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30/06/2013

Aller à la pêche

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Ami lecteur, descendre la Charente en bateau m'a fait comprendre qu'il est parfois bon de se laisser aller au vide de la pensée. Aller à la pêche est une autre manière de philosopher et de recevoir la visite de l'Esprit de la Nature.

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Et ne peut-on imaginer que, dans cette grotte d'ombre, se trouve la clef de grands mystères ?

Ariaga

26/06/2013

Erreur de vision

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Si je n'ai pas une bonne idée de moi-même, n'est-ce pas parce que je me regarde trop dans le miroir des yeux d'autrui et pas assez avec mes propres yeux ? Il faut être humble mais sans excès ...

Ariaga

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23/06/2013

Lectures alchimiques

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On peut lire des bibliothèques entières d'ouvrages alchimiques, si on ne devient pas un vivant athanor sur lequel mijote le vase de l'expérience personnelle, aucune Oeuvre ne sera accomplie.

Ariaga

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20/06/2013

Silence et patience

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La conscience est bavarde et bruyante, elle ne cesse d'exprimer des opinions. Si on veut entendre la voix de l'inconscient il faut laisser cette voix s'exprimer dans le silence. Et aussi être à la fois très attentifs et très patients. Regardez les chats, ils sont de bons maîtres ...

Ariaga

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16/06/2013

Le pire ennemi

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Nous parlons souvent de la violence dans le monde et des violences que nous subissons de la part d'autrui mais nous oublions l'auto-violence, celle que nous nous infligeons. Ne sommes nous pas souvent notre pire ennemi ? Nous empoisonnons notre corps par l'absorption de substances nocives et notre esprit par la peur, la colère, la jalousie, l'envie.

Et si nous commençions par combattre l'ennemi le plus proche, de manière à pouvoir nous aimer, avant de partir en guerre contre les autres ?

Ariaga

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13/06/2013

Rêve fou

Boules en mer.jpg

Et si on inventait un nouveau monde, de nouvelles règles :

Croire à l'incroyable.

Accepter l'illogique.

Entendre le silence et voir l'invisible.

Aimer l'absolument AUTRE.

Sourire à la mort.

Le monde deviendrait-il plus inhumain que ce qu'il l'est ?

Ariaga

demi boule en mer.jpg

10/06/2013

Co-naissance

 

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Ce qui est au delà des noms nous atteint parfois, comme une onde venue du fond de l'univers. Une impression de co-naissance avec tout ce qui est.

Un instant unique aux larmes.

Puis cela disparaît et c'est une insupportable perte ...

Ariaga

 

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07/06/2013

Prisonniers du mur

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La manière de penser acquise fait de nous des prisonniers enfermés entre des murs de processus et de codes.

Il nous reste une liberté : creuser patiemment pour essayer de percer quelques trous qui nous permettront de jeter un regard de l'autre côté du mur. C.G.JUNG a passé sa vie à creuser ...

Ariaga

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04/06/2013

Pensées bulles

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Comme prévu, j'ai voyagé vers l'intérieur. Un voyage sur des chemins assez cahotiques, vous vous en doutez ... J'aurais voulu tenir un journal de bord mais ce lieu n'avait pas le langage du récit habituel. Les pensées étaient comme des bulles issues d'un monde ignorant les longs discours. Il y avait des formes, des intuitions, des interrogations, du sombre et du clair, du net et du confus. 

La vie des bulles est courte. Elles se dissolvent dans l'air mais il y en a parfois qui sont plus résistantes et que l'on peut saisir au vol.  Amis lecteurs, ce sont ces quelques bulles que je vais vous proposer dans jours qui viennent.

Ariaga

09/05/2013

C.G.Jung:progrès et évolution

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J'ai trouvé dans le livre de Carl-Gustav Jung et Charles Kerényi Introduction à l'essence de la mythologie des phrases où il est question du progrès , de l'évolution et aussi de l'éducation. Il me semble que ce sont des mots dans le sillage desquels on peut réfléchir car ils sont d'actualité. Jung et kerényi ont écrit chacun leur partie de l'ouvrage. Les citations qui vont suivre sont de Jung, P. 136 et c'est moi qui souligne en caractères gras. Ariaga.

"Le progrès et l'évolution sont des idéaux qu'on ne saurait nier ; mais ils perdent leur valeur si l'homme ne parvient au stade nouveau qu'à l'état de fragment de soi même, ayant laissé dans l'ombre de l'inconscient tout ce qui constitue son arrière-plan et forme l'essentiel, l'ayant abandonné à l'état primitif, disons même de barbarie. La conscience, arrachée à ses bases mais incapable de réaliser le sens du nouvel état, n'est alors que trop disposée à retomber dans une situation plus mauvaise que celle dont l'état nouveau voulait la libérer."

..." Les enfants sont éduqués par ce que l'adulte est, et non par ses bavardages. La croyance aux mots, universellement répandue, est une vraie maladie de l'âme, car cette superstition exerce un attrait qui éloigne toujours davantage des bases fondamentales de l'homme, et une séduction qui porte à l'inguérissable identification de la personnalité avec le slogan auquel on croît au moment. Entre-temps, tout ce qui a été surmonté par le progrès et laissé en arrière, glisse toujours plus bas dans l'inconscient, d'où finalement se reforme l'état primitif d'identité avec la masse. C'est alors cet état qui devient réalité et prend la place du progrès escompté."

01/05/2013

Le travail du pinceau

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À terre, à côté d'un bateau, j'ai vu, oublié, un pinceau. Il était encore imprégné d'une collante matière qui commençait tout juste à sécher et de vives couleurs palissaient en éclaboussures sur le sol buvard.

Il allait rester là oublié, piétiné, jeté. Pour lui pas de voyage sur l'océan, pas  de voiles gonflées, pas de bruits de vagues sur la coque.

Mais il avait beaucoup servi et le Service peut être le plus beau des voyages pour celui qui comprend le sens de ce mot.

   Ariaga

 

20/04/2013

Les phobies

 

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Qui n'a pas une phobie plus ou moins handicapante ? Phobie des serpents, du vide, de la foule, et de tas de choses et situations parfois surprenantes. On a du mal à comprendre la terreur que quelq'un peut ressentir devant un papillon ou une tétine.

C. G. Jung dans son ouvrage Psychologie du transfert exprime une curieuse opinion au sujet des phobies. Il met en garde contre un excès de soins , ce qu'il appelle "l'enthousiasme thérapeutique", et dit que " tout ne peut pas être guéri, tout ne doit pas être guéri". Il raconte, à titre d'exemple deux histoire qui seraient incroyables si on ne connaissait pas le sérieux de Jung.

La première concerne une femme qui souffrait depuis longtemps d'une dépression et d'une phobie de Paris. La dépression fut guérie mais la phobie demeurait. Cependant, elle se sentait tellement bien qu'elle décida de prendre sur elle et de venir à Paris. Elle réussit à atteindre Paris mais le lendemain de son arrivée elle succomba dans un accident d'automobile.

La seconde histoire est celle d'un patient atteint d'une curieuse phobie des perrons. Il faut pris par hasard dans un affrontement de rue. Il y eut des coups de feu et, terrorisé, malgré sa phobie, il voulut se réfugier dans un édifice public auquel on accédait par un perron. Il gravit le perron en courant et c'est alors qu'il fut atteint par une balle perdue. Il s'écroula sur les marches.

Les conclusions de Jung  sont que les symptômes psychiques doivent être considérés avec une grande prudence et que la psychothérapie doit se montrer modeste car nous sommes loin de connaître toute leur signification.

Je dois dire que je reste perplexe. Certaines phobies seraient-elles une mise en garde d'un inconscient qui fonctionne dans une autre temporalité et qui "sait" qu'un danger nous menace ? Je frissonne ...

Ariaga

 

13/04/2013

G.Jung et la prière

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La prière, la supplique, le remerciement,  d'une pensée qui s'éléve vers une puissance supérieure, sont quasiment universels. On appelle à la cessation de la souffrance, à la délivrance des chaînes, à la réussite et même au retour du beau temps. On remercie d'avoir été exausé. 

C.G.JUNG, répondant à une correspondante qui l'interrogeait sur la prière lui répond dans une lettre du 3 août 1953 :

...la prière. C'est là quelque chose qui a toujours fait problème pour moi. J'ai eu le sentiment, il y a quelques années, que toutes les exigences qui vont au-delà de ce qui est sont injustifiées et infantiles, et qu'on n'a donc pas le droit de demander quelque chose qui ne nous est pas accordé. On ne peut pas rappeler quoi que ce soit à Dieu, pas davantage Lui prescrire une conduite, excepté lorsqu'Il tente de nous imposer quelque chose que nos limites humaines ne sauraient porter. La question est naturellement de savoir si pareille chose arrive. Je crois que oui, car si Dieu a besoin de nous comme régulateurs de Son Incarnation et de Son accession à la conscience, c'est parce qu'il dépasse, dans Son illimitation, toutes les limites nécessaires pour devenir conscient. L'accession à la conscience est un renoncement permanent, car c'est une concentration qui ne cesse de s'accroître.

Si ce que je dis là est juste, alors il peut arriver qu'il faille "rappeler" quelque chose à Dieu. Le Soi le plus intime de tout homme et de tout animal, des plantes et des cristaux est Dieu, mais ramené à des proportions infimes et confronté à Sa forme individuelle terminale. C'est pourquoi, rapporté à l'homme, Dieu est également "personnel" comme un Dieu antique, et donc anthropomorphe (comme Jahwé chez Ézéchiel).

Un vieil alchimiste a formulé ainsi le rapport de 'homme à Dieu : " Aide-moi, afin que je T'aide !".

C'est moi qui ai souligné car je déteste" saucissonner" les textes de Jung pour ne prendre que ce qui m'intéresse mais, en particulier dans la Correspondance, il a tendance à se "lâcher" comme on dit aujourd'hui, et a devenir un peu difficile car il aborde plusieurs sujets en même temps.

En tous cas, je ne doute pas que, pour les courageux, il y ait dans cette citation un beau sujet de réflexion.

Ariaga

06/04/2013

Panne d'inspiration

 

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Il y a des moments où on se sent comme ce cycliste acrobate que j'avais photographié devant le viaduc de Morlaix. Il n'est ni en haut ni en bas ; instant de nulle part.

Il ne me reste, si je veux écrire une note , que mon titre : Panne d'inspiration. Je vais laisser le mot (riche) panne à d'autres pour conserver inspiration et quand je vois, prononce, tourne dans tous les sens, ces quatre syllabes je crois que l'on peut jouer un peu. Utilisons le principe d'amplification de Jung ou la Langue des Oiseaux des alchimistes.

INSPIRATION, je commence par un vieux souvenir de latin

RATIO(onis) : Calcul, organisation.

SPIRA : Noeud des serpents, des arbres, des cheveux.

Il faudrait donc déméler les noeuds des pensées inspirantes qui arrivent en vrac et les mettre en ordre.

SPI(diminutif de spinnaker) je vois l'inspiration qui fend les flots de l'inconscient aidée de cette grande voile.

RÂ : Le Dieu égyptien du soleil apporte la chaleur et l'énergie  et c'est l'

INSPIR, la respiration profonde, qui va capter cette source dans le cosmique mais j'entends aussi  SOUPIRS car la captation de l'inspiration est parfois une tâche longue et épuisante.

ION : Cela sonne grec, mais je ressens plutôt ce tout petit Ion, qui traîne à la fin du mot,  comme celui qui se demande si il va perdre ou gagner au grand jeu des électrons. Celui-là est aussi en l'air !

Je me suis juste amusée et je pense que certains auront des ajouts à faire ...

Ariaga

 

29/03/2013

Vieillesse et liberté d'expression

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Sur le plan de l'expression des idées, si certaines personnes deviennent craintives en vieillissant et ne veulent surtout pas abîmer l'idée qu'elles se font d'elles même, et surtout l'image qu'elles veulent proposer à autrui, il en est d'autres que la vieillesse libère. Elle donne la liberté d'exprimer ses idées sans se soucier des conséquences sur une carrière et rend plus indifférent à la critique. C.G.JUNG me semble un bon exemple de cette évolution.

Jung a longtemps eu des réponses ambiguës à certains problèmes d'ordre  psychologique ou philosophique. Je pense que la complexité de son attitude pouvait s'expliquer à la fois par son goût du paradoxe et par la dualité entre un Jung très rationnel, voulant limiter ses propos au domaine empirique, et un Jung affectif, sujet à des émotions et des intuitions.  À partir de sa grave maladie en 1944, il approchait des soixante dix ans, il a laissé plus librement cours à son affectivité car l'opinion d'autrui lui était devenue parfaitement indifférente.

Dans les dernières années de sa vie, alors qu'il est toujours aussi "brillant" intellectuellement, il considère comme un "devoir éthique" de dire ce qu'il pense et ressent, même si ce n'est pas vérifiable scientifiquement. Il a même décidé de toucher au domaine religieux, ce qui n'est pas aisé pour un médecin. Dans son ouvrage tellement controversé Réponse à Job, publié en 1952, il écrit :

"Ce n'est pas sans motif que j'ai moi-même attendu d'avoir soixante seize ans avant d'oser réellement me rendre exactement compte de la nature de ces "représentations supérieures" qui décident, de façon infiniment importante pour la vie quotidienne, de notre comportement éthique."

Il avait conscience de la tempête que déclencherait un livre où il est dit que les contraires sont contenus en Dieu, que l'on ne peut pas négliger sa face obscure, et, chose encore plus sulfureuse, que l'élément féminin manque à la totalité divine !  Et pourtant il n'a pas hésité et a été bombardé de critiques ... auxquelles il a répondu avec virulence ...

J'espère que l'exemple de Jung consolera tous les amis lecteurs qui, comme moi, commencent à sentir le poids des années :  Vieillesse = liberté d'expression.

Ariaga