05/11/2014
La rune ISA
Rêve éveillé poétique autour de la contemplation et de l'incarnation de la rune ISA qui se présente comme une barre verticale.
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Stadha, la rune s'incarne et fait vibrer les cellules.
Mère phallique, jetée par les géants du givre.
Tronc solitaire surgi de la pierre noire, la lumière blanche vibre son cri aigu, appel aux branches sur le fil du rasoir.
Arracheuse de peau de chair et d'os, la glace brûlante centrifuge les cellules tournoyantes.
Dans le ventre s'enfonce l'épée de lumière, dans la tête la tige de cristal uranien.
Et le cri de souffrance quand se plante le pieu indigo dans le cœur du vampire ébloui !
La glace et la mort sont vaincues par le feu et la vie.
Ariaga
19:19 Publié dans arts, Contes et symboles, Nature, poésie, rêve | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : écriture, poésie, rêve, divination, runes, symbolisme, culture, spiritualité, philosophie
14/09/2014
Autres mondes.
Il y a des mondes ...
où les vagues sont de pierre et les arbres bleus.
Il y a des mondes ...
où tu es encore là, ton cœur battant dans mon cœur, mon cœur battant dans ton cœur, où nous sommes compagnons de route sur le chemin qui mène à la grande porte.
Il y a des mondes...
où dansent ensemble les atomes des corps qui s'aimaient.
Il y a des monde ...
où les oiseaux disent des secrets en une langue, que seuls peuvent comprendre ceux qui ont subi la calcination.
Dans la Pensée, Tout existe.
Ariaga
07:44 Publié dans Alchimie, amour, photo, poésie, rêve | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : écriture, poésie, amour, pensée, alchimie, philosophie, la rochelle
24/04/2014
Offrande à la Nature
Dans les caves profondes du blog j'ai trouvé ce poème qui, en la multiplicité de mon unité, exprime la part païenne en union avec la nature. Je vous l'offre aujourd'hui, dans une présentation différente.
Forte des puissances de la nuit,
nue sur la roche ronde enfantée par les vents, la femme est venue offrir sa chair humide d'un désir d'Océan à l'aimant de la mer montante.
Les langues du soleil
tout près d'être englouti,
ont caressé sa peau
en spasmes d'agonie.
Le ressac a chanté
au rythme de l'amour
et le feu a brulé
dans la pierre mouillée.
Quand ses reins ont quitté leur lit granitique,
quand son ventre s'est tendu vers le ciel,
quand ses cuisses lourdes se sont ouvertes
à la caresse des gouttes,
la vague est arrivée aspirant la fontaine,
cri et jaillissement
de son eau féminine,
un don à la Nature
aux temps des dieux multiples.
Ariaga
16:41 Publié dans Alchimie, amour, Nature, poésie, rêve | Lien permanent | Commentaires (36) | Tags : écriture, poésie, nature, mer, spiritualité, éros, art, rêve
19/04/2014
Relire le Zarathoustra de Nietzsche
Je ne compte plus les fois où je me suis immergée dans le Zarathoustra de Nietzsche et me voilà encore repartie pour cette aventure. En effet, je me suis aperçue que je n'avais pas, ou peu, pris conscience du fait que cette oeuvre unique demande un décodage ou plutôt des décodages. Il y a des strates d'interprétations possibles, des obscurités, des pièges dus aux multiples allusions à des faits personnels, l'humour de Nietzsche , son désir d'écrire un livre "pour tous et pour personne". Je crois aussi que j'étais trop prise par des recherches sur l'influence de Nietzsche sur l’œuvre de Jung.
Du temps a passé et alors que j'entendais sans l'entendre un passage du Zarathoustra lu à la radio un déclic s'est fait en moi au sujet des obscurités et contradictions que l'on reproche à cet immense poème philosophique. Nietzsche, je crois, procède à la façon des anciens alchimistes du Moyen-Âge. Il s'avance masqué dans un labyrinthe procédant par allégories et métaphores, formules cabalistiques, réitérations, significations multiples, allusions ... le lecteur doit travailler pour trouver les réponses sans être jamais certain que le résultat est le bon car Nietzsche aime bien l'égarer. Je pense aussi à tout ce bestiaire , aigle, serpent, vache et d'autres qui rappelle celui des ouvrages hermétiques. Et voilà il faut relire pour vérifier cette intuition.
Les alchimistes disaient : "Notre Art est musique" et le texte de Nietzsche est aussi très musical. Comme mes connaissance en allemand son très insuffisantes je rêverais que pendant cette relecture, en traduction, un homme très séduisant (quand on rêve pourquoi se priver !) me dise à l'oreille le texte original. Quel beau fantasme ...
Ariaga
17:14 Publié dans Alchimie, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, rêve | Lien permanent | Commentaires (42) | Tags : alchimie, philosophie, rêve, nietzsche, zarathoustra, culture, jung
22/01/2014
Rêves et liberté
Quand nous rêvons, nous sommes libres d'agir dans le cadre de situations qui seraient impossibles dans la vie dite "réelle".
On se retrouve dans des maisons inconnues, on change de lieu en une seconde, on joue d'un instrument de musique alors qu'on en est incapable, on côtoie des "people" on vole comme un oiseau et on fait bien d'autres choses encore ...
La rigidité de la logique, de l'enchaînement des causes aux effets, des contraintes du temps linéaire, tout cela disparait et nous sommes invités à un extraordinaire voyage dans un monde où tout est possible y compris l'absurde.
Il arrive que l'on se trouve dans des situations terribles. Par exemple on tombe dans le vide mais on se réveille avec un tel soulagement ! Ma nature craintive et mon vertige rendent impossible un saut à l'élastique, même si quelque chose au fond de moi aimerait cette sensation. C'est probablement pour cela que, dans un rêve, voler, tomber, marcher au bord des falaises, m'a toujours donné l'impression de vivre des aventures interdites. Dans le monde du rêve, même si il y a parfois de l'angoisse, la vie est passionnante !
Pour ceux qui auraient besoin d'une dose de potion alchimique je recommande l'excellent texte de Jean Bissur intitulé Gérard Dorn, Jung et l'alchimie.http://carl-gustav-jung.blogspot.fr/2014/01/gerard-dorn-j...
Ariaga
09:05 Publié dans Alchimie, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, rêve | Lien permanent | Commentaires (39) | Tags : écriture, philosophie, rêves, alchimie, jung, socièté, art
15/01/2014
Tags à La Rochelle
La nuit dernière j'ai rêvé que j'avais couvert les murs de mon appartement de dessins et peintures de têtes de mort. Certains étaient du style des illustrations que l'on trouve dans les ouvrages alchimiques, d'autres d'une facture plus récente. Je recevais beaucoup de visiteurs qui tous jugeaient cette décoration hideuse et j'étais déçue et blessée qu'ils n'apprécient pas ces dessins que je trouvais très beaux et au milieu desquels j'aimais vivre.
J'ai pensé, quand j'ai "contemplé" mon rêve, qu'il avait été induit par une série de photos de tags que j'avais prises dans un parking de La Rochelle. Il n'y avait pas que des photos relatives à la mort, mais je vous donne un échantillon du travail de ces artistes. Vous aurez en prime un portrait de femme que j'ai trouvé mortel !
J'ai aussi pensé que l'inconscient m'envoyait le signe de reprendre le blog car le temps passe si vite ...
Ariaga
14:38 Publié dans Alchimie, arts, la Rochelle, Philosophie, rêve | Lien permanent | Commentaires (52) | Tags : écriture, rêves, alchimie, art, psychologie, photos, la rochelle, mort, socièté
26/12/2013
Joyeuses fêtes de fin d'année
En cette fin d'année et au début de l'année nouvelle, j'espère que la vision que l'ami ÉPHÊME a du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle vous fera sourire ! (clic pour agrandir le dessin)
Je souhaite à ceux qui participent à la vie de ce blog par leurs commentaires une très bonne année mais ils sont la partie émergée de l'iceberg et je n'oublie pas les lecteurs qui ne se manifestent pas mais qui, par leur nombre, font que le Laboratoire se maintient depuis tant d'années.
Que les temps qui viennent vous apportent force, joie, paix et lumière.
Je vous embrasse tous, amis connus et inconnus.
Ariaga
08:17 Publié dans Alchimie, amour, arts, poésie, rêve | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : nouvel an, art, humour, fêtes, alchimie, laboratoire, jung
23/11/2013
Repos : photos à l’œil
Il est temps, pour les lecteurs et pour moi même de prendre un peu de repos pour laisser les Citations de Psychologie et Alchimie de ce cher Carl Gustav Jung mijoter dans le vase sur l'athanor. Pour ceux que cela rebute ne vous réjouissez pas trop vite car je serai sans pitié et le supplice reprendra bientôt.
Pour occuper ce repos je vous laisse quelques photos. Ne faites pas les fous dans le Laboratoire. J'ai un œil sur vous !
Et laissez courir votre imagination ...
Ariaga
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17:42 Publié dans arts, blog et quotidien, Nature, photo, rêve | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : photos, art, alchimie, psychologie, jung, nature, insolite, imagination
13/09/2013
C.G.JUNG sur la fin de l'analyse
(Clic pour agrandir)
Parmi les lecteurs de ce blog, il est possible que certains aient entrepris, puis interrompue, une analyse, qu'elle soit jungienne ou non. En effet, c'est tout un processus, court ou long, qui peut s'arrêter pour diverses raisons car, même si on n'a pas le sentiment d'avoir atteint le but recherché, une fin peut toujours survenir à un stade quelconque de ce difficile travail sur soi.
C.G.Jung, dans Psychologie et Alchimie, propose différentes raisons à cette fin. Je vais vous les citer et peut-être retrouverez vous un des motifs qui vous a fait vous séparer, peut-être temporairement, de votre analyste.
" 1. après que le sujet à reçu un bon conseil ; 2. après qu'a eu lieu une confession plus ou moins complète, mais toutefois suffisante ; 3. après la reconnaissance et l'acceptation d'un contenu psychique jusqu'alors inconscient, bien qu'essentiel, et dont la prise de conscience donne un nouvel élan à l'activité et à la vie du sujet ; 4. après un détachement, obtenu grâce à un travail psychologique prolongé, d'avec la psyché de l'enfance ; 5 après la réalisation d'une nouvelle adaptation rationnelle à des conditions de vie peut-être difficiles ou exceptionnelles ; 6. après la disparition de symptômes douloureux ; 7 après un tournant positif de la destinée : examen, fiançailles, mariage, divorce, changement de profession, etc. ; après la redécouverte de l'appartenance à une confession religieuse, ou après une conversion ; 9. après que s'est esquissée l'édification d'une philosophie pratique de la vie ( " philosophie " au sens antique ! ). "
Jung ajoute, et je trouve cela très intéressant, que, même après cette fin de l'analyse, il est fréquent que la confrontation avec l'inconscient persévère et que des patients qui reviennent voir leur analyste après des années décrivent des métamorphoses aussi importantes que celle des patients qui ont poursuivi leur analyse. Cela donne à penser qu'il existe dans la psyché, comme le dit Jung, "un processus tendant vers un but final et, pour ainsi dire, indépendant des conditions extérieures".
Je dois dire que je trouve la possibilité d'existence de ce processus impressionnante et propice à de profondes réflexion ...
Ariaga
17:45 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, rêve | Lien permanent | Commentaires (101) | Tags : écriture, psychanalyse, philosophie, jung, analyse, psychologie, psychologie des profondeurs
04/09/2013
Marie-Louise von Franz et le conte
Pendant tout ce mois d'Aout, où nous avons voyagé avec la Gaillarde Conteuse dans le monde du conte, j'ai pensé à la manière dont Marie-Louise von Franz nous introduit dans ce domaine merveilleux qui est en chacun de nous. Cette disciple privilégiée et héritière de la pensée et de l'oeuvre de C.G.Jung nous montre, grâce à son immense culture et sa pénétration du langage symbolique, combien ces histoires qui jouent à faire émerger de puissants archétypes sont finalement révélatrices d'un cheminement vers une harmonie des contraires. Le Soi ? Peut-être ...
Ceux qui ont lu entre les lignes du dernier texte de Patricia Gaillard, dite la Gaillarde conteuse, ont bien compris qu'en nous enchantant elle nous conduisait vers un jardin merveilleux, celui que les alchimistes appellent le "jardin des sages" et que dans ce jardin intérieur on pouvait faire la découverte de ce roi qui est une manifestation du Soi. J'espère que ceux qui me lisent ne confondront pas l'archétype et sa re-présentation.
Je n'arriverai jamais à m'exprimer aussi bien que Marie-Louise von Franz au sujet de contes c'est pourquoi je vous propose une citation qui conclut son ouvrage : L'interprétation des contes de fées (Albin Michel):
"Le nouveau principe de conscience est donc une totalité, il se place bien au-delà de la scission entre les opposés féminin et masculin, bien et mal. Les contes - et les rêves - montrent que le progrès serait de tendre vers une réalisation de cet équilibre. On peut dire, en s'appuyant sur l'exemple de ces contes, que le centre le plus intérieur, le noyau divin de la psyché humaine, est la seule chose qui puisse transcender le problème du bien et du mal et qu'il est le seul facteur absolu capable de nous conduire au-delà de la situation de chaos à laquelle nous sommes confrontés. Seul l'être conscient et individué peut résister aux épidémies psychiques qui contribuent dans une proportion incalculable à augmenter le mal et la souffrance du monde.
... en réalité, les contes de fées ne sont qu'en apparence des histoires naïves et innocentes. Ils sont si riches de sens qu'on ne peut les expliquer superficiellement et que, pour les comprendre réellement, il faut que nous acceptions de plonger, avec eux, en eau profonde. "
C'est cette plongée que nous avons tentée pendant le mois d'Aout avec la Gaillarde Conteuse.
Ariaga
08:53 Publié dans Alchimie, Contes et symboles, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, rêve | Lien permanent | Commentaires (50) | Tags : écriture, conte, littérature, jung, marie-louise von franz, fantastique, philosophie
28/08/2013
Le Roi des Contes
Photo illustration Ariaga (clic pour agrandir)
Mes amis, vite, revenez à moi. Notre tapis est orange et brillant comme jamais.
C’est que cette dernière envolée sera celle de l’adieu, après nous ne reverrons plus notre chère monture.
Il faudra revenir à nos pieds, nos vélos, nos motos, nos voitures...
Ce matin nous partons pour ce château final, le roi nous y attend. Munissez vous bien vite de vos objets magiques, brossez vos chevelures, briquez votre minois, habillez-vous d’or et de soies, je vais vous présenter à un grand personnage, qui connaît de vos âmes le plus petit recoin, car c’est chez lui qu’arrivent vos rêves, vos désirs, vos fantasmes et vos projections. En grand ordonnateur, il tisse tout cela pour en faire des contes, propres à vous nourrir, à vous guider, à raconter au monde vos schémas intérieurs qu’il disperse sur terre comme des graines de blé.
Regardez ce château, chacun de vous le voit selon ses rêves et ses désirs, et regardez ce roi. Bien sûr il n’est pas grand, ni vêtu de velours et d’hermine, bien sûr la couronne de sa tête n’est pas faite d’or fin. Mais qu’attendiez vous donc, filles et fils de la terre ?
C’est un être sans âge, dont on ne peut même dire s’il est fille ou garçon, il est menu et pâle dans son vêtement de neige et de vent, sa couronne est une ronde de vers luisants et son sceptre une branchette d’aubépine. Mais allez le voir, surtout n’hésitez pas, car à le rencontrer on puise sacrément à la source de nos mythologies humaines et à celles de nos cœurs. De l’esprit aisément il sait défaire les nœuds et nous renvoie sur la terre un peu plus neufs à chaque fois.
Et pendant que vous irez à lui, je m’en irai. Il y a dans cette terre sacrée un trou dans le sol, caché à peine par quelque lierre fou. C’est par là que je pars, vous en ferez autant quand vous aurez fini. C’est un petit boyau en spirale, qui en quelques secondes vous ramènera ici, dans notre monde.
Une dernière chose, chers compagnons de ce voyage d’août qui m’a fort amusée, n’oubliez pas que ce trou de voyage est praticable dans les deux sens et à tout moment. Il ne tiendra qu’à vous de revenir. Sans moi. Comme des grands.
Merci d’avoir accepté de me suivre dans ce délire de conteuse, moins délire qu’on ne croit...
Maintenant je pars, car, je vous l’ai dit, un palais m’attend, là-bas, au-dessus de la mer, sous un oranger-ami qui m’a longtemps manqué...
Je vous embrasse à la volée !
La gaillarde conteuse
Patricia Gaillard
07:39 Publié dans Alchimie, Contes et symboles, CONTRIBUTIONS, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, rêve, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (51) | Tags : écriture, conte, philosophie, voyage, roi, littérature, patricia gaillard, jung
23/08/2013
Tisser le conte
Motif tissu du lac Titicaca, Pérou (agrandir)
Quelle force dans vos impressions durant cette traversée de la région des objets magiques et des animaux qui parlent !
Cependant il va nous falloir encore repartir, car août tricote vers septembre le tapis de ses jours.
Je ne vais pas tarder à faire ma valise, un palais m’attend, dont je ne vous dirai rien, car ce voyage-là sera mien.
Voyez, notre tapis volant qui se déroule, un peu plissé de sommeil, bercé par vos mots.
Il a rêvé de fils, de nœuds, de filage, de tissage, de lin, de laine, de coton et autres chanvres rudes.
Il a rêvé des parques, des araignées aux œuvres fines bijoutées de rosée.
Il a rêvé des vieilles brodeuses, des veilles tisserandes et des conteuses-fileuses.
Savez-vous qu’au temps des fileuses on appelait les contes “la philosophie du rouet” ?
Savez-vous que les travaux de femmes sont la métaphore de la création de la pierre philosophale ?
Avant de monter sur notre tapis, je voudrais vous parer. Si.
Il y a dans ce coffre de bois bleu des vêtements et accessoires importants offerts par la région des objets magiques que nous quittons :
Soie brodée d’or de Prince oriental, tenue de Reine, hardes de Sorcière, une longue barbe bleue, un chaperon bien rouge,
une robe de soleil, une autre de lune, un fuseau-somnifère qui fait dormir cent ans, des bottes de sept lieues,
un sac de cailloux blancs, une chevillette qui choit, la boîte de Pandore, un baiser de prince, un autre de grenouille,
l’édredon de dame Holle, une baguette magique, une flûte enchantée et une lampe qui renferme un génie.
Choisissez vôtre objet, celui qui vous est proche, celui dont vous rêvez. Car là où nous allons, on vous attend impatiemment et surtout on a besoin de savoir vos fantasmes, et votre choix vous trahira, car vos fantasmes sont l’essence de ce monde éternel où nous sommes encore pour quelques jours.
C’est un Roi, sachez-le, qui nous attend, pas le premier venu, car c’est le Roi des contes !
Notre dernière envolée va durer quatre jours. Vous aurez le loisir de choisir, d’adopter la chose, de la connaître, et surtout de vous faire connaître d’elle.
Vous arriverez mûrs au château, autre château celui-ci, château d’or des merveilles !
Veinards que vous êtes. Embarquons !
(à suivre) La Gaillarde Conteuse
Patricia Gaillard
20:36 Publié dans Alchimie, Contes et symboles, CONTRIBUTIONS, Philosophie, poésie, rêve, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (70) | Tags : écriture, philosophie, conte, fantastique, voyage, vacances, patricia gaillard, tissus, château
13/08/2013
Pique-nique au château
Illustration ÉPHÊME (clic pour agrandir)
Chers voyageurs, il nous faut quitter ces lieux. J’espère que chacun gardera en mémoire une de ces passionnantes créatures...
Sautez sur le tapis, nous allons décoller. Vous avez faim ? Je m’en doutais. Mes amies du cercle de fées, qui connaissent de la nature les secrets gustatifs, m’ont confié un panier. Découvrons ensemble son singulier contenu :
Terrine de plantain aux airelles, tapenade de prunelles aux orties, crottes de lièvres en coques de chocolat blanc, compote d’amanite tue-mouche relevée d’une giclée de cette absinthe si bien nommée “fée verte”. Le tout sera arrosé d’un Pisse-dru des forêts et d’un sang de sureau aux reflets d’escarboucle...
Ne faites pas la grimace et ayez en ce jour le palais tolérant ! Considérez la chance que vous avez de savourer ces préparations fines, ce qui n’est pas donné au commun des mortels. Ces dames nous ont gâtés, il faut y faire honneur.
Oh mais, surtout ne touchez à rien, pas encore ! Je referme ce panier, nous n’allons pas manger comme ça, bêtement, en volant. Ces nourritures méritent que nous prenions le temps. Je vous ai donc prévu un bel arrêt pique-nique, dans une demeure cachée, hautement mirifique. Regardez sous vos pieds et voyez ce château. Nous y serons chez nous, j’en ai reçu la clef. Quelques nappes de lin y garnissent d’interminables tables, et des chandeliers aux flammes frémissantes seront notre clarté. Quelques araignées tisserandes décorent les plafonds de leurs toiles de maîtres, et les chauves-souris font, d’un vitrail à l’autre, un ballet gracieux de papillons noirs. Est-il hanté ? Bien sûr ! Pour qui donc me prenez-vous...
Vacances surnaturelles, je vous avais bien dit. Voyage pas ordinaire.... Esprit es-tu là ?
Nous nous posons, la grande porte est ouverte. Amis, entrons.
(A suivre) La Gaillarde Conteuse
Patricia Gaillard
08:15 Publié dans Alchimie, Contes et symboles, poésie, rêve, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (75) | Tags : écriture, conte, fantastique, patricia gaillard, voyage, vacances, château, poésie
09/08/2013
Les fées, esprits de la nature
Illustration,collection personnelle Patricia Gaillard
Nous allons continuer. Je vois que le parfum du lieu à présent vous inquiète.
Vous êtes tous là, aucun n'a donc péri dans ce funeste endroit ?
Vous devez avoir faim. Le roi à tout prévu dans ce panier d’osier : bouquets de ciboulette sauvage, ail des ours, beignets de fleurs d'acacia, fraises des bois. N’y cherchez pas de viandes, ni de poissons, ici les bêtes parlent, aident les voyageurs, sont des êtres vivants comme vous et moi, qu’on ne dévore jamais que symboliquement...
Ce repas sera accompagné d'un vin d'aubépine de la cave royale, cuvée 1271, s'il vous plaît. Ne soyez pas surpris, le temps ici n'est rien... Éphême sera content. Cher Éphême, trinque donc avec nous et oublie cette indignation qui te tenait tantôt ! Buvons à l’aventure, compagnons, car la région survolée est la région des fées et comme vous le savez, elles sont de tous les genres.
De celles, radieuses et douces, penchées sur les berceaux à celles, du genre Carabosse, qui tordent les destins, ces belles créatures sont nombreuses et variées et vous pourrez suivre l’une ou l’autre, pour partager un peu leur étrange fonction.
C’est là que vous verrez des fées lavandières, qui entraîneront les hommes, les lâchant au matin, echevelés et hagards, (à vous de voir...) Les fées marraines aussi, en robe de feuilles, de neige, de vent, qui vous combleront de dons. Les fées fileuses, les parques, qui créent, déroulent et coupent le fil de nos vies et qui gravent dans l’airain nos destins humains. Les fées-sorcières, comme cette reine, belle-mère de Blanche-Neige, aux noirs desseins et aux noirs dessous (les voici donc !) qui vous lira un secret kamasutra, capable de séduire même les rois. La preuve. Une pomme... d’amour ?
Et toutes ces dames vertes et blanches, même noires parfois, qui courent dans les légendes. Merveilleuses, redoutables, enjouées, magnifiques, magiciennes, dansantes, légères, elles sont toutes fées, esprits de notre nature, esprits de la nature...
Filez vite, voyageuses, voyageurs, mais revenez-moi quand même, je serais très ennuyée de vous perdre par ici, ça ferait très désordre, on ne démêlerait plus l’ici de l’ailleurs...
Dans les contes on passe, on ne demeure pas !
Et la conteuse est responsable du retour...
(à suivre)
La Gaillarde Conteuse
Patricia Gaillard
13:31 Publié dans Alchimie, Contes et symboles, CONTRIBUTIONS, Nature, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (75) | Tags : écriture, littérature, fées, alchimie, contes, festin, vacancesimaginaires, patricia gaillard
07/08/2013
Les bêtes de l'ombre
Illustration, collection personnelle Patricia Gaillard (clic pour agrandir)
L’atmosphère est douce, nous fendons l’air avec la délicatesse promise. Voyez, là-bas, cette porte végétale, toute emberlificotée de lierres et de ronces, c’est l’entrée de ce sanctuaire païen où je vous emmène. Et hop, nous y pénétrons et quittons le monde, où pèsent tant de conditionnements.
Détendez-vous, cette forêt ne vous est pas du tout étrangère, elle vous est même très intime, je vous dirai cela plus tard.
Tiens, notre tapis descend, nous voilà à présent à un mètre à peine de hauteur.
N’ayez pas peur, car la peur fait surgir des cerbères, hydres et autres dragons menaçants. Pratiquez l’innocence, elle est un rameau d’or, avec lequel rien ne peut ici vous nuire. Mais à voir certaines de vos têtes, et les grosses bêtes noires qui grouillent sous nos pieds, la peur n’est pas absente de ce radeau textile ! Nous avons vous et moi du travail sur la planche pour tâcher d’échapper à ça...
Mais dites donc, que peuvent bien représenter ces bêtes inquiétantes, de l’ombre et de l’obscurité ?
J’aimerais beaucoup connaître votre avis. Sachez que les démasquer, les fera déguerpir...
À vous de jouer...
(à suivre)
La Gaillarde Conteuse
Patricia Gaillard
07:21 Publié dans Alchimie, Contes et symboles, CONTRIBUTIONS, poésie, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (52) | Tags : écriture, littérature, contes, fantastique, symbole jeu, jung, patricia gaillard