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10/10/2007

Scénarios et langage des rêves

 
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   Pour que vous trouviez plus d'intérêt à ce que je veux vous dire aujourd'hui sur les scénarios de l'inconscient et sa manière de s'exprimer dans le rêve, je vous propose quelques liens avec d'anciennes notes. Par exemple je ne parle pas ici de rêves isolés mais plutôt de séries de rêves.  Je m'adresse donc aujourd'hui à ceux qui sont très intéressés par leurs rêves et les notent régulièrement. Il serait aussi pas mal que vous sachiez ce que C.G.Jung pense au sujet de l'interprétation des rêves.

    Il est naturel, qu'après le passage par le filtre indispensable de la conscience, les représentations et les messages transmis par les rêves parviennent à la réception comme une suite, plus ou moins cohérente, rappelant les récits auxquels nous sommes habitués dans la vie consciente. C'est une sorte d'habillage qui peut masquer des messages moins évidents mais donne déjà de précieux renseignements sur les processus psychiques au fur et à mesure du déroulement de la série de rêve.

   Ainsi, incessamment et avec patience, comme les vagues qui viennent rouler sur le rivage, les rêves racontent, tels les scénarios d'un film, des histoires de crises, de luttes d'influence, de peurs enfantines, de guerres entre les sexes, et aussi des histoires d'amour humain ou spirituel.  

   Il y a des scénarios, souvent identiques, ou des personnages, sous des déguisements divers re-présentent des manifestations archétypiques. Ce peut être l'Anima ou l'Animus, le Vieux Sage, le Héros, la Mère terrible, Eros, sans oublier les représentations du divin, du religieux, de l'autorité et surtout de la puissante Nature.

   La progression de ces récits est très particulière. On observe un mouvement pendulaire d'avancées et de régressions, en passant par des périodes d'insistance sur certains points, donnant à penser que le " narrateur " trouve insuffisant le degré de compréhension du rêveur.  Il semble aussi que, dès le début des séries, les éléments essentiels sont fournis, mais d'une manière elliptique évoquant certains récits de " suspense " où, arrivé au milieu du livre, on se dit, mais oui, je le savais ! On avait la clef du  mystère dès le début mais on l'ignorait. C'est ce que Jung appelle les rêves "initiaux". 

   Si on regarde attentivement les rêves, si on les "contemple" on s'aperçoit que les scénarios décrivent, non seulement les lieux, les situations, le jeu des acteurs, mais proposent aussi des des dialogues qui, une fois isolés, constituent un véritable discours qui commente ou explique ou donne des indications sur le comportement à adopter. En poussant un peu loin, on peut dire qu'il s'agit là des "intentions" de l'inconscient. 

   Les paroles de l'inconscient sont prononcées , soit par le rêveur lui même, soit par différents protagonistes identifiés (parents, amis, connaissances), soit par des groupes ou des " on " comparables à des choeurs. On a alors affaire à des acteurs plus ou moins bien connus (parents, amis, relations) représentant différentes composantes de la psyché du rêveur. Mais il est d'autre paroles, prophétiques, mystérieuses, émises par une forte voix non identifiée, produisant un effet " numineux ". Je l'appelle la grande voix du Soi.

   Les récits ont un " style " différent selon les rêveurs. Il y a une fréquence d'apparition de mots ou de situations dans l'espace. J'ai, par exemple, fréquenté des tas de chambres d'hotel et je me retrouve souvent avec un sac à dos, porté, perdu, volé etc.

   Les " jeux de mots ", chers à Freud, et qui ont pour correspondance en alchimie  la  " langue des oiseaux ", ne manquent pas dans les rêves pour celui qui sait les voir ou le " entendre ". Ils demeurent souvent la seule explication possible d'un rêve en apparence absurde.

   Il y aurait encore beaucoup à dire, mais ce sera tout pour aujourd'hui. A vos rêves...

       Ariaga
 

 

08/10/2007

Etat des lieux

"Je cherche, je n'affirme pas, je ne détermine rien ici ni ne dicte, je conjecture, je m'efforce, je compare, je tente, j'interroge. "

        Christian KNORR von ROSENROTH  (1636-1693)

Je sens la chaîne qui nous relie à travers le temps et je fais le même constat que lui.  

 

04/10/2007

PRISONS

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Il y a des prisons qui donnant sur l'enfer, barbelés et barreaux, camisoles chimiques, insultes à la matière et insultes à l'esprit, dépouillent toutes les peaux jusqu'à la transparence.

Il y a des prisons où même un cancrelat est une compagnie préférable aux humains, où les songes brûlants flambent comme un alcool et balayent l'odeur des rivages de l'autre. 

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                 Tu es tout plein de rouille et de larmes sanglantes, la pénombre envahit chacune de tes cellules, mais au profond de toi il est un oeil du coeur, libre comme un danseur sautant vers la lumière, qui peut tout transformer. Il s'appelle liberté intérieure.

       Ariaga
 

27/09/2007

Philémon, le gourou intérieur de Jung

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Cliquez pour agrandir 

 Illustration originale de éphême

 

Suite et fin de C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient, et C.G.Jung et la mort du héros.

   Au cours de ses voyages chamaniques sur les ailes de l'" imagination active ", Jung rencontre des êtres imaginaires avec lesquels il décide de converser " comme s'ils étaient réels ".

   Aux pieds d'un rocher se tient un curieux couple , accompagné d'un gros serpent noir. L'homme est âgé, style vieux sage à barbe blanche. Sa compagne est une belle jeune fille aveugle. Ils disent à Jung qu'ils s'appellent Elie et Salomé et qu'ils sont unis pour l'éternité. Notre voyageur est, comme il l'écrit, " désarçonné " et pas très rassuré. Le fait que le gros serpent noir lui manifeste de " l'inclination " ajoute à son désarroi. Il a l'impression que le vieillard Elie doit être le meilleur interlocuteur et ils ont une longue conversation mais il ne peut ni en saisir ni en retenir le sens. Jung dans Ma vie donne des interprétations psycho-symboliques de cette rencontre et j'aimerais aussi en proposer, mais dans ces récits de " voyages " j'ai choisi de rester assez anecdotique et l'occasion de revenir sur le sujet se présentera sûrement. 

   Celui que je veux surtout vous présenter aujourd'hui est un autre personnage de l'inconscient, un dérivé de la figure d'Elie que Jung appelle Philémon et qui va devenir un élément essentiel de sa vie intérieure. Philémon apparaît tout d'abord dans un rêve court, mais très précis (Ma vie, p. 212)

       " Il y avait un ciel bleu, mais on aurait dit la mer. Il était couvert, non par des nuages, mais par des mottes de terre. On avait l'impression que les mottes se désagrégeaient, et que la mer bleue devenait visible entre elles. mais cette mer était le ciel bleu. Soudain, apparut un être ailé qui venait en planant de la droite. C'était un vieil homme doté de cornes de taureau. il portait un trousseau de quatre clés dont il tenait l'une comme s'il avait été sur le point d'ouvrir une serrure. Il avait des ailes semblables à celles du martin-pêcheur, avec leurs couleurs caractéristiques."

   Jung peint le rêve (comme l'a fait Ephème en tête de cette note) et par une coïncidence saisissante, à laquelle il donnera ultérieurement le nom de synchronicité, au moment où il exécute cette peinture il trouve dans son jardin au bord du lac  un martin -pêcheur mort, ce qui l'impressionne beaucoup.

   Il eut avec ce Philémon de nombreux dialogues et reçut ainsi un précieux enseignement. En imagination, écrit-il, " J'eus avec lui des conversations et il dit des choses que je n'aurais pas pensées consciemment. Je perçus très exactement que c'était lui qui parlait non pas moi ."  C'est le personnage de Philémon qui lui montra ( Ma vie p. 213) :

"qu'il y avait en moi une instance qui pouvait énoncer des dires que je ne savais pas, que je ne pensais pas, voire des choses qui allaient à l'encontre de moi-même. "

   Philémon devint pour Jung un " maître intérieur " et, selon ses propres termes, "ce que les indiens appellent un guru. A cette époque d'errance dans les ténèbres il aurait désespérément désiré avoir un gourou "réel et concret"  qui l'aurait aidé à démêler les fantasmes surgis de son inconscient. Mais qui aurait pu être le maître d'un Jung ? Ce fut le rôle de Philémon qu'il dut accepter comme guide et qui l'achemina " vers bien des éclaircissements intérieurs ".

   Jung connut bien d'autres aventures de l'inconscient mais je vous les raconterai en temps voulu. Et je vous souhaite à tous de rencontrer votre Philémon.

        Ariaga.

  

   

 

22/09/2007

Alchimie du quotidien

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   Il y a des moments,

où tu voudrais t'asseoir sur le bord du chemin

ne plus forcer les pistes ne plus passer les ponts. 

 

   Il y a des moments,

où le rire de ton ombre se plante comme un croc

dans l'argile poreuse de ta grande exigence.

 

    Il y a des moments,

où la peur s'insinue dans les lames entrouvertes

des persiennes qui ferment l'accès à ton amour.

 

   Il y a des moments,

où tremble au fond de toi une bête prudente

qui craint la transhumance frôleuse des abîmes.  

 

   Il y a des moments,

où la flamme qui brûle, sous la grande marmite

de l'alchimie des jours, n'est pas loin de s'éteindre. 

 

Ne soyez pas inquiets mes frères et mes soeurs, ce ne sont que des phases de l'Esprit qui distille, en son creuset cosmique, l'essence de la Vie, l'essence de notre vie.

       Ariaga.
 

 

20/09/2007

C.G.Jung et la mort du Héros

( Suite de C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient )

   Les jours qui suivent le saut de Jung, incarnant son mythe du héros, dans les abysses de l'inconscient , les chose ne s'arrangent pas. Il a un revolver chargé dans sa table de nuit et, après avoir reçu un rêve saisissant qu'il n'arrive pas à interpréter, il entend une voix puissante qui lui dit  : " Si tu ne comprends pas le rêve tu dois te tirer une balle dans la tête ".  Pris de frayeur, il cherche de toutes ses forces le sens de ce rêve au cours duquel , en compagnie d'un adolescent à la peau foncée, il tue, au lever du soleil, Siegfried descendant à toute allure sur son char une route serpentant sur le flanc d'un montagne. Après ce meurtre, dont les traces avaient été effacées par une pluie abondante, il avait ressenti une intolérable culpabilité. 
   Sous la pression provoquée par la voix, il réfléchit encore et encore et soudain le sens du rêve se dévoile. Siegfried, le héros mythologique allemand, lui apparaît comme celui qui veut imposer héroïquement sa volonté. C'est cela que Jung pensait jusque là : le chemin est où il y a volonté, héroïsme. Ce rêve lui montre que l'attitude du héros Siegfried, avec laquelle il avait une secrète identité, n'est plus l'attitude juste correspondant à son moi profond. Après avoir tué Freud, le Père, il doit maintenant tuer son mythe personnel du héros car, écrit-il, "il est des valeurs plus hautes que la volonté du moi, auxquelles il faut apprendre à se soumettre ." 
   A la suite de ce rêve, la consternation et la peur éprouvées à la suite de sa première expérience sont dépassées car de nouvelles forces se libèrent en lui et l'aident à continuer ses expériences d'exploration fantasmatique de l'inconscient .
   Des années plus tard, Jung comparera ses voyages imaginaires à ceux d'Ulysse dans l'odyssée quand il descend au séjour des morts.  Il élabore une technique de transe qu'il appellera par la suite " imagination active " qui est une sorte de libre méditation dans le but de rentrer en contact conscient avec des phénomènes psychiques inconscients (je vous en parlerai plus longuement une autre fois). 
   Voici la description qu'il donne ( Ma vie, p. 210 ) de sa manière de procéder, en cette fin d'année 1913 : 
     "Pour appréhender les phantasmes, je partais souvent de la représentation d'une descente. Une certaine fois je dus même faire plusieurs tentatives pour pénétrer dans la profondeur. A la première, j'atteignis pour ainsi dire une profondeur de trois cents mètres. La fois suivante, il s'est agi d'une profondeur cosmique. Ce fut comme un voyage dans la lune ou comme une descente dans le vide. Tout d'abord apparut l'image d'un cratère et j'avais le sentiment d'être au pays des morts.  ...
   En ce lieu, Jung va faire de bien intéressantes rencontres , mais ce sera pour une autre fois.
( à suivre )
       Ariaga.
 
 
 
 

18/09/2007

La Torah est une braise...

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 "Le texte de la Torah est une braise sous la cendre de ses lettres, la vivacité de la flamme qu'on en tire dépend de la longueur du souffle de celui qui l'anime".

       Rabbi Hayen de Vologine (12° siècle)

Extrait de l'ouvrage Le Cantique des Cantiques ou la psychologie mystique des amants, de Pierre Trigano et Agnès Vincent (Réel Editions, 2007).

14/09/2007

Prière d'une femme

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Devant le grand livre de pierre de l'autel nu et les niches vidées de leurs statues,

une femme,

dévêtue par la vie du vêtement des mots,

pétrie de craintes et d'espérances folles,

chercheuse de pistes dans le désert de la nuit obscure,

nue comme à sa naissance,

face à un oeil immense qui la scrute si fort que ses cellules tremblent

prie, éblouie d'espoir

prie, depuis si longtemps

pour que l'innonde enfin, comme une mer cosmique,

la lumière divine.

       Ariaga
 

 

06/09/2007

Le serpent qui se mord la queue

   L'ouroboros, un des plus fameux symboles hermétiques, prend l'apparence d'un serpent ou d'un dragon, parfois d'un poulpe. Il dévore sa queue et c'est probablement , selon C. G. JUNG, un des plus anciens symbole pictural de l'alchimie que l'on connaisse par des documents. Vous en trouverez des représentations sur les sites spécialisés d'alchimie et certainement chez Djaipi, une véritable mine iconographique. Le Codex Marcianus, qui date du X° ou XI° siècle, en comprend une illustration avec la légende " l'Un, le Tout ". Jung écrit à la page 377 de Psychologie et alchimie :
     "Les alchimistes répètent sans cesse que l'opus naît de l'Un et ramène à l'Un, que c'est en quelque sorte un cercle semblable à un dragon qui se mord la queue. C'est pourquoi l'opus était souvent appelé circulare (circulaire) ou rota ( roue)."
   Jung donne en note un texte extrait du Rosarium qui est très démonstratif de l'idée que se faisaient les alchimistes d'une totalité sous-jacente à la multiplicité du réel :
     " Concentre  donc ton attention dans l'oeuvre de la nature, sans prétendre t'occuper tantôt de ceci, tantôt de cela, car notre science n'est pas pour s'accomplir dans la multiplicité des choses. Quelle que soit en effet la diversité des vocables, il s'agit pourtant toujours d'une seule et unique réalité, et c'est de cette réalité toujours la même...
Il ajoute cette phrase de Morenius citant l'empereur Héraclès :
     "Notre art procède à l'origine d'une racine unique, qui dans la suite se développe en une pluralité de choses, et qui retourne de nouveau à l'unité ".
   L'ouroboros, en tant que forte allégorie de la double nature du Mercurius (mercure) alchimique unissant en lui tous les opposés, se rattache à cette totalité. La représentation alchimique du serpent-dragon-hermaphrodite qui se dévore se féconde et s'auto-ressuscite est à la fois une image des contraires et un symbole de leur union.
       Ariaga
 
 
  

03/09/2007

Alchimie spirituelle

 Le lieu de l'alchimie spirituelle s'étend du macrocosme du monde qui nous entoure au microcosme de notre monde intérieur. Au centre, le noyau du Soi.

       Ariaga.
 

31/08/2007

C'est fini les vacances dans la tête

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Regardez, il est bien usé le banc de nos vacances dans la tête. Un groupe d'amis, parfois joyeux parfois tristes ou nostalgiques s'y est réuni. Il y a ceux que je connais et puis d'autres qui ne peuvent partir en vacances et qui, eux aussi, sont venus s'y asseoir plus anonymement. Je les remercie tous car ils m'ont aidée à vivre pendant une période un peu difficile. Certains ont laissé des traces profondément gravées dans le bois humide. Je ne dénoncerai personne mais j'ai des soupçons...En particulier quand il s'agit de signes un peu ésotériques. J'ai cru apercevoir des tracés runiques et géomantiques. Les coupables auront peu-être le courage de se dénoncer. Voici des agrandissement des objets du délit.

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Si nous devons repartir en vacances l'année prochaine il faudra être plus sages. Il va falloir brûler ce banc diabolique sur lequel se sont assises des sorcières charmantes et talentueuses mais on ne sait jamais...

C'est la rentrée et maintenant je pense que ce blog va reprendre, avec des récréations, soyez sans inquiétude, son travail alchimique de lent cheminement vers le SOi par une libre approche spirituelle . 

Je vous embrasse tous amis inconnus et encore plus fort ceux dont je devine la silhouette et pressens l'âme.

     Ariaga
 

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16/08/2007

Un rêve de mandala de C.G.JUNG

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   Comme à la " rentrée " nous allons souvent cheminer vers le Soi, pour vous donner un avant goût je vous propose un rêve essentiel de C. G. Jung qui lui fut donné en 1927, il avait donc cinquante deux ans.

   Depuis plusieurs années Jung esquissait, chaque matin, un petit dessin en forme de rond, baptisé par lui " mandala " qui lui semblait être une image de sa " situation intérieure ". Pendant ce travail, il se questionnait inlassablement sur le sens et le but de ce processus de l'inconscient. Ses dessins lui étaient, comme il l'écrit " livrés journellement "et il avait, intuitivement, l'impression qu'ils représentaient son " Soi  ', et, qu'avec le temps, il allait acquérir une idée plus précise de ce " Soi ". Il comprenait aussi, de plus en plus clairement, que dans ces dessins " tout convergeait vers un certain point : celui du milieu." L'expérience des mandalas s'acheva sur le long rêve de " Liverpool ". Je vais vous le résumer et si vous voulez en lire la version intégrale vous la trouverez à la page 230 de Ma vie (en poche).

   Jung se trouve, la nuit, avec des compagnons, dans une ville sale et noire de suie : Liverpool. les quartiers de la ville sont disposés en étoile autour d'une place, et chaque quartier est, lui aussi, construit en étoile autour d'un centre. au milieu de la place, se trouve un petit étang, au centre de l'étang un îlot, et sur l'îlot un arbre "inondé de fleurs rougeâtres.  Alors que toute la ville est sombre, l'îlot et l'arbre en fleur resplendissent dans la lumière du soleil. Les compagnons du rêveur-Jung ne voient pas l'arbre. il est transporté par la beauté de la scène et s'éveille avec le sentiment d'avoir acquis une précieuse connaissance. Dans cet univers sombre, où tout était déplaisant, ce lieu de l'" Ombre ", il avait eu une vision de la beauté de la Vie. il écrit :

   " Liverpool est the pool of life, l' "étang de la vie " ; car liver le foie est, selon une vieille conception, le siège de la vie. A l'expérience vivante de ce rêve s'associa en moi le sentiment de quelque chose de définitif. Je vis que le but y était exprimé. Le but c'est le centre : il faut en passer par là. Par ce rêve je compris que le Soi est un principe, un archétype de l'orientation du sens : c'est en cela que réside sa fonction salutaire ".  (Ma vie, p. 231).

   Ce songe lui procura un sentiment d'harmonie et de satisfaction, de symétrie aussi. il retrouva ce sentiment , qu'il cernera de mieux en mieux dans les rêves de mandalas de ses patients. En particulier dans la série de rêves de Psychologie et alchimie. Bien que, selon ses dires, il lui fallut une vingtaine d'années avant d'élaborer et de donner un cadre scientifique à ce qu'il avait vécu à cette période de sa vie, ce rêve lui procura, une réponse " claire et imagée " sur des questions essentielles qui le préoccupaient. Il cessa ensuite de dessiner et de peindre régulièrement des mandalas ayant, en quelque sorte, obtenu satisfaction.

   Si vous en ressentez le besoin, suivez l'exemple de Jung, dessinez des mandalas ou bien faites comme moi, recherchez les inscrits dans la nature comme celui de la photo ci dessus. Ce sont des objets de contemplation et de méditation, même s'ils ne sont pas bien " centrés "... 

       Ariaga.
 

 

13/08/2007

Le bruit de la Nature

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Greffée à son assise, installée sur le vide pour de muettes couvaisons,
elle a tenté d'évacuer les mots périmés qui n'auraient jamais du être prononcés.

Mais le banc était trop joli, trop bleu, trop solitaire, et le silence un faux d'or vulgaire plaqué de vanité, un silence occupé par les sons figés dans le granit des strates de son esprit tentant de s'échapper pour raconter les âges d'une vieille âme.

 
Elle va devoir remonter, sans se hâter, les escaliers creusés dans la pierre bruissante de vie, éclairée par la torche de la Nature.

Accepter de se voiler d'un masque d'ombre pour se protéger des songes brûlants.

Ne plus avoir l'orgueil du silence qui a la saveur douce amère des reniements et vous transforme en feuille errante.

Sortir de la bulle et s'asseoir sur un modeste banc marron, un banc de village, un banc de tous les jours.

       Ariaga.
 

30/07/2007

SILENCE, méditation, transmutation.

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     J'éprouve aujourd'hui le besoin, qui, de temps en temps au fil des années, tombe sur moi comme une chape d'évidence, de me retirer du monde, y compris le monde virtuel, pour méditer dans le silence. Beaucoup de signes et de synchronicités que je ne voulais pas voir, de la brûlure des fièvres aux rêves récurrents, m'ont enfin remise sur une route où la spiritualité passe au premier plan. Ce n'était pas seulement Jung qui cherchait à s'exprimer mais à travers lui la longue chaîne des alchimistes et Philosophes de la Nature. Ce blog aura un an à la fin du mois de septembre et soyez certains que, bien avant cette date j'aurai fait le point et retrouvé cette joie de vivre qui ne peut venir que d'une harmonie entre l'âme et le corps, harmonie que je ne ressens pas en ce moment. Je suis certaine que le silence et la méditation, comme à chaque fois que je me suis retrouvée dans cette situation, me feront revenir vers vous et vous " inonder " de textes issus, je l'espère de la véritable profondeur qui est celle de l'Amour pour soi-même et pour les autres, c'est à dire pour la totalité de ce qui EST.

      Je dois me pencher sur la profondeur des eaux, réduire au minimum vital le feu de l'athanor, mais je serai toujours là, en silencieuse méditation, sur le banc, avec mes amis. J'espère qu'ils continueront à le faire vivre et à voyager au pays de l'imaginaire.

     Beaucoup d'inconnus, curieux du Laboratoire et surtout d'Ariaga, sont venus ces derniers temps, fréquenter ce blog. D'autres viendront peut-être  et je leur donne des liens envers quelque textes en prose ou poésie qui peuvent les aider à comprendre, si tant est qu'il y ait quelque chose à comprendre...Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.

       Ariaga

Qui est Ariaga ? 

Eternel retour de l'Amour 

La langue des oiseaux 

Le C. G. JUNG que j'aime

La sagesse de la Nature 

Poésies d'Ariaga déjà publiées sur le blog 

 

      
 

 

22/07/2007

Cuisine alchimique de l'Océan

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Pour Aslé

 

Aslé avait un noeud qui lui serrait le coeur et qui brisait ses mots . J'ai convoqué d'urgence, sur le banc des vacances, là où vivent mes rêves, l'Alchimiste ployant sous le fardeau pesant de ses précieux grimoires. J'ai feuilleté le livre des recettes de noeuds et j'ai trouvé ceci :

     Mettre à tremper le noeud dans le jus primordial de l'Océan tiédi sur l'athanor solaire. 

     Assaisonner d'amours perdus et retrouvés.

     Quelques gouttes de larmes seront les bienvenues et les perles du rire le poivre nécessaire.

     Lentes macérations.

     Suaves dissolutions.

Le noeud sera à point quand il aura atteint, bien au delà des mots, l'absente transparence de l'Essence.

 

       Ariaga.