04/10/2010
Le rêve de la cage à fauves
Un rêve important de la série. Certains le trouveront violent mais l'inconscient dit ce qu'il veut ...
Rêve 5
Il y a deux femmes nues dans une cage à fauves. L'une, calme et silencieuse, est tassée dans un coin, à droite, au fond. L'autre, très agressive et agitée est dans le coin gauche, contre les barreaux. Du côté de la femme agressive, il y a un homme, sans corps et sans visage, qui l'interroge. Il est plutôt amical au début mais elle se montre violente et rusée, employant tous les moyens pour lui résister. Il semble vital pour l'homme qu'elle parle et il finit par la torturer en lui envoyant de l'électricité. Elle n'en peut plus et, conseillée par la femme calme, elle pleure. Cela fait hurler de fureur l'interrogateur. Alors elle sort, entre les barreaux de la cage, un pied nu et c'est insupportable pour tout le monde. La rêveuse est très impressionnée par ce rêve et à d'impression qu'elle DOIT en comprendre le sens.
La représentation de l'inconscient
- Les femmes. Il me semble que ce rêve raconte une histoire d'oppositions : opposition entre les deux femmes ; le calme et l'agressivité ; la droite et la gauche ; la femme et l'homme.
- La cage. Les femmes sont enfermées dans une cage car la féminité est dangereuse. Cette cage pourrait représenter la société, la femme dans le coin droit étant revétue de la "persona" que la culture de la cage impose et celle de gauche étant la femme de l'"ombre", la femme dangereuse à laquelle l'interrogateur (l'inquisition ?) voudrait arracher le secrêt de cette féminité qu'il ne connaît pas.
- L'interrogateur, sans corps et sans visage, me semble représenter l'absence d'incarnation, celui qui veut réduire le corps à la parole et aux fonctions de l'intellect.
- L'électricité serait le feu masculin que les larmes (le sentiment, l'ouverture du coeur) éteignent. On pourrait aussi aller chercher du côté d'Électre et de la violence de ce personnage.
- Le pied nu représente la sensualité, la beauté, l'éros ...
Il y aurait encore beaucoup à dire mais il y a parmi les lecteurs de brillants interprètes qui seront certainement inspirés par le scènario très fort proposé par ce rêve. Il ne faut pas oublier que tous les acteurs de ce théatre onirique jouent une re-présentation des diverses personnalités inconscientes de la Rêveuse.
La symbolique alchimique
- la cage à fauves évoque le lion qui, en alchimie, symbolise un des matériaux de l'Oeuvre. Ce lion, selon les étapes du processus, passe du vert au rouge. Il peut aussi être "lion volant "parce que volatil ...
- la dualité, les opposés = l'état dans lequel le philosophe alchimiste trouve la masse de la matière avec laquelle il va travailler. Symboliquement on trouve : le soleil et la lune, les principes Soufre (indétermination) et Mercure (détermination). Le but de l'alchimiste est la réunion des opposés mâle et femelle et ce but est représenté par l'union du Roi et de la Reine. Ici, à ce stade de la série, nous somme au tout début de l'Oeuvre et bien loin de cette "réunification".
- La torture ou supplice, abondamment décrits dans Les racines de la conscience de C.G.Jung, est très importante en alchimie car il est nécessaire de supplicier la matière pour la purifier et en extraire l'Or. Notons que, dans le le rêve initial ce thème à déjà été introduit quand la Rêveuse devait " s'arracher la peau " pour passer de l'autre côté de la paroi rocheuse.
À bientôt, faites de grands rêves.
Ariaga
10:42 Publié dans Alchimie, Philosophie, rêve, Une série de rêves. | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : femme, écriture, culture, rêve, jung, alchimie, philosophie, photo
29/09/2010
À la fenêtre du vide ...
A la fenêtre du vide
Revêtue de mille rides
Elle sourit à l'absence
D'une indicible présence.
Ariaga
09:06 Publié dans amour, Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (62) | Tags : poésie, écriture, photo, amour, art, philosophie, culture
20/09/2010
Rêve de la gare
Je suggére aux nouveaux arrivants d'aller sur la note : Rentrée les séries de rêves
Rêve 4
La rêveuse est avec son mari dans une toute petite chambre carrée dans un hôtel. Il y a à la porte un homme et une femme qui disent : "Mais vous ne savez pas que nous allons à la gare, le train va bientôt partir. Tant pis, nous partons sans vous ! Ils referment la porte. La Rêveuse se donne beaucoup de mal pour vider ses placards et faire ses bagages, mais en vain. Son mari lui montre une sorte de radio-réveil. À la place des chiffres il y a une barre noire qui est en train de diminuer. elle se réveille en larmes.
Comme à chaque fois, je pense que le rêve peut se suffire à lui même et je ne donne que des pistes ...
La représentation de l'inconscient
Il y a dans ce rêve, je pense, une forte interpellation de l'inconscient qui veut avertir la Rêveuse du fait que les choses vont mal ...
- La chambre où devrait se faire l'union du féminin et du masculin est toute petite et l'hôtel est un lieu de passage où il n'y a pas de possibilité d'enracinement ce qui est aussi symbolisé par le carré de médiocre surface.
- Le Soi organisateur, on pourrait aussi dire le Maître intérieur, voudrait que le travail de l'union des contraires avance. Pour lui c'est le moment de partir, de prendre le train de l'analyse car la Rêveuse ne semble pas aller bien et après il sera trop tard. Il s'agit d'une interpellation majeure avec une menace : Tant pis nous partons sans vous !
- On remarque la difficulté, l'impossibilité même, de la Rêveuse à vider ses placards. Cela montre que le conscient est encombré de trop de bagages, que le masque de la persona telle que la conçoit Jung est trop épais.
- Le mari, peut-être une figure de l'animus, montre que le temps passe, que bientôt il sera trop terd pour être soigné par le médecin du rêve 3. Cette barre noire qui diminue est celle de la vie. Ce n'est pas ce que veut la Rêveuse, d'où les larmes, et le scénario de ce rêve est celui d'un film sombre.
On commence déjà, à ce niveau de la série, à voir combien certains des personnages de ces scénarios oniriques reviennent dans la suite des rêves. Ici, l'homme et la femme qui veulent emmener la Rêveuse et son mari à la gare sont assez semblables à l'homme et la femme du rêve du boulanger professeur de piano.
La symbolique alchimique
Je ne m'arrêterai pas longuement aujourd'hui sur la symbolique alchimique du rêve.
- La chambre qui peut avoir le sens de temenos, c'est à dire de lieu de refuge, où de lieu où peut s'accomplir la fusion du couple alchimique, à un autre sens plus intéressant. Le terme chambre est utilisé pour désigner le lieu où se déroule une opération du processus alchimique, comme c'est le cas dans la série Pretiosa margarita de Janus Lucinus. On peut imaginer que les larmes de la Rêveuse, sont une eau mercurielle qui sera un matériau de l'Oeuvre.
- La barre noire des chiffres qui est en train de diminuer montre que les nombres, si importants pour les alchimistes, sont en train de disparaître, signe que l'accomplissement du cheminement de la dualité à l'unité va devenir impossible et que le chaos menace. Et je terminerai par cette citation de R. Allendy dans son ouvrage Le symbolisme des nombres (1948) :
"En hermétisme, la dualité s'exprime encore par les principes Soufre (indétermination) et Mercure (détermination). Le Grand Oeuvre chimique ou mystique devait rétablir l'Unité dans la Dualité, soit par les noces du Roi et de la Reine, soit par le création du rebis (res bina), l'union harmonieuse des polarités contraires."
Nous sommes encore loin de cette union harmonieuse et le train a été raté !
A une autre fois, faites de beaux rêves.
Ariaga
17:20 Publié dans Alchimie, Philosophie, rêve, Une série de rêves. | Lien permanent | Commentaires (45) | Tags : écriture, rêve, philosophie, jung, alchimie, voyage, photo, psychologie
17/09/2010
Paraître et être
Une pensée, pour les non amateurs de rêves ....
Quand le regard de l'autre nous fait et nous défait
Paraître
Quand de la profondeur
Émerge le vrai visage
Être
Ariaga
08:48 Publié dans Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (46) | Tags : écriture, poésie, philosophie, société, spiritualité, pensée, photos
13/09/2010
Le rêve du papillon et du chat
Illustration ÉPHÊME
Lecteur, si tu arrives ici par hasard, et si tu ne veux pas t'égarer, lis, s'il te plaît, la note précédente.
Rêve 3
La rêveuse est chez un médecin. Il va lui chercher un extrait de vinaigre. Elle se rhabille trop vite et le pan de sa ceinture s'envole vers le plafond. Pour le faire retomber, elle prend un torchon et tape dessus. Quand il arrive vers le sol elle s'aperçoit que c'est, en fait, un énorme papillon, gras comme un animal. Alors qu'il est à terre, elle donne encore des coups de torchon. Elle voit qu'il vit toujours mais qu'elle lui a abimé les ailes. Elle est alors prise d'une honte terrible car la porte s'ouvre et elle voit passer un chat. Elle se dit alors : " Mon Dieu ! il ne peut plus voler, il va être dévoré vivant par terre ! " Elle se réveille très émue.
Comme d'habitude, je donne des pistes d'interprétation mais si vous voulez vous "projeter" directement dans le rêve, il est à vous.
La représentation de l'inconscient
- Le médecin serait ici pour soigner la vie, la dificulté de l'incarnation, qui se révélera comme un thème essentiel de la série. Il peut aussi être considaéré comme une figure du Soi. Du vinaigre, justement pour soigner l'aigreur ressentie à l'égard de cette chair méprisée. Elle se rhabille trop vite parce que elle ne veut pas rester nue, son corps exposé.
-Le pan de la ceinture qui s'envole est tellement riche de sens que je ne peux que les survoler. La ceinture raconte des histoire contradictoires elle est lien, union dépendance, elle se noue et se dénoue, elle peut être objet de fierté, elle peut faire mal. Ici, il semble qu'elle symbolise un besoin de s'échapper vers le haut. Cela semble confirmé par le fait que Pan est un dieu de la nature dans sa forme la plus sexuelle, un dieu d'une fécondité charnelle à laquelle la rêveuse voudrait échapper.
- Arrivée du papillon gras, cet être beau et léger, libre dans l'air, auquel la Rêveuse voudrait ressembler est ici transformé en une animalité graisseuse, la graisse de l'incarnation. Elle l'attaque avec quoi ? un torchon, symbole de la vie domestique. Et il vit toujours ... alors qu'elle a tout fait pour l'abattre, allant jusqu'à lui abîmer les ailes. Il y a là un élan très fort de lutte contre la pulsion vitale et la nature sensuelle et surtout, avec le torchon comme arme, une vision sordide sur la vie de la femme .
-On assiste ensuite à un retournement, fréquent dans les rêves , qui présentent alors deux points de vue opposés. Ici nous passons de la cruauté à une honte terrible et à la pitié. Sacrifier la dimension sensuelle n'est probablement pas le désir profond de la Rêveuse puisque elle a peur que le papillon gras soit mangé. Mais , nous le verrons pendant le déroulement de la série, la femme Pan à la nature sauvage et libre, risque d'être détruite par la domestication, représentée ici par le chat qui est à la fois un animal très libre mais aussi un animal domestique type.
La symbolique alchimique
Comme dans les précédents rêves, les allusions alchimiques sont présentes. Je retiens trois thèmes, celui du médecin , celui du vinaigre, et celui de l'animalité, relié à celui de la nature.
Le médecin est celui qui administre la "médecine" et celle-ci, en philosophie hermétique, se situe à trois niveaux correspondant aux opérations du Grand Oeuvre : le premier est celui de l'Oeuvre de la Nature, le second de l'Art, et le troisième de l'Art ET de la Nature, ce dernier étant aussi nommé "la médecine de l'ordre supérieur ". Si on en croit Paracelse, le médecin connaît les merveilles de la Nature, ce qui en fait le préféré de Dieu. Le fait que la Rêveuse, si tôt dans la série, consulte un "homme de l'Art" montre qu'elle a besoin d'aide et de soins, tout au moins au début. Le reméde spécifique qui lui est destiné sera rude et conforme à la phrase de Gratien traduite par C.G.Jung : "En alchimie il est un certain corps noble au commencement duquel sont la misère avec le vinaigre, mais à la fin , la joie et l'allégresse. "
Le vinaigre dont le médecin va chercher un extrait pour la Rêveuse, suggére une opération de laboratoire, d'autant plus que les sens symboliques alchimiques donnés au vinaigre vont du "dissolvant universel" au "vinaigre très aigre" distillé plusieurs fois et correspondant au Mercure des philosophes de la Nature. on l'appelle aussi "lait de vierge" et ce dernier sens très surprenant reviendra dans un rêve ultérieur.
Les animaux, et le thème de l'animalité en général, sont très présents dans la série. Il y avait déjà un chat dans un rêve précédent non présenté ici car je suis obligée de faire des choix et je ne proposerai que cinquante rêves environ. Ce thème de l'animalité est relié à la Nature et au premier stade du processus alchimique. Animal est d'ailleurs un des noms que les philosophes alchimistes ont donné à la matière après le stade de la putréfaction, de la nigredo. Marie- Louise von Franz écrit dans son commentaire de l'Aurora Consurgens : "Dans la nuit de la nigredo on voit errer les animaux de la forêt. Il y a ici un écho du riche bestiaire alchimique qui caractérise en particuliers les stades initiaux : le serpent ouroboros, symbole de l'arcane, le lion, les reptiles, l'aigle le chien le loup etc."
La constance d'une présence animale, et ceci jusqu'à la fin de la série, si tant est qu'une série de rêves puisse avoir une fin, me fait penser que notre inconscient est profondément enraciné dans le biologique. Évidemment en disant cela je n'invente rien !
La suite la semaine prochaine si les Korrigans ne s'en mêlent pas ... et faites de beaux rêves.
Ariaga
14:31 Publié dans Alchimie, Nature, Philosophie, rêve, Une série de rêves. | Lien permanent | Commentaires (43) | Tags : écriture, société, rêve, nature, philosophie, alchimie
22/08/2010
LABORATOIRE
Nous allons terminer ce voyage estival des mots, sur les ailes de la langue des oiseaux(voir dans les notes précédentes), par un vocable qui s'imposait sur ce blog car il situe le lieu alchimique imaginaire où se rendent les lecteurs : LABORATOIRE. Ce mot en or est riche de recherches et de prières de notes de musique et de charmantes petites bêtes et de bien d'autres possibilités offertes à l'imagination.
Le vieil alchimiste, qui murmure parfois à mon oreille intérieure, a dit deux mots latins : LABOR (travail) et ORA (prie). Les Philosophes de la Nature, comme aimaient se nommer les alchimistes du Moyen Àge qui ne recherchaient pas l'or vulgaire, passaient de longues années devant leurs athanors mais cela n'aurait eu aucun sens si ils n'avaient pas, aussi , consacré beaucoup de temps à la prière. C'est pourquoi ils disaient que dans le LABORATOIRE il y a un ORATOIRE. Je pense comme eux que le chercheur de vérité mêne une quête vaine si il ne demande pas au Dieu de son coeur une aide spirituelle.
Maintenant à vous, amis lecteurs, de "jouer" .
Ariaga
15:52 Publié dans Alchimie, Philosophie, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (66) | Tags : écriture, voyage, alchimie, philosophie, blog, vacances, photo
09/08/2010
SPIRITUALITÉ ...
Le vent a fait voler les rideaux du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle et le mot SPIRITUALITÉ a été emporté en fragments. Ils voyagent maintenant et notre imagination va devoir se surpasser pour que les petits cailloux redeviennent une des pierres angulaires du Laboratoire.
Pour tous ceux qui veulent jouer en" langue des oiseaux" (nouveaux arrivants voir la note), je donne quelques pistes : RITE, LIT, PIRE, PI etc....etc. Pour moi, j'ai surtout lu et entendu :
SPIRE, SPIRALE, et cela m'a fait penser que l'évolution spirituelle est souvent spiralique. C'est comme si nous avions l'intuition qu'un centre est là, en nous. Un lieu où loge et d'où se diffuse une Connaissance. Nous entamons un voyage vers ce lieu mais la ligne droite semble impossible. Nous progressons en suivant un cheminement spiralé un peu comme une plante pendant sa croissance. Il y a des des obstacles, des accidents, des immobilisations, et même des reculs mais si nous avons le désir profond de persévérer sur la voie vers ce lieu central, si nous nous laissons aspirer, le mouvement spiralique nous en rapproche sans cesse.
Le mot spiritualité est riche de sens et de sons parfois surprenants. Le fait qu'on y trouve un LIT, par exemple, ou le début d'un RIRE m'ont fait bien sourire. ...
A vous .... amis connus et inconnus qui franchissez le seuil du Laboratoire. Que votre imagination travaille même en vacances....
Ariaga
08:32 Publié dans Philosophie, photo, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (67) | Tags : voyage, philosophie, jeu, culture, écriture, spîritualité, photos
02/08/2010
REPRÉSENTATION, le jeu continue
Nous continuons notre voyage imaginaire dans le pays des mots (voir les deux notes précédentes) avec REPRÉSENTATION, un mot riche, non seulement du sens que nous lui donnons, mais de tous les possibles avec lequel il est en relation. Je pense, par exemple à son contraire, l'IRREPRÉSENTABLE qui se situe dans une région inaccessible, le lieu de l'" absolument Autre ".
Il m'a été dit que je donnais trop de matériaux aux lecteurs et ne laissais pas assez de place à leurs propositions parce que j'avais tout dit (médisance !). Ma vengeance sera cruelle et je vais juste prendre le morceau du mot qui m'intéresse le plus, vous laissant le soin de trouver ce que l'on peut lire, entendre , amplifier, extrapoler à partir de ce mot. Je sais que ce sont les vacances et que le Laboratoire est un peu dépeuplé mais j'espère que vous ferez travailler votre imagination. Pour moi ce sera la première syllabe :
- RE, à la racine de toute RE présentation, si ce n'est celles de rares génies créateurs. Il donne son impulsion à tout ce qui nous vient à l'esprit, à la succession de nos images mentales. Je pense au RE (ce sera ma minute philosophique, ne fuyez pas !) "radical conceptuel" auquel, comme le pense Edgar Morin, nous attribuons un sens premier dans toute approche de l'idée de représentation. En résumé, nous ne comprenons que ce qui est déja connu, même si c'est inconsciemment. RE-produire, Re-mémorer, RE-connaître, RE-voir, RE-commencer, tous ces mots et d'autres encore qui ne me viennent pas à l'esprit, sont des premières lignes d'une page sur laquelle l'information nouvelle vient s'inscrire. Il y a aussi un petit côté alchimique dans cette imitation du connu car tout n'est pas à réinventer et il y a quand même une adaptation personnelle qui fait qu'à chaque RE présentation il y a transformation, changement d'état. Je vois aussi dans le RE un lien, comme celui que l'on trouve dans le mot si essentiel : RELATION.
Je me suis fait plaisir avec mon RE, sur lequel il y aurait encore beaucoup à dire et je vous laisse le soin de vous amuser, que vous commentiez ou non sur le blog, avec toutes les facettes possibles du mot REPRÉSENTATION.
.....................
Ariaga
08:42 Publié dans Alchimie, arts, Philosophie, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (100) | Tags : écriture, culture, voyage, philosophie, nature, société, alchimie
18/06/2010
L'herbe Ariaga
La fragile herbe Ariaga, celle là même qui se croyait si forte,
tombée comme un vieux chiffon
dans les boueuses profondeurs aquatiques du chagrin,
délitée par le sel des larmes,
remonte doucement vers la lumière.
Où est la surface, elle l'ignore,
elle flotte dans le ventre maternel des eaux,
elle grandit, elle s'enfante,
poussée par le courant vers le monde extérieur
et revient, tel un esprit malicieux,
le vieux démon de la curiosité...
Ariaga
17:28 Publié dans amour, blog et quotidien, Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : écriture, poésie, philosophie, photo, art, femme
04/05/2010
Il marche dans la lumière
Il est parti. Il a écarté" les lourdes branches qui retenaient prisonnier son corps souffrant et maintenant il marche libre dans la grande lumière. Je remercie tous ceux qui m'ont aidés de leur pensées et de leurs paroles pleines de pudeur pendant cette longue épreuve. Je vais maintenant habiter le silence pendant un temps dont j'ignore la longueur. Je vous embrasse tous.
Ariaga
17:07 Publié dans amour, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (41) | Tags : écriture, spiritualité, philosophie, amour, mort
24/04/2010
L'ultime initiation
Mon frère spirituel et alchimique, mon amant, mon mari, mon ami est rentré dans la phase de l'ultime initiation. Quelque heures, quelques jours, je ne sais mais je dois l'assister comme je le fais depuis tant et tant d'années. Et puis quand la mort, je préfére dire la transition, aura fait son oeuvre il y aura tous les détails matériels, le recueillement et la vie dans le souvenir, et surtout la reconstruction : n'être plus deux mais un. Alors je reviendrai car ce blog et votre amitié à tous me sont indispensables.
Il y aura encore des rêve à interpréter, de la poésie, et de l'amour vaste...
Je vous embrasse amis connus et inconnus et je vous remercie pour la force que vous m'apportez.
Ariaga
17:08 Publié dans Alchimie, amour, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : écriture, spiritualité, amour, mort, initiation
17/04/2010
Koan de l'autre visage dans le miroir
Pour Lung Ta Zen
Reflet du froid miroir
frontière du regard
elle voit le paysage
de son visage
lentement disparaître
Dans la nuit de la destruction.
Dévétu par le temps
rouillé par l'eau puissante des plaisirs et des larmes
labouré par le croc de la grande exigence
parcouru par les pistes du rire et de son ombre
elle le voit se défaire
comme tombent les pierres
d'un très vieil édifice.
Et puis venu des strates des âges de son âme, vient un nouveau reflet.
Voici l'ultime image
le dernier paysage
destruction transition
dernière initiation
voyage reconstruction
vers cet ancien visage
le visage oublié
d'avant sa naissance.
Et la glace reflète le sourire infini
d'un enfant qui n'est pas encore né.
Ariaga
16:02 Publié dans Alchimie, Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : écriture, poésie, spiritualité, philosophie, zen, feme, nature
14/03/2010
L'Oeuvre inachevée
Au dehors
elle n'a pas exploré assez loin.
En dedans
elle n'a pas creusé assez profond.
Ses mains carbonisées
par l'oeuvre de l'amour
ne savent plus chercher
la pulpe de la vie.
Il faut recommencer les envols et les chûtes
passer du noir au blanc
et de la boue à l'or.
Il faut cuire et recuire le pain de la nature
et ne jamais laisser
s'éteindre l'athanor.
Ariaga
16:06 Publié dans amour, Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (61) | Tags : écriture, poésie, alchimie, amour, nature, spiritualité, photo, psychologie
09/03/2010
Passer par la porte de l'Amour
Passer le mur
des bonnes raisons pour ne pas.
Passer le mur de la culpabilité.
Passer le mur entre les Uns et les Autres
le mur invisible du non dit, de la honte, des préjugés.
Passer le mur des questions sans réponses.
Passer le mur de la peau trop étroite.
Miner les fondations du mur de l'impossible.
Vous demandez comment amis ?
Tout simplement par une porte, la porte de l' Amour Vrai.
Ariaga
17:31 Publié dans amour, Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (42) | Tags : écriture, poésie, société, philosophie, amour, spiritualité
21/01/2010
Le temps du chat
Suite de la note précédente.
Pour tenter de faire ressentir ce que j'appelle temps présent unique, et que j'aurais bien appelé temps naturel, mais je trouvais que le terme était trop "chargé" de théories philosophiques, je vais encore donner un exemple. Regardez un chat assis , le regard à l'intérieur, comme on peut les observer, restant ainsi pendant des heures entre le sommeil et la veille. On a l'impression que le temps, notre temps du calendrier, n'existe pas pour lui mais seulement un temps vécu, ressenti, le temps du présent, le temps du "être juste là", le temps du chat ! vous me direz, nous ne sommes pas des chats mais c'était juste un petit exemple...
Je crois, comme le pensait le philosophe Merleau Ponty, qu'il existe un temps qui "fuse" à travers l'être humain. C'est le temps du sujet vivant ses propres actes en dehors des horloges et des tableaux chronologiques.Le moment où l'imagination ouvre la porte de tous les possibles et qui est celui d'un instant unique. Tout est contenu dans cet irremplaçable instant qui, parce que unique, ne peut que changer pour être remplacé par un autre instant unique. La mémoire fait revivre la passé et la prévision rend actuel le futur mais mémoire et prévisions ne sont que des productions de l'esprit et on peut donc dire que rien n'existe vraiment dans la conscience humaine en dehors du présent. Le reste est caquetage mental, comme le disait Krishnamurti. Il y a sur le sujet une jolie citation de Merleau Ponty, page 63 de La phénoménologie de la perception : "le présent tient encore dans sa main le passé immédiat, sans le poser en objet, et comme celui-ci retient de la même manière le passé immédiat qui l'a précédé, le temps écoulé est tout entier repris et saisi dans le présent." Ce véritable moment présent, ce temps non fictif, va aussitôt après être détruit et devenir un moment du temps qui ne pourra plus se retrouver, à la fois lui même et comme faisant partie de tous les autres, dans un nouveau présent unique. C'est pour cela que j'ai appelé cette saisie immédiate du temps que j'ai tenté de décrire mais qui est indescriptible, temps présent unique ; unique, parce que absolument différent des autres moments du temps, la comparaison entre deux expériences vraies et individuelles à deux moments différents étant impossible.
Cette réflexion ne servirait à rien si elle ne débouchait pas sur un questionnement. Ce temps présent unique c'est le temps de quoi ? Je pense qu'il y a déja des pistes dans les commentaires des lecteurs sur les deux précédentes notes. Je vais en ouvrir d'autres juste pour voir...
Ce temps serait- il le temps de la Nature ?
Ce temps serait- il le temps de la méditation sans but ?
Ce temps serait-il celui de l'intuition fulgurante, de la véritable création ?
Ce temps serait-il le temps d'un flux cosmique divin qui nous traverserait ?
Ce temps serait-il le temps réel, le reste n'étant que illusion ?
Le chat connaît peut-ête la réponse !
Ariaga
17:29 Publié dans Nature, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : écriture, nature, société, philosophie, citation, psychologie, chat