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30/08/2012

L'ÉVASION ultime

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 M74 alias NGC 628 ; crédit image : NASA, ESA, Hubble

 Et alors ...

Nous sommes partis sur les fils infinis qui tissent l'imaginaire, au delà des frontières de l'Homme.

Nos cellules, frémissant de la mémoire de l'univers, notre pensée explosée en rameaux infinis, nous avons parcouru les mondes de l'Absolument Autre.

Voyageant de galaxies en galaxies, nous avons vu, même si cela ne s'appelait plus voir, nous avons vu naître et mourir des étoiles.

Nous avons traversé, à chaque fois transmutés en poussières d'étoiles de plus en plus fines, des tempêtes de feu, des explosions, des trous noirs cannibales.

Quand des bras spiralés nous ont enveloppé et entraîné vers la source de la lumière, au delà de la galaxie, ce fut l'ultime évasion, celle qui ne se raconte pas.

 Ariaga et Lechantdupain

C'est ainsi que se termine le grand voyage du navire l'ÉVASION, du cimetière des bateaux aux confins des galaxies.



27/07/2012

Chachapoyas,nord du Pérou

 

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La route fut longue, et l’équipage, après des jours de bus moins confortables que l’EVASION, est arrivé au petit jour, un peu brisé, à CHACHAPOYAS, au nord du Pérou, dans le département dAmazonie, 2300 m au dessus du niveau de la mer, surplombant un profond canyon.

Comme très souvent là, le temps est gris, la pluie menace. Accompagnés d’un «guide» français, docteur en archéologie, spécialiste de ce «peuple des nuages», l’équipage et la cohorte des passagers ont parcouru des dizaines de kilomètres sur d’interminables pistes vertigineuses, et beaucoup marché. Le pays des CHACHAPOYAS est le monde de la «rain forest», la forêt des pluies, avant les grandes zones herbeuses de la haute montagne. Les chemins y serpentent sous les fougères géantes, ou au pied des falaises. Les colibris vont de fleur en fleur, des épiphytes pendent partout…

 

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 Le premier choc fut la cataracte de GOCTA, haute de 771 m, qui retombe dans un fracas infernal au milieu de son écrin de verdure. L’eau tombe de si haut qu’elle paraît presque immobile, mais la douche en s’approchant de la base de la première chute a convaincu chacun de son débit et de sa hauteur !

 

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Mais les CHACHAPOYAS étaient surtout «habités» par les morts. Ils sont présents partout, parfois sous les maisons, dans les murs. Leur préférence était pour les falaises. Il ont installé leurs défunts dans les endroits les plus vertigineux, parfois à des centaines de mètres de haut.

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Dans certains sites, comme REVASH, à 2800 m, les momies, sans doute de familles aristocratiques, emmitouflées dans leur «fardos», étaient déposées dans des maisons accrochées au rochers, souvent peintes. En longeant la falaise apparaissent de nombreux autres exemples de ces «villages des Ombres », enveloppés de silence dans cette montagne perdue.

 

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À d’autres époques ou en d’autres lieu, la momie est finalement installée dans un sarcophage peint fait de roseaux et d’argile, souvent surmonté d’un crâne. Ces cercueils, en groupe ou isolés, accrochés au dessus du vide sur une corniche ou dans des grottes,  fixent, hiératiques, l’éternité, en murmurant leurs prières aux Dieux. Parfois la vie vient y faire un tour : à KARAJIA, sur le défunt le plus à droite, un viscache des montagnes n’a pas bougé d’un poil pendant notre passage… et nous l’avons découvert au retour à bord, en regardant les clichés

Mais où vivaient ces guerriers redoutés ? Peu à peu se dévoilent des cités immenses, quasiment toutes au sommet des montagnes. Nous irons demain découvrir la plus étrange d’entres elles.

 Texte et  photos ÉPHÊME

La suite et fin demain.

 

 

25/07/2012

l'Évasion vers le lac Titicaca

 

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Dans la dérive de ses rêves l’ÉVASION, niché dans un nuage bien dodu, a vogué vers les rives  lointaines du lac TITICACA.  Il s’est réveillé flottant magiquement vers 3800 m  d’altitude, à PUNO, accosté au bord d’un vieux paquebot dont le  voyage, il y a des lustres, amené pièce par pièce à travers les  ANDES, avait été bien pénible.

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L’équipage avait un léger mal des montagnes, mais un peu de pisco et  une tisane de coca l’ayant ragaillardi, il a filé vers les îles  flottantes des mystérieux indiens UROS, maintenant disparus. Le  travail est incroyable, créé à partir d’épaisseurs accumulées des racines poussant dans l’eau des «totora», roseaux servant à tout  faire, maisons, embarcations, et que grignotent même les bébés.

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Un moment le mauvais temps a menacé, les esprits du lac se sont  énervés, le vent s’est levé, les nuages se sont tordus, dans une atmosphère oppressante où l’EVASION se sentait comme intrus sur ce  lac des extrêmes.

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Le soleil est d’un coup revenu, et sur le lapis-lazuli des eaux, le  minuscule esquif des pêcheurs paraît bien fragile, serti par les  cimes blanches des Andes hautaines, bien au-delà de l’horizon. Mais  sur lui veillent les âmes des princesses incas à peine nubiles,  sacrifiées, avec leurs perroquets blancs, aux plus hauts sommets dans  leurs neiges immaculées. Elles se sont endormies là pour honorer les  dieux  solaires afin qu’ils irradient encore la piètre existence des  fourmis humaines.

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Il a enfin abordé sur l’île de TAQUILE. Là vit une étrange communauté  de tricoteurs et tisserands, où les fiancés doivent vivre ensemble au moins deux ans avant le mariage, et où les gens se disent bonjour en échangeant quelques feuilles de coca. Un tricoteur, tout seul au bout  d’un champ au dessus du lac, lui a soufflé alors malicieusement que, plus énigmatiques encore que son peuple, existent tout au nord du Pérou  les souvenirs des guerriers des nuages, les CHACHAPOYAS. L’ÉVASION, un peu fatigué par toutes ces découvertes, a désiré un temps de repos et il a envoyé à terre le vaillant équipage qui s’est évanoui au  Septentrion en direction du versant oriental des Andes amazoniennes…

Texte et photos ÉPHÊME

22/07/2012

C'est le Pérou !

Nous sommes partis ! C'est ÉPHÊME, un valeureux membre de l'équipage, qui a activé le propulseur "imagination" de notre bateau, une propulsion forte car, en un instant, nous avons navigué sur l'Atlantique, passé le détroit de Magellan, vogué sur le Pacifique et remonté les côtes de l'Amérique du sud jusqu'au PÉROU ... quel périple initial !

***

Bien bichonné, briqué, acastillé, le vaisseau l’ÉVASION  s’est enfin endormi après les nombreuses bouteilles de champagne brisées sur sa proue.

Mais ses songes planaient… et sur un vol multicolore d’oiseaux sans nom il s’est envolé vers les côtes occidentales du PEROU, ce monde des mythes, là où CIPANGO mûrissait l’or en ses mines lointaines…

Bercé par la houle pacifique, il a quitté l’abri de PARACAS, le port aux pélicans, et, veillé par les momies pré-incas recroquevillées dans leurs «fardos» de fins suaires magiques figées dans les sables du désert, il a longé au plus près la côte déchiquetée.

       

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Dans un premier rêve éveillé est apparu d’abord, tout à coup, le mystérieux «Candélabre» : objet des phantasmes et délires les plus fous, il n’a toujours pas révélé les secrets de ses origines et regarde immobile la mer, sans un mot. Tonnerre de Brest ! Il aura de quoi causer à son retour à quai !

 

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 Au loin se dévoilent enfin à lui les blanches îles BALLESTAS, arides cailloux calcaires, domaine des oiseaux et des lions de mer, trouées d’arches et de grottes, dessin improbable d’un magicien fou.

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Des  centaines de milliers de cormorans s’y envolent vers des horizons chimériques grouillant de poissons, et les tout petits et rares manchots de HUMBOLT, d’une grande dignité du haut de leurs 45 cm, le regardent passer sans broncher.

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Dans un raffut infernal s’ébattent à la «nurserie» otaries, phoques, lions de mer dans une joyeuse animation.

 Notre bateau est alors parti à la dérive de ses songes, ébloui par cette orgie de vie, à la recherche d'autres mondes chimèriques, là où deviennent réelles les fables nées de l'union vitale de l'Écume et de la Terre.

Photos et texte ÉPHÊME

 

 


18/07/2012

Les passagers

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Même si certain éléments sont un peu "chinés", notre bateau est maintenant prêt à partir et notre enthousiasme sera suffisant pour le faire naviguer en tous lieux. Il a un nom, l'Évasion, un nouveau numéro, RA 14712, une chanson de Gérard Manset.

Maintenant, il nous regarde par les yeux de ses hublots et ses soutes sont remplies de provisions d'images et de mots. Si nous savons écouter avec les oreilles du coeur, chacun de nous entendra murmurer entre les voiles, en des langages perdus, la voix qui raconte des histoires oubliées.

J'ai pensé que l'équipage pourrait porter un manteau-voile rouge qui lui donnerait des pouvoirs magiques et, entre autres, celui d'aller chercher les passagers en tous lieux.

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Aucune barrière ne nous résistera. Nous passerons les barreaux de toutes les prisons physiques, psychiques ou chimiques. Nous irons dans les mansardes où vivent des vieillards solitaires, dans les cités où les enfants jouent tout l'été dans la poussière. Rien ne nous arrêtera et nous emménerons le monde entier dans notre navigation car il n'y a pas de limite à la pensée de ceux qui veulent donner de l'amour.

Ariaga

05/07/2012

Pas de vacances au Laboratoire

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Vacances! Vacances! Oui, mais pas pour le Laboratoire. C'est un moment où il faut être présent pour ceux qui continuent la même vie, parfois très difficile. Je pense aux privés de liberté, hospitalisés, sans moyens financiers, solitaires, déprimés ... Alors je m'interroge, qu'allons NOUS (je dis nous car sans les apports des lecteurs rien ne peut se faire) proposer cette année ?

Je suis partie explorer les profondeurs du blog et j'ai vu que, pour des vacances imaginaires, nous avons, les années précédentes, beaucoup voyagé sur des bancs, pris le train de plaisir, construit le village de l'amour, raconté des rêves de vacances. Nous avons aussi joué avec les mots en empruntant la langue alchimique des oiseaux, inventé à partir de photographies.

Alors, qu'allons nous faire cette fois ci ? Comment allons nous emmener sur la route des vacances ceux qui ne peuvent pas en profiter. Quel genre d'histoires allons nous raconter ??????? 

Ariaga

24/05/2012

Un monde fantastique

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Derrière la poreuse vitre humide s'agite le monde fantastique de l'imagination. J'éprouve un sentiment délicieux de crainte et d'envie à l'idée qu'elle va peut-être se briser ...

Ariaga

20/11/2011

Le temps du rêve

 

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La nuit dernière, j'ai rêve que j'étais enfant et que, sortant mes livres de classe de mon cartable, je trouvais un livre inconnu qui m'intriguais beaucoup et sur la couverture duquel était écrit en lettre dorées : Livre rouge des tables de multiplication. Ce matin, je suis allée sur l'excellent blog de Jean Bissur consacré à C.G.Jung et j'ai trouvé un article (dont je vous donne le lien) consacré à sa visite du Musée Guimet où il a vu l'original du Livre Rouge.

Il y a de la synchronicité dans l'air et si vous voulez lire un article consacré à l'Idée de synchronicité de C.G.Jung vous pourrez trouver un texte que j'ai écrit à ce sujet sur mon autre blog : Extraits du Laboratoire.

Mon rêve de cette nuit, prenant sa place dans une longue série de rêves, me fait penser que j'avais déjà, je dirais même souvent, rêvé de livres et que cela arrivera encore. Le discours du rêve est comme une eau qui coule sans cesse et dont on ne sait ni d'où elle vient ni ou elle va. En effet, le temps du rêve est très différent du temps "pratique" auquel nous sommes habitués.

Dans les rêves, et surtout dans les séries de rêves, l'inconscient ne se soucie pas de notre perception du temps ou de notre idée de la causalité. Le temps, et l'enchaînement logique des événements dont nous avons l'habitude sont en quelque sorte "disloqués". Une histoire est racontée mais le récit donne souvent l'impression d'être raconté dans une langue étrangère par quelqu'un qui souffrirait d'un terrible décalage horaire. Notre nature et notre éducation nous poussent à voir une suite dans les temps des rêves puisqu'ils nous parviennent l'un après l'autre mais, quand on prend la peine de regarder une longue série de rêve, on se rend compte que les enchaînement sont très aléatoires. Une réponse à une question posée peut être déja donnée ou, au contraire arriver des années après. Dans les rêves un peu longs, on observe parfois de véritables sauts temporels. On d'observe  à des âges divers, agissant de manière plus ou moins sensée, et pas obligatoirement dans l'ordre chronologique !

En conclusion , le rêve fait ce qu'il veut, dans l'ordre où il veut.  Si on y prête attention, si on le contemple et si on le médite,  si on accepte la différence de code de représentation entre lui et la vie éveillée, il est alors la "voie royale" qui conduit vers une autre vie d'une infinie richesse : celle de notre inconscient profond.

Ariaga

31/10/2011

Dans la bulle

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Juste une photo, pendant qu'un texte mijote sur l'athanor du Laboratoire. Si certains visiteurs ont des mots qui leurs viennent en regardant cette bulle habitée, je serai heureuse de les lire ...

Ariaga

 

Vous pouvez, si vous en avez envie, lire une poésie intitulée : Un chanteur de charme, sur mon autre blog, extraits du Laboratoire.

03/07/2011

Vacances de rêve

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Photo ÈPHÊME

Voici venir le temps de donner vie aux rêves et de partir en vacances sur les chemins de la réalité. Je laisse aux fidèles lecteurs les clefs du Laboratoire et le soin d'entretenir un petit feu dans l'athanor. Quand je serai usée par les frottements au monde je reviendrai, les poumons tout gonflés d'absence, souffler sur les braises de l'imaginaire.

Une pensée pour tous ceux qui partent et, encore plus, pour ceux qui, pour diverses raisons, ne partent pas.

Ariaga

13/12/2010

Un cadeau de C.G.Jung

 

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D'abord, je dois vous dire que, à force de déballer des cartons de livres et de me demander où j'allais bien pouvoir les ranger, leur seule vue me donnait la nausée et que la contemplation du vide était, ces derniers temps, ma principale occupation. Et puis, comme tout à une fin, même les meilleures choses, j'ai reçu, hier, une sorte de coup de pied au coeur et je me suis dirigée vers les étagères où mon cher Carl Gustav occupait une place scandaleusement spacieuse vu les restrictions imposées par mon nouveau logement. Toujours houspillée intérieurement, j'ai choisi au hasard un livre, c'était le dernier tome de la Correspondance que j'ai ouvert, toujours de manière aléatoire ... 

Il s'agissait d'une lettre écrite par Jung, alors âgé de 84 ans, en réponse à celle d'une dame qui lui avait parlé d'un rêve. Cette lettre, j'ai eu le sentiment, immodeste mais profond, qu'elle m'était adressée, que c'était un message, un cadeau du vieux Jung lassé, probablement même très en colère, de voir une fidèle amie oublier la beauté de la vie et éprouver peu d'estime envers sa propre personne. Ce texte à eu sur moi un effet choc et aussi des tas de prolongements comme un caillou qui ricoche sur une eau trop lisse. Je vous le livre sans autre commentaire que cette introduction un peu trop personnelle mais qui sait, "Ariaga" doit peut être accepter de donner un peu plus d'elle même ... et ne pas oublier Carl Gustav Jung dans les pas duquel elle avait affirmé marcher quand elle écrivait son " À propos ".

(...) Votre rêve à propos de X signifie surtout qu'il serait bon pour vous d'apporter à vous -même quelque attention aimante et d'être vous-même ce que X signifie pour vous en tant que personnage intérieur. En d'autres termes : préoccupez-vous de vous-même plutôt que des autres ; voyez et comprenez ce que vous faites plutôt que ce que font les autres selon vous. Sinon vous serez accusée de vouloir intervenir avec votre volonté de puissance. Cette dernière serait la compensation d'un douloureux sentiment d'inferiorité. Soyez donc aimable, patiente et compréhensive envers vous-même. Si vous avez le sentiment de ne pas vous suffire à vous-même, donnez vous la chance de considérer que cela vous est possible, même si vous n'y croyez pas  ; efforcez vous au moins d'avoir cette amabilité envers vous-même. Vous ne pouvez faire preuve d'amabilité et de compréhension envers les autres si vous n'en montrez pas envers vous même. Ceci est tout à fait sérieux. C'est là le fardeau que nous avons à porter : vivre la vie que nous avons à vivre. " (...)

C.G.Jung, 24 Septembre 1959

J'ajouterai vivre la vie que nous avons à vivre sans penser qu'elle n'a plus de sens parce que nous avons cessé d'être celui qui aide l'autre à se maintenir en vie. C'était sa vie et nous avons notre vie.

Ariaga



 

 

04/10/2010

Le rêve de la cage à fauves

 

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Un rêve important de la série. Certains le trouveront violent mais l'inconscient dit ce qu'il veut ...

Rêve 5

Il y a deux femmes nues dans une cage à fauves. L'une, calme et silencieuse, est tassée dans un coin, à droite, au fond. L'autre, très agressive et agitée est dans le coin gauche, contre les barreaux. Du côté de la femme agressive, il y a un homme, sans corps et sans visage, qui l'interroge. Il est plutôt amical au début mais elle se montre violente et rusée, employant tous les moyens pour lui résister. Il semble vital pour l'homme qu'elle parle et il finit par la torturer en lui envoyant de l'électricité. Elle n'en peut plus et, conseillée par la femme calme, elle pleure. Cela fait hurler de fureur l'interrogateur. Alors elle sort, entre les barreaux de la cage, un pied nu et c'est insupportable pour tout le monde. La rêveuse est très impressionnée par ce rêve et à d'impression qu'elle DOIT en comprendre le sens.

La représentation de l'inconscient

 - Les femmes. Il me semble que ce rêve raconte  une histoire d'oppositions : opposition entre les deux femmes ; le calme et l'agressivité ; la droite et la gauche ; la femme et l'homme.

 - La cage. Les femmes sont enfermées dans une cage car la féminité est dangereuse. Cette cage pourrait représenter la société, la femme dans le coin droit étant revétue de la "persona" que la culture de la cage impose et celle de gauche étant la femme de l'"ombre", la femme dangereuse à laquelle l'interrogateur  (l'inquisition ?) voudrait arracher le secrêt de cette féminité qu'il ne connaît pas. 

 - L'interrogateur, sans corps et sans visage, me semble représenter l'absence d'incarnation, celui qui veut réduire le corps à la parole et aux fonctions de l'intellect.

 - L'électricité serait le feu masculin que les larmes (le sentiment, l'ouverture du coeur) éteignent. On pourrait aussi aller chercher du côté d'Électre et de la violence de ce personnage.

 - Le pied nu représente la sensualité, la beauté, l'éros ...

Il y aurait encore beaucoup à dire mais il y a parmi les lecteurs de brillants interprètes qui seront certainement inspirés par le scènario très fort proposé par ce rêve. Il ne faut pas oublier que tous les acteurs de ce théatre onirique jouent une re-présentation des diverses personnalités inconscientes de la Rêveuse.

La symbolique alchimique

- la cage à fauves évoque le lion qui, en alchimie, symbolise un des matériaux de l'Oeuvre. Ce lion, selon les étapes du processus, passe du vert au rouge. Il peut aussi être "lion volant "parce que volatil ...

 - la dualité, les opposés = l'état dans lequel le philosophe alchimiste trouve la masse de la matière avec laquelle il va travailler. Symboliquement on trouve : le soleil et la lune, les principes Soufre (indétermination) et Mercure (détermination). Le but de l'alchimiste est la réunion des opposés mâle et femelle et ce but est représenté par l'union du Roi et de la Reine. Ici, à ce stade de la série, nous somme au tout début de l'Oeuvre et bien loin de cette "réunification".

 - La torture ou supplice, abondamment décrits dans Les racines de la conscience de C.G.Jung, est très importante en alchimie car il est nécessaire de supplicier la matière pour la purifier et en extraire l'Or. Notons que, dans le le rêve initial ce thème à déjà été introduit quand la Rêveuse devait " s'arracher la peau " pour passer de l'autre côté de la paroi rocheuse.

À bientôt, faites de grands rêves.

Ariaga

 


 

 

20/09/2010

Rêve de la gare

 

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Je suggére aux nouveaux arrivants d'aller sur la note  : Rentrée les séries de rêves

Rêve 4  

La rêveuse est avec son mari dans une toute petite chambre carrée dans un hôtel. Il y a à la porte un homme et une femme qui disent : "Mais  vous ne savez pas que nous allons à la gare, le train va bientôt partir. Tant pis, nous partons sans vous ! Ils referment la porte. La Rêveuse se donne beaucoup de mal pour vider ses placards et faire ses bagages, mais en vain. Son mari lui montre une sorte de radio-réveil. À la place des chiffres il y a une barre noire qui est en train de diminuer. elle se réveille en larmes.

Comme à chaque fois, je pense que le rêve peut se suffire à lui même et je ne donne que des pistes ...

La représentation de l'inconscient

Il y a dans ce rêve, je pense, une forte interpellation de l'inconscient qui veut avertir la Rêveuse du fait que les choses vont mal ...

- La chambre où devrait se faire l'union du féminin et du masculin est toute petite et l'hôtel est un lieu de passage où il n'y a pas de possibilité d'enracinement ce qui est aussi symbolisé par le carré de médiocre surface.

- Le Soi organisateur, on pourrait aussi dire le Maître intérieur, voudrait que le travail de l'union des contraires avance. Pour lui c'est le moment de partir, de prendre le train de l'analyse car la Rêveuse ne semble pas aller bien et après il sera trop tard. Il s'agit d'une interpellation majeure avec une menace : Tant pis nous partons sans vous !

- On remarque la difficulté, l'impossibilité même, de la Rêveuse à vider ses placards. Cela montre que le conscient est encombré de trop de bagages, que le masque de la persona telle que la conçoit Jung est trop épais.

 - Le mari, peut-être une figure de l'animus, montre que le temps passe, que bientôt il sera trop terd pour être soigné par le médecin du rêve 3. Cette barre noire qui diminue est celle de la vie. Ce n'est pas ce que veut la Rêveuse, d'où les larmes, et le scénario de ce rêve est celui d'un film sombre.

On commence déjà, à ce niveau de la série, à voir combien certains des personnages de ces scénarios oniriques reviennent dans la suite des rêves. Ici, l'homme et la femme qui veulent emmener la Rêveuse et son mari à la gare sont assez semblables à l'homme et la femme du rêve du boulanger professeur de piano.    

La symbolique alchimique

Je ne m'arrêterai pas longuement aujourd'hui sur la symbolique alchimique du rêve.

- La chambre qui peut avoir le sens de temenos, c'est à dire de lieu de refuge, où de lieu où peut s'accomplir la fusion du couple alchimique, à un autre sens plus intéressant. Le terme chambre est utilisé pour désigner le lieu où se déroule une opération du processus alchimique, comme c'est le cas dans la série Pretiosa margarita de Janus Lucinus. On peut imaginer que les larmes de la Rêveuse, sont une eau mercurielle qui sera un matériau de l'Oeuvre.

- La barre noire des chiffres qui est en train de diminuer montre que les nombres, si importants pour les alchimistes, sont en train de disparaître, signe que l'accomplissement du cheminement de la dualité à l'unité va devenir impossible et que le chaos menace. Et je terminerai par cette citation de R. Allendy dans son ouvrage Le symbolisme des nombres (1948) :

"En hermétisme, la dualité s'exprime encore par les principes Soufre (indétermination) et Mercure (détermination). Le Grand Oeuvre chimique ou mystique devait rétablir l'Unité dans la Dualité, soit par les noces du Roi et de la Reine, soit par le création du rebis (res bina), l'union harmonieuse des polarités contraires."

Nous sommes encore loin de cette union harmonieuse et le train a été raté !

A une autre fois, faites de beaux rêves.

Ariaga

 

13/09/2010

Le rêve du papillon et du chat

 

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Illustration ÉPHÊME

 

Lecteur, si tu arrives ici par hasard, et si tu ne veux pas t'égarer, lis, s'il te plaît, la note précédente.

Rêve 3

  La rêveuse est chez un médecin. Il va lui chercher un extrait de vinaigre. Elle se rhabille trop vite et le pan de sa ceinture s'envole vers le plafond. Pour le faire retomber, elle prend un torchon et tape dessus. Quand il arrive vers le sol elle s'aperçoit que c'est, en fait, un énorme papillon, gras comme un animal. Alors qu'il est à terre, elle donne encore des coups de torchon. Elle voit qu'il vit toujours mais qu'elle lui a abimé les ailes. Elle est alors prise d'une honte terrible car la porte s'ouvre et elle voit passer un chat. Elle se dit alors : " Mon Dieu ! il ne peut plus voler, il va être dévoré vivant par terre ! " Elle se réveille très émue.

Comme d'habitude, je donne des pistes d'interprétation mais si vous voulez vous "projeter" directement dans le rêve, il est à vous.

La représentation de l'inconscient

- Le médecin serait ici pour soigner la vie, la dificulté de l'incarnation, qui se révélera comme un thème essentiel de la série. Il peut aussi être considaéré comme une figure du Soi. Du vinaigre, justement pour soigner l'aigreur ressentie à l'égard de cette chair méprisée. Elle se rhabille trop vite parce que elle ne veut pas rester nue, son corps exposé.

-Le pan de la ceinture qui s'envole est tellement riche de sens que je ne peux que les survoler. La ceinture raconte des histoire contradictoires elle est lien, union dépendance, elle se noue et se dénoue, elle peut être objet de fierté, elle peut faire mal. Ici, il semble qu'elle symbolise un besoin de s'échapper vers le haut. Cela semble confirmé par le fait que Pan est un dieu de la nature dans sa forme la plus sexuelle, un dieu d'une fécondité charnelle à laquelle la rêveuse voudrait échapper.

- Arrivée du papillon gras, cet être beau et léger, libre dans l'air, auquel la Rêveuse voudrait ressembler est ici transformé en une animalité graisseuse, la graisse de l'incarnation. Elle l'attaque avec quoi ? un torchon, symbole de la vie domestique. Et il vit toujours  ... alors qu'elle a tout fait pour l'abattre, allant jusqu'à lui abîmer les ailes. Il y a là un élan très fort de lutte contre la pulsion vitale et la nature sensuelle et surtout, avec le torchon comme arme, une vision sordide sur la vie de la femme .

 -On assiste ensuite à un retournement, fréquent dans les rêves , qui présentent alors deux points de vue opposés. Ici nous passons de la cruauté à une honte terrible et à la pitié. Sacrifier la dimension sensuelle n'est probablement pas le désir profond de la Rêveuse puisque elle a peur que le papillon gras soit mangé. Mais , nous le verrons pendant le déroulement de la série, la femme Pan à la nature sauvage et libre, risque d'être détruite par la domestication, représentée ici par le chat qui est à la fois un animal très libre mais aussi un animal domestique type.

La symbolique alchimique

Comme dans les précédents rêves, les allusions alchimiques sont présentes. Je retiens trois thèmes, celui du médecin , celui du vinaigre, et celui de l'animalité, relié à celui de la nature.  

Le médecin est celui qui administre la "médecine" et celle-ci, en philosophie hermétique, se situe à trois niveaux correspondant aux opérations du Grand Oeuvre : le premier est celui de l'Oeuvre de la Nature, le second  de l'Art, et le troisième de l'Art ET de la Nature, ce dernier étant aussi nommé "la médecine de  l'ordre supérieur ". Si on en croit Paracelse, le médecin connaît les merveilles de la Nature, ce qui en fait le préféré de Dieu. Le fait que la Rêveuse, si tôt dans la série, consulte un "homme de l'Art" montre qu'elle a besoin d'aide et de soins, tout au moins au début. Le reméde spécifique qui lui est destiné sera rude et conforme à la phrase de Gratien traduite par C.G.Jung : "En alchimie il est un certain corps noble au commencement duquel sont la misère avec le vinaigre, mais à la fin  , la joie et l'allégresse. "

Le vinaigre dont le médecin va chercher un extrait pour la Rêveuse, suggére une opération de laboratoire, d'autant plus que les sens symboliques alchimiques donnés au vinaigre vont du "dissolvant universel" au "vinaigre très aigre" distillé plusieurs fois et correspondant au Mercure des philosophes de la Nature. on l'appelle aussi "lait de vierge" et ce dernier sens très surprenant reviendra dans un rêve ultérieur.  

Les animaux, et le thème de l'animalité en général, sont très présents dans la série. Il y avait déjà un chat dans un rêve précédent non présenté ici car je suis obligée de faire des choix et je ne proposerai que cinquante rêves environ. Ce thème de l'animalité est relié à la Nature et au premier stade du processus alchimique. Animal est d'ailleurs un des noms que les philosophes alchimistes ont donné à la matière après le stade de la putréfaction, de la nigredo. Marie- Louise von Franz écrit dans son commentaire de l'Aurora Consurgens : "Dans la nuit de la nigredo on voit errer les animaux de la forêt. Il y a ici un écho du riche bestiaire alchimique qui caractérise en particuliers les stades initiaux : le serpent ouroboros, symbole de l'arcane, le lion, les reptiles, l'aigle le chien le loup etc."

La constance d'une présence animale, et ceci jusqu'à la fin de la série, si tant est qu'une série de rêves puisse avoir une fin, me fait penser que notre inconscient est profondément enraciné dans le biologique. Évidemment en disant cela je n'invente rien !

La suite la semaine prochaine si les Korrigans ne s'en mêlent pas ... et faites de beaux rêves.

Ariaga

 

 

07/09/2010

Rentrée : les séries de rêves

 

Rêve de plume.jpg

 

Arrive la vraie rentrée du Laboratoire du Rêve et de l'alchimie Spirituelle. Nous allons reprendre un sujet qui m'est cher : l'étude des séries de rêves. Il  a quelques mois, avant que n'intervienne un moment douloureux de ma vie, j'avais commencé ce travail en vous proposant chaque semaine un rêve, extrait chronologiquement d'une série.  J'accompagnais le rêve de pistes d'interprétation mais vous êtiez libres de contempler le rêve comme un "objet" onirique vous appartenant.

Le fil a été cassé et si vous voulez retrouver ce fil, ou si vous êtes un nouveau lecteur de ce blog, je vous propose de retourner sur les notes suivantes, au moins la première, sur lesquelles je vous mets un clic lien.

L'enseignement des séries de rêves

Le rêve initial.

Le rêve du boulanger professeur de piano.

Le rêve du beau paysage vert.

Pour ceux qui ne s'intéressent pas aux rêves, je proposerai entre ces rêves, de courts textes, poèmes, pensées, etc...

À très bientôt

Ariaga