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28/09/2009

L'enfant et l'univers

Mare sur une plage bretonne.jpg

Sur la plage, tout vibrant d'étonnement devant le monde qui s'offre à lui, l'enfant contemple une mare enfermée dans sa frontière de rochers. Il ne voit pas les limites, seulement ce lieu enchanté où s'agitent crevettes et minuscules poissons, où le soleil joue avec l''eau. Il pénêtre cette mare de tout son regard et pour lui  cette petite surface d'eau de mer abandonnée par la marée est aussi importante que tout l'univers. Elle est l'univers.

Redevenir cet enfant émerveillé, oublier les questions et les portes...

Ariaga

22/08/2009

La mer est la fin du voyage


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Regardez cette femme, photographiée alors qu'elle tourne le dos, par une amie captatrice d'images.  Elle paraît toute petite devant le sable, la mer et le ciel. Un vent libérateur souffle dans ses cheveux et son ombre semble vouloir se glisser vers la plage humide pour se rafraîchir. Cette femme c'est moi, Ariaga. Regardez, je porte un sac à dos et c'est de ce sac dont je veux vous parler.

C'est un sac très lourd, lourd comme le plomb, lourd comme l'or. Il est plein de paroles refoulées, de peines indicibles, de gestes sans cesse répétés qui n'arrivent pas à empêcher la fuite du corps et de l'esprit de l'amour d'une vie. De livres aussi, de trop de livres. De mots qu perdent leur sens car ils ne sont que pensée. Il fut un temps où ce sac était léger car il contenait surtout des fleurs et des baisers. Je ne l'ai pas vu s'alourdir mais là devant la mer je sais ce que je dois faire. Je dois poser ce sac dont les bretelles me scient le dos. Je dois marcher vers cette mer et m'y plonger pour y  être transmutée dans ses gouttes maternelles. Cela va prendre un peu de temps mais , ensuite, régénèrée, je reprendrai le sac qui me semblera moins lourd car j'aurai repris des forces. Excusez moi, amis, si je suis silencieuse, j'ai posé sac à terre...

Ariaga

 

 

09/06/2009

Rêve de bord de mer

J'ai lâché la branche, la vie est là, en moi, si forte, alors je m'immerge, je voyage, je rêve. Les circonstances m'ont empêchée de m'embarquer pour Mars avec Danae ses amis. Trop loin, je ne pouvais pas m'éloigner de ma base. Alors je rêve dans mes environs, intérieurs et extérieurs. Il n'est pas besoin d'aller loin pour décoller des servitudes du quotidien. Voici quelques photos de lieux d'où je m'envole pour voyager sur les ailes du rêve.

ciel et mer.jpg

Devenir un île entre ciel et mer

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Petit bateau se faufiler entre les rochers

l'o!seau et le pont.jpg

Passer le pont
devenir méditation d'oiseau

Filets sur bateau de pêche.jpg

Exploser de couleur
ouvrir grand en son coeur
une fenêtre sur la mer
et partir à la pêche aux rêves

Ariaga

03/05/2009

Rêve d'Afrique

Rêve de forêt.jpg

Dans les commentaires de quelques notes, certains d'entre vous m'ont fait part de leurs rêves. J'ai considéré cela comme un cadeau et j'ai envie de vous offrir, moi aussi, une petite part de ce que je considère comme ma vie intime inconsciente. Toute la journée j'ai été joyeuse à la suite de ce rêve du petit matin, et j'espère qu'il qu'il vous rendra aussi joyeux  que moi.

Je suis accueillie dans une communauté d'africains. Il y a du monde partout. Des vieux, des couples, des femmes vêtues de costumes bariolés, des enfants presque nus qui courent dans tous les sens. Tout cela est très bruyant, coloré, joyeux. Je dois rester un moment dans cette communauté et j'ai l'impression que ces gens se donnent beaucoup de mal pour me recevoir de leur mieux, comme si ils avaient grand plaisir à m'accueillir parmi eux. A un endroit, on m'a préparé, par terre, un lit recouvert d'une belle couette blanche qui paraît magnifique dans tout un amoncellement de couchages de fortune. Je m'aperçois, et cela me fait bien rire, que plusieurs gosses, au petit derrière noir et nu qui dépasse de la couette, se sont fourrés dessous et je vois aussi la queue d'un chat. Après, je passe à côté d'une petite piscine pleine d'enfants qui s'amusent. Je dis "oh que c'est bien de se tremper là dedans". Ceux qui sont avec moi ont l'air tout contents que j'apprécie. Ils préparent la piscine pour moi en raclant tout le fond qui est plein d'herbes et un peu boueux. Je dis que je n'ai pas de maillot mais on me répond qu'ici tout le monde se baigne tout nu, alors je me désabille et je vais dans l'eau, vite rejointe par les enfants. Après je continue à me promener dans la communauté et puis on me conduit devant un repas plein de couleurs, de fruits, avec des fleurs qui décorent les plats. Le repas est disposé sur une table ronde avec une nappe blanche.  Je sais que cette communauté est pauvre et cela me met mal à l'aise de voir tout le mal qu'ils se sont donnés pour préparer cette table. Je leur dis que j'aurais pu manger comme eux et m'asseoir par terre.  Ils rient et tapent dans leurs mains en scandant : " mange, c'est pour toi, mange, c'est pour toi ". Je me réveille émue aux larmes.

Ariaga

 

24/04/2009

Le Déluge des alchimistes

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Il est écrit dans la Bible au chapitre VII de la Genèse :(ed. La pléiade)

"...En ce jour là, se fendirent toutes les fontaines du grand Abîme et s'ouvrirent les écluses des cieux. Il y eut averse sur la terre quarante jours et quarante nuits...les eaux grandirent beaucoup, beaucoup, au dessus de la terre et toutes les hautes montagnes qui existent sous les cieux furent recouvertes. ...alors expira toute chair qui remue sur la terre : oiseaux, bestiaux, animaux, toute la pullation qui pullulait sur la terre, ainsi que tous les hommes. Tout ce qui avait en ses narines une haleine d'esprit de vie, parmi tout ce qui existait sur la terre ferme, tout mourut. Ainsi furent supprimés tous les êtres qui se trouvaient à la surface du sol...il ne resta que Noé et ceux qui étaient avec lui dans l'arche. Et les eaux grandirent au dessus de la terre durant cent cinquante jours. "

N'oublions pas que Noé avait, et c'est ainsi que la destruction contenait les germes de la génération, conservé un mâle et une femelle de chaque espèce.

Le début terrible de l'Oeuvre , l'obtention de l'état liquide du matériau grâce à un dissolvant universel nommé Mercure Philosophal, est souvent comparé par les alchimistes au Déluge de la Bible. Les illustrations (Barchusen p.x.) montrent une mer paisible qui, une fois le commandement divin proféré, envahit tout sur son passage. Psychologiquement, en particulier pour C.G.Jung, cela symbolise le surgissement de l'inconscient dans la sphère du conscient et cela se traduit par un déluge de fantasmes et d'images qui ne font pas partie de la re-présentation du déjà connu, déja vu. Mais, même si le Déluge semble tout recouvrir, dans la représentation alchimique une île demeure, et cette île contient un trèsor. Ce trésor est l'amour et le paysage détrempé est alors illuminé par le soleil et  la lune, symbolisant le masculin et le féminin, dont dont la conjonction amoureuse met fin au déluge.

Le bouleversement des débuts du travail de l'alchimiste peut aussi être représenté par un déluge de feu ou une inondation cosmique. J'ai en mémoire une illustration montrant le  "lait de la vierge". Il s'agit d'une poussière d'étoiles, une "voie lactée" jaillissant du sein opulent d'une femme et inondant la terre. Une image fascinante. Je pense aussi à celle, à mes yeux assez repoussante, du Serpent Mercurial, une espèce de dragon qui crache des vapeurs vénéneuses dont les ravages sont à l'origine d'une possible matière première des débuts de l'Oeuvre ; et tant d'autres représentations surprenantes, attirantes ou effrayantes.

Comment voulez vous, amis lecteurs, que je ne sois par emportée par une émotion poétique, quand mon ami intérieur qui parle à l'oreille de mon coeur, le Vieil Alchimiste, feuillette devant les yeux de mes rêveries tant d'images surprenantes dont le sens profond à traversé les siècles.

Ariaga

 

02/04/2009

La libido vue par C.G.Jung

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La philosophie, la spiritualité, l'alchimie, c'est bien mais, au moment où les jour croissent, où les feuilles foisonnent, où toute la nature pousse, et où les pensées et les désirs s'agitent plus fort, je crois qu'il est temps , inspirée par C.G.Jung, d'écrire quelques lignes sur la libido.

Une pulsion, semblable à celle qui fait circuler le sang à travers le corps, à partir du coeur, propulse un "courant psychique" issu de la poussée  du monde instinctuel. A cette énergie Freud avait donné le nom de " libido ", terme que Jung à repris en supprimant sa signification purement sexuelle pour se rapprocher de la notion primitive de mana et des têjas du sanscrit. Cette différence, considérée comme une dissidence, fut à l'origine de la brouille entre Jung et Freud. En effet, tout en conservant l'importance de l'énergie sexuelle dans la libido, Jung a déterminé deux pôles entre lesquels il existe une différence de potentiel : le pôle sexuel, ou, plus exactement le pôle instinctuel, et le pôle de l'"esprit". La libido est donc vie, énergie, intensité de la nature en nous, mais aussi puissance et force spirituelle et créatrice de notre esprit. C'est la tension entre ces pôles qui est à l'origine d'intensités, ou de valeurs d'ordre psychologique, ce  que Jung appelle l' énergie psychique. Il pense que cette dynamique entre les deux pôles de la matière et de l'esprit est indispensable pour que la psyché ne perde pas son équilibre.

Le scientifique frétille  (libido?) à l'idée de mesurer cette énergie. Non, les contenus et la mesure de l'énergie psychique sont indéterminés et propres à chaque être humain.  On ne peut qu'observer leurs manifestations au niveau des réactions affectives. J'ajouterai que la libido est le carburant indispensable de la persévérance à vivre,  de la passion à agir, et de la créativité.

Ariaga

 

 

 

07/01/2009

Le vase de l'alchimiste

 

 

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Je vous parle souvent du vase sur l'athanor, surtout quand mon ami intérieur le vieil alchimiste murmure à l'oreille de mon coeur. Aujourd'hui,  je suis allée chercher, dans Psychologie et alchimie de C.G.JUNG ((p.309), un texte qui montre que, pour les pratiquants de la Science Hermétique, ce vase n'est pas un simple instrument de leurs opérations.

"Pour les alchimistes, le vase est quelque chose de véritablement merveilleux : un vas mirabile (vase merveilleux). Marie la Prophétesse dit que tout le secret réside dans la connaissance de ce qui a trait au vase. On souligne sans cesse que : "Unum est vas" (le vase est un). Il doit être coplètement rond en imitation du cosmos sphérique, de façon que l'influence des étoiles puisse contribuer au succès de l'opération. Il est une sorte de matrice ou d'utérus d'où doit naître le filius philosophorum (fils des philosophes). C'est pourquoi il est recommandé que le vase ne soit pas seulement rond, mais qu'il ait la forme de l'oeuf. On est porté tout naturellement à considérer ce vase comme étant une sorte de cornue ou flacon ; mais on se rend bientôt compte que cette explication est insuffisante car le vase représente plus une idée mystique, un véritable symbole, comme toutes les notions importantes en alchimie."

Si quelque puriste s'égarait sur ce blog je signale que les caractères gras ne font pas partie du texte original.

J'aime cette comparaison du vase des alchimistes avec un utérus où mûrit un enfant. Cela me conforte dans l'idée que l'oeuvre que nous tentons de faire de notre vie est comparable à une grossesse, à l'oeuvre de la nature.

Il y aurait deux sortes de vases. Le vase en verre dont l'idée me plaît assez car je pense qu'elle permettait à l'alchimiste de voir, par transparence, des transformations de couleur, des formes étranges qui ne sont pas sans rappeler l'univers des rêves. Ce vase était réservé à l'usage des substances nobles. Un autre vase, fait d'argile, était nommé " le vase de la nature". Cette voie du Grand Oeuvre était accessible à tous et ne demandait que des matériaux peu couteux. Je pense, finalement, que j'aurais choisi celui là...

Ariaga

20/12/2008

La nature matrice de l'or

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Aujourd'hui, sorti de la bibliothèqe et feuilleté Forgerons et alchimistes de Mircea Eliade.

Si on en croit les anciennes traditions la terre est une matrice où les minerais sont en gestation. L'aboutissement, l'enfant, c'est l'or. Le processus de croissance, de mûrissement, est d'une infinie lenteur mais, à terme, tous les minerais se transforment en or pur.

Cette croyance, qui a perduré pendant des siècles, a certainement influencé les alchimistes, en particulier ceux qui pratiquaient l'Alchimie Spirituelle. L'alchimiste, animé par une grande foi (et aussi, je crois une bonne dose d'orgueil), espère, dans son vase sur l'athanor, accélérer le travail de la Nature. Sur le plan spirituel, dans le "vase" de son âme, il veut oeuvrer à sa transformation intérieure en transmutant ses défauts en leurs qualités opposées. La nature tend à la perfection de l'or, l'alchimiste à devenir le réceptacle de l'Or spirituel.

Ariaga

29/10/2008

Conversation avec les mouettes

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J'ai passé mes quelques jours de repos dans le silence. J'ai quand même eu certains échanges, avec des mouettes, et comme vous pouvez le voir sur la photo, elles m'ont répondu...Je ne vous dirai pas ce qu'elles m'ont confié, c'est un grand secret de la Nature.

Cette semaine j'accompagne un être qui m'est très cher pendant des journées d'hospitalisation de jour dans un service qui reçoit des handicapés lourds. Je suis assez bouleversée par ce que je vois. Il est possible, si j'en ai le courage, que je vous fasse part d'"impressions" sur ce que j'ai observé ou ressenti, y compris mes erreurs de jugement. Je ne sais encore. A bientôt.

Ariaga

13/10/2008

Nouvelles du chat Grisou

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Voici un portrait de Grisou, une difficile relation d'amour, dont je vous avais parlé cet été dans deux notes dont je vous donne les liens :Chats de bancs et  La queue du chat.

Je vous avais décrit ce félin si sauvage, rendu un peu fou par une survie difficile dès son plus jeune âge. La nature est notre Mère, comme je l'écris souvent, mais il y a des mères cruelles. Physiquement il a grandi et grossi et une je lui trouve une belle apparence si on pense à l'état dans lequel je l'ai aperçu pour la première fois. Pour le contact, il a fait quelques modestes progrès et vient souvent le soir coller son museau contre la vitre de la cuisine. Il m'observe. La vitre est indispensable car ma présence physique réelle le fait fuir même si il sait très bien que c'est moi qui le nourrit. Il me fait penser aux prisonniers dans la caverne de Platon, il préfère le reflet à la réalité.

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Voici une autre photo de lui, toujours derrière une vitre, en fin de soirée. Il semble méditer entre les chandeliers. Je l'ai trouvé très beau et, même si nous n'avons pas de contact physique, même si je pense ne jamais l'entendre miauler ou ronronner ou répondre au nom que je lui ai donné parce qu'il est tout gris, je l'aime ce chat. Cela fait du bien de donner sans espoir de "retour".

Ariaga

 

08/10/2008

La Lumière de la Nature

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L'idée de "Lumière de la Nature" était déjà en germe chez le scolastique platonicien Guillaume de Conches (1080-1154) qui avait une théorie de l'Âme du Monde assimilable au sens de la nature et qu'il identifiait au Saint Esprit. Cette idée de Lumière de la nature a été énoncée par la plupart des philosophes alchimistes de l'occident et en particulier par Paracelse. Elle a, dans l'oeuvre de ce dernier, un rôle important et un caractère relativement métaphysique. La lumière de la nature, considérée par lui comme un lien entre la matière et l'esprit, est indispensable à quiconque veut étudier le "texte des livres de la nature". Elle va l'instruire, c'est à dire lui montrer comment il faut procéder intuitivement.

La Lumière de la Conscience fait, en quelque sorte pendant à la Lumière de la Nature. Elle est appelée "Raison" par les alchimistes qui pensent que leur union est nécessaire pour accomplir l'Oeuvre. Il existe un ouvrage de Michel Maïer qui s'appelle l'Atalante Fugitive, publié en 1617, où il est écrit au dessus d'une illustration représentant un homme qui marche dans l'obscurité une lanterne à la main alors qu'au premier plan est dessinée une puissante femme  :

"A celui qui est versé dans la Chymie, la Nature, la Raison, l'expérience et la lecture doivent tenir lieu de guide, de baton, de lunettes et de lampe ".

Ceci n'est pas sans rappeler le rêve de Jung au moment où il s'avance la nuit dans un endroit inconnu et se rend compte que la petite lumière qu'il protège à deux mains, la petite flamme de sa conscience, est son bien le plus précieux (c.f. Ma vie, p. 110). La traduction  par Etienne Perrot de l'épigramme qui est sous l'illustration est tout un programme de vie pour le chercheur de vérité :

Que la nature soit ton guide, que ton art

La suive pas à pas ; tu t'égares loin d'elle.

Que l'esprit soit ta canne ; affermissant tes yeux

L'expérience au loin te donnera de voir.

La lecture, flambeau brillant dans les ténèbres,

T'éclaircira l'amas des mots et des matières.

Il me semble que ces idées anciennes, mais, je crois, toujours d'actualité, sont une bonne démonstration de la nécessité de l'union entre les forces inconscientes de la nature et les forces conscientes de la raison. Depuis le désastreux Descartes nous avons eu tendance à privilégier la raison, la pensée, oubliant notre Mère Nature qui commence à se mettre sérieusement en colère.

Ariaga

22/09/2008

Relation à la nature

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La relation à la nature peut être extérieure ou intérieure, ou les deux.

Je me promène dans les bois ou le long d'une plage, je respire l'odeur de l'humus ou de la mer, je me couche dans l'herbe. Je reçois la nature de l'extérieur.

Je suis dans les pas de C.G. Jung et je tente de lire en moi par l'intermédiaire de l'analyse et de l'interprétation du rêve, j'approche la Nature de l'intérieur car il y a toujours un moment où émergent les re-présentations venues du temps où la nature et l'homme étaient étroitement liés.

Je suis dans la nature et je fais silence, je médite pour laisser advenir ce qui me relie à la Totalité, alors mon contact avec la Nature est à la fois intérieur et extérieur.

Ariaga.

10/08/2008

La queue du chat

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Sur le banc des vacances imaginaires, j'écoute et je guette. J'écoute les récits des voyageurs du train de bancs et je guette le chat Grisou dont vous avez déjà entendu parler dans la note chats de bancs pour fixer par une image cette présence fantomatique.

Hier, j'ai été, enfin, été récompensée de mes longues veilles. Comme vous le voyez sur la photo, j'ai attrapé la queue du chat qui se cachait derrière une jarre. Un clic de mon appareil et il avait battu le record olympique de vitesse de la disparition.

Je reprends mon écoute des "dits du banc" et ma garde, armée de mon fidèle réflex.

Ariaga

 

25/07/2008

Chats de bancs

   La panthère étant plus ou moins maîtrisée, j'ai envie de vous parler des chats qui rôdent près des bancs des vacances imaginaires. Il y en a certainement beaucoup mais je me limiterai à deux, Grisou, mon chat qui n'est pas mon chat, et un chat habitant du banc ajouté au train de banc par un nouveau lien, un musicien :  Michel Tardieu (Chronophonix).

     Grisou était d'abord un hérisson supposé à l'attention duquel je déposais de la nourriture, restes de salades, crudités, et divers, dans un creux à l'abri des oiseaux. Deux bons mois ont passé et je trouvais le hérisson tellement vorace que je l'ai cru féminin et mère de famille nombreuse. Un soir tard, dans la pénombre, sous une forte pluie, j'ai aperçu un être famélique de couleur grise et de forme féline. Il tirait la nourriture du trou avec sa patte et j'ai compris que mon hérisson était un très jeune chat nourri de salade. J'ai amélioré le menu mais pendant longtemps il n'a accepté de manger que la nourriture déposée dans le trou, et seulement si aucun être humain ne se trouvait à proximité. Je savais qu'il venait seulement si je fermais les volets. Après, il a supporté ma silhouette derrière la vitre. Il a fallu des semaines pour qu'il mange sous une table du jardin et autant pour qu'il vienne s'asseoir sur un banc. Ce banc est devenu son domaine mais dès que j'apporte sa nourriture il s'enfuit et vient manger quand il croit que je suis partie. C'est maintenant un beau chat, nourri deux fois par jour,  au poil gris luisant, genre chartreux,  mais toujours aussi craintif, impossible à approcher et éloigné du monde des humains.  

   Un événement, dans sa vie et dans la mienne est survenu il y a quelques jours. J'étais au premier étage et, tôt le matin, j'ai ouvert les volets et je suis allé sur le balcon. Grisou était sur "son" banc. Surpris par ma présence, il a levé vers moi des grands yeux d'or pleins de crainte et d'amour. Il ne s'enfuyait pas, il était comme pétrifié. Maintenant, tous les matins, je fais mon apparition au balcon, je sais qu'il attend, et il lève vers moi ses yeux adorants. Il ne sait pas qu'il s'appelle Grisou, c'est un vrai sauvage, mais je le trouve exceptionnel car c'est grâce à lui que je suis devenue Dieu !

                   Ariaga

Voici maintenant le texte et la photo qui l'accompagnent de Michel Tardieu. Voici pour les voyageurs du banc comment il se présente lui même à ma demande : "inventeur de musique poétique, de poèmes musicaux, chercheur de vérité au présent, amoureux du quotidien et grand pourfendeur du passé comme du futur, aime photographier la vie des êtres et des choses, jouer du piano, la bière, et bien sûr, se complait immodérément dans le monde virtuel du net !"

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 Banc banal

Un chat sur un banc
un simple banc banal
un banc un peu bancal
et sur ce banc, royal,
ce chat qui se régale
d'un banc de poissons-chats...

mais où sont-ils partis
ces poissons dégourdis
y ai-je bien réfléchi ?
le temps qui va passer
pour penser à tout ça
va me pousser à bout
tout au bout de ce banc
ce banc qui me repousse
me pousse de bambou
mais chut...! sujet tabou

car de bouche à oreille
cette histoire de poisson
m'en bouche un coin, c'est net
au bout du banc, du chat
transformé en banquette
en canapé tout doux
où viens jouer ce chat

tu veux jouer à chat
sur ce banc un peu flou
ce bout de banc bien fou
ce banc qui s'abandonne
et ce chat qui ronronne
en croquant ses poissons
au bout du temps qui passe
à écrire des p'tits bouts
de poésie bancale
Ben çà...c'est pas banal !

 

 

   
 

 

04/05/2008

Les illusions du progrès

 
La société humaine dite " évoluée " a construit les avancées de la civilisation, et l'amélioration du bien-être de l'homme supposée en résulter,  sur des illusions :
   Illusion que l'on pouvait marcher sans jambes et sans pieds, vivre sans racines, en se séparant de la Nature censée devenir une servante docile.
   Illusion dérivant de l'idée que le progrès est à l' " extérieur " d'où une perte de contact avec la Source Créatrice, quel que soit le nom qu'on lui donne,  qui cherche à s'exprimer à l' "  intérieur ".
   Illusion d'un Moi qui rejette ou supprime tout ce qui ne lui ressemble pas, se privant ainsi de la progression vers une totalité issue de l'union des contraires, progression que pourrait lui apporter la relation avec le différent.
 
                  Ariaga
 
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