne pas me tromper si je dis que la décision prend sa source dans l'imagination.
Quand je parle ici d'une imagination dont le but est l'action, il ne s'agit pas de la pure fiction, de phantasmes sans autres relations avec le monde extérieur que d'être un vague assemblage de matériaux élémentaires des sensations. Je pense à la faculté de construire mentalement un concept décrivant les liens entre les divers aspects des faits envisagés. Les hypothèses imaginées par le Décideur ne sont pas de folles fictions car il évitera de choisir une action absolument incompatible avec ce qu'il sait possible (dans le mesure où il est lucide !). C'est à dire qu'il doit y avoir adéquation entre l'acte envisagé et ce que le Décideur connaît du monde et d'autrui.
On peut, naturellement, dans une espèce de rêve éveillé, prendre des décisions extravagantes, incompatibles avec ce qui est réellement possible. Cela est même nécessaire, car, pour réaliser un peu il faut imaginer beaucoup, dépasser le réel, envisager des conséquences neuves, et créer ainsi de nouvelles combinaisons. C'est ainsi qu'il y aura dans la prise de décision autre chose qu'une sélection automatique entre diverses solutions toutes faites. Mais il faut, en plus, pour que la décision soit valable et ne reste pas au niveau de l'imaginaire, qu'elle comporte une cohérence et une vraisemblance suffisante pour conduire à des actes que le Décideur considérera comme réalisables.
Cela suffit pour aujourd'hui. J'aimerais encore réfléchir sur la notion de l'action possible ou impossible et surtout sur une utilisation particulière de l'imagination : la décision créatrice.
Ariaga
16:59 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, philosophie, psychologie, société, imaginaire, action
29/10/2007
Retour sur l'Alchimie Spirituelle
"L'alchimiste, théoriquement chrétien, du Moyen-Âge était panthéiste et pensait que l'énergie de Dieu se manifeste du plus minuscule au plus immense et que la Nature est imprégnée de cette énergie divine. Il était aussi convaincu que l'homme participe de cette nature divine et que seul le mélange en lui de qualités opposées l'empêche d'être parfait. C'est pourquoi l'alchimiste "philosophe de la Nature"ne cherchait pas seulement à transformer la matière vulgaire en or, c'est lui même qu'il voulait faire évoluer. Cette recherche a fasciné C.G.Jung car elle illustrait son idée d'un processus d'individuation conduisant un être humain vers sa totalité, son unicité. Mais mon propos, aujourd'hui, n'est pas de vous décrire les règles où les processus, aussi poétiques et culinaires soient-elles, des phases du processus alchimique mais de situer l'alchimie spirituelle au quotidien.
L'alchimiste, inlassablement, expérimentait sur une matière qu'il espérait voir se transmuter. Il en est de même pour nous. Chaque nuit, en rêves, chaque jour par l'action quotidienne, nous évoluons. Nous nous transformons ou, plutôt, nous nous laissons transformer. C'est là, à mon avis, qu'intervient l'alchimie spirituelle : ne pas subir, mais agir. Être son propre feu. Nous sommes un creuset, corps et esprit, et c'est à nous d'y accomplir le Grand Oeuvre. Il s'agit du travail de chacun mais je crois qu'il y a deux principes de base.
D'abord, admettre que nous avons un corps, que c'est un des matériaux de l'Oeuvre et ne pas chercher à "s'échapper par le haut". Ensuite, admettre notre "ombre" et les "nuits noires de notre âme". C'est à partir du plomb, et même du fumier, disent les alchimistes que l'on peut, par un lent travail de purification, et avec l'aide de Dieu, retrouver l'or originel.
Si on sait recueillir ce qu'il y a de plus sombre en soi et le mettre dans le creuset, le travail peut commencer. Quand j'ai "accepté vie quotidienne"ce que certains appellent péché et moi défaut, je ne vais pas avoir de remords mais rechercher l'or de ce défaut, c'est à dire la qualité opposée. Par exemple, si je suis affreusement goinfre, je ne vais pas culpabiliser et avoir des remords. Je vais essayer de transmuter cette goinfrerie en la qualité d'être un "fin gourmet". Si je suis terriblement menteur, je vais transmuter cela en un talent de conteur.
Tout cela demande beaucoup d'efforts, regardez comme, certains jours, mon creuset sur ce blog est rempli de matière sombre, mais j'essaie et j'essaierai encore. C'est cela, pour moi, l'Alchimie Spirituelle quotidien."
Ariaga
16:38 Publié dans Alchimie, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, spiritualité, philosophie, alchimie, psychologie, Dieu, religion
18/10/2007
Livres de méditation
15:11 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, livres, spiritualité, philosophie, Dieu, amour, femme
02/10/2007
Sous le masque du Chef ( La décision 2 )
La première idée qui m'est venue avant de parler de la décision personnelle a été, allez savoir pourquoi , de réfléchir à la nature de celui qui prend des décisions pour la collectivité.. Je signale que je ne suis pas responsable si des esprits pervers trouvent dans cette brève réflexion des allusions à la société contemporaine.
La décision fut, pendant longtemps, l'apanage d'un chef qui l'entourait de mystère et de magie. Le chef " masquait ' ses pouvoirs pour qu'ils ne perdent pas leur côté numineux. Roger Caillois dans son ouvrage Les jeux et les hommes insiste sur l'importance dans les sociétés primitives de l'objet masque comme instrument de pouvoir. Il écrit (p.203) : " Le masque était le signe par excellence de la supériorité. Dans les sociétés à masques, toute la question est d'être masqué et de faire peur ou de ne pas l'être et d'avoir peur." Le secret de ce qui se cachait derrière le masque était farouchement gardé par toute une série de prohibitions et de châtiment le plus efficace étant la mort.
L'autorité était une propriété intrinsèque liée à l'essence et à la nature de certains individus ; une espèce de don très inégalement réparti. Cette mystique du chef-né engendrait une confusion entre l'aptitude à décider et l'attribution du commandement.
Aussi longtemps que des intelligences isolées purent comprendre de manière encyclopédique un grand nombre de faits élémentaires facilement assimilables, les garder pour eux, les combiner avec le sens de la mise en scène, certains hommes s'assurèrent la puissance et le droit de décider pour tous. Mais petit à petit le chef éprouva de la difficulté à assumer sont statut de surhomme. La tâche était trop lourde car sa supériorité même en faisait l'esclave d'un savoir de plus en plus envahissant. Les inférieurs respectueux, se cantonnant dans leur rôle d'exécutants, renvoyaient tous les problèmes de décision au chef. N'était-il pas naturellement destiné à résoudre les questions demandant science et aptitude à prendre des initiatives ?
Le chef, quand il avait un minimum de lucidité, se trouva confronté aux limites de sa compréhension face à la complexité des paramètres et à la gravité des conséquences de ses décisions. Progressivement, il fut contraint de ne plus se fier à son seul savoir. C'est ainsi que de nos jours le chef doit , en principe, demander aux techniciens et surtout aux technocrates de fournir les éléments d'appréciation qui lui manquent pour juger et décider. Le chef a ainsi trouvé un nouveau masque, bien impénétrable, tissé de grands mots tels que organisation, programmation, enquêtes, résultats statistiques , calculs de probabilités...et beaucoup d'autres. Le chef a porté et portera toujours un masque, de quelque espèce qu'il soit. Machiavel savait cela quand il parlait dans Le Prince (ch.XX)du masque moral que portait le Roi Ferdinand d'Espagne : "Ensuite, pour pouvoir former des entreprises encore plus éclatantes, il se couvrit adroitement du masque de la religion, et par une pieuse cruauté, il chassa les Maures de ses États.". Je ne vous cache pas que Machiavel était très admiratif....
( à suivre )
Ariaga
16:30 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : écriture, société, philosophie, psychologie, citations, nature, culture
30/09/2007
La décision (1)
17:00 Publié dans blog et quotidien, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, philosophie, blog, science, alchimie, vie quotidienne, psychologie
18/09/2007
La Torah est une braise...
"Le texte de la Torah est une braise sous la cendre de ses lettres, la vivacité de la flamme qu'on en tire dépend de la longueur du souffle de celui qui l'anime".
Rabbi Hayen de Vologine (12° siècle)
Extrait de l'ouvrage Le Cantique des Cantiques ou la psychologie mystique des amants, de Pierre Trigano et Agnès Vincent (Réel Editions, 2007).
17:05 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, spiritualité, photo, religion, philosophie, interprétation, citations