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02/10/2008

La veuve

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Elle va souvent sur la grève

Elle regarde les flots grisâtres

Et quand la vague se dilate

Elle attend encore et encore

Que la mer délivre le corps

De son amour pas vraiment mort.

Et la vague déferle et avance

Vide

Pour mourir sur le sable

Changée en tache humide.

On lui dit, vous le portez dans votre coeur. Elle dit, mais où est son corps chaud, où est celle qui se tenait nue, les cheveux épars, devant lui tendu par le désir.

Où est le souffle brûlant sur la nuque, où sont les bras où sont les chuchotements, les enveloppements, les emboîtements, ce que nous n'avons pas fait, ce que nous n'avons pas dit.

Dans la profondeurs des étoffes

Où elle enfouit sa solitude

Monte une odeur de bois pourri

Au coeur des intimes ténèbres.

Ariaga

 

30/09/2008

La Table d'émeraude d'Hermès


 

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Depuis longtemps je vous cite les premières lignes de la Table d'émeraude qui sont pour moi une ligne directrice sur le plan spirituel. Je voudrais aujourd'hui vous proposer le texte entier. Il ne s'agit pas de tout comprendre, c'est un texte alchimique qui demande contemplation et méditation. Je vous donnerai quelques indications sur les origines du texte après la citation.

" 1. Il est vrai, sans tromperie, certain et véridique.

2. Ce qui est en bas est semblable à ce qui est en haut et réciproquement lorsqu'il s'agit d'accomplir les merveilles de l'Un.

3. Et comme toute chose procède de l'Un par la médiation de l'Un, ainsi toute chose procède d'une seule par adaptation.

4. Son père est le soleil, sa mère la lune. C'est le vent qui l'a porté en son sein, la terre qui l'a allaité.

5. Il est le père de toute perfection dans le monde.

6. Sa force est complète lorsqu'il la tourne vers la terre.

7. Vous séparez la terre du feu, le subtil du grossier, cela en douceur et avec une grande intelligence.

8. Il monte de la terre aux cieux et redescend sur terre où il reçoit les pouvoirs des choses supérieures et inférieures. Aussi détiendrez-vous les pouvoirs du monde entier. Ainsi toute obscurité cédera-t-elle devant vous.

9. Il est la force d'âme de toute force d'âme, car il vient à bout de tout ce qui est subtil et pénètre les solides.

10. C'est ainsi que fut crée le monde.

11. Il en découle de merveilleuses adaptations dont il est le truchement.

12. C'est pourquoi on m'appelle Hermès Trismégiste, car je suis la philosophie du monde en trois parties.

13. Ce que j'avais à dire sur l'opération du soleil est terminé. "

Tabula smaragdina

La Tabula smaragdina, s'appelle aussi Table d'émeraude d'Hermès ou Magna Charta de l'alchimie. C'est un des plus anciens documents hermétiques. Parut d'abord au IX° siècle en arabe, peut-être d'une source syrienne du IV° siècle, probablement inspirée d'un original grec. Je vous ai proposé ici la traduction de Richard Crevier du livre de Johannes Fabricus, L'alchimie paru en anglais. Bonne lecture et patience, ce texte peut être médité toute une vie...Ariaga.

22/09/2008

Relation à la nature

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La relation à la nature peut être extérieure ou intérieure, ou les deux.

Je me promène dans les bois ou le long d'une plage, je respire l'odeur de l'humus ou de la mer, je me couche dans l'herbe. Je reçois la nature de l'extérieur.

Je suis dans les pas de C.G. Jung et je tente de lire en moi par l'intermédiaire de l'analyse et de l'interprétation du rêve, j'approche la Nature de l'intérieur car il y a toujours un moment où émergent les re-présentations venues du temps où la nature et l'homme étaient étroitement liés.

Je suis dans la nature et je fais silence, je médite pour laisser advenir ce qui me relie à la Totalité, alors mon contact avec la Nature est à la fois intérieur et extérieur.

Ariaga.

03/09/2008

Handicapé

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Toi, le handicapé anonyme dont l'ombre rampe vers la porte et les couloirs sans fin de l'hôpital,

le regard cherche la lumière de la fenêtre,

je voudrais découper ton nom aux ciseaux des mots, aux ciseaux des sons, dans la langue des oiseaux des anciens alchimistes.

Handicapé, caché derrière le H, la hache qui a coupé le fil, il y a l'an, ces années que tu comptes et peuples de tes rêves. Hand est la main que je voudrais te tendre pour l'invitation au voyage. Au centre je devine Icare et son vol plein d'espoir. Je vois aussi la cape tissée d'amour pour t'envelopper et le cap qu'il nous faudra tenir pour arriver au but ultime, à la dernière station des vacances imaginaires.

Toi, l'anonyme que l'on promène du lit au fauteuil et du fauteuil au lit, ta chambre est la dernière station de notre train.

Je viens te chercher, nous venons te chercher car je ne suis pas seule. Tout l'été nous avons voyagé vers toi dans le seul but, par la force de notre rêve, par la force de notre amour, de t'emmener avec nous. Pas dans un pays lointain, pas dans des lieux grandioses, simplement descendre le petit chemin, juste à gauche du banc des premiers jours de l'été, et marcher tous ensemble sur la plage.

Tu penses, tu ne dis pas, les mots aussi sont partis, tu penses, je ne peux pas marcher, mon corps s'est absenté.

Ce n'est pas important. Tu es moi et les autres, tu es moi et je suis celui qui est assis dans le fauteuil devant la fenêtre.

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Tu es pieds nus et tu marches sur le chemin humide comme un enfant qui naît. Ce chemin qui conduit vers la mer. Sur la plage, le sable fin s'insinue entre tes doigts de pieds. L'odeur marine pénètre chaque pore de ta peau et la vague de la marée montante frissonne le long de tes jambes . Tu cours, tu danses dans la poussière bleue des gouttes d'eau. Tu n'es plus que sensations et le cri de joie qui monte à ta gorge nous le poussons tous ensemble.

Par une après-midi de fin d'été, dans un rayon de lumière, le long train de banc des vacances imaginaires est arrivé à destination.

Ariaga

 

29/08/2008

Train de bancs

Tout l'été, courageusement, le train de bancs des voyages imaginaires du Laboratoire du Rêve et de L'Alchimie Spirituelle a bravement circulé, utilisant comme carburant un mélange, parfois explosif, d'amour, d'amitiés hors du temps, d'apports en tous genres envoyés par des lecteurs dont certains n'ont pas de blogs. Aujourd'hui le train va partir, se servant de quelques photos pour nous emmener très loin...

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Le train est devenu si long, à force d'accueillir chaque jour de nouveaux bancs, qu'on n'en voit plus le bout. (Photo Mariedumonde)

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Et il faut toute la force de l'imagination des voyageurs pour le mouvoir grâce à son banc locomotive à roue unique. (Photo Mariedumonde)

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Parfois le train s'arrête et, à la veillée, on se raconte des histoires de très antiques bancs dont le souvenir perdure dans les légendes. (Photo Mariedumonde)

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Et quand les voyageurs, abreuvés de bonheur, de mots, d'évasions en des mondes sans barrières, donnent trop de puissance à leur imaginaire les bans deviennent ivres et dansent dans les virages...(Photo Diane Debailleux)

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Et puis le train ralentit et, doucement, pénètre dans le Royaume de Shambhala au coeur du blog de Danae. Est venu le temps de la méditation, de la sérénité et de la lumière. Il ne lui reste plus qu'une étape à franchir, dans une mobile immobilité,  pour arriver à  l'ultime but de son voyage. (Création numérique Muttifree)

 



23/08/2008

Maison à restaurer

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Je me suis vue dans l'obligation, comme vous avez pu le voir dans ma réponse aux commentaires de la note précédente, d'interrompre provisoirement mon périple en tête du train de bancs des voyages imaginaires car j'avais été envahie par une horde sauvage d'êtres de toutes sortes se disant de ma famille. Moi et ma maison avons été sauvagement attaqués et si j'ai un conseil à vous donner c'est de ne pas habiter au bord de la mer car cette situation géographique attire les squatters. Le train de bancs a cependant continué à circuler et je vais, dès que j'aurai retrouvé mes forces vous en montrer quelques uns.

Quelques granges fûment encore...mais la horde familiale a repris le chemin de son camp vers les régions du Sud. Ma demeure est à nouveau silencieuse, hormis les miaulements de protestation de ma vieille chatte ulcérée par cette invasion inadmissible de SA maison. Mais les travaux seront longs, tout est dévasté y compris le jardin, comme vous pouvez le voir sur la photo. Athanor-Ordinateur, planqué à la cave, déjà ébranlé par l'explosion de sa batterie, a survécu mais il est tout tremblant et je crains que ces deux épreuves successives ne l'obligent bientôt à partir, lui aussi, en voyage pour une sérieuse révision.

La maison qui était plutôt coquette est maintenant à restaurer, mais la puissance de l'imaginaire est grande et je pense qu'elle va vite retrouver ses couleurs et son volume.  Je compte sur l'aide  psychique et l'humour bien connu de mes lecteurs pour qu'elle retrouve son état antérieur dans les plus brefs délais. Tous les conseils techniques et dons seront à adresser à  : Train de bancs des vacances imaginaires, code postal 00000000++  Paysd'ailleurs. Merci d'avance.

Ariaga

 

 

10/08/2008

La queue du chat

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Sur le banc des vacances imaginaires, j'écoute et je guette. J'écoute les récits des voyageurs du train de bancs et je guette le chat Grisou dont vous avez déjà entendu parler dans la note chats de bancs pour fixer par une image cette présence fantomatique.

Hier, j'ai été, enfin, été récompensée de mes longues veilles. Comme vous le voyez sur la photo, j'ai attrapé la queue du chat qui se cachait derrière une jarre. Un clic de mon appareil et il avait battu le record olympique de vitesse de la disparition.

Je reprends mon écoute des "dits du banc" et ma garde, armée de mon fidèle réflex.

Ariaga

 

04/08/2008

Déserts

   Comme je l'ai dit, je me repose en silence sur le banc des vacances imaginaires et je regarde passer les trains de bancs. Celui-ci conduit et illustré par èphême, (je pense qu'il devrait ouvrir un blog...) nous fait rêver de déserts. Déserts oniriques déserts ou les caravanes s'arrêtent dans les oasis tandis que flambe la lumière solaire. Si vous voulez voir un peu mieux les deux aquarelles de éphême allez sur mon blog photo car ici elles ont toutes les chances d'être tronquées. Bon voyage, moi je regarde les images et les mots et je rêve...Ariaga.

 

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   Son banc a beaucoup migré, porté par les rêves de son adolescence pétrie de Frison-Roche, de J.London ou de J.Verne.
 Il eut un véritable  flash intérieur : avant son quart de siècle, il serait au Sahara. Son banc géographique aidant, il gravissait avant le terme l’incroyable itinéraire initiatique s’élevant vers les Tassili des Najjer.
La première nuit, dans une lumière de lune magique, où chaque grain de sable était une étoile du sol sous l’écharpe grésillante de la Voie Lactée, la magicienne du zénith, il sut qu’il avait trouvé son banc intime.
  Au milieu des pinacles torturés de ces grès invraisemblables, où se découvraient les traces de glaciations vieilles de centaines de millions d’années, quand le Sahara se baladait au pôle sud, là, il a arraché ses oripeaux et est tombé en amour. Sous les peintures, les gravures que des chamanes nus, embaumés d’herbes et de danses, ont offert aux esprits dans les doux taffoni des grès, patiemment sculptés par la frêle rosée, il s’est senti rassasié. Il a goûté les nuits sahariennes, quand les djinns sautillent dans les couloirs et les arches délicats aux peaux de crocodile carbonisées par la patine désertique, ce diable qui change en encre la roche de lait. Tout est là images magiques, reflets jaillissants des songes et des roches.  Les lieux sont durs : qui veut connaître jusqu’à la moelle quiconque n’a qu’à l’emmener au désert. Au bout de peu de temps, il est nu comme au sortir du ventre de sa mère, nu jusqu’à l’os gratté, tous ses remparts effondrés, et parfois le couple si robuste en apparence est volatilisé par l’agoraphobie du vide-plein du désert. Il y a trouvé, un autre périple, après l’épreuve, le sel de sa vie.
    Pour son banc, déjà spéléo, ce fut du domaine de la révélation. Il ne parlait plus (on le lui a souvent reproché depuis dans ses autres voyages au désert) il «buvait le vide » qui le nourrissait, comme la force du vide des astrophysiciens. Les paroles sont muettes devant le Ténéré, ou à l’Assekrem dans le jade de l’aube, par – 10˚ .
    Il y a fait d’autres voyages, toujours scientifiques ou humanitaires, parmi ces gens improbables, surgissant au milieu de rien, donnant tout quand ils n’ont rien : le thé est toute la magie de l’homme, par 3 ou par 9, hors du temps, plein de l’homme qui n’a que son sourire et brise son pain de sucre avec le cul de son verre, d’un petit coup sec, comme on taille un silex.  Le  banc est devenu très, très humble. Il cachait sa belle peinture neuve dans ces lieux où le Land-Rover qui le transbahutait représentait des années de revenus d’une mine de sel médiévale…
    Fachi, mine aux salines de sang, où les caravanes chargeaient des pains de sel moulés, était le bout du bout du monde, et l’abolition du temps. Le banc ne savait où se caser, au milieu des nuages de poussière peuplés de cris, de palabres et de disputes... Plus loin, à Bilma, ce fut la vision des gamines agonisant de la coqueluche, crachant le sang sous les moqueries de leurs copines, et du père de l’une d’entre elles disant « Mektub » (c’est écrit) quand le médecin anglais de notre groupe lui a dit que sa fille allait mourir. JAMAIS il n’a oublié cette minute au bout du monde, et elle l’obsède toujours dans le regard lumineux des  beaux enfants gâtés de chez nous. Les fillettes s’entretuaient pour une épingle à nourrice, et les outils préhistoriques jonchaient le sol au pied des falaises. Les femmes, sans voile, superbes de grâce et de dignité, faisaient tout, et les hommes jouaient aux dames avec de rondes crottes de chameau, avant la sieste…

 

   Saint-Exupéry est mal vu par des citadins rassis, mais nul n’a saisi le désert comme lui, des flammes de sable des gazelles  à la rencontre évidente d’un petit prince surgi de l’erg. Le désert n’est que flou, silence bruyant de soi-même devant la création brute. Et derrière la dune, il peut y avoir un père de Foucault disant sa messe, entre les bras d’or de la barkhane endormie, à côté de son chauffeur imam récitant ses prières du jour accumulées, tourné vers le levant de La Mecque, avant de blaguer autour du feu de branches sèches des « r’tem », ces genets bancs qui illuminent les rivages du désert.

 

   Le désert est pour les habitants du banc la phase ultime de la quête, où tout se consume dans le vide brûlant des tremblements acides du sol brûlé, quand se terrent sous les roches du reg les serpents et les scorpions hilares du Diable malicieux. Mais l’harmattan est doux à l’aube, le ciel indigo s’empourprant à l’Est - arrivée magique de Râ sur notre planète avant la calcination - brise fraîche et tendre comme un baiser d’enfant.
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25/07/2008

Chats de bancs

   La panthère étant plus ou moins maîtrisée, j'ai envie de vous parler des chats qui rôdent près des bancs des vacances imaginaires. Il y en a certainement beaucoup mais je me limiterai à deux, Grisou, mon chat qui n'est pas mon chat, et un chat habitant du banc ajouté au train de banc par un nouveau lien, un musicien :  Michel Tardieu (Chronophonix).

     Grisou était d'abord un hérisson supposé à l'attention duquel je déposais de la nourriture, restes de salades, crudités, et divers, dans un creux à l'abri des oiseaux. Deux bons mois ont passé et je trouvais le hérisson tellement vorace que je l'ai cru féminin et mère de famille nombreuse. Un soir tard, dans la pénombre, sous une forte pluie, j'ai aperçu un être famélique de couleur grise et de forme féline. Il tirait la nourriture du trou avec sa patte et j'ai compris que mon hérisson était un très jeune chat nourri de salade. J'ai amélioré le menu mais pendant longtemps il n'a accepté de manger que la nourriture déposée dans le trou, et seulement si aucun être humain ne se trouvait à proximité. Je savais qu'il venait seulement si je fermais les volets. Après, il a supporté ma silhouette derrière la vitre. Il a fallu des semaines pour qu'il mange sous une table du jardin et autant pour qu'il vienne s'asseoir sur un banc. Ce banc est devenu son domaine mais dès que j'apporte sa nourriture il s'enfuit et vient manger quand il croit que je suis partie. C'est maintenant un beau chat, nourri deux fois par jour,  au poil gris luisant, genre chartreux,  mais toujours aussi craintif, impossible à approcher et éloigné du monde des humains.  

   Un événement, dans sa vie et dans la mienne est survenu il y a quelques jours. J'étais au premier étage et, tôt le matin, j'ai ouvert les volets et je suis allé sur le balcon. Grisou était sur "son" banc. Surpris par ma présence, il a levé vers moi des grands yeux d'or pleins de crainte et d'amour. Il ne s'enfuyait pas, il était comme pétrifié. Maintenant, tous les matins, je fais mon apparition au balcon, je sais qu'il attend, et il lève vers moi ses yeux adorants. Il ne sait pas qu'il s'appelle Grisou, c'est un vrai sauvage, mais je le trouve exceptionnel car c'est grâce à lui que je suis devenue Dieu !

                   Ariaga

Voici maintenant le texte et la photo qui l'accompagnent de Michel Tardieu. Voici pour les voyageurs du banc comment il se présente lui même à ma demande : "inventeur de musique poétique, de poèmes musicaux, chercheur de vérité au présent, amoureux du quotidien et grand pourfendeur du passé comme du futur, aime photographier la vie des êtres et des choses, jouer du piano, la bière, et bien sûr, se complait immodérément dans le monde virtuel du net !"

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 Banc banal

Un chat sur un banc
un simple banc banal
un banc un peu bancal
et sur ce banc, royal,
ce chat qui se régale
d'un banc de poissons-chats...

mais où sont-ils partis
ces poissons dégourdis
y ai-je bien réfléchi ?
le temps qui va passer
pour penser à tout ça
va me pousser à bout
tout au bout de ce banc
ce banc qui me repousse
me pousse de bambou
mais chut...! sujet tabou

car de bouche à oreille
cette histoire de poisson
m'en bouche un coin, c'est net
au bout du banc, du chat
transformé en banquette
en canapé tout doux
où viens jouer ce chat

tu veux jouer à chat
sur ce banc un peu flou
ce bout de banc bien fou
ce banc qui s'abandonne
et ce chat qui ronronne
en croquant ses poissons
au bout du temps qui passe
à écrire des p'tits bouts
de poésie bancale
Ben çà...c'est pas banal !

 

 

   
 

 

23/07/2008

Un félin dans l'athanor

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   Les alchimistes Philosophes de la Nature du Moyen Âge, dans leurs rêves les plus fous, n'auraient jamais pensé adjoindre aux matériaux de leur Oeuvre un léopard, même virtuel. Ils ont dans leurs "recettes" parlé de matières assez étranges allant du lait de vierge aux excréments mais, si ce n'est la possibilité que des chats aient peut-être fini dans le "fourneau", à ma connaissance point de gros félins !
   Il y a longtemps que je vous parle d'Athanor, mon fidèle Mac, qui en ce moment véhicule dans le monde des blogs notre train de bancs des vacances imaginaires.
   Aujourd'hui, le train devient de plus en plus long et lourd à tirer. J'ai, suivant des conseils avisés, je l'espère, décidé d'augmenter la qualité du combustible de mon cher Athanor-Ordinateur et je vais engouffrer dans sa gueule béante le Mac OSX Léopard. C'est une opération longue et périlleuse et j'espère en sortir indemne. Les fauves peuvent être dangereux et les bugs (beuglements ?) fréquents quand on est aussi peu doué que moi. A demain si tout va bien. 
             Ariaga apprentie dompteuse de fauves.
 

08/07/2008

Des matériaux pour l'Oeuvre alchimique

  Quand, l'été terminé, je recommencerai sur ce blog le patient travail de philosophie, de psychologie, de spiritualité, de l'émergence de la nature dans les rêves, tout ce qui est le matériau de l'alchimie spirituelle de ce blog, l'Athanor ne contiendra plus que de faibles braises tellement les vacances imaginaire auront consommé d'énergie pour nous propulser dans l'imaginaire et le Vase sera vide. C'est pourquoi , telle la fourmi en prévision des temps froids, je dois accumuler des matériaux. Ceux-ci me sont donnés par la beauté poétique, mythique ou philosophique de certains textes des habitués du banc. C'est eux que je vais ranger soigneusement dans le bûcher, tout près du banc, et dans les fioles cachées dans les herbes hautes.
 D'abord Muttifree qui a apporté son banc personnel par une création numérique de toute beauté qui contient même l'arbre de Kaïkan et qui nous a évoqué, sur le thème de ma note "Ville engloutie",  la légende d'Ys :
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   "Lorsque étirant mes ailes, attirée par la voix claire d'une princesse évanouie dans l'éther, dont la lune, certains soirs, en marge du flux et du reflux de l'Océan, dessine l'image... lorsque le chant de sa fiancée, devenue sirène résonne au rythme assourdi de la cloche d'Ys la magnifique, taraudant la mémoire... je m'approche de la plage espérant la voir... Sous mon regard tranquille miroite le désespoir, le drame ancien...
Dahut la cruelle, oublieuse du drame, est là, lissant sans fin sa longue chevelure blonde... de ses lèvres, au rythme de la vague qui se couche à mes pieds, s'échappe un murmure plaintif... que bientôt le timbre mat du galop de Morvarc'h masque à mon oreille... le son du galop martelle l'injonction au départ et je sais dès lors qu'il me faut reprendre mon vol et sans me retourner, priant Saint Guenole, rejoindre Quimper et près de la cathédrale, sur la joue de granite de Gradlon, tendrement, déposer un baiser."  
 
   L'élément liquide des alchimistes m'est parvenu grâce à Käikan, grande prêtresse et poétesse des eaux qui m'a parlé du haut de son navire :
"Sais - tu, Ariaga que dans les villes englouties, il y a un quartier et dans ce quartier aux portes mouillées, une clef de mousse ... une clef d'étoiles de mousse ... Là aussi, un banc, un banc habité d' algues et de temps ... compter une à une les étoiles, doucement, tendrement ,
"religieusement" - dans le sens de relier ... et puis doucement, à l'évocation de la dernière étoile, une porte s' ouvre sur une pièce nue ... Au centre, un vieux livre lavé , lové , un livre offert aux danses des mots et aux liqueurs des pigments, un vieux livre de poussières mouillées à l' argent des écailles ... et là ... chacun y lit de belles révélations ... ce livre magique - car il est de mémoire d' hommes - se donne à décrypter , toujours différent car il a pouvoir de métamorphose ... C' est le livre de vie, le formidable livre de lavis aux odeurs d' océan."
 
Merci pour votre aide
        Ariaga.
 
  
 

07/07/2008

Jardin exotique

    Sur le banc des vacances dans la tête, la pluie était si forte et le vent décoiffant que les amis s'étaient envolés pour chercher, vers le Sud brûlant, un climat plus clément. Ma nature est têtue et j'ai bien résisté, mais à l'approche du soir, lassée par la tourmente, bien accrochée au banc, je me suis envolée, laissant là les embruns, vers le jardin d'ailleurs où j'avais voyagé en des pays lointains.

 

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   Mon vieux banc délavé par les marées s'est retrouvé tout près d'un joli banc coquet, tout habillé de bleu. Ils ont semblé s'entendre, la vie des banc est un mystère, et moi j'ai débarqué, et suis partie à pieds, à la recherche de mon rêve.

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Comme souvent en rêve, un obstacle a surgi. Celui-ci était fait d'impressionnants bambous, et seule la pensée m'a permis de passer.

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 En un vert paradis, je me suis retrouvée mais c'était trop humide et malgré la beauté de ce cadre exotique ...

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...  c'est dans les herbes sèches que j'ai plongé au coeur, d'un univers doré par la chaleur d'Eté. Et j'ai alors pensé, que rien n'est impossible à tous ceux qui s'envolent sur un banc propulsé par l'énergie du rêve.

              Ariaga.
 

  

05/07/2008

Ville engloutie

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Assise sur le banc des rêves de vacances

dans la transparence des gouttes de pluie,

pendant ma transhumance imaginaire vers un soleil mouillé,

dont l'or brillait entre les gouttes,

le soleil du Diable qui bat sa femme parcequ'elle est trop belle,

j'ai cru apercevoir, derrière le miroir,

là où l'horizon se retire au fond du ciel,

le reflet d'une ville engloutie,

dont la respiration faisait comme une brume au dessus de la mer.

 

Aurai-je le courage de tenter le voyage,

vers la cité perdue dont tinte encore la cloche,

pour ceux qui savent entendre ?

           Ariaga
 

 

03/07/2008

La Grande Fortune

 

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   Quand je veux "interroger" au sujet d'un projet je me contente souvent d'ouvrir, au hasard, une page du Yi King. Mais le départ pour le voyage imaginaire des compagnons du banc est une affaire qui ne concerne pas que moi. Elle concerne tous ceux qui fréquentent le laboratoire du Rêve et de l'Alchimie spirituelle. La Géomancie, ou divination par la terre, est proche du Yi King mais, quand je le pratique  dans la nature, je "ressens" mieux cet Art Sacré.

   J'ai attendu que la mer se retire, laissant le sable juste un peu humide pour que le bâton puisse laisser des marques. J'ai respiré longuement l'air salin, j'ai regardé le ciel, puis la terre, et j'ai posé ma question. Qu'en sera t-il de nos vacances rêvées ? J'ai tracé dans le sable, laissant ma main agir, quatre lignes de traits. Quatre lignes seulement car je pensais qu'un signe, une Mère comme on dit, suffisait pour donner la réponse. J'ai compté, pair, impair et tracé la figure. Je l'ai gardée précieusement dans ma mémoire et je vous l'ai représentée sur la photo grâce à des pierres car je voulais conserver une trace de cette merveilleuse chance. En effet, j'avais tiré la figure géomantique Fortuna MaJor, la Grande Fortune, le meilleur et le plus favorable des signes. Il n'est pas besoin de connaître l'Art Sacré de la Géomancie pour voir que cette figure s'ouvre comme une coupe prête à accueillir toute les beautés de la nature et de l'esprit. On peut aussi la voir comme un athanor destiné à se remplir d'un soleil d'or. Les pierres que j'ai disposées ont, elles aussi, un sens mais il faut bien que je garde mon jardin secret.

   La vue de cette figure m'a remplie d'une joie si grande qu'il m'a fallu toute la journée pour me décider à la partager. Une petite crise d'égoïsme. Je vais vous donner le sens symbolique de cette "Grande Fortune" dans les "maisons" en relation avec notre projet.

   Sur le plan de la créativité, elle représente la réalisation des désirs les plus profonds, l'épanouissement, et une grande fête de l'esprit et des sens. Pour le voyageur, elle signifie qu'il fera un grand et beau périple d'où il reviendra transformé. L'avenir du projet envisagé est une réussite, en particulier spirituelle, au delà de tout ce qui était espéré et, c'est cela qui m'a le plus touchée, il est dit que dans "la maison des amis" on rencontrera des amis véritables et que l'on bénéficiera de la forte protection d'un groupe et d'une famille.

  Quelle belle journée j'ai passé à finir mes valises en chantonnant (au désespoir de mon entourage) et en pensant que tracer des signes dans le sable c'est quand même mieux que de regarder l'horoscope dans un journal. Voyageurs du banc, les augures sont favorables, nous pouvons partir.  

          Ariaga
 

 

02/07/2008

Agrandir l'espace

 

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     Au moment du départ pour les vacances imaginaires du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle, je me suis aperçue, en lisant vos commentaires, que l'espace prévu était insuffisant. Il y en a déjà, comme Guelum et Muse qui trouvent le véhicule exigu. En plus, un certain Laître Dubois m'a inspiré l'idée de faire du banc un lieu où pourraient venir ceux qui étaient mis au banc de la société et cela en fait du monde ! Je vous propose donc un banc où l'espace herbeux est plus vaste. Un peu roussie l'herbe ? C'est parce que, à la chaleur de votre amitié l'athanor commence à chauffer et que sa chaleur se répand. Et puis, nous pouvons occuper plusieurs bancs. Imaginez un train de bancs voguant vers le beau pays des rêves...

  Nous aurons tout l'espace nécessaire. Lung Ta pourra nous enseigner la méditation Zen, Mariedumonde nous dispenser des paroles de sagesse. Tout près du bord de l'eau, Patriarch continuera à voir passer, comme dans son enfance, des bateaux imaginaires qui l'emmeneront au bout du monde. J'espère qu'il retrouvera, au cours de notre voyage, son champ secret. Lechantdupain sera de garde de nuit près de son télescope. Le lendemain nous nous grouperons autour de lui et il nous racontera les étoiles...Beaucoup, silencieux, sont déjà venus, d'autres viendront. Il va me falloir consulter les augures et ce sera le grand départ.

          Ariaga.