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18/01/2012

Les Jung numéro 1 et 2

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Je ne peux pas commencer ma petite série sur les relations entre  C.G.JUNG et F. NIETZSCHE sans revenir sur certaines idées que j'ai déja développées il y a quelques années sur ce blog ; idées qui  sont nécessaires à la compréhension de l'étrange fascinantion-répulsion que Jung éprouva envers Nietzsche. Il est possible que certains lecteuers anciens trouvent que je me répète ... qu'ils me pardonnent !

Je vais aujourd'hui vous parler de la double personnalité de Jung.

Jung s'était aperçu, dès les premières années de sa vie, sans avoir aucune notion de psychologie ou de philosophie, de la présence en lui d'une seconde personnalité. Par exemple, encore enfant, il se demandait, après un rêve très impressionnant : "qui parle en moi". Il dénomme dans son autobiographie Ma vie ces deux pôles de son être "n°1" et "n°2". Il les décrit ainsi  (Ma vie,p. 65) :

"L'un était le fils de ses parents ; celui-là allait au collège, était moins intelligent, moins appliqué, moins convenable et moins propre que beaucoup d'autres ;  l'autre, au contraire, était un adulte ; il était vieux, sceptique, méfiant et loin du monde des humains. mais il était en contact avec la nature, face à la terre, au soleil à la lune, aux intempéries, aux créatures vivantes et surtout à la nuit, aux rêves et à tout ce que "Dieu" pouvait évoquer immédiatement en moi."

 

    Parallèlement à son moi humain bien différencié, le jeune Jung avait le bouleversant et intraduisible pressentiment de l'existence d'un "autre", en relation avec une dimension plus vaste. Non seulement l'"autre" n'avait pas perdu, comme c'est souvent le cas pour l'homme contemporain, une intime relation avec la Nature, mais il connaissait, je pourrais presque dire ressentait, Dieu comme un mystère secret et personnel. Il avait le sentiment d'une participation à quelque chose qui n'était pas lui (Ma vie, p.87) :

 

"Un peu comme si j'avais été touché par un souffle venu de l'univers astral et des espaces infinis ou comme si un esprit invisible était entré dans la chambre ; un esprit disparu depuis longtemps mais qui serait continuellement présent dans l'intemporel et jusque dans un lointain avenir. Les péripéties de ce genre étaient entourées du halo d'un numen." 

 

     L'"autre monde" auquel il eut accès très jeune par l'intermédiaire des rêves était celui d'un inconscient devenu perceptible à un âge où il n'est généralement pas activé. Cela explique certains comportements névrotiques et les nombreuses hésitation de Jung pendant son enfance et son adolescence. Les dialogues avec son autre intérieur le laissaient souvent déstabilisé, en particulier au moment de choisir une orientation pour ses études car, en lui, le numéro 1 et le numéro deux, qui avaient des goûts très différents poursuivaient leur lutte pour la domination. 

 

   Jung finit par se décider à étudier la médecine. Demeurait le problème d'une image intérieure difficile à assumer  car, comme dans son enfance, deux images s'affrontaient en lui. Son aspect n°1 se présente, selon ses dires, comme un jeune homme assez antipathique, ambitieux, peu doué, instable et aux manières douteuses. L'aspect n°2 considère le n°1 comme une charge ingrate, alourdie par une quantité de défauts dont les plus graves sont le manque de compréhension et d'ordre, en particulier en ce qui concerne la philosophie et la religion. Ce n°2 n'est pas vraiment un "caractère" mais plutôt une sorte de "vision totale", et dépourvue d'indulgence, de la nature humaine. Cette vision voudrait s'exprimer mais elle répugne à le faire par l'intermédiaire "épais et obscur" du n°1.

 

   Arrivé à la fin de ses études secondaires Jung se trouve psychologiquement dans une situation critique qu'il décrit ainsi : "Quand le numéro  2 prédominait, le numéro 1 était enfermé en lui et suspendu ; inversement le numéro 1 considérait l'autre comme un royaume intérieur obscur." Il frôle le précipice d'une dangereuse dissociation de la personnalité quand, quelques mois après, il fait un rêve "inoubliable "et salvateur (ma vie, p.110):

 

"C'était la nuit, à un endroit inconnu. Je n'avançais qu'avec peine contre un vent puissant soufflant en tempête. en outre il régnait un épais brouillard. Je tenais et protégeais  de mes deux mains une petite lumière qui menaçait à tout instant de s'éteindre. Or il fallait à tout prix que je maintienne cette petite flamme : tout en dépendait. Soudain j'eus le sentiment d'être suivi ; je regardais en arrière et perçus une gigantesque forme noire derrière moi. Mais, au même moment, j'avais conscience que - malgré ma terreur - sans me soucier de tous les dangers, je devais sauver ma petite flamme à travers nuit et tempête."

 

 Ce rêve fut déterminant car il lui trouva un sens qui le guida jusqu'aux débuts de l'âge mûr. Il facilita son insertion dans la société et augmenta sa capacité de décision. Il comprit que sa personnalité n°1 portait la lumière et que la n°2 la suivait comme une ombre. La petite flamme, c'était sa conscience, l'unique et le plus précieux trésor en sa possession. Sa mission, à cette période de sa vie, était de de conserver cette flamme, si petite et si fragile par rapport aux puissances de l'ombre. Il lui fallait aller dans le monde de la surface, un monde qui ne veut rien savoir des secrets insondables des profondeurs, et s'y consacrer aux tâches quotidiennes. Cela représentait un lourd sacrifice pour ce jeune homme d'un caractère introverti qui se voyait contraint d'aller vers l'extérieur.  

 

   Jung choisit donc d'écarter sa personnalité numéro 2. Cependant, preuve que son cheminement était déjà amorcé, c'est avec une belle maturité qu'il comprit que renier complètement ce côté serait une "automutilation".  Le n°2 devint flou, mais il s'installa définitivement à l'arrière plan de sa vie.

 

Il est bien possible que certains d'entre vous se retrouvent plus ou moins dans la manifestation de cette double personnalité chez Jung.

 

         Ariaga

À très bientot la suite.
 

 

 
 

 

 

 

15/01/2012

Quoi de neuf au Laboratoire?

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En ce début d'année, j'ai envie de vous donner des nouvelles du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle.

La fréquentation est plus que satisfaisante avec un fait marquant : De nouveaux "chercheurs" ont pris leurs habitudes ici, en particulier ceux qui n'ont pas eux mêmes de blog et ont trouvé un lieu où poser leurs mots.

Les commentaires sont amicaux, tendres, amusants, interpellant, pertinents et j'en passe ... Ils font beaucoup pour la vie du blog et sachez qu'ils me ravissent souvent, même si je ne peux pas toujours répondre à chacun.

Les liens sont nombreux et variés mais j'ai parfois du mal à les visiter tous régulièrement. Ma santé est variable, le temps n'est pas élastique et je dois en garder pour mes recherches sur Jung et l'alchimie et pas mal d'autres sujets. Il y a aussi la Vie qui passe à toute vitesse et que je veux encore un peu regarder dans les yeux.

Pour le contenu du blog, j'ai été très stimulée ces derniers temps par la qualité de blogs amis. Je dois un peu redresser la barre pour ne pas perdre de vue l'horizon. Je sais que beaucoup d'entre vous aiment les petits poèmes, les questions courtes, les pensées, bref ce qui se lit et s'assimile d'un simple coup d'oeil. Moi aussi j'aime cela mais, pour un petit moment,  je vais les décevoir en poursuivant le travail sur Jung et Nietzsche. Ce sera une suite de notes assez rapprochées, pour ne pas perdre le fil, avec des rappels de notes plus anciennes. Pour ceux qui ne seraient pas intéressés, je comprendrai que vous passiez votre chemin pendant quelque temps. Mais, même si vous n'avez pas envie de lire vous pouvez venir dire bonjour, cela me fera chaud au coeur.

À très bientôt

Ariaga

Vous pouvez lire sur mon autre blog un poème intitulé : L'inexprimable ami.

 

11/12/2011

L'influence de Nietzsche sur Jung

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Quelqu'un frappe en ce moment très fort à l'oreille de mon coeur. Il s'agit du cher Carl Gustav Jung qui trouve que je ne parle pas beaucoup de lui en ce moment. Je vais ouvrir la porte, même si en ces périodes de pré-fêtes la note, un peu longue, risque d'être zappée par beaucoup de lecteurs pressés.

En lisant le Livre Rouge, et en particulier Les Sept Sermons aux morts qui y sont inclus, il est facile de se laisser emporter par la façon poétique dont écrit Jung. On pense alors aux Gnostiques, qui n'ont jamais hésité devant le grandiose, mais il y a surtout une ressemblance frappante avec le lyrisme du Zarathoustra de Nietzsche. Cette forme , correspondant à la "langue emphatique" des archétypes, semble destinée à la transcription de ce qui, aux yeux de Jung, venait "directement du monde intérieur". Parmi les contenus de ce monde intérieur, se trouvait certainement le Zarathoustra même si, curieusement, dans Ma Vie, Jung a omis de mentionner avoir relu le Zarathoustra pendant les années d'"immersion" ou il a écrit le Livre Rouge. Cela peut s'expliquer par l'attraction / répulsion q'il éprouvait pour celui qu'il considérait comme le plus grand des philosophe mais aussi comme un homme auquel il avait peur de ressembler psychologiquement.

Comme Jung le reconnaissait à un âge avancé, les Sept Sermons sont le "prélude", "le schéma ordonnateur" de ce qu'il voulait communiquer sur l'inconscient et un lien visible existe avec ce que Nietzsche avait, lui aussi, à exprimer. Par exemple, ces lignes de Ecce homo au sujet de l'inspiration, auraient pu être écrites par Jung :

"La notion de révélation, au sens où soudain, avec une sûreté et une finesse indicible, quelque chose devient visible, audible qui ébranle et bouleverse au plus profond, cette notion décrit simplement l'état de fait. On entend, on ne cherche pas ; on prend, on ne demande pas qui donne ; tel un éclair une pensée vous illumine, avec nécessité, sans hésitation dans la forme, jamais le choix n'a été laissé ."

En résonnance à ces paroles de Nietzsche on peut lire sous la plume de Jung dans Ma Vie :

"Tous mes écrits sont pour ainsi dire des tâches qui m'ont été imposées de l'intérieur. Ils naquirent sous la pression d'un destin. Ce que j'ai écrit m'a fondu dessus, du dedans de moi-même. J'ai prêté la parole à l'esprit qui m'agitait."

Pour avoir la suprême audace de faire monter des profondeurs la "pensée d'abîme" il faut avoir la force du lion dit Zarathoustra car :

"Le monde est profond, et plus profond que le jour l'imagina jamais. Toute chose n'a pas le droit de s'exprimer au jour."

Même si ces paroles de Nietzsche se situent en un contexte différent, elles ont fait leur chemin vers le conscient de Jung. Elles sont à l'origine de la "psychologie des profondeurs" et aussi de l'idée du danger représenté par ces mêmes profondeurs. Cette dangerosité est très présente dans les Sept Sermons. Il y est écrit au sujet du terrible Abraxas, dont je dirai de manière simplifiée qu'il symbolise ce qui se déploie comme l'effet de la totalité indifférenciée :

"Il est le plein qui s'unit au vide.

Il est l'accouplement sacré.

Il est l'amour et son meurtre.

Il est le saint et son traître.

Il est la plus claire lumière du jour et la nuit la plus profonde de la folie.

Le voir c'est la cécité,

Le connaître, c'est la maladie,

L'adorer c'est la mort,

Le craindre c'est la sagesse,

Ne pas lui résister, c'est le salut ...

   Il y avait là, chez Jung, non seulement l'idée essentielle que toute chose porte en elle son contraire, mais aussi une crainte inspirée par la relation de Nietzsche avec le dangereux abîme que lui même venait de côtoyer pendant plus de trois années.

La Totalité contient à la fois la crainte et l'amour et surtout, concept très nietzchéen, elle n'inclut aucun jugement de valeur sur la qualité des opposés. On retrouve là l'éthique de dépassement du bien et du mal, un des concepts fondamentaux de Nietzsche. Ce concept, même si il l'effrayait, va ouvrir à Jung une issue hors de l'unilatéralité d'un monde chrétien voulant associer Dieu uniquement au bien. Cela donnera toute la dialectique des opposés et plus tard la psychologie de l'alchimie.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur la relation entre Jung et Nietzsche mais ce sera pour d'autres fois.

Ariaga

 Vous pouvez aller lire sur l'autre blog, Extraits du Laboratoire , lire la vision de Jung enfant à la cathédrale. Ce sera une suite de plusiers articles.

 

20/11/2011

Le temps du rêve

 

Rêve d'eau.jpg

La nuit dernière, j'ai rêve que j'étais enfant et que, sortant mes livres de classe de mon cartable, je trouvais un livre inconnu qui m'intriguais beaucoup et sur la couverture duquel était écrit en lettre dorées : Livre rouge des tables de multiplication. Ce matin, je suis allée sur l'excellent blog de Jean Bissur consacré à C.G.Jung et j'ai trouvé un article (dont je vous donne le lien) consacré à sa visite du Musée Guimet où il a vu l'original du Livre Rouge.

Il y a de la synchronicité dans l'air et si vous voulez lire un article consacré à l'Idée de synchronicité de C.G.Jung vous pourrez trouver un texte que j'ai écrit à ce sujet sur mon autre blog : Extraits du Laboratoire.

Mon rêve de cette nuit, prenant sa place dans une longue série de rêves, me fait penser que j'avais déjà, je dirais même souvent, rêvé de livres et que cela arrivera encore. Le discours du rêve est comme une eau qui coule sans cesse et dont on ne sait ni d'où elle vient ni ou elle va. En effet, le temps du rêve est très différent du temps "pratique" auquel nous sommes habitués.

Dans les rêves, et surtout dans les séries de rêves, l'inconscient ne se soucie pas de notre perception du temps ou de notre idée de la causalité. Le temps, et l'enchaînement logique des événements dont nous avons l'habitude sont en quelque sorte "disloqués". Une histoire est racontée mais le récit donne souvent l'impression d'être raconté dans une langue étrangère par quelqu'un qui souffrirait d'un terrible décalage horaire. Notre nature et notre éducation nous poussent à voir une suite dans les temps des rêves puisqu'ils nous parviennent l'un après l'autre mais, quand on prend la peine de regarder une longue série de rêve, on se rend compte que les enchaînement sont très aléatoires. Une réponse à une question posée peut être déja donnée ou, au contraire arriver des années après. Dans les rêves un peu longs, on observe parfois de véritables sauts temporels. On d'observe  à des âges divers, agissant de manière plus ou moins sensée, et pas obligatoirement dans l'ordre chronologique !

En conclusion , le rêve fait ce qu'il veut, dans l'ordre où il veut.  Si on y prête attention, si on le contemple et si on le médite,  si on accepte la différence de code de représentation entre lui et la vie éveillée, il est alors la "voie royale" qui conduit vers une autre vie d'une infinie richesse : celle de notre inconscient profond.

Ariaga

22/10/2011

Contenu du Livre Rouge

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Photo Ariaga, p. 119 du Livre Rouge de C.G.JUNG

Pendant que je soignais mes yeux, j'avais demandé à Jean Bissur, auteur de l'excellent blog Autour de Carl, de me dire ce qu'il pensait du contenu du Livre Rouge , lequel livre me narguait posé sur une table comme un objet précieux et interdit. Il a eu la gentillesse de m'envoyer ce texte et, comme j'ai besoin de quelques jours de vacances, je me fais un plaisir de le publier pour les lecteurs du Laboratoire. En mon absence, je lui laisse les clefs ...

Chère Ariaga

Ayant succinctement parcouru les écrits de l’ouvrage, tu m’avais demandé, durant ta récente convalescence, mon ressenti. Je suis bien loin d’avoir tout appréhendé et je ne pense pas en avoir jamais l’ambition. Je dois t’avouer qu’un constat pointe : ce livre peut être abordé de deux façons radicalement différentes.
Comme nous l’avons fait tous les deux au début, se contenter de l’ouvrir, admirer, laisser venir et parler les forces symboliques des dessins, de la texture du papier, des lettres gothiques ... et se les attribuer. Ou alors, se plonger dans l’écrit, activer la fonction pensée et tenter de comprendre la plongée dans l’âme de Jung … qui devient alors seul maître à bord.
Use, amie Ariaga, le plus longuement possible de l’esprit de découverte avant de passer à un approfondissement car j’ai peur que la marche arrière ne soit pas possible.
 
Liber primus
Ce qui m’a frappé de prime abord, c’est le fantôme apparent d’une première version. En effet, Jung avait entamé le travail de mise en forme de ses cahiers noirs sur un premier ouvrage dont les dimensions ne convenaient pas…et, soigneusement, il a collé chaque page sur la mouture finale, comme un symbole de ces éternels retours en arrière sur le chemin de l’individuation.
Je n’ai pas pu m’empêcher de " voir " Carl, regard concentré, langue sortie, appliqué à faire ses collages (je sais, j’adore les clichés).
La vision prophétique de « la marée terrifiante », augurant l’arrivée future de la première guerre mondiale m’a particulièrement touchée. J’avais alors le sentiment de découvrir l’âme élevée de Jung, sensible à une « infection psychique » par l’inconscient collectif.
Au cours de ma première lecture, le couple mystérieux Elie et Salomé a résonné au fond de moi...m’interpelant, me questionnant et le rôle de Salomé, femme séductrice et aveugle m’intriguait particulièrement. Et pour cause, c’est l’expression de l’anima qui ne peut que résonner en chaque homme. Cette figure mystérieuse bouscule Jung, le pousse à l'expérience du non mental...exercice  totalement contre nature pour lui et qui le force à aller vers sa souffrance.
 
Liber secundus
Voici l’heure d’Izdubar, colossal et puissant (saisissant est le mot parfaitement adapté) … mais anéanti par le poison du mental si ancré chez Jung ; la raison tue le numinosum. Le géant divin est alors réduit à l’état d’un œuf que Jung garde sur lui, croyant le contrôler. Le contrôler car il ne peut pas s’en passer, il l’aime ! (Je crois que des enjeux énormes sont placés dans cet œuf et je creuserai probablement la question dans les prochains mois)
Même à l’état embryonnaire, sa force submerge Jung qui doit lui redonner vie…mais personne ne peut donner naissance à un Dieu. Carl passera à cette période, comme le raconte dans Ma vie, très près de la folie.
 
Philémon arrive alors, comme pour le sauver.  Jung en parle ainsi : « …la fusion du sens et du non-sens, qui produit la signification suprême… ». C’est une image du Soi, du Dieu en lui. Naturellement, Jung va passer par une phase de fusion très déroutante pour le lecteur où il écrit comme étant représentant de Dieu...  Finalement, il va donner " corps " à ce vieux sage à travers la réalisation d'un superbe dessin détaillé. Ce travail va lui permettre de l'objectiver et ainsi de s'en différencier.
 
Salomé réapparait, guérie et souhaitant de nouveau lui imposer sa présence. Jung refuse, poussé par une peur viscérale ... combien j’ai été troublé de lire ce Jung de fonction psychologique dominante  "pensée" tellement effrayé par son anima, porteuse du "sentiment"(à l'opposé de la pensée). Ces puissances vitales sont bien capables de ramener un brillant chercheur à l’état de petit enfant !
 
Epreuves
Cette partie n'existe pas dans la version du Livre Rouge original mais a été insérée par l’éditeur ce qui me semble cohérent.
Je retiendrais deux choses : Le fameux Sermon aux morts où Jung, pour reprendre ses propres mots, « a découvert les couches pré-personnelles en lui, formant une sorte de prélude à ce qu’il avait à communiquer au monde sur l’inconscient » et puis cette phrase « Par l’union avec le soi, nous atteignons le Dieu » … pas Dieu, ni un Dieu mais LE Dieu.
 
Si je devais, amie, résumer ma perception du Livre rouge, je parlerais d’un chemin de souffrance et d’amour purifié.

Jean BISSUR


Vous pouvez lire une poésie intitulée, Christ à terre, sur le blog Extraits du Laboratoire.

11/09/2011

Le Livre Rouge de C.G.JUNG

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Je l'avais attendu comme on attend l'homme aimé.

Je l'avais attendu comme si c'était un message personnel de ce cher Carl Gustav car je fais partie de toutes celles qu'il a séduites. Et chacun sait que le grand séducteur est habile à faire croire à chacune de ses conquêtes qu'elle est pour lui une femme unique.

J'avais fermé mes yeux, mes oreilles, mon esprit, à la version anglaise, aux articles, à France Culture et à toutes les savantes dissertations expectatives. Je le voulais en Français, surprenant, et tout entier livré à ma passion.

Il est venu à moi ( Je délire un peu, je suis allée le chercher chez le libraire )  et ce fut le choc !

Le prix aurait du m'alerter mais j'avais une vision, issue de la lecture de Jung, qui parle de "cahier rouge" qui me montrait un cahier, un ...gros cahier ...  mais pas cela. Quand on me l'a mis dans les bras, ce fut comme un gros bébé, et je l'ai trouvé encore plus lourd en montant mes étages. Il est ÉNORME, ce Livre Rouge : 4 kg, 40 cm sur 30, 371 p. (pour ceux que cela intéresse la réduction théosophique donne 4, le nombre préféré de Jung).

Avouons le, ce livre tant attendu, je l'ai trouvé TROP. Trop grand, trop lourd pour être pris dans des mains fragiles et tendres, et même trop rouge !

Alors ? J'attends ce livre depuis tant d'années que je sais que ma passion va reprendre le dessus. Pour l'instant il est posé, comme un étrange objet, dans mon petit cabinet de curiosités. Je tourne, je le regarde en coin, je jauge l'effort à fournir, mais il est vierge de toute lecture.

Quand ? Je n'ai jamais su résister à Carl Gustav alors bientôt, je pense ...

Ariaga

Sur le blog Extraits du laboratoire, vous pouvez trouver un texte dont voici le lien : La Coopération amoureuse.

13/06/2011

Table abandonnée

Ils on quitté la table.jpg

Ils on quitté la table, là où ils m'invitaient parfois à partager d'étranges nourritures. Les muses si capricieuses, le vieil alchimiste qui murmure à l'oreille de mon coeur, Jung et son sourire ironique, ils sont tous partis me laissant affamée et sans inspiration ... et j'attends leur retour.

Ariaga

Je vous propose, en nourriture, sur l'autre blog, Extraits du Laboratoire, une citation d'Étienne PERROT sur la langue des oiseaux. Vous pouvez cliquer sur le lien.

05/06/2011

La couleur de la joie

couleurs sur l'eau.jpg

Dis moi, toi qui passes ici,

dis moi quelle est la couleur de la joie ?

Douceur du lever de l'aurore,

hymne incandescent,

alchimique soufre rouge,

alcool qui flambe aux joues de la fille,

corail intime,

tatouages de la mémoire,

rosée de l'instant,

et pourquoi pas tout simplement

l'arc en ciel de l'amour ?

Ariaga

 Je vous propose sur mon autre blog Extraits du laboratoire Une citation de C.G.Jung sur les couleurs dans le processus alchimique. Vous pouvez cliquer sur le lien.

 

 

 

 

 

 

29/05/2011

Points de suspension...

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Elle ne veut pas tomber dans le creux de la parole,

la parole pour ne rien dire,

alors elle reste en points de suspension

sur les bords de la profondeur ...

Ariaga

Aujourd'hui, sur le blog Extraits du Laboratoire une citation de C.G.JUNG sur la projection. Cliquez sur le lien.

15/05/2011

La vieillesse

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Devenir vieux, c'est se percher sur le piédestal du grand âge pour dire des paroles de sagesse.

Devenir vieux, c'est faire de ses opinions des certitudes, des dogmes sa religion, adhèrer , oublier la beauté du paradoxe.

Devenir vieux, c'est avoir peur de son ombre et encore plus de l'ombre de l'autre; se réfugier sous les vieux oripeaux du petit soi.

Devenir vieux, c'est ne plus voyager dans l'imaginaire et voir son monde se rapetisser comme une peau de chagrin ...

Ariaga

Aujourd'hui, sur l'autre blog : Extraits du Laboratoire, une citation de C.G.JUNG sur  la quête du Soi. Si vous voulez la lire, cliquez sur le lien ...

21/04/2011

Les rameaux de la nature

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Aux racines de toute chose vivante, il y a la nature poussant ses rameaux jusqu'à fleur de peau et, quand le coeur bat tambour au rythme de l'émotion amoureuse, les convictions de l'esprit sont saturées par l'attente fiévreuse de la sublimation des corps.

Ariaga

 

N'oubliez pas d'aller voir les notes de Jean BISSUR sur C.G.JUNG et

sur l'autre blog, aujourd'hui, un ancien texte du Laboratoire intitulé :  De l'ordure à l'or.

18/04/2011

L'échelle d'ombre de l'inconscient

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Pour naviguer sur le fragile esquif du Moi

il faut savoir écoper l'eau qui s'insinue par les fissures.

Si la coque est envahie

se séparer de la bouée des certitudes et du collier d'angoisse.

NU

accepter la périlleuse descente par l'échelle d'ombre

qui conduit vers les abysses.

Ariaga

Vous trouverez dans Extraits du Laboratoire une citation de C.G.Jung sur l'angoisse et le bruit. Cliquez sur le lien.

11/04/2011

Recette alchimique

 

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Frôler les abîmes,

soulever le couvercle du poids de l'ombre,

aller dans la profondeur brute où s'agitent d'improbables assemblages,

ouvrir le vase hermétique du mystère,

dégager la gangue qui emprisonne la pierre,

et peut-être se trouver face à soi-même.

Ariaga

Avec cette note, vous trouverez dans Extraits du laboratoire, l'autre blog, une citation de C.G.Jung sur l'image de Dieu. Pour avoir le lien il suffit de cliquer sur le titre.

17/03/2011

Numineux, numinosité

 

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Souvent utilisé par C.G.Jung, qui semblait en avoir une expérience personnelle, le terme de numineux est d'abord employé et défini par Rudolf Otto dans son livre Le sacré (trd. fr. Payot 1949).

Le numineux, dont on voit l'expression, par exemple, dans l'Ancien Testament, saisit Moïse quand il est obligé de se "voiler la face" tellement il craint la vision d'Elohim. Il s'agit d'un sentiment-sensation au delà de la raison , un sentiment à la limite de la terreur qui donne un grand frisson.  On peut dire que l'on se trouve en un point où se rencontrent le vertige de l'irrationnel, le mystère, l'effroi mystique, le fascinant et aussi l'impression d'être une faible créature devant l'absolue supériorité d'une puissance.

Quand Jung dit ressentir un sentiment de numinosité c'est peut-être, tout simplement, que cet homme au caractère fort, qui n'aimait rien tant que comprendre, se trouve au bord du gouffre de ce qui dépasse l'entendement.

Ariaga

03/03/2011

Oie timide

 

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Cette oie que l'on pourrait dire timide, serait-elle sans le savoir une adepte de la psychologie des profondeurs de ce cher Carl Gustav JUNG ? Quels archétypes chercherait-elle alors dans les vases obscurs des eaux secrètes ?

Ariaga