19/02/2018
L'esprit des profondeurs
C'est un frisson qui vient de l'intérieur
et qui vous tord le cœur
au delà de la peur.
Arrachés les grotesques lambeaux
d'un masque d'idéal
qui retenait le Dieu
dans le filet des mots.
Voici que remonte
hissé par la douleur
l'esprit des profondeurs
portant dans ses bras d'ombre
un enfant vêtu d'Or.
Ariaga
17:38 Publié dans Alchimie, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : poésie, alchimie, philosophie, photo, nature, jung, ariaga, enfant
11/02/2018
Jung s'ancre dans la profondeur
Toujours en immersion/méditation dans le Livre Rouge de Jung je continue à vous proposer de courts extraits de ce qui parle à l'oreille de mon cœur. Il s'agit ici des pages 368,369 et j'ai mis en caractères gras ce qui me semblait le plus important.
***
" Lorsque la pensée mène à l'impensable, il est temps de retourner à la vie simple. Ce que la pensée ne résout pas, la vie le résout, et ce que l'action jamais ne pourra décider est réservé à la pensée. Si je me suis élevé d'un côté au plus haut et à la plus grande difficulté et que je veuille conquérir une délivrance qui me mène plus haut encore, alors la véritable voie ne va pas dans les hauteurs, mais vers les profondeurs car seul l'autre en moi me conduit au-delà de moi-même. Mais l’acceptation de l'autre en moi signifie une descente dans les opposés, passer du sérieux au ridicule, de la tristesse à la gaîté, de la beauté à la laideur, de la pureté à l'impureté. "
19:21 Publié dans Citations, Jung et la psychologie des profondeurs, Nature, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : citation, jung, livre rouge, philosophie, psychologie, photo, pensée, ariaga
28/01/2018
Le Diable de Jung
Photo prise au Musée des automates de la Rochelle
C.G.Jung nous montre, dans ce texte extrait du Livre Rouge (p.244), comment, pendant la période où, pratiquant des "descentes" dans les profondeurs de l'inconscient, il se confronte avec le Diable. On pense au Faust de Goethe et à la pratique de l'imagination active. J'ai souligné en gras ce qui m'a le plus interpellée. Ariaga.
***
" Je me suis confronté sérieusement au Diable et me suis comporté avec lui comme avec une personne réelle. C'est dans le mystère que j'ai appris à considérer de manière personnelle et avec sérieux ces entités inconnues qui vagabondent librement et habitent le monde intérieur, car elles sont réelles parce qu'elles agissent. Il ne sert à rien de dire dans l'esprit de ce temps : il n'y a pas de Diable. En moi il y en a eu un. Cela s'est produit en moi. J'ai fait de lui ce que j'ai pu. J'ai pu parler avec lui.
[...] Ce serait fuir que de ne pas essayer de m'entendre avec lui. Si jamais tu as eu cette rare occasion de parler au Diable, n'oublie pas de te confronter sérieusement avec lui. Car il est ton Diable, après tout. Le Diable est en tant que contradicteur ton propre autre point de vue, qui te met à l'épreuve et qui dépose des obstacles sur ton chemin, là où tu peux le moins t'en servir.
Prendre le Diable en considération ne signifie pas passer dans son camp, sinon on est possédé par le Diable. Cela signifie bien plutôt : tenter de s'arranger. Par là, tu prends ton autre point de vue en considération. Ainsi le Diable perd un peu de terrain et toi aussi. Et cela pourrait être bon."
14:30 Publié dans Citations, Jung et la psychologie des profondeurs, la Rochelle, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (46) | Tags : citations, jung, diable, philosophie, psychologie des profondeurs, ariaga, livre rouge, faust
17/01/2018
C.G.Jung et le savoir qui étrangle
Jung se méfiait de l’excès de savoir et aussi du jugement qu'il considérait comme un poison. Voici ce qu'il écrit dans Le Livre Rouge (p. 175). Dans ce texte il parle à son âme. J'ai mis en caractère gras ce qui me semblait essentiel.(Ariaga)
"Aide-moi à ne pas m'étrangler avec mon propre savoir. L'abondance de mon savoir menace de s'effondrer sur moi. Mon savoir a une armée de mille orateurs qui ont des voix de lions ; l'air vibre quand ils parlent, et je suis leur victime sans défense. Garde éloignées de moi les explications judicieuses, la science, ce terrible geôlier qui enchaîne les âmes et les enferme dans des cellules obscures. Mais surtout protège-moi du serpent du jugement qui n'est qu'en surface un serpent salvateur, mais dans tes profondeurs un poison infernal et une mort atroce."
Ce texte prend toute sa valeur quand on connait l'immense savoir, parfois écrasant, de C.G.Jung.(Ariaga)
10:52 Publié dans Citations, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : citations, jung, philosophie, jugement, culture, photo, ariaga
08/01/2018
Se dissoudre ou brûler
14:35 Publié dans Alchimie, Jung et la psychologie des profondeurs, La vie quotidienne, Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : écriture, philosophie, alchimie, pensées, ariaga, jung, photo
09/12/2017
L'écume des rêves
Peinture de Éphême pour illustrer un texte du site C.G.Jung : rêve alchimie,homéopathie
À la crête de la grande vague de l'eau des origines blanchit l’écume des rêves.
La vague est puissante, les embruns font pleurer, quand elle déferle sur les rivages de notre savoir et emporte les béquilles de la raison.
Ariaga
10:48 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, Nature, Philosophie, photo, poésie, rêve | Lien permanent | Commentaires (44) | Tags : rêve, philosphie, poésie, pensées, art, jung, ariaga
26/11/2017
C.G.Jung parle à son âme
J'ai éprouvé de l'émotion et trouvé un écho dans ma propre âme à la lecture de ce texte du Livre Rouge. Peut-être en sera t-il de même pour vous amis lecteurs. J'ai mis en caractères gras ce qui m'a particulièrement marquée. Ariaga.
***
" Mon âme, où es-tu? M'entends-tu? Je te parle, je t'appelle — es-tu là? Je suis revenu, je suis rentré — J'ai secoué de mes pieds la poussière de tous les pays et je suis venu à toi, je suis avec toi ; après de longues années de longue marche je suis à nouveau venu vers toi. Veux-tu que je te raconte tout ce que j'ai regardé, vécu, ingurgité ? Ou bien ne veux-tu rien entendre de tous ces bruits de la vie et du monde ? Mais il faut que tu saches une chose, il y a une chose que j'ai apprise : que l'on doit vivre cette vie. Cette vie est le chemin, le chemin que l'on cherche depuis si longtemps et qui mène à l'inconcevable que nous qualifions de divin. Il n'y a pas d'autre chemin. Tous les autres chemins sont de mauvais chemins. J'ai trouvé le bon chemin ; il m'a conduit jusqu'à toi, jusqu'à mon âme. Je reviens, calciné et purifié. Me reconnais-tu ? Comme la séparation fut longue ! Et comment t'ai-je trouvée? Comme mon voyage fut étrange ! Par quel mots te décrire, par quel sentiers tortueux une bonne étoile m'a conduit jusqu'à toi ? Donne-moi ta main mon âme presque oubliée. Quelle chaleur me procure la joie de te revoir, toi mon âme si longtemps désavouée. La vie m'a ramené à toi. Remercions la vie que j'ai vécu, pour toutes les heures sereines et pour toutes les heures tristes, pour chaque joie et pour chaque douleur. Mon âme c'est avec toi que mon voyage doit continuer. "
C.G.Jung, Le Livre Rouge, ed. L'Iconoclaste,p. 149-150
17:22 Publié dans Alchimie, Citations, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : citations, spiritualité, alchimie, jung, philosophie, photo, ariaga
25/09/2017
Train à grande vitesse
Elle est la passagère d'un train qui va de plus en plus vite dans le paysage de la vie vers une destination inconnue.
Fascination, curiosité.
Le temps est précieux, les mots pleins sont difficiles à extraire car enfouis profondément dans les strates de l'habitude.
Parfois vient le besoin de se saouler de diversions pour oublier l'extérieur que la vitesse brouille.
Peut-être qu'elle a de l'eau dans les yeux.
Parfois aussi s'installe l'impatience de l'arrivée ...où que ce soit.
Ariaga
15:56 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, La vie quotidienne, Philosophie, photo, poésie, Voyages, ambiances | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : écriture, philosophie, pensées, trains, voyage, ariaga, jung, poésie
11/09/2017
C.G.Jung : alchimie et psychologie de l'inconscient
Je vous propose une citation de mon cher Jung qui justifie peut-être toutes les années que j'ai passées à lire et méditer l’œuvre que Jung à consacrée aux relations entre l'alchimie et ses propres recherches sur l'inconscient. Elle se trouve à l’avant dernière page de son oeuvre majeure sur le sujet, Mysterium conjonctionis, p. 360. Je me suis permis de mettre ce qui me semblait essentiel en caractères gras.
" Nous sommes aujourd'hui en mesure de voir à quel point l'alchimie a préparés les voies à la psychologie de l'inconscient et cela de deux manières : tout d'abord en léguant sans le vouloir, dans l'amoncellement de ses symboles, un matériel de représentations symboliques d'une extraordinaire valeur pour les méthodes d'interprétation moderne, et ensuite en indiquant, par ses essais délibérés de synthèse, des processus symboliques que nous découvrons dans les rêves de nos patients. Nous pouvons voir aujourd'hui comme la démarche alchimique en vue d'unir les opposés, telle que je l'ai décrite dans ces pages, peut représenter également l'itinéraire d'un individu isolé vers l'individuation, avec toutefois cette différence non négligeable qu'un individu ne peut jamais égaler à lui seul l'abondance et l'ampleur des des symboles de l'alchimie. " [...] c'est pourquoi décrire la nature du processus d'individuation à partir de cas particuliers est une tâche si difficile et si ingrate. "
Ariaga
18:40 Publié dans Alchimie, Citations, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : jung, philosophie, psychologie, citations, ariaga, rêves
03/09/2017
Nous pouvons tous changer!
11:16 Publié dans Alchimie, Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : nature, philosophie, photo, pensée, humour, ariaga, jung
18/08/2017
Emma Jung : Animus et Anima
La femme de C.G.Jung, Emma Jung, ne s'est pas contentée de lui apporter l'aisance financière et d'élever leurs cinq enfants. Elle fut aussi associée aux recherches de Jung et à ses activités. Elle a écrit un ouvrage remarquable intitulé La légende du Graal (Albin Michel). Il a été publié à titre posthume par Marie-Louise von Franz. De son vivant elle faisait des conférences à partir desquelles a été publié un livre : Animus et Anima (ed. La fontaine de Pierre). Dans l'introduction à cet ouvrage elle donne une définition très claire de ces concepts d'animus et anima qui, je le pense, peut être utile à ceux qui ne sont pas des lecteurs "éclairés" de Jung.
Voici un extrait où j'ai mis en caractères gras ce qui me semble essentiel.
Après avoir parlé des représentations universelles et intemporelles que Jung nomme archétypes et qui sont devenues des concepts elle écrit :
" Jung a nommé ces deux figures - l'une masculine et l'autre féminine - l'animus et l'anima. Par ces termes il entend un complexe fonctionnel dont le comportement compense la personnalité extérieure ; c'est en quelque sorte une personnalité intérieure dont les attributs sont précisément ceux qui font défaut à la personnalité extérieure consciente et manifeste. Ce sont des attributs féminins chez l'homme et masculin chez la femme qui, normalement et dans une certaine mesure, sont toujours présents mais ne trouvent pas leur place chez les êtres tournés vers l'extérieur, car ils gênent leur adaptation sociale ou l'image idéale qu'ils se font d'eux-mêmes.
Le caractère de ces deux figures n'est toutefois pas uniquement déterminé par les particularités de l'autre sexe, il est aussi conditionné par l'expérience que chacun fait, au cours de sa vie, des représentants du sexe opposé, ainsi que par l'image collective du masculin héritée par la femme et du féminin par l'homme. Ces trois facteurs s’agrègent pour former un ensemble qui n'est pas uniquement une image ou une expérience vécue, mais plutôt une sorte d'entité dont les activités ne sont pas coordonnées de façon organique avec les autres fonctions psychiques. Cette entité suit ses propres lois et intervient dans la vie de l'individu concerné à la manière d'un élément étranger, parfois utile, parfois indésirable, voire destructeur. ..."
Après avoir beaucoup lu Jung, voici ce que j'ai lu de plus simple et de plus juste sur l'animus et l'anima. Évidemment, ensuite si on fouille l’œuvre de Carl Gustav cela devient plus compliqué ... Merci Emma.
Ariaga
11:22 Publié dans amour, Jung et la psychologie des profondeurs, Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : écriture, jung, philosophie, psychologie des profondeurs, photo, ariaga
02/07/2017
Nécessité du bruit contre l'angoisse selon C.G.Jung
Probablement parce que je suis, en ce moment, avec mon travail sur le site, immergée dans l’œuvre de Jung, je n'ai pas d'idées originales. Ce que je voudrais écrire, Jung l'a écrit avant moi, et mieux que je ne saurais le faire ... alors je continue avec les citations extraites de sa correspondance. Aujourd'hui, il s'agit d'une longue lettre de septembre 1957 adressée à un professeur de droit à l'université de Zurich qui avait fondé une ligue contre le bruit et lui demandait d'écrire un article sur le sujet.
Jung, âgé et en mauvaise santé, refuse l'article mais rédige cette lettre qui est, en elle même, un article complet sur le sujet. Je n'en donnerai que quelques phrases mais, si certains d'entre vous le peuvent, elle mérite d'être lue dans son intégralité. (C.IV,p. 225sq) J'ai retenu les lignes où il explique pourquoi le bruit est nécessaire pour certains. Évidement il explique aussi tous les effets néfastes du bruit et de l'agitation.
"Le bruit nous protège contre les désagréments de la réflexion, il dissipe les rêves angoissants, il nous assure que nous sommes tous ensemble, n'est-ce pas, et que nous faisons un tel raffut que personne n'osera jamais nous attaquer."
... "Dans le silence, en effet, l'angoisse l'angoisse inciterait l'homme à la réflexion, et l'on ne peut se faire une idée de tout ce qui lui viendrait alors à la conscience. La plupart des gens craignent le silence et c'est pourquoi toujours il faut sans cesse le bruit permanent ... Le besoin qu'on a du bruit est quasiment insatiable, même si parfois le vacarme devient insupportable : c'est quand même encore mieux que rien du tout. Dans ce que l'on appelle de façon significative un "silence de mort" on se sent mal à l'aise. Pourquoi? Y aurait-il des revenants dans l'air? Peu probable. Ce que l'on craint en réalité , c'est ce qui pourrait vous venir de l'intérieur : tout ce qu'on a tenu à distance grâce au bruit. ...
Avec la lutte nécessaire contre le bruit ...vous ôtez aussi à ceux qui sont sans importance et dont on entend jamais la voix l'unique joie de leur existence, et l'incomparable satisfaction qu'ils éprouvent à crever le silence de la nuit avec la pétarade de leur moteur, ce qui leur permet de troubler par un vacarme d'enfer le sommeil de leur prochain. À ce moment-là, ils sont quelque chose dont il faut tenir compte. Le bruit est pour eux une raison d'être et une confirmation de leur existence. Il y a bien plus de gens qu'on ne le soupçonne qui ne sont pas dérangés par le bruit, car ils n'ont rien en quoi ils pourraient l'être. ; au contraire, le bruit leur apporte quelque chose. "
Que ceux d'entre nous qui, à un moment de leur existence, ne se sont pas saoulés de musique ou d'autres protections contre les voix de l’intérieur jettent la première pierre à ces "accros" au bruit !
Ariaga
16:38 Publié dans Citations, Jung et la psychologie des profondeurs, La vie quotidienne, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (41) | Tags : citations, jung, bruit, philosophie, psychologie, angoisse, vie quotidienne, ariaga
22/06/2017
Une lettre de Hildegarde de Bingen
Dans le Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or(p.45) C.G.Jung cite un écrit de la grande mystique Hildegarde de Bingen qu'il considérait comme une personnalité remarquable. Il s'agit d'une lettre sur ses "visions" envoyée en l'an 1171 au moine Wilbert de Gembloux :
" Depuis mon enfance, disait-elle, je vois constamment une lumière dans mon âme, mais non avec les yeux extérieurs ni avec les pensées de mon cœur ; les cinq sens extérieurs n'ont pas davantage part à cette vision ... La lumière que je perçois n'est pas de nature locale, mais elle est plus éclatante que le nuage qui porte le soleil. Je ne puis y distinguer ni hauteur, ni largeur, ni longueur... Ce que je vois ou apprends dans une telle vision demeure longtemps dans ma mémoire. Je vois, j'entends et je sais tout en même temps, et j’apprends pour ainsi dire sur le champ ce que je sais...Je ne puis reconnaître aucune forme à cette lumière et pourtant j'aperçois parfois en elle une autre lumière qui se nomme pour moi lumière vivante ... Pendant que je jouis de la vue de cette lumière, toute tristesse et tout chagrin disparaissent de ma mémoire. "
Jung fait un commentaire très intéressant sur ce texte mais je pense que chacun peut le lire à sa manière. Je peux éventuellement le mettre en note.
J'ajouterai, pour ceux qui s'en souviennent, qu'il y a quelques années était sorti un CD intitulé Canticles of ecstasy qui reprenait des textes de Hildegarde de Bingen et qui, à la surprise générale, avait connu un succès populaire.
Ariaga
17:38 Publié dans Citations, Jung et la psychologie des profondeurs, Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie, photo, rêve | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : écrits, citations, philosophie, spiritualité, jung, hildegarde de bingen, mystique, ariaga
10/06/2017
Une lettre de Jung sur l'amour de soi
C.G.Jung, alors qu'il avait 84 ans écrit à une correspondante anglaise une lettre où il l'incite à être aimable avec elle même. Arrivé à son âge il devait savoir de quoi il parlait ! Cette lettre se trouve à la p. 129 du tome V de sa correspondance. Je vous la cite en grande partie car je la trouve très intéressante. C'est moi qui ai mis certains passages en caractères gras.
" ... préoccupez vous de vous même plutôt que des autres ; voyez et comprenez ce que vous faites plutôt que ce que font les autres selon vous. Sinon vous serez accusée de vouloir intervenir avec votre volonté de puissance. Cette dernière serait la compensation d'un douloureux sentiment d'infériorité. Soyez donc aimable, patiente et compréhensive envers vous-même. Si vous avez le sentiment de ne pas vous suffire à vous-même, donnez vous la chance de considérer que cela est possible même si vous n'y croyez pas /.../ Vous ne pouvez faire preuve d'amabilité et de compréhension envers les autres si vous n'en montrez pas envers vous-même. Ceci est tout à fait sérieux.
Nous ne nous suffisons jamais à nous-mêmes. C'est là le fardeau que chacun doit porter : vivre la vie que nous avons à vivre. Soyez donc aimable avec la moindre de vos sœurs , qui est aussi vous-même. "
Sur le Facebook du site j'ai parlé de séminaires d'initiation à la philosophie des profondeurs de Jung qui se passent dans un très bel endroit des Pyrénées. Séminaires animés par des amis. Allez donc jeter un coup d’œil ...
19:36 Publié dans amour, Citations, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (39) | Tags : citations, jung, amour, philosophie, photo, ariaga, correspondance, psychologie
01/06/2017
C.G.Jung et le milieu de la vie
C.G.Jung , dans Psychologie de l'inconscient, parle de ce qui se passe au milieu de la vie. Je vous ai fait un petit "collage" de citations à partir de ce qu'il écrit de la p. 141 à la p. 146 car je pense que cela peut intéresser certains d'entre vous ...
***
"Notre vie est comparable au cours du soleil. Le matin le soleil augmente progressivement sa force jusqu'à ce qu'il atteigne, brillant et intense, son apogée de midi. Alors survient l'énantiodromie, sa constante marche en avant n'implique plus augmentation mais diminution de sa force. ... Mais c'est une grave erreur de croire que le sens de la vie s'épuise au cours de la phase de jeunesse et d'expansion ... l'après midi de la vie a tout autant de sens que la matinée ; mais son sens et son but sont tout différents.
L'homme a deux fins dans la vie ; la première c'est la fin naturelle, la procréation d'une descendance et les soins ...le gain et la position sociale. Lorsque l'été à satisfait à cette fin une autre phase commence, celle qui a pour but la culture. Pour arriver au premier de ces buts nous somme aidés par la nature ; pour le second nous ne somme secondés par rien, ou par peu de choses.
C’est une phase qui est une sorte de deuxième puberté ... souvent marquée par tous les orages de la passion (l'âge dangereux!). Mais les problèmes qui surgissent à cet âge ne peuvent plus être résolus à l'aide des recettes qui ont fait leurs preuves dans l'adolescence... Ce que la jeunesse trouva et devait trouver au dehors, l'homme,dans son après midi, doit le trouver au dedans de lui même.
La transition de la matinée à l'après midi de la vie se fait par une sorte de transmutation des valeurs. La nécessité s'impose de reconnaître la validité non plus de nos anciens idéaux mais de leurs contraires ...
...La propension à renier toutes les valeurs antérieures au profit de leurs contraires est tout aussi exagérée que l’attitude exclusive qui l'a précédée.
Il ne s'agit pas de viser à une conversion radicale, prenant le contrepied de tout l'état des choses antérieures, mais à une conservation des valeurs anciennes auxquelles vient s'ajouter la prise en considération de leurs contraires. Cette attitude entraîne naturellement conflits et désaccords avec soi même.
...c'est en nous que nous portons le révolutionnaire le plus dangereux, et il importe que ce fait soit connu de ceux qui veulent franchir sains et saufs le seuil de l'âge mur."
18:10 Publié dans Citations, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : jung, citations, vie, philosophie, psychologie, culture, spiritualité, ariaga