31/05/2008
Bateau de pêche
Le long du quai,
le bateau, vierge du sang des têtes coupées, des entrailles arrachées, de la peau scalpée de ses écailles et de la main blessée du pêcheur,
fait escale dans l'eau poubelle du port.
Casiers et filets infusent dans ses yeux leurs couleurs pétantes de feu d'artifice et tout cela est gai.
Mais le vieil alchimiste qui squatte son esprit regarde sous la coque,
dans les intimes suintements où règne l'odeur femelle de la mer.
Il coupe les mots au sécateur et les feuilles de sa joie tombent au sol.
Attaquer, ronger, désagréger, imprégner...
La montée des marches alchimiques du pourrissement efface le désir splendide du bateau fendant la vague qui se dilate pour l'accueillir.
Elle sait depuis longtemps que la pensée nue de la pure beauté lui est étrangère et que la marée descendante va, une fois de plus, la laisser sur la vase, tel le poisson mourant à la bouche éperdue de son désir de mer.
Ariaga
18:19 Publié dans Alchimie, poésie | Lien permanent | Commentaires (42) | Tags : écriture, nature, alchimie, bateaux, photo, pêche
19/05/2008
C.G. Jung et le mandala
15:11 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, culture, nature, philosophie, spiritualité, jung
13/05/2008
Amour de velours
14:59 Publié dans amour, poésie | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : poésie, écriture, amour, femme, nature, photo
29/04/2008
Rêve d'arbre mort
19/04/2008
De l'ordure à l'Or
Paroles murmurées à l'oreille de mon coeur par mon ami intérieur le Vieil Alchimiste
16:48 Publié dans Alchimie, Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : écriture, spiritualité, philosophie, nature, alchimie, culture
31/03/2008
Vacances : cure de désintoxication des blogs...
Je suis lassée de la philosophie, de la psychologie des profondeurs, de la spiritualité et de la culture en général. Même mon cher Jung m'ennuie. Je pense donc que, pour quelques temps, il me faut me livrer au "divertissement", au sens pascalien du mot, et oublier la vie virtuelle des blogs pour me consacrer à la vraie vie. Je dois aussi réfléchir, sans pression, à l'évolution du Laboratoire dans les mois qui viennent. Gardez le vivant en mon absence car je sais déjà que je vais rechuter.
J'imagine avec délices diverses possibilités de cure :
Peut-être prendre vraiment le temps d'aller au bout du chemin pour voir si la surprise est toujours un moteur de ma vie ?
Aller voir si la timide pouliche aux jambes encore incertaines, que j'ai photographié quelques heures après sa naissance , et sa mère qui me regarde d'un air de dire "'non mais de quoi tu te mêles", ont une leçon à m'enseigner ?
Et pourquoi pas rester tranquille dans le silence, derrière la fenêtre, protégée par les anciennes pierres, pour lire des romans d'amour, des "thrillers" ou suprême délice, de la science fiction ? Et surtout pas de philosophie.
Je vais boucler ma valise mentale et je vous embrasse tous.
Ariaga
16:00 Publié dans blog et quotidien, Pensées, interrogations, aphorismes | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : écriture, photos, philosophie, voyage, nature, animaux
15/03/2008
L'amour de l'autre
Nous devons accomplir, ici et maintenant, dans la vie réelle, l'Oeuvre alchimique des dissolutions et intégrations des différents degrés de manifestation de l'Amour. La première étape me semble être l'amour de soi, en tant qu'être total ce qui présuppose l'acceptation de la partie obscure et du corps comme pont qui nous relie à l'ensemble de la Nature. Il est parfois difficile d'accepter la présence de cet autre, si proche et si différent avec lequel nous devons cohabiter mais, si cette première étape n'est pas franchie, je ne vois pas comment nous pourrions aimer notre "prochain". Si je n'aime pas l'étranger en moi, comment pourrais-je aimer l'étranger à côté de moi ? Si je ne m'aime pas, comment donner de l'amour puisque je n'en ai pas l'expérience intime ?
Aimer l'autre est essentiel car nous n'existons que par notre possibilité de nous référer à cet autre. Je sais que nous sommes déformés par l'abominable pensée cartésienne qui nous a rendus bouffis d'orgueil au sujet de notre place dans la totalité vivante à laquelle nous appartenons. Il faut revenir à plus d'humilité. La dynamique de la Nature à laquelle nous appartenons est une dynamique de tension entre les opposés mais, en électricité, la tension entre les pôles positif et négatifs ne signifie pas la destruction d'un des pôles, ni que l'un des deux soit " bon " ou é mauvais ". Au contraire, cette tension engendre une production d'énergie. C'est en coopérant avec l'autre, en entretenant une relation d' " amour " que nous allons rendre visible notre originalité à l'intérieur d'une totalité où nous risquons de nous dissoudre sans cette acceptation ce ce qui nous apparaît comme étranger.
Nous ne pouvons qu'aimer le Monde, même sous ses aspects négatifs, car refuser le Monde ce serait refuser la Vie. Il est notre mère , la matrice dont nous sommes issus, comme l'avaient si bien compris les alchimistes. en tant qu' humains, nous participons à son ordre et héritons de sa mémoire. Libre à nous de jouer une petite note personnelle, mais nous ne pouvons échapper au fait qu'il est notre point d'ancrage, le lieu de notre" co-existence. C'est là que nous mourrons après une incarnation loin d'être minuscule car elle aura été et demeurera, par ses apports à l'inconscient collectif, une parcelle indispensable sans laquelle l'ensemble ne saurait exister. L'Océan a besoin de chacune de ces gouttes pour être l'océan.
Plus loin sur le chemin, nous pouvons être aspirés par la relation d'amour avec le divin, que ce soit sous une forme pensée ou ressentie. Celui qui monte tous les degrés de l'amour humain est mené par son ascension vers l'amour divin, un amour qui se confond avec l'ensemble des autre niveaux de l'amour dont il est l'expression la moins visible, mais la plus vaste.
A la fin de cette espèce de méditation sur l'amour de l'autre, je pense à ceux qui vont le chercher trop loin. On voit des êtres, généralement classés dans la catégorie " admirable ", qui vont très loin et sans compter," donner " leur amour. Pendant ce temps leurs proches complètement effacés par cette passion amoureuse du dévouement à des causes éloignées ne reçoivent plus aucune nourriture affective et meurent de faim d'amour.
Voilà ce que j'avais envie, aujourd'hui, de partager avec vous.
Ariaga
COUP DE COEUR
Je vous propose aujourd'hui d'aller visiter un blog qui devrait être beaucoup plus fréquenté. Son auteur, Jean, nous invite sur un chemin d'Alchimie Spirituelle en poésie ou en prose poétique. Il s'agit du Monde de PataTy (lien). Vous trouverez des textes beaux et parfois violents avec un zeste de Jung. Si je devais choisir une note ce serait Les origines du monde. Cela commence par : "Les origines du monde sont dans la fleur de sel qui jadis ouvrit son coeur à l'âme défunte...." Vous n'avez pas envie de lire la suite ?
18:23 Publié dans amour, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (49) | Tags : philosophie, nature, culture, écriture
04/03/2008
La clé du jardin
Mon ami intérieur le vieil alchimiste qui murmure parfois à l'oreille de mon coeur m'a dit ce matin :
Il n'y a pas de joie si parfaite qu'elle ne contienne une peine.
Il n'y a pas de peine si noire qu'elle ne s'éclaire d'un rayon de soleil.
Le désert le plus aride contient un jardin. On ne peut y entrer avec une clé ordinaire mais, si on possède cette clé, on y trouve des rosiers à perte de vue, des champs d'une fertilité infinie et une fontaine intarissable d'où jaillit l'eau de la Vie.
Ariaga
COUPS DE COEUR
Pour ceux qui lisent mes textes jusqu'au bout, je vais dorénavant partager avec mes lecteurs des "coups de coeur" pour un blog ou un texte qui a eu pour moi une résonance particulière. Ou bien je vous présenterai brièvement un blog que je ne trouve pas assez lu. C'est une idée toute récente et je ne sais où elle me mènera et si je la poursuivrai. Dans mes choix il y aura certainement du hasard et de l'arbitraire (une petite tendance à privilégier mes liens par exemple) mais c'est la vie !
Aujourd'hui j'ai été heureuse pendant ma promenade sur les blogs de rencontrer dun texte avec lequel je me sentais en " correspondance". C'était sur le blog de Guelum, Guelum décode Guelum, (lien), une vraie pépite poético-alchimique intitulée Tango.Vous y trouverez aussi d'autres notes d'une grande originalité, mais celle là, en date du 26 février, m'a particulièrement touchée. A bientôt pour d'autres blogs.
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17:03 Publié dans Alchimie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : écriture, spiritualité, poésie, photo, nature, alchimie, photographie
02/03/2008
Suite et fin du safari photographique
17:14 Publié dans Nature, photo | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, nature, photo, photographie, blog, bretagne, vie
27/02/2008
LA photo
Mes relations avec l'art de la photo sont très ambiguës : grande attirance, peur de mal faire, timidité. Il faut dire que j'ai été très tôt traumatisée par la grande compétence et la sévérité de jugement d'un membre de ma famille. Je l'ai surnommé ma " conscience photographique ". Le fait d'ouvrir ce blog m'a beaucoup aidée car cela m'a donné le désir d' " illustrer " mes textes, parfois un peu austères. Comme je voulais que ma cuisine alchimique soit toute " fait maison ", je n'ai pas eu d'autre solution que de publier mes misérables photos. Je ne sais en effet ni peindre, ni dessiner et mes essais de sculpture ne m'ont pas satisfaite. Certaines de mes photos ont enfin trouvé grâce aux yeux du trop doué personnage et se sont retrouvées sur mon blog photo après être passées par sa censure.
Au début de l'année, suivant les conseils de Monsieur ma Conscience Photographique, quelques personnes se sont cotisées pour m'acheter ce qu'il considérait comme un appareil photo digne de ce nom. Un beau reflex numérique avec des objectifs etc etc. Et c'est là que l'aventure, ou plutôt l'absence d'aventure, a commencé.
L'engin, dans un fort beau sac qui faisait très " pro ", m'a fascinée mais surtout impressionnée. Il ne ressemblait pas du tout à mon fidèle compagnon, le gentil compact, et le mode d'emploi était fort épais ... Je l'ai cependant tout de suite aimé, d'un amour révérencieux, et je l'ai appelé Midas. Je l'ai posé sur ma table de nuit. Nous avons dormi côte à côte, très chastement mais consommer cela m'a été impossible. Je l'ai touché, je lui ai tripoté quelques boutons mais nos relations ne sont pas allées plus loin.
Monsieur ma Conscience Photographique, furieux de mon comportement, a fait mille kilomètres pour venir me secouer et me préparer à la chasse à l'image dans les règles de l'art. Si vous me voyez peu sur vos blog en ce moment c'est que je subis un entraînement intensif et hier j'ai eu droit à ma première sortie sur le terrain. Hélas ! le temps au bord de la mer était infect, le vent me déstabilisait, j'ai failli tomber de la jetée gluante et surtout, les yeux pleins de larmes de sel, je m'emmêlais dans d'affreuses histoires de " flash asservi " ou non, de " point manuel ", de menu " intuitif ", paraît-il, de pare soleil récalcitrant qui me paraissait inutile vu le temps mais il paraît qu'il peut "aussi " protéger de la pluie.
Finalement je n'ai réussi à capturer qu'une malheureuse branche d'arbre qui avait dû se réfugier il y a longtemps à l'abri dans les rochers. Et c'est ainsi que j'ai pris LA photo qui a été jugée digne de figurer sur le blog. Si je survis à toutes ces épreuves et au fait que hautetfort est en train de tout chambouler et qu'il est difficile de publier, vous aurez bientôt des nouvelles de mon prochain safari. Et puis, j'espère que Monsieur ma Conscience Photographique ne rôde pas dans les parages, il y a des photos prises par mon gentil compact que j'aime et je les utiliserai. Non mais !
Ariaga.
20:15 Publié dans blog et quotidien, photo | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : écriture, nature, photo, photos, photographie
23/02/2008
Etienne Perrot, Nature, poésie et alchimie
15:40 Publié dans Alchimie, poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, poésie, spiritualité, nature, alchimie, photo, Perrot
14/02/2008
Le cadeau de mon amoureux
Aujourd'hui, comme chaque jour et chaque nuit, mon amoureux m'a fait le plus beau des cadeaux : rester en vie à mes côtés, refuser une mort programmée.
C'est une tâche douloureuse, une tâche de tous les instants de l'ici et maintenant. Il y a des branches coupées, l'écorce a disparue mais le ciel est toujours éclairé par une antique lumière venue du fonds des âges, une lumière d'amour et d'éternel retour.
Ariaga.
16:50 Publié dans amour, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, poésie, photo, photos, amour, nature, spiritualité
11/02/2008
Quand la mer se retire
Quand la mer se retire, vidant l'estuaire de ses bleus
reste le plomb fondu de la vase grise et molle.
C'est alors que nos frères de plumes et de symboles
écrivent des messages, signés pattes d'oiseaux,
dans l'archaïque langue des dieux de la Nature.
Nous ne savons plus lire, le code s'est perdu
et nous avons laissé dissoudre dans le temps
cette danse amoureuse de la matière esprit
cette danse amoureuse mère de notre monde.
Ariaga
15:00 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : écriture, poésie, photo, spiritualité, nature, photos, amour
20/01/2008
Mur effondré
Descellées de leur socle par le flot des paroles,
vaine prolixité d'un monde éparpillé,
les statues plaquées d'or, craquelées d'impatience,
quittent leurs niches de papier mâché.
Et comme un mur de briques fissuré par le temps,
nos belles constructions
solides fondations de grandes certitudes,
explosent en puzzles sur le sol desséché.
Et le rire de notre ombre musique le silence...
Ariaga
10:25 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : écriture, poésie, photo, spiritualité, poème, photos, nature
11/01/2008
La différence
Vous avez peur de lui comme on a peur de l'Autre
qui ne ressemble pas au modèle déposé,
rassurante copie d'un humain bien fini.
Il murmure des sons vieux de millions d'années,
avant que l'homme ne se pare des oripeaux de la pensée,
et tremble sur ses cils, amère et apaisante,
une larme d'enfant beaucoup trop grand.
Sa salive le mouille désaltérant la pierre,
il consoles bêtes et rit d'amour ravi
quand la fleur lui sourit.
Dans une maison sans clef ni porte, plus vaste que les mondes,
il lit des livres jamais écrits.
Quand il a faim, il mange les couleurs,
quand il a soif, il boit la lumière,
il ne possède rien et ne sais où il va.
Simplement il est là, regardant fixement
les vrais visages nus sous les maquillages.
Imbécile divin qui ne sait pas la mort , invention des humains,
il aspire la vie et tète l'univers.
Vous avez peur de lui comme on a peur du vide
mais surtout pas de cage, vous le ferriez mourir
emportant avec lui son grand secret...
Ariaga
16:44 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : écriture, poésie, photo, poèmes, poésies, nature, spiritualité