21/12/2007
Incarnation divine
16:25 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, Jung, spiritualité, Dieu, Christ, citation, diable
17/12/2007
Les pires catastrophes sont psychiques
16:50 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : écriture, Jung, spiritualité, psychologie, société, citation, philosophie
02/12/2007
La marée montante du désordre
Je ne parle aujourd'hui, chers lecteurs, ni de philosophie, ni de société, ni de la nature mais de ce qui se passe chez moi et en moi, ici et maintenant. Je vais dire STOP pour un petit moment ( rassurez vous ce genre de crise ne m'accable jamais très longtemps, mais elles sont violentes ).
Certains d'entre vous connaissent l'histoire du faiseur de pluie, appelé pendant une grande sécheresse. Il s'était enfermé plusieurs jours en silence et quand il sortit la pluie se mit à tomber. On lui demanda comment il avait fait et il répondit que cette sécheresse était un désordre. Il s'était contenté de méditer assez longtemps pour mettre de l'ordre en lui même pour que l'ordre revienne autour de lui.
Ma vie quotidienne est très lourde et le blog a ajouté à ce poids. Mais c'est un plaisir, presque une nécessité. Je pense que si un déséquillibre s'est produit c'est parce que je n'ai pas su m'obliger à observer des pauses pour "remettre de l'ordre". Le désordre s'est installé dans la maison et plus cela s'entasse, moins j'ai le courage et le temps d'endiguer cette insidieuse marée noire qui commence à m'engluer. Et le plaisir diminue, il ne reste plus que la nécessité.
Je vais donc cesser d'écrire pendant un moment, pour suivre l'exemple du faiseur de pluie, et retrouver la joie d'être sur ce blog avec vous tous. Telle que je me connais, et comme je n'aime pas les festivités "obligatoires", quand va venir le temps des courses et autres réjouissances qui précédent Noël, vous allez me voir revenir en courant. En attendant, voici mon programme , dans le désordre !!!
Ranger, dehors et dedans.
Relire les cinq volumes de la correspondance de Jung.
Ne RIEN faire.
Aller lire tranquillement les blogs des autres.
Opérer des allégements sur le blog et surtout y inclure un blog photo. Vous allez dire elle se rajoute du travail, non cela c'est le plaisir.
Et puis je compte sur vous tous pour faire vivre le laboratoire. Il y a des tas de textes à commenter (265 notes). J'irai consulter la liste des commentaires dans mon admin, pour être certaine de tous les lire, en particulier s'il s'agit de textes anciens. Je lirai aussi les mails.
Je vous embrasse tous et à bientôt.
Ariaga.
16:47 Publié dans blog et quotidien, photo | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : écriture, blog, Jung, spiritualité, vie quotidienne, psychologie, photo
22/11/2007
C.G.Jung et la femme anima
C.G.Jung n'était pas uniquement préoccupé par la psychologie des profondeurs, les rêves, la philosophie des alchimistes. Les femmes ont eu une grande importance dans sa vie. Je ne jouerai pas au commentaire"people" en vous parlant de sa vie privée mais... Pour ce qui est de l'auto-analyse qu'il fit de sa vie psychique, l'anima, l'image intérieure de la femme en l'homme, a tenu une grande place. Il la considérait comme incontournable mais aussi redoutable et quasi invincible.
Je vous propose ici l'essentiel d'une lettre que Jung, alors âgé de 76 printemps, adressait à son vieil ami le dominicain Victor White le 21 Septembre 1951. II faut toujours lire la correspondance Jung en pensant qu'il avait beaucoup d'humour.
"J'ai vu Mrs. X., un vrai régal pour les yeux, et un peu plus encore ! Nous avons eu une conversation intéressante ; je suis bien obligé de le dire, elle est remarquable ! Si jamais femme a été anima, c'est bien elle, il n'y a pas à discuter !
En espérant vous avoir fait sourire, devant la verdeur et la capacité intacte de fascination de Jung devant une image incarnée de l'anima.
Ariaga
16:46 Publié dans amour, Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : écriture, amour, femme, psychologie, Jung, citation, correspondance
31/10/2007
L'inconscient collectif jusqu'aux abysses.
J'ai réuni ici deux notes de Décembre 2006. Elles décrivaient, telles que les présente la psychologie des profondeurs de Jung, les différentes couches de l'inconscient collectif. Ce travail est fait de la manière la plus simple possible et n'apprendra rien à certains grands lecteurs de Jung qui fréquentent le Laboratoire. C'est aux néophytes que je m'adresse. Il leur sera ensuite plus facile de lire mes textes ultérieurs.
La possibilité d'un inconscient collectif était une hypothèse tout à fait révolutionnaire , pas du tout dans l'"esprit du temps" au moment où C. G. JUNG l'a émise en s'appuyant sur de longues années d'observation des fantasmes et des rêves soumis à son analyse. En effet, à l'époque du behaviorisme (étude limitée à l'aspect scientifique et expérimentale du comportement) triomphant qui considérait que l'individu n'est, à l'origine, qu'une cire vierge que seul l'apprentissage peut imprimer, il arriva à la conclusion que ces rêves et fantasmes renfermaient des matériaux n'appartenant pas à la mémoire personnelle des sujets. Il découvrit qu'une "expérience archaïque, phylogénétique", "correspondant à peu près à ce qu'il devait appeler inconscient collectif", affleurait à la conscience à travers des images telles que celles des opposés, de l'éternel féminin, des mandalas de la totalité ou de la divinité. C.G. Jung raconte cela dans une lettre du 12 Juillet 1958, trois ans avant sa mort, ce qui montre qu'il avait pris le recul nécessaire. Il dit aussi que ces images se manifestaient dans le contexte social, culturel et personnel propre à chaque individu, mais en reproduisant toujours le même schéma. Ces contenus de la psyché n'étaient donc pas des résidus refoulés de l'expérience personnelle mais des matériaux collectifs appartenant à l'humanité toute entière, d'où la dénomination "inconscient collectif" ou, parfois, "psyché objective".
S. FREUD avait, lui aussi, observé la présence d'images mythiques, restes du passé qu'il nommait "résidus archaïques". Je pense, par exemple, aux racines "archéologiques" du complexe d'Oedipe dans Totem et Tabou et à sa notion de fantasme originaire. Mais la conception de C. G. Jung est très différente. Il voit dans ces "résidus", non pas des objets périmés mais des racines vivantes de la psyché humaine. Cette partie de la psyché est au delà de la conscience, elle a des contenus impersonnels et constitue un soubassement de la psyché, partout présent et identique.
C'est par commodité, et pour avoir des repères, que Jung a déterminé des degrés dans l'inconscient collectif qui n'en possède aucun, si ce n'est ceux de la possibilité de représentation. La prochaine fois que je continuerai le voyage que nous avions commencé à la surface de la psyché junguienne nous allons descendre très profond, jusqu'aux abysses...
**********
C. G. JUNG a, "artificiellement", déterminé des degrés dans l'hypothèse d'un inconscient collectif :
L'inconscient "familial" ou "tribal" est à la frange de l'inconscient personnel. Il concerne tout ce qui s'est dit et pensé dans une famille depuis des générations et aussi tout ce qui a été interdit, refoulé, déprécié, en quelque sorte les cadavres dans les placards. Cet inconscient fait souvent fonction de décor pour les véritables représentations théâtrales que sont nos rêves.
L'inconscient "historique", comme d'ailleurs l'inconscient personnel, reste dans ce que l'on pourrait appeler la partie "haute" dans le domaine des "résidus archaïques" de S. FREUD. Il comprend les stades historiques qui ont précédé la conscience contemporaine, les "vestiges de l'esprit de l'antiquité", la science, les religions, le folklore, la mythologie, la psychologie primitive. Ces connaissances, présentes dans l'inconscient collectif, sont génératrices de symboles qui apparaissent aussi dans les rêves. mais là où Jung va déjà plus loin que Freud c'est qu'il inclut aussi toute l'histoire "naturelle" de l'être humain, c'est à dire l'histoire évolutive de l'espèce humaine (il dit la "phylogenèse") et de son accession à la conscience.
Plus on descend ensuite vers les abysses de l'inconscient, plus il devient collectif et indifférencié, quasi psychique, quasi matière. On tombe alors dans le domaine auquel C. G. Jung applique la qualificatif de "psychoïde". Ce terme, qu'il commente dans de nombreuses lettres, constituerait la matière de base se divisant ensuite en une matière et une psyché résultant de ce processus de différenciation. Il me semble qu'il y a ici un pont entre la psychologie et l'alchimie des philosophes de la nature pour peu que l'on "divinise" le terme psyché.
Plus Jung a progressé en âge et en réflexion et plus s'est renforcé son hypothèse d'un "unus mundus", d'un "monde un" où disparaîtrait la séparation entre matière et psyché et où régnerait un "ordre fondamental". Cette théorie s'apparente à l'hypothèse quantique qu' "en arrière" il y aurait un autre niveau, non matériel, de symétrie et d'ordre. (Je vous mettrai, sous peu, un texte du physicien David PEAT très éclairant sur le sujet.) Dans une lettre de Jung de 1957, quatre ans avant sa mort, on voit que, pour lui, cette hypothèse avait pris les apparences d'une certitude. Il écrit :
"Nous avons plutôt toutes les raisons de supposer qu'il doit n'y avoir qu'un seul univers, dans lequel psyché et matière sont une seule et même chose dans lequel nous pratiquons une discrimination aux fins de connaissance".
Ce monde des profondeurs ultimes de l'inconscient collectif appartient au domaine hypothétique de "l'absolument autre", inconnaissable et irreprésentable mais, quand on remonte vers la surface, juste sous la mince pellicule de la conscience, on se trouve dans un lieu où ne règnent ni nos lois, ni nos codes et où certains émissaires des profondeurs peuvent venir en ambassade. Les habitants de ce lieu sont les archétypes. Un réseau de relations, se développant à partir de ces archétypes, va permettre à l'irreprésentable de se présenter au moi conscient. Que sont exactement les archétypes me demanderez vous ? Vaste sujet...
Ariaga
16:20 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, Jung, rêve, pychologie, philosophie, nature, Freud
25/10/2007
Retour sur "Qui est Ariaga?"
Le texte que je vous propose a été écrit début Novembre 2006. Je me demande si j'aurais rédigé la même note aujourd'hui. Probablement, à quelques détails près. J'aurais mis une photo et j'en propose une aujourd'hui que vous pouvez considérer comme un "portrait" intérieur. Au fil du temps le "mythe" s'est un peu affadi. Je suis heureuse , je souffre dans ma chair ou dans celle de ceux que j'aime. j'ai des " humeurs ". Je ne pensais pas me laisser autant envahir par le plaisir de la photo et de la poésie. Je marie les deux car c'est souvent une photo que j'ai prise qui déclenche l'envie de m'exprimer de manière plus ou moins poétique. Certains d'entre vous ont l'impression de me connaître mieux mais ce n'est qu'une impression car je suis toujours à ma recherche.
." G.JUNG, Dans l'ouvrage ma Vie, que je recommande à tous ceux qui ne le connaissent pas, entreprend de raconter le "mythe" de sa vie.
Inspirée par cette démarche, Ariaga raconte, elle aussi, le mythe de sa vie. Ariaga n'a pas d'âge et ne se situe pas dans le temps.
L'émotion d'un moment d'amour, Ariaga est jeune, et pourtant sa jeunesse est passée.
Évocation d'une transition vers la mort, Ariaga est vieille, et pourtant elle est encore pleine de vie.
Ariaga n'est pas philosophe, ni écrivain, ni poète car elle n'oserait pas s'affubler de ces étiquettes tellement chargées de sens et de symboles. Sa spiritualité est une perpétuelle recherche.
Ariaga à connu les calcinations, les putréfactions, les dissolutions, les morts et les résurrections de l'Oeuvre alchimique. Et aussi de superbes conjonctions...
Regardez la photo au dessus de "à propos" Ariaga est dans cette bouteille en verre qui symbolise la cornue, cornue qui est dans la Nature dont Ariaga fait partie. Elle y subit d'incessantes transformations pendant sa recherche de l'Or spirituel. Ce n'est sûrement pas cette fois-ci qu'elle y parviendra mais elle recommencera, encore et encore.
Ariaga vit son rêve intérieur sur ce blog. Ne cherchez pas à la connaître en tant que personne, ce serait comme si vous marchiez sur une fragile dune de sable : elle s'effondre."
Ariaga
08:44 Publié dans blog et quotidien | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : écriture, blog, photo, alchimie, Jung, poésie, photos
16/10/2007
Supplice et alchimie
Les alchimistes " chrétiens " ont utilisé une symbolique du supplice assez ambiguë, certainement due à l'absence de frontière nette, pour eux, entre matière et psyché. Il pouvait s'agir du supplices de métaux à améliorer, de tourments infligés à une substance qu'ils appelaient la " matière mystérieuse " ou de supplices que subissaient les opérateurs eux-mêmes ; tortures des corps, tortures de l'âme pas de frontière. Démembrements, écorchements, supplices du feu, des peines infernales sont infligées.
Jung décrit cette symbolique du " sacrifice" dans Psychologie et Alchimie et surtout dans Les Racines de la conscience où il retranscrit et commente les horribles rêves et visions alchimiques de Zozime de Panopolis, un alchimiste et gnostique renommé du III° S. Âmes sensibles s'abstenir. Je vous en donne un extrait (p.136) :
"Car quelqu'un est venu de bon matin en toute hâte et il m'a démembré en suivant la composition de l'harmonie. Et il a arraché la peau de ma tête à l'aide du glaive qu'il tenait avec force, et il a joint ensemble mes os et ma chair et les a brûlés au feu suivant l'art, jusqu'à ce que j'ai appris comment mon corps se transformait et comment je devenais esprit. Et c'est là mon supplice intolérable."(c'est le supplicié qui raconte) "Et comme il m'expliquait encore ces choses et que je le contraignais à parler, ses yeux devinrent comme du sang. Et il vomit toutes ses chairs. Et je le vis changé en un homunculus contrefait, en son inverse. Et il se déchira lui même avec ses propres dents, et il s'affaissa en lui même."
Tant que l'on a pas atteint le stade de la " fixation " les thèmes de la torture et de la mort, suivis par celui de la renaissance, sont omniprésents dans toute la littérature alchimique " chrétienne ". Il est dit " mortifie la mère en lui coupant les mains et les pieds " ou "prends un homme, tonds-le et porte le sur la pierre...jusqu'à ce que son corps meure" ou encore de prendre un coq, de le plumer vivant et ensuite de placer sa tête dans le vase de verre.
Tous ces supplices de l'alchimie du Moyen Âge se voulaient des symboles de la passion du Christ. Le Christ s'était offert en sacrifice dans de grandes souffrance et le même acte devait être reproduit en vue de la transmutation de la matière et de l'esprit.
Au moment de la conjonction des contraires , masculins et féminins, on assiste souvent au meurtre du Roi, lequel va être tué de multiples façons, y compris être dévoré par un loup. Et cette conjonction peut conduire à une dissolution complète des éléments l'un dans l'autre que je comparerais volontiers à une fusion des atomes. Je terminerai donc par l'histoire de Beya et de Fabricus (in PEA,p.432, traduit du latin par Jung). Il étaient frère et soeur ce qui, pour la symbolique alchimique, représente une conjonction très favorable :
"Alors Beya monte sur Gabricus et elle l'enferme dans son sein, au point que l'on ne peut absolument rien voir de lui. Et elle embrassa Gabricus avec un si grand amour qu'elle l'absorba complètement dans sa propre nature et qu'elle le divisa en parties indivisibles. Aussi Merculinus dit-il : C'est par eux mêmes qu'ils sont dissous, par eux mêmes qu'ils sont placés ensemble, en sorte qu'ayant été deux, ils deviennent pour ainsi dire physiquement un."
Faites de beaux rêves...
Ariaga
17:10 Publié dans Alchimie, Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : écriture, alchimie, spiritualité, philosophie, Jung, photo, psychologie
10/10/2007
Scénarios et langage des rêves
Pour que vous trouviez plus d'intérêt à ce que je veux vous dire aujourd'hui sur les scénarios de l'inconscient et sa manière de s'exprimer dans le rêve, je vous propose quelques liens avec d'anciennes notes. Par exemple je ne parle pas ici de rêves isolés mais plutôt de séries de rêves. Je m'adresse donc aujourd'hui à ceux qui sont très intéressés par leurs rêves et les notent régulièrement. Il serait aussi pas mal que vous sachiez ce que C.G.Jung pense au sujet de l'interprétation des rêves.
Il est naturel, qu'après le passage par le filtre indispensable de la conscience, les représentations et les messages transmis par les rêves parviennent à la réception comme une suite, plus ou moins cohérente, rappelant les récits auxquels nous sommes habitués dans la vie consciente. C'est une sorte d'habillage qui peut masquer des messages moins évidents mais donne déjà de précieux renseignements sur les processus psychiques au fur et à mesure du déroulement de la série de rêve.
Ainsi, incessamment et avec patience, comme les vagues qui viennent rouler sur le rivage, les rêves racontent, tels les scénarios d'un film, des histoires de crises, de luttes d'influence, de peurs enfantines, de guerres entre les sexes, et aussi des histoires d'amour humain ou spirituel.
Il y a des scénarios, souvent identiques, ou des personnages, sous des déguisements divers re-présentent des manifestations archétypiques. Ce peut être l'Anima ou l'Animus, le Vieux Sage, le Héros, la Mère terrible, Eros, sans oublier les représentations du divin, du religieux, de l'autorité et surtout de la puissante Nature.
La progression de ces récits est très particulière. On observe un mouvement pendulaire d'avancées et de régressions, en passant par des périodes d'insistance sur certains points, donnant à penser que le " narrateur " trouve insuffisant le degré de compréhension du rêveur. Il semble aussi que, dès le début des séries, les éléments essentiels sont fournis, mais d'une manière elliptique évoquant certains récits de " suspense " où, arrivé au milieu du livre, on se dit, mais oui, je le savais ! On avait la clef du mystère dès le début mais on l'ignorait. C'est ce que Jung appelle les rêves "initiaux".
Si on regarde attentivement les rêves, si on les "contemple" on s'aperçoit que les scénarios décrivent, non seulement les lieux, les situations, le jeu des acteurs, mais proposent aussi des des dialogues qui, une fois isolés, constituent un véritable discours qui commente ou explique ou donne des indications sur le comportement à adopter. En poussant un peu loin, on peut dire qu'il s'agit là des "intentions" de l'inconscient.
Les paroles de l'inconscient sont prononcées , soit par le rêveur lui même, soit par différents protagonistes identifiés (parents, amis, connaissances), soit par des groupes ou des " on " comparables à des choeurs. On a alors affaire à des acteurs plus ou moins bien connus (parents, amis, relations) représentant différentes composantes de la psyché du rêveur. Mais il est d'autre paroles, prophétiques, mystérieuses, émises par une forte voix non identifiée, produisant un effet " numineux ". Je l'appelle la grande voix du Soi.
Les récits ont un " style " différent selon les rêveurs. Il y a une fréquence d'apparition de mots ou de situations dans l'espace. J'ai, par exemple, fréquenté des tas de chambres d'hotel et je me retrouve souvent avec un sac à dos, porté, perdu, volé etc.
Les " jeux de mots ", chers à Freud, et qui ont pour correspondance en alchimie la " langue des oiseaux ", ne manquent pas dans les rêves pour celui qui sait les voir ou le " entendre ". Ils demeurent souvent la seule explication possible d'un rêve en apparence absurde.
Il y aurait encore beaucoup à dire, mais ce sera tout pour aujourd'hui. A vos rêves...
Ariaga
16:25 Publié dans photo, rêve | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : écriture, Jung, rêve, photo, psychologie, spiritualité, Soi
27/09/2007
Philémon, le gourou intérieur de Jung
Illustration originale de éphême
Suite et fin de C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient, et C.G.Jung et la mort du héros.
Au cours de ses voyages chamaniques sur les ailes de l'" imagination active ", Jung rencontre des êtres imaginaires avec lesquels il décide de converser " comme s'ils étaient réels ".
Aux pieds d'un rocher se tient un curieux couple , accompagné d'un gros serpent noir. L'homme est âgé, style vieux sage à barbe blanche. Sa compagne est une belle jeune fille aveugle. Ils disent à Jung qu'ils s'appellent Elie et Salomé et qu'ils sont unis pour l'éternité. Notre voyageur est, comme il l'écrit, " désarçonné " et pas très rassuré. Le fait que le gros serpent noir lui manifeste de " l'inclination " ajoute à son désarroi. Il a l'impression que le vieillard Elie doit être le meilleur interlocuteur et ils ont une longue conversation mais il ne peut ni en saisir ni en retenir le sens. Jung dans Ma vie donne des interprétations psycho-symboliques de cette rencontre et j'aimerais aussi en proposer, mais dans ces récits de " voyages " j'ai choisi de rester assez anecdotique et l'occasion de revenir sur le sujet se présentera sûrement.
Celui que je veux surtout vous présenter aujourd'hui est un autre personnage de l'inconscient, un dérivé de la figure d'Elie que Jung appelle Philémon et qui va devenir un élément essentiel de sa vie intérieure. Philémon apparaît tout d'abord dans un rêve court, mais très précis (Ma vie, p. 212)
" Il y avait un ciel bleu, mais on aurait dit la mer. Il était couvert, non par des nuages, mais par des mottes de terre. On avait l'impression que les mottes se désagrégeaient, et que la mer bleue devenait visible entre elles. mais cette mer était le ciel bleu. Soudain, apparut un être ailé qui venait en planant de la droite. C'était un vieil homme doté de cornes de taureau. il portait un trousseau de quatre clés dont il tenait l'une comme s'il avait été sur le point d'ouvrir une serrure. Il avait des ailes semblables à celles du martin-pêcheur, avec leurs couleurs caractéristiques."
Jung peint le rêve (comme l'a fait Ephème en tête de cette note) et par une coïncidence saisissante, à laquelle il donnera ultérieurement le nom de synchronicité, au moment où il exécute cette peinture il trouve dans son jardin au bord du lac un martin -pêcheur mort, ce qui l'impressionne beaucoup.
Il eut avec ce Philémon de nombreux dialogues et reçut ainsi un précieux enseignement. En imagination, écrit-il, " J'eus avec lui des conversations et il dit des choses que je n'aurais pas pensées consciemment. Je perçus très exactement que c'était lui qui parlait non pas moi ." C'est le personnage de Philémon qui lui montra ( Ma vie p. 213) :
"qu'il y avait en moi une instance qui pouvait énoncer des dires que je ne savais pas, que je ne pensais pas, voire des choses qui allaient à l'encontre de moi-même. "
Philémon devint pour Jung un " maître intérieur " et, selon ses propres termes, "ce que les indiens appellent un guru. A cette époque d'errance dans les ténèbres il aurait désespérément désiré avoir un gourou "réel et concret" qui l'aurait aidé à démêler les fantasmes surgis de son inconscient. Mais qui aurait pu être le maître d'un Jung ? Ce fut le rôle de Philémon qu'il dut accepter comme guide et qui l'achemina " vers bien des éclaircissements intérieurs ".
Jung connut bien d'autres aventures de l'inconscient mais je vous les raconterai en temps voulu. Et je vous souhaite à tous de rencontrer votre Philémon.
Ariaga.
14:35 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, photo | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : écriture, Jung, photo, citations, spiritualité, philosophie, art
20/09/2007
C.G.Jung et la mort du Héros
( Suite de C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient )
16:18 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, Jung, rêve, citations, spiritualité, philosophie, psychologie
17/09/2007
C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient.
En cette fin d'année 1913, C. G. Jung, alors âgé de trente huit ans, est dans une situation où l'on peut se faire du souci au sujet de son équilibre mental. Ses détracteurs disent qu'il est devenu complètement fou. Lui même, obsédé par un flot incessant d'images et de phantasmes, craint d'être déchiré par les contenus de son inconscient. Seul le yoga l'aide à surmonter les crises de bouleversement émotionnel qu'il subit.
Les années précédentes, il a beaucoup étudié la mythologie et s'incarne plus ou moins dans le mythe du héros. Si on considère que ce mythe comprend trois phases : solitude , initiation, retour transformé, il se trouve dans la première phase et cette phase est pleine d'étranges comportements et de difficultés personnelles.
Il vient de tuer le Père en rompant avec Freud et fait figure de pestiféré. Sa situation professionnelle s'en ressent. Les " amis " ont fui. Ce qui n'arrange rien c'est que depuis quelques temps il se sent " polygame " et doit régler les conflits qu'engendre cette situation. Il joue tout seul, dans son jardin, à faire des jeux de construction avec des petits cailloux tout en se parlant à voix haute. Il fait des rêves, a des visions et des imaginations qu'il trouve semblables à ceux de ses malades et lui font craindre de succomber aux forces qui ont emporté Nietzsche, Hölderlin et bien d'autres. De plus cet homme, jusque là si fort physiquement et moralement, souffre d'une sorte d'aboulie qui le rend incapable de se décider sur ce qu'il doit entreprendre. Son " incertitude intérieure " est si grande qu'il se sent " flottant, comme totalement en suspens ".
Un des sentiments les plus pénibles que ressens Jung est celui de l'impuissance devant les maux de ses malades . Il se reproche d'avoir une expérience personnelle de l'inconscient insuffisante pour les aider efficacement. Le danger qu'il se sent incapable de surmonter pour lui même, il va trouver la force de l'affronter pour autrui. Tel le chaman qui passe par de terrible épreuves mais doit accomplir son destin, il entreprend de se mettre dans une espèce d'état de transe, qu'il appellera ensuite " imagination active ", et décide de faire le grand saut. Le chaman monte, lui, il va descendre. Voici son récit extrait de Ma vie, p. 208.
"Ce fut au temps de l'avant de l'année 1913 que je me décidai à entreprendre le pas décisif - le 12 décembre. J'étais assis à mon bureau, pesai encore une fois les craintes que j'éprouvais, puis me laissais tomber.
09:10 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, Jung, rêve, psychologie, philosophie, citations, mythe
13/09/2007
Du bon usage du blog d'Ariaga
Les Korrigans ont fait un petit tour chez moi et se sont amusés à perturber ce pauvre Athanor-ordinateur. Mes textes dans l'"admin" se parsemaient de mots étrangers à ma volonté, mots qui leur donnaient une allure assez surréaliste et empêchaient la publication car ces coquins de mots refusaient de s'en aller. Ces "bugs" semblent maîtrisés depuis ce matin mais, avant d'en revenir à C.G.Jung, j'ai envie de vous donner mon humeur du jour au sujet de ce blog.
Certains, dans les commentaires ou par mail, me disent, et leur confiance est un moteur pour moi, qu'ils aimeraient avoir plus de connaissances sur Jung. Ils s'attendent donc par les textes que j'annonce à recevoir une espèce d'"initiation" à une oeuvre qu'is ne connaissent pas du tout ou mal. Alors je vous dis, chers amis, ce n'est pas du tout comme cela que mon blog fonctionne.
A la rubrique C.G.Jung et la psychologie des profondeurs j'ai écrit 43 notes sur les 231 notes écrites depuis pas tout à fait un an que j'ai commencé ce blog. Ce n'est pas toujours facile de consulter les archives et je vous mets un lien sur la liste de ces notes étant entendu qu'il faut les lire de préférence en partant des plus anciennes. J'ai rédigé aussi pas mal de notes à la rubrique Alchimie au sujet de la relation entre Jung et la philosophie des anciens alchimistes et de l'importance de cette philosophie de la Nature dans son oeuvre.
Les concepts de Jung, son vocabulaire, sont parfois un peu difficiles. Comme pour tous les novateurs il a son monde à lui. Et puis comment comprendre Jung sans connaître Freud. C'est assez impressionnant. C'est pourquoi, pendant les premiers mois du blog, j'ai tenté de "vulgariser" (ce mot ne me fait pas peur), de simplifier, concentrer, sa pensée sur un certain nombre de thèmes essentiels à la compréhension de la " psychologie des profondeurs ". J'ai essayé d'utiliser plutôt mon coeur que mes connaissances, courant, sans peur, le risque de subir les foudres de jungiens purs et durs. Je me suis arrêtée à la limite d'une étude sérieuse du processus d'individuation et du Soi car c'était spirituellement trop important pour y réfléchir dans l'ambiance des vacances. C'est pour prolonger un peu cette ambiance des "voyages dans la tête, que j'ai préparé cette petite suite, qui va bien finir par arriver, sur les plongées dans l'inconscient que Jung a effectuées, en une période très troublée de sa vie, grâce à l'"imagination active". Il ne s'agit d'ailleurs que d'une présentation de textes extraits de " Ma vie" que chacun d'entre vous peut lire sans difficulté en collection de poche. Certains l'ont déjà fait et je ne leur "apprendrai" rien.
Ce blog n'est donc pas fait de notes isolées destinées à vous instruire sur un vaste sujet. Il s'agit, comme pour l'" opus " (travail) des alchimistes d'un patient travail de fourmi. Si certains se décident à reprendre les notes depuis le début, cela ne se fera pas en un jour. Mais dites vous que, moi aussi, ce n'est pas en un jour que j'ai étudié et réfléchi sur Jung ou l'alchimie spirituelle. Et j'ai tellement de plaisir à partager cela avec vous. Et aussi à prendre des photos, ou à écrire quelque chose qui ressemble plus moins à de la poésie. Grâce à vous je suis sortie de mon laboratoire-oratoire et je vous en remercie.
Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.
Ariaga.
15:50 Publié dans blog et quotidien | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : écriture, Jung, blog, psychologie, philosophie, alchimie, Soi
10/09/2007
C. G. Jung, spéléologue de l'inconscient
19:55 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, photo | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, Jung, rêve, pychologie, philosophie, photo, voyage
06/09/2007
Le serpent qui se mord la queue
17:00 Publié dans Alchimie, Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, Jung, psychologie, alchimie, nature, philosophie, spiritualité
16/08/2007
Un rêve de mandala de C.G.JUNG
Comme à la " rentrée " nous allons souvent cheminer vers le Soi, pour vous donner un avant goût je vous propose un rêve essentiel de C. G. Jung qui lui fut donné en 1927, il avait donc cinquante deux ans.
Depuis plusieurs années Jung esquissait, chaque matin, un petit dessin en forme de rond, baptisé par lui " mandala " qui lui semblait être une image de sa " situation intérieure ". Pendant ce travail, il se questionnait inlassablement sur le sens et le but de ce processus de l'inconscient. Ses dessins lui étaient, comme il l'écrit " livrés journellement "et il avait, intuitivement, l'impression qu'ils représentaient son " Soi ', et, qu'avec le temps, il allait acquérir une idée plus précise de ce " Soi ". Il comprenait aussi, de plus en plus clairement, que dans ces dessins " tout convergeait vers un certain point : celui du milieu." L'expérience des mandalas s'acheva sur le long rêve de " Liverpool ". Je vais vous le résumer et si vous voulez en lire la version intégrale vous la trouverez à la page 230 de Ma vie (en poche).
Jung se trouve, la nuit, avec des compagnons, dans une ville sale et noire de suie : Liverpool. les quartiers de la ville sont disposés en étoile autour d'une place, et chaque quartier est, lui aussi, construit en étoile autour d'un centre. au milieu de la place, se trouve un petit étang, au centre de l'étang un îlot, et sur l'îlot un arbre "inondé de fleurs rougeâtres. Alors que toute la ville est sombre, l'îlot et l'arbre en fleur resplendissent dans la lumière du soleil. Les compagnons du rêveur-Jung ne voient pas l'arbre. il est transporté par la beauté de la scène et s'éveille avec le sentiment d'avoir acquis une précieuse connaissance. Dans cet univers sombre, où tout était déplaisant, ce lieu de l'" Ombre ", il avait eu une vision de la beauté de la Vie. il écrit :
" Liverpool est the pool of life, l' "étang de la vie " ; car liver le foie est, selon une vieille conception, le siège de la vie. A l'expérience vivante de ce rêve s'associa en moi le sentiment de quelque chose de définitif. Je vis que le but y était exprimé. Le but c'est le centre : il faut en passer par là. Par ce rêve je compris que le Soi est un principe, un archétype de l'orientation du sens : c'est en cela que réside sa fonction salutaire ". (Ma vie, p. 231).
Ce songe lui procura un sentiment d'harmonie et de satisfaction, de symétrie aussi. il retrouva ce sentiment , qu'il cernera de mieux en mieux dans les rêves de mandalas de ses patients. En particulier dans la série de rêves de Psychologie et alchimie. Bien que, selon ses dires, il lui fallut une vingtaine d'années avant d'élaborer et de donner un cadre scientifique à ce qu'il avait vécu à cette période de sa vie, ce rêve lui procura, une réponse " claire et imagée " sur des questions essentielles qui le préoccupaient. Il cessa ensuite de dessiner et de peindre régulièrement des mandalas ayant, en quelque sorte, obtenu satisfaction.
Si vous en ressentez le besoin, suivez l'exemple de Jung, dessinez des mandalas ou bien faites comme moi, recherchez les inscrits dans la nature comme celui de la photo ci dessus. Ce sont des objets de contemplation et de méditation, même s'ils ne sont pas bien " centrés "...
Ariaga.
10:27 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, rêve | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, Jung, rêve, nature, photo, philosophie, spiritualité