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30/08/2012

L'ÉVASION ultime

galaxie pour étude.jpg

 M74 alias NGC 628 ; crédit image : NASA, ESA, Hubble

 Et alors ...

Nous sommes partis sur les fils infinis qui tissent l'imaginaire, au delà des frontières de l'Homme.

Nos cellules, frémissant de la mémoire de l'univers, notre pensée explosée en rameaux infinis, nous avons parcouru les mondes de l'Absolument Autre.

Voyageant de galaxies en galaxies, nous avons vu, même si cela ne s'appelait plus voir, nous avons vu naître et mourir des étoiles.

Nous avons traversé, à chaque fois transmutés en poussières d'étoiles de plus en plus fines, des tempêtes de feu, des explosions, des trous noirs cannibales.

Quand des bras spiralés nous ont enveloppé et entraîné vers la source de la lumière, au delà de la galaxie, ce fut l'ultime évasion, celle qui ne se raconte pas.

 Ariaga et Lechantdupain

C'est ainsi que se termine le grand voyage du navire l'ÉVASION, du cimetière des bateaux aux confins des galaxies.



12/06/2012

Repos et méditation

fleur timide.jpg

Besoin de me retirer un peu, comme cette fleur qui se repose entre les feuilles.

Besoin de silence, de repos et de méditation.

Besoin de réfléchir sur le travail d'Alchimie Spirituelle de ces dernières semaines ...

Besoin de vider le vase pour mieux le remplir ensuite.

Merci, amis connus et inconnus pour votre fidélité au Laboratoire.

Ariaga

06/06/2012

Pardonner

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J'ai envie, aujourd'hui, de jouer (certains d'entre vous aiment participer à cette amplification sur un mot que les anciens alchimistes appelaient la langue des oiseaux) avec le mot PARDONNER. Probablement parce que je suis en ce moment dans ce processus qui est lent et difficile  quand la blessure ressentie est profonde.

Rapidement, quand je contemple ou entends le mot PARDONNER :

- PART : on part du lieu sombre de la rancune, des sentiments négatifs, pour aller vers la  lumière. On peut aussi entendre l'impératif, PARS qui s'adresserait à la partie haineuse qui nous colonise.

 - DON : le don que l'on fait à soi même de retrouver le sérénité.

 - DONNER : le don de soi dans un acte d'amour qui consiste à donner ce pardon à l' Autre, celui qui vous était devenu étranger, séparé par la frontière du reproche.

 - DO, la note de musique est le signe de l'harmonie retrouvée.

 Ariaga

Sur l'autre blog, j'ai publié un texte intitulé : Les visions de l'alchimiste.

03/06/2012

Je suis un monde

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Flottant sur l'océan de tout ce qui est

Milliards de cellules

Réseau de neurones

Veineux fleuves de sang

Lieu d'invasions et de destructions

Frémissante de la mémoire de l'univers

Interprète des partitions de la Nature

Animée par le Souffle Divin

Je suis un monde en transition ...

Ariaga

01/06/2012

Hécate et les Amants de Mory

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J'ai lu sur l'excellent blog d'Hécate, le fil d'archal, un article intitulé  : Gothic les Amants de Mory de Laure Fardoulis. Les impressions d'Hécate sur des ouvrages toujours très originaux sont tellement intéressantes que, souvent, elles suffisent à mon bonheur. Son évocation de Gothic était si puissante et me faisait entrevoir une si belle symbolique alchimique que j'ai acheté  ce petit livre d'une centaine de pages (12 euros) . J'ai lu, puis relu, plongeant chaque fois dans un chaudron brûlant.

Je n'écrirai pas un "article" sur ce livre car je suis loin d'avoir le talent d'Hécate pour ce genre d'exercice mais je vous dirai simplement que, telle Pandora l'héroïne, j'ai été "diluée" par cette oeuvre de Laure Fardoulis. Allez chez Hécate et vous vous ferez une idée des raisons de mon envoûtement ...

Ariaga

28/05/2012

Panthéisme?

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Réfléchissant aujourd'hui sur le fait que, quand on me demande (ce que je déteste) de me situer sur le plan spirituel, acculée dans mes derniers retranchements, je finis par choisir la case "panthéiste". J'ai alors pensé  aux Philosophes de la Nature du Moyen Àge.

Pour les Philosophes de la Nature, la réalité était "une" et Nature et Psyché étaient intimement liés. Ils se représentaient une sorte d'absolu divin dont les manifestations descendaient progressivement jusqu'à la matière. Le microcosme et le macrocosme comportaient les mêmes éléments, à la fois matériels et spirituels, le tout étant une question de dosage. Mais la densité du matériau de l'Oeuvre était telle que la tâche de l'alchimiste très chrétien consistait, en quelque sorte, par d'incessantes purifications et distillations, à libérer l'âme divine prisonnière des éléments matériels. Le but ultime, sans cesse visible à l'horizon, et jamais atteint, n'était pas l'élimination de la matière, mais le retour à un mélange parfait. Une espèce de totalité Esprit/Matière. Tout ceci a un sens symbolique mais je dois dire que je ressens une profonde afinité avec ces chercheurs de vérité même si je suis plus "païenne" qu'eux.

Ariaga

20/05/2012

Remède ou poison

Chat noir et blanc.jpg

Le même jour, amis, je lis sur le blog de Phène, un texte intitulé "poison "( je vous mets un lien), et j'ouvre au hasard, comme j'aime le faire, un livre de Jung. Il s'agit du dernier tome de sa correspondance, des lettres écrites alors qu'il avait plus de 80 ans. Ce genre de synchronicité a un sens pour moi alors je vous propose l'extrait de cette lettre qui dit, en gros, que ce qui est bon pour l'un peut être mauvais pour l'autre. Bonne lecture. Ariaga.

 

"Ce qui est un remède pour l'un peut être un poison pour l'autre. On ne peut arriver à une vie saine et accomplie par l'application de règles et de principes généraux, car c'est toujours à l'individu de l'assumer. La solution est en chacun, et si vous savez vous y prendre dans votre propre cas, vous savez aussi comment faire dans d'autres cas. Il n'existe pas de principe général qui s'applique partout, et chaque position psychologique n'est vraie que si vous pouvez aussi la retourner en son contraire. Ainsi une solution qui serait tout simplement impossible pour moi peut se révéler la plus juste pour quelqu'un d'autre. Je ne suis pas l'arbiter mundi, et je laisse le créateur engager lui même la réflexion sur la diversité et les paradoxes de sa création."

C.G.Jung, Correspondance, tome 5, p.64.

Pour ceux qui voudraient un peu plus de "nourriture", je continue à publier sur mon autre blog : Extraits du Laboratoire.

18/05/2012

La gourmandise spirituelle

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Attention à la "gourmandise spirituelle", selon la formule de Saint Jean de la Croix. C'est un manque d'humilité et quand on fait partie de ceux qui ont un caractère un peu excessif (oui ... je sais), la sobriété et la tempérance spirituelle sont difficiles à pratiquer. C'est ou la grande diète, le régime sec, ou la grande gourmandise. Il est difficile de trouver le juste milieu, d'avoir une pratique spirituelle  active mais sans excès. Je me rends compte que cela fait partie du travail à accomplir.

Ariaga

08/05/2012

Évolution du Laboratoire

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Ces derniers mois ont été une période de réflexion et de remise en question du sens et de l'utilité du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle. J'ai même envisagé l'arret du blog. Environ  550 notes, 14000 commentaires (dont certains bien plus copieux que mes notes ...), beaucoup de photographies, tout cela a t-il une quelconque signification ? Probablement, on ne fait rien par hasard, mais je me sens de plus en plus insatisfaite dans mon travail de chercheur en voie d'évolution.

Je ne regrette rien mais je crois que je me suis trompée de chemin. Inconsciemment, j'avais le désir d'"enseigner" quelque chose, de faire évoluer mes lecteurs alors que c'était à moi de donner l'exemple. Comme l'avait fait C.G. JUNG à des périodes importantes de sa vie, je devais ÊTRE mon propre laboratoire, suivre le guide, écouter la voix. Je dois tout changer.

Comment se passera cette transformation ? Je ne sais encore comment procéder sur le plan pratique mais je pense que cela se fera en me laissant porter dans l'éternel présent du flot de la vie. Chaque jour apporte un fait marquant qui est une petite étape sur le chemin de l'évolution d'un être. Un nouveau regard sur le paysage extérieur et intérieur. Ce peut être une action, un livre ouvert au hasard, une citation, une pensée, une question, un texte lu sur un blog, un apport extérieur, une inspiration poétique, une simple photo que j'ai envie de partager. Ce sont ces "reflets" de mon errance sur les chemin de l'alchimie quotidienne que j'ai maintenant envie de verser ici dans la cornue.

Les notes pourront être quotidiennes ou non. Illustrées ou non. Commentées ou non selon votre bon vouloir mais je ne promets pas de toujours répondre. Voilà je vais un peu " casser" ce blog et instaurer le désordre (dés-ordre !)

Je vous laisse cette note deux ou trois jours pour que vous ayez le temps de la digérer ...

Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.

Ariaga

10/04/2012

Le jardin de l'Alchimie Spirituelle

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Nos pensées sont semblables à un jardin où pousseraient des fleurs, des fruits , des légumes mais où de larges espaces seraient occupés par d'envahissantes mauvaises herbes.

Le but de l'alchimie spirituelle est non seulement d'entretenir ce jardin pour que les mauvaises herbes ne gagnent pas du terrain sur les les parties bien entretenues mais de remplacer progressivement ces mauvaises herbes par des fleurs et des plantes. Cela veut dire remplacer les pensées négatives, par des pensées positives. Par exemple des pensées de ressentiment par des pensées de pardon, des pensées de haine par des pensées d'amour. Cette transmutation est lente, difficile c'est une Oeuvre.

Nous somme libres de nos pensées, c'est même notre plus grande liberté. À nous de les cultiver, de savoir arracher les mauvaises herbes pour avoir le plus beau jardin intérieur possible.

Ariaga

Vous pouvez lire sur l'autre blog une texte intitulé : Une note de musique.

 

20/03/2012

Rêve d'étoile

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L'homme solaire

Flamme luisante et dévorante

La femme lunaire

Fraîcheur humide et verdoyante

Se sont unis fusion sublime

Copulation ultime

Et dans le vase rempli d'amour

A explosé l'Unique Étoile !

Ariaga

 

Vous pouvez aussi lire sur l'autre blog un texte intitulé Étienne Perrot et la loi de l'amour.

10/02/2012

Nietzsche,Jung et la mort de Dieu

philosophie,littérature,culture,société,écriture,nietzsche,jung

Photo Yann

Cette note , un peu longue, mais que vous pouvez lire à loisir car c'est la dernière de la série, fait suite aux cinq notes précédentes.

Pour en revenir à la “mort de Dieu” sujet iconoclaste qui fit la célébrité philosophique de Nietzsche, elle inspira Jung en tant que mort d’une certaine image de la divinité. La position  jungienne est originale, car elle met sérieusement en cause l’athéisme nietzschéen.
Selon Jung, Nietzsche n’a pas pu échapper à l’image de Dieu en lui. L’archétype divin a alors émergé sous la forme d'un Zarathoustra qui n'est pas une simple figure poétique. D’où le  “langage hiératique” du Zarathoustra car ce langage, exprimant ce qui est plus une confession involontaire qu’une oeuvre pensée, manifeste le “style” de cette représentation  archétypique.
 Nietzsche, selon cette vision jungienne, appartient à l’espèce des ”iconoclastes modernes” qui ont cru possible de renverser les tables de la loi, de détruire les anciennes valeurs. Ceux-là se sont retrouvés sans support, suspendus dans le vide. Les missionnaires, eux, détruisirent les idoles mais ils avaient pour les remplacer une représentation de ce qu’ils considéraient comme le véritable Dieu.
Intellectuellement, Nietzsche pensait pouvoir se passer de l’image de Dieu mais elle était vivante dans les profondeurs de son inconscient. Or, celui dont le “Dieu meurt” est “guetté par l’inflation dont il va devenir victime”. Jung explique cette théorie de la force de l’archétype divin appliquée au “cas Nietzsche” au cours d’un texte très explicite de Psychologie et religion (p.169,170) :     
“Nietzsche n’était pas athée, mais son Dieu était mort. La conséquence de cette mort de Dieu fut que Nietzsche lui-même se dissocia en deux et qu’il se sentit obligé de personnifier l’autre partie de lui-même tantôt en “Zarathoustra” tantôt, à d’autres époques, en “Dionysos”. Durant sa fatale maladie il signa ses lettres “Zagreus”, le Dionysos démembré des Thraces. La tragédie de Ainsi parlait Zarathoustra est que, son Dieu étant mort, Nietzsche devint un Dieu lui-même et cela advint précisément parce qu’il n’était pas athée.”

    Dieu dans l’homme se révèle ainsi comme un élément psychique extrêmement puissant. Il est quasiment impossible d’ériger contre cette force un rempart solide. On peut d’ailleurs ajouter que, si une force s’avère suffisante chez un être humain  pour résister à la puissance de l’archétype divin, il y a alors toutes les chances pour qu’elle devienne son Dieu. Dans cette optique l’homme n’est pas véritablement libre d’avoir ou non un Dieu. Le seul choix qui lui est laissé est la nature de ce Dieu.
    Nietzsche a mené un mené un long combat contre le Dieu de ses pères et surtout l’image chrétienne de ce Dieu, mais une partie de lui-même était à la recherche du divin. Selon Jung son athéïsme était d’ordre intellectuel alors que son tempérament était religieux. Ceci est confirmé par ces lignes des Racines de la conscience  :
“Qu’on relise avec attention dans un esprit de critique psychologique le Zarathoustra. Nietzsche a décrit, avec une logique rare et la passion d’un homme véritablement religieux, la psychologie de ce “surhomme“ dont le dieu est mort, de cet homme qui se brise …

    Jung ne s’est pas brisé mais il a partagé avec Nietzsche la nature paradoxale d’une double personnalité. L’une qui désire vivre et penser libre de tout présupposés “théologiques“. Celle-là se manifeste par le “Dieu est mort” de Nietzsche et l’affirmation souvent répétée de Jung de ne travailler qu’à partir de données empiriques, de s’en tenir à la psychologie pratique. L’autre personnalité est représentée par le côté “religieux” et le besoin refoulé d’un Dieu de Nietzsche. Dans le cas de Jung la concordance vient du fait que, si on observe attentivement son cheminement, on peut dire que la quête d’un dieu “acceptable”, correspondant à sa profonde et intime expérience de la divinité fut, pour cette seconde personnalité qu’il appelle le numéro 2, le moteur de toute une  existence. 

Pour conclure ces quelques notes sur la relation entre Jung et Nietzsche

Sur le plan philosophique, ce dont Jung remercie le plus Nietzsche, est de lui avoir montré l’exemple, en particulier dans le Zarathoustra, de la possibilité d’utiliser philosophiquement la source intuitive. Il a ainsi dépassé les limites du simple intellect ; à un point tel qu’il ne s’agit plus de philosophie, mais d’un acte artistique créateur. Il donna, selon lui, la preuve qu’il est possible de traiter des problèmes philosophiques en dehors de l’intellectualisme. Jung tenta de suivre ce cheminement, même s’il s’éloigna, lui aussi, parfois, de l’intuition pour la remplacer par l’érudition. Cela se produisit surtout dans la première partie de sa vie, et découlait de son besoin de pragmatisme et de son désir de prouver, de manière rationnelle, ce qu’il avait ressenti intuitivement.
    Nietzsche fut, pour Jung, un catalyseur et un appui. Il tint la place d’un modèle, très ambivalent, des erreurs à éviter, une sorte d’image de l’”Ombre”, mais aussi, paradoxalement, d’une voie à suivre, la voie des anciens alchimistes. Des forces, issues des profondeurs de son inconscient de Nietzsche l’avaient mis en résonance avec la phase de l’”Oeuvre au noir”. Son Moi conscient, trop fragile, calciné, morcellé, n’avait pas survécu. Mais  il avait eu le courage de tenter l'épreuve, en dépit de sa faiblesse physique et psychique. C’est pourquoi Jung le relie à une filiation allant des anciens alchimistes à Paracelse, qui fut le modèle du Faust de Goethe. Nietzsche, pensait-il, était “un homme faustien comme il en existe peu”. On peut lire dans Ma vie (p.220) :
“Je pense à la parole de Goethe : “Pousse hardiment la porte devant laquelle tous cherchent à s’esquiver ! “ Or, le deuxième Faust est plus qu’un simple essai littéraire. Il est un chaînon de l’Aurea catena, de cette chaîne d’or qui, depuis les débuts de l’alchimie philosophique et de la gnose jusqu’au Zarathoustra de Nietzsche, représentent un voyage de découvertes - le plus souvent impopulaire, ambigu et dangereux - vers l’autre pôle du monde.”

Nietzsche n’a pas cherché à esquiver le dangereux voyage et il fait bien partie de l’ “aurea catena” des alchimistes, cette chaîne d'or qui relie le ciel à la terre. 
Je pense que le maillon se prolonge jusqu’à Jung. Il a toujours “ressenti” que l’homme n’est pas seulement fait de ses aspirations les plus “célestes”, de ses idées les plus élevées, mais que, même s’il a perdu le vieil apendice caudal des sauriens, il conserve une solide “chaîne accrochée à sa psyché et le liant à la terre”. De plus, son incessant questionnement, ses décénnies de patientes recherches, la mise en jeu de son “âme”, au moment de son affrontement avec l’inconscient, et, surtout, le fait que l’alchimie fut son ultime appui dans la quête du sens, tout ceci contribue à  l’intégrer, avec Nietzsche, en tant que maillon de cette chaîne, qui continue son parcours souterrain, avec parfois de fulgurantes émergences. 

Ariaga

Vous pouvez lire sur mon autre blog une poésie intilulée Sur l'écriture, qui exprime un peu ce que je ressens après ces moments consacrés à une réflexion un peu "théorique".

 

 

24/01/2012

Jung, Nietzsche et la maladie

 

 

Lions ayant le mal de mer.jpg

Suite des deux notes précédentes.

Il existe, chez Nietzsche et chez Jung, une attitude à la fois semblable et différente vis-à vis de ce qu'ils appellent les "états valétudinaires ", pour faire simple la maladie. Nietzsche a principalement développé le sujet dans Ecce homo et dans sa correspondance et Jung dans Ma vie et aussi dans sa correspondance.

 Pour Nietzsche, le corps constitue un lieu d'élaboration où l'excès de santé, mais aussi la maladie, sont des stimulants de la création. La maladie lui était , en quelque sorte, indispensable et ses lettres recèlent un impressionnant catalogue de ses maux. C'était un refuge qui lui  permettait  d'échapper au quotidien et d'excuser certains comportements. Mais elle était aussi un moyen de ralentir l'excès de feu sous l'athanor, les dépenses d'énergie excessives qui empêchent l'évolution des forces créatrices.On se retrouve ici dans les perspectives alchimiques de la voie sèche et de la voie humide. Il me semble que ce passage de Ecce homo (p.56) le montre bien :

"La clarté et la belle humeur parfaite, voire l'exubérance de l'esprit que reflète l'oeuvre susmentionnée (il s'agissait du Voyageur et son ombre) se concilient chez moi, non seulement avec le plus profond affaiblissement physiologique, mais même avec un excès de souffrances. Au milieu même des tortures qu'inflige un mal de tête ininterrompu de trois jours, accompagné de pénibles vomissements de pituite, je bénéficiais d'une clarté de dialecticien par excellence et je méditais à fond de sang froid des questions pour lesquelles, dans des circonstances meilleures, je ne suis pas assez escaladeur, pas assez raffiné, pas assez froid.

  Il semblerait que chez des êtres comme Nietzsche, la recherche du sens et du dire de ce sens, mette la chair à l'épreuve comme si c'était au sein de cette "passion" que, comme dans le creuset des alchimistes, se produisait la "cuisson lente". 

Jung  est un peu de la même famille. Son enfance à été vécue sous le signe d'une relation très ambiguë avec des maladies réelles ou psychosomatiques. 

Pendant la petite enfance, une longue “absence” de sa mère provoque un eczéma généralisé. Un peu plus tard, il y a culbute dans un escalier, heurt violent contre le bord d’un poêle. Il manque tomber dans le Rhin du haut d’un pont ; à cela il faut ajouter des angoisses nocturnes. C’est à l’âge de douze ans qu’il fait, ce qu’il appelle lui-même dans Ma vie, une névrose. Il est renversé par un camarade et sa tête heurte le trottoir. Il anticipe la violence du choc et une pensée fulgure : “maintenant tu ne seras plus obligé d’aller à l’école !” Cette pensée est tombée dans l’inconscient, mais une somatisation s’est produite : chaque fois qu’il doit travailler, ou aller en classe, il tombe en syncope. Suit une période heureuse, pendant laquelle il est libre de faire tout ce qui lui plaît. Il faut une réflexion de son père, entendue par hasard, sur la lourde charge que va représenter un enfant handicapé, pour le tirer de cet état. Les crises disparaissent et il se rend compte que c’était lui qui avait “monté cette honteuse histoire”. Il devient, par la suite très consciencieux et très travailleur.
Ce comportement de fuite devant la vie ordinaire, cette manière de chercher refuge dans la maladie se retrouva alors qu'il avait près de soixante dix ans quand, à la suite d'une grave maladie qui l'avait plongé dans une espèce de coma rempli de visions, il mit trois semaines avant de se décider à retourner vers la réalité quotidienne. C'est l'instinct de vie et la nécessité de transmettre son expérience qui lui permirent d'émerger. De ces moments d'enseignements puisés dans un état proche de la mort, il revint avec de nouvelles forces et c'est après cette maladie que son travail et la puissance de sa pensée se révélèrent les plus fertiles. Il écrit dans une lettre de 1944 :

"En fin de compte, cette  maladie a été pour moi une expérience extrêmement précieuse, elle m'a donné l'occasion extrêmement rare de jeter un oeil derrière le voile. ".

 La maladie, probablement parce que elle diminue les défenses du conscient et relativise l'importance de problèmes souvent liés à l'image que l'on souhaite présenter à la société, peut donc, ainsi que l'ont ressenti et pensé Nietzsche et Jung, être un facteur de progression. Je nuance cette pensée, car il est des êtres qui souffrent tellement que je ne vois pas comment leurs souffrances seraient  positives. La maladie peut aussi, comme le montre le destin final de Nietzsche, être destructrice. Jung s'est penché, car cela le touchait personnellement, sur cette destruction dont il a tenté l'analyse. Ce sera, pour la prochaine note, l'analyse du cas Nietzsche par Jung.

 Ariaga

 À suivre bientôt.

Vous pourrez trouver sur mon autre blog une petite citation dont le titre est : La Torah est une braise.

30/12/2011

Voeux alchimiques

LAUREvoeux.JPG

Illustration ÉPHÊME

Pour la nouvelle année, mon cadeau sera cette belle peinture d'un habitué du Laboratoire.

En cette période où le monde semble en pleine mutation, où l'agitation et la surconsommation des fêtes laissent peu de place à l'alchimie spirituelle, peut être certains d'entre vous auront-ils envie de godiller vers la grotte où se réunissent quelques inspirateurs du Laboratoire. Le parcours est charmant et plein de surprises. Passant par cette porte étroite où ils pourront se glisser avec leur barque ils trouveront entre autres, le vieil alchimiste qui parle à l'oreille de mon cœur, le cher Carl Gustav, les poètes voyants, les explorateurs de vies et les nombreux "artistes" qui accomplissent modestement l'Oeuvre. Je souhaite un bon voyage à tous ceux qui se rendront dans ce lieu de méditation que l'on peut atteindre en empruntant un transport gratuit : l'imagination. Pour d'autres qui n'aimeraient pas les grottes, je leur propose d'aller s'asseoir sous l'Arbre des Philosophes. C'est un peu escarpé pour y parvenir mais ils seront récompensés !

Loin des ripailles, accessible à tous, voilà ce que je vous suggère pour la nouvelle année 2012. Même si cela ne dure que quelques minutes, vous en retirerez de la joie. Et que cela ne vous empêche pas de réveillonner, si vous en avez la possibilité, mais votre cœur sera plus léger car, par votre méditation, vous aurez fait un cadeau à ceux qui qui n'ont rien, ou si peu ...

Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.

Ariaga

04/12/2011

Beauté et vieillesse

 

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Beauté de la carcasse, épurée par les flots, le soleil et la pluie,

semblable au vieux visage pétri par les années en sculpture d'une vie

et regardez amis, ce squelette blanchi, recèle encore l'espoir.

 

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Et la pomme pourrie, vase d'une alchimie, nichée comme un joyau au coeur du tas de bois, a t-elle moins de beauté que sa soeur bien lustrée sur la coupe de fruits ?

La beauté de l'enfant, la beauté du vieillard, tout est dans le regard.

Ariaga

Si vous le désirez, vous pouvez lire sur l'autre blog, "extraits du Laboratoire", une citation de Clément ROSSET, extraite de son ouvrage  : Le réel et son double (lien)