14/07/2013
Les mondes imaginaires
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En attendant les récits de lecteurs de ce blog, je vais m'inspirer du chapitre sur les mondes défunts et les mondes cachés de Jacques Van Herp dans son Panorama de la science-fiction (ed.Marabout) pour vous donner une idée de la manière dont les auteurs ont parlé de ces mondes. Je laisserai de côté la période récente qui fourmille de récits d'histoires situées dans le cadre de civilisations passées ou futures, en particulier dans l'"héroic fantasy ".
Les récits plus ou moins mythiques sur le sujet sont très anciens. Je dirais même, sans tout à fait plaisanter, que l'on peut les faire remonter à l'Apocalypse. Dans l'Antiquité, Platon parle, dans le Critias et le Timée, de l'Atlantide engloutie, un lieu qui, ensuite, a toujours excité l'imaginaire des auteurs. Depuis, sont apparus d'autres lieux comme la Lémurie, le pays de Mu, Thulé, la ville d'Ys et bien d'autres...
Une autre cétégorie de récits concerne les civilisations perdues. Lamartine, dans son poème fleuve, La chûte d'un ange, raconte l'histoire d'une civilisation d'avant le Déluge. Plus contemporain, on peut citer sur ce thème la fin d'Illa (1925) de José Moselli racontant l'histoire d'une très ancienne cité où les habitants sont nourris par des "machines à sang" distribuant la nourriture par ondes. Naturellement il faut alimenter ces machines et de terribles abus condusent à la destruction d'Illa. On peut aussi citer Les Formiciens (1932) de Rienzi qui décrit l'étrange civilisation de fourmis régnant sur la terre à l'époque du secondaire. Pensons aussi à Lovecraft avec ses nouvelles du Cycle de Chtulhu qui propose quantité de civilisations disparues.
Que dire des pays préservés, des mondes perdus, de la terre creuse et du monde prodigieux des cavernes. J'y ferai allusion très bientôt dans la suite de cette note.
Ariaga
15:50 Publié dans Nature, Philosophie, photo, rêve, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : vacances, littérature, lovecraft, platon, lamartine, science fiction, fantastique, philosophie, photo
30/06/2013
Aller à la pêche
Ami lecteur, descendre la Charente en bateau m'a fait comprendre qu'il est parfois bon de se laisser aller au vide de la pensée. Aller à la pêche est une autre manière de philosopher et de recevoir la visite de l'Esprit de la Nature.
Et ne peut-on imaginer que, dans cette grotte d'ombre, se trouve la clef de grands mystères ?
Ariaga
15:50 Publié dans blog et quotidien, Nature, Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (38) | Tags : écriture, nature, philosohie, société, pensée, pêche, photo, charente
04/06/2013
Pensées bulles
Comme prévu, j'ai voyagé vers l'intérieur. Un voyage sur des chemins assez cahotiques, vous vous en doutez ... J'aurais voulu tenir un journal de bord mais ce lieu n'avait pas le langage du récit habituel. Les pensées étaient comme des bulles issues d'un monde ignorant les longs discours. Il y avait des formes, des intuitions, des interrogations, du sombre et du clair, du net et du confus.
La vie des bulles est courte. Elles se dissolvent dans l'air mais il y en a parfois qui sont plus résistantes et que l'on peut saisir au vol. Amis lecteurs, ce sont ces quelques bulles que je vais vous proposer dans jours qui viennent.
Ariaga
11:41 Publié dans Alchimie, Nature, Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (39) | Tags : écriture, philosophie, spiritualité, pensée, voyage, photo, blog
16/03/2013
Les oeuvres d'art de la nature
La nature est une grande artiste et aujourd'hui, où, dans une phase alchimique de dissolution due à un virus, je me sens aussi inconsistante que mon reflet sur cette photo, je vous propose simplement quelques oeuvres d'art de ce grand peintre, Dame Nature, qui aime à s'exprimer en effets de fleurs et d'eau.
Ariaga
08/03/2013
Île de Ré rêvée
En souvenir du grand voyage imaginaire du navire l'Évasion, que nous avons accompli cet été avec quelques amis du Laboratoire, je vous propose de mettre les voiles cap sur l'île de Ré.
Loin des troupeaux de touristes et des boutiques de souvenirs nous avons suivi les voies anciennes qui mènent vers une fin de terre où l'on peut encore espérer, qui sait ? voir passer les grandes baleines et où la pierre se lit comme un livre d'histoire.
Nous sommes passé par un lieu où les habitants grimpent aux amers clochers noircis pour nettoyer le chemin d'un inatteignable ciel ...
Nous avons vu tant de choses, amis du rêve,
même des croix sur les eaux, des croix en marche vers l'horizon ...
Et, vous ne le croirez pas, nous avons plongé dans l'or liquide d'un Mandala où se promenait un fantôme de Jung ...
Ariaga
16:19 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, la Rochelle, Nature, poésie, rêve | Lien permanent | Commentaires (63) | Tags : écriture, poésie, rêve, île de ré, voyage, la rochelle, jung, photos
01/03/2013
Le parfum de la fleur
Aujourd'hui, une citation de David Ciussi extraite du numéro 78 de la revue 3°millénaire. Un texte que j'aurais bien aimé écrire ... je n'ai pu que l'illustrer.
"Tout surgit de l'intérieur et coexiste à l'extérieur dans un perpétuel mouvement ! De l'absolu naît le relatif, de l'unité reconnue en soi jaillissent l'harmonie et la paix avec le monde, manifestées par une joie sans objet. Cela s'appelle la Vie.
Le parfum vient de l'intérieur de la fleur, la fleur vient de l'intérieur de la branche, la branche vient de l'intérieur du tronc, le tronc vient de l'intérieur des racines, les racines viennent de l'intérieur de la graine. La sève est à l'intérieur de la graine, des racines, du tronc, des branches, des fleurs, du parfum. N'est-elle pas cette vie qui propulse l'extériorité en coexistant infiniment avec elle-même ! "
David Ciussi
16:24 Publié dans Alchimie, Nature, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (51) | Tags : écriture, citation, philosophie, nature, fleur, david ciussi, spiritualité, pensée
28/10/2012
De peau et de Souffle
Aujourd'hui, je vous présente un texte poétique d'un très vieil ami du Laboratoire : Phène. Son blog s'appelle le petit Atelier du chercheur de Vérité, un lieu ouvert à tous ceux "qui désirent découvrir la Parole cachée au coeur des mots". C'est une belle invitation. Ariaga.
Photo Ariaga
***
Je suis vague et surface
mouvement et repos
d'Être
je disparais
à l'horizon de l'eau.
À ma
Voix
le reflet
de ma
Reconnaissance
Je
m'apparais
Nature
au coeur
Inengendré.
Phène
De peau et de Souffle
08:02 Publié dans Alchimie, CONTRIBUTIONS, Nature, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : poésie, écriture, philosophie, spiritualité, nature, photo
21/10/2012
Les artères de l'inconscient
Photos ÉPHÊME et son clone.
Les habitués du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle connaissent bien ÉPHÊME. Il n'a pas de blog mais il nous fait assez souvent profiter de ses talent pour l'écriture, la peinture et la photographie. Ce qu'il nous propose aujourd'hui me semble être tout à fait en harmonie avec la psychologie des profondeurs de C.G.Jung. C'est le spéléologue qui nous interroge ... Jung, quand il a fait sa grande plongée dans l'inconscient le plus profond, n'a t-il pas lui aussi cherché des réponses ? Ariaga.
Il fait si calme que j’entends les anges dormir. Je me sens envahi de cette paix que procure la matrice de la terre, dans ces gouffres et galeries polis par l’eau têtue ciselant ses cupules douces comme le plus intime de la femme.
J’aurais bien aimé pouvoir mener notre malicieux Carl Gustav au sommet de cette béance suspendu dans le vide, avec sa suite d’ébène s’ouvrant sur un néant mystérieux si attirant. Qu’en aurait-il pensé, comme de cette âme venue de la lumière pour interroger l’obscurité de cette roche miroitante des souvenirs des caresses des flots aveugles ? Je subodore qu’il aurait vibré avec cette force gigantesque irradiée par les milliards de tonnes d’anciennes vies qui se sont déposées délicatement au fond des mers pour former ces calcaires obstinés, habités d’une foule d’esprits.
Mais vous, compagnons de l’Evasion, amis du Laboratoire ou curieux de passage, que ressentez vous à l'idée de plonger dans cet univers minéral des profondeurs ? Venez vite me le dire, et je tenterai de cheminer avec vous dans ce noir phosphorescent.
ÉPHÊME
08:56 Publié dans CONTRIBUTIONS, Jung et la psychologie des profondeurs, Nature, Pensées, interrogations, aphorismes, photo | Lien permanent | Commentaires (64) | Tags : spéléologie, photo, art, poésie, voyage, jung, philosophie, psychologie des profondeurs
14/10/2012
Regarder un arbre
Photo Ariaga
Elle écrit comme j'aime écrire, des mots simples et poétiques qui demandent à être relus plusieurs fois et alors une pensée forte apparaît. C'est probablement pour cela que j'ai eu envie de la publier ici. C'est une forme de projection ... Il s'agit de Miche, auteur du blog, dans mes liens, chou-genou-caillou. Ariaga.
***
Comme la femme qui enfante, et c’est toujours la première fois
Comme l’enfant qui naît au monde du souffle
Comme l’agonisant devant le voile de la mort
Comme l’homme et la femme se rencontrent en leurs intimités
Comme le vent traverse la colonne de la flûte
Se présenter neufs de tout savoir
Regarder un arbre, pour la première fois.
Miche
11:28 Publié dans amour, CONTRIBUTIONS, Nature, Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : écriture, poésie, nature, photo, philosophie, spirtualité
23/09/2012
Marcher sur l'eau
Encore une semaine de patience, je dois apprendre à marcher sur l'eau et cela prend du temps ...
Ariaga
17:29 Publié dans blog et quotidien, Nature, rêve | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : photo, écriture, vacances, mer, art, rêve
02/08/2012
Libérons les bateaux en bouteille
Le navire l'Évasion a quitté le port de Lima, poursuivant sa route vers d'autres horizons chimériques. Une certaine monotonie s'était installée pendant cette longue navigation vers un but mystérieux quand, soudain, le préposé au filet que nous laissons traîner derrière nous, a lancé un appel. Bouteille ! bouteille ! a t-il crié, en levant bien haut une bouteille retirée de la masse des poissons frétillants. Tous les voyageurs de l'imaginaire sont accourus sur le pont, curieux, et espérant, pourquoi pas, recevoir un message.
La bouteille, ouverte avec précaution, contenait les restes très abimés par le temps d'un bateau en bois qui avait du être beau et un papier roulé. Le papier fut déroulé délicatement et lu avec une grande émotion. Il était écrit :
"Je parle ici au nom de tous les bateaux en bouteille. Les aristocrates qui trônent depuis des lustres sur de belles étagères devant des rangées de livres rares entre un sextant et un sabre. Ceux qui prennent la poussière dans la boutique des antiquaires de villes portuaires. Les pauvres bateaux prolétaires fabriqués à la chaîne par les esclaves modernes de pays asiatiques, entassés dans les boutiques de souvenir entre les boules où flotte la neige autour de la tour Eiffel, les cartes postales et les cendriers- coquilles saint Jacques. Nous aspirons à la mer et non à la prison de verre. Délivrez nous ! "
Nous étions tous très émus et nous avons aussitôt, à l'unanimité, décidé de créer le MLBB, le Mouvement de Libération des Bateaux en Bouteille, de briser les culots, les goulots, les cachets de cire, de faire signer des pétitions et de permettre ainsi aux bateaux en bouteille du monde entier de s'évader vers la haute mer.
Voilà un noble but pour le navire L'Évasion et tous les voyageurs de l'imaginaire, ne pensez vous pas ?
Ariaga
10:12 Publié dans Nature, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : écriture, vacances, voyage, bateaux, humour, photo, poésie
28/07/2012
Quitter le Pérou avec une fleur
( Suite de la note précédente )
Tous les voyageurs connus et inconnus de l’EVASION étaient hier avec les morts des falaises. Aujourd’hui ils sont à la découverte du monde hanté de rêves des vivants, entourés par les esprits et les restes des défunts.
Une très longue piste sinueuse, initiatique, les a élevés en quête de KUELAP. Là l’imagination s’exalte, car le réel dépasse les songes. La plus fabuleuse «forteresse» de ce peuple mal connu, a été créée vers 500 après J.C, délaissée vers 1570, après un terrible «sacrifice d’abandon», sur la terrasse sud, d’une centaine de personnes, abattues en vrac.
À 3000 m, sur une mince crête calcaire, fin serpent de pierre caressant les nuages, entre le dieu blanc TIKI-VIRACOCHA enveloppé de nuées et l’inconnu des profondeurs chtoniennes, ce monde tutoie le monde du divin. Pourquoi les habitants, sans métal ni écriture, ont-ils érigé en ce lieu des airs cette colossale cité, soutenue par des murs de pierre bien appareillés de 20 m de haut ? Le volume des remblais et «remparts» accumulés est supérieur à celui de la pyramide de KHEOPS.
Ces guerriers des nuages vivaient dans de grandes et hautes maisons rondes, partagées avec les cochons d’Inde (que les péruviens trouvent délicieux à manger). D’où venait l’alimentation, comment était stockée l’eau ? Mystère, il n’y a pas de citernes, pas de magasins. Le site, en très grande partie non fouillé, est gigantesque, et s’étend bien au delà de la cité visible, dont rien ne permet d’affirmer qu’elle avait un usage défensif. La crête nord s’est révélé être une nécropole géante. Mais dans presque chaque interstice des murs, comme sous les maisons, l’on trouve des ossements humains… Les morts hantent chaque parcelles des vivants.
Sur la terrasse sud, au milieu des structures rondes des habitations, se détache le «Templo Major», un bâtiment qui défit la pesanteur, en forme de cône pointe en bas, où les pèlerins, venus de très loin parfois, venaient offrir des offrandes. Que scrute-t-il dans le ciel ?
Les parties non étudiées sont piquetées d’arbres hérissés d’épiphytes rouges, des guirlandes d’orchidées pendent des branches, et sur les murs des maisons apparaît le dessin géométrique des frises, qui évoque, peut-être, l’œil du puma. De translucides silhouettes vibrantes nées de nos désirs murmurent les chants des disparus. L’ambiance est féerique, des esprits volettent autour de nos songes. Seuls au milieux des ombres, des souvenirs, nous sentons revivre en transparence les chamanes hallucinés psalmodiant dans leurs transes leurs invocations aux Apus.
Nous avons quitté à regret l’énigmatique plateforme sud, et nous sommes ressortis par la porte nord. Là deux lamas hautains nous fixèrent, puis, en se dandinant dignement, filèrent vers la sortie. Il nous fallait revenir sur Terre, avant de retrouver notre navire.
Nous étions un peu tristes que cette partie du voyage des Vacances Imaginaires se termine mais nous avons ramené en souvenir de magnifiques orchidées, offertes à tous ceux qui voyagent avec l' ÉVASION.
Texte et photos ÉPHÊME
18:16 Publié dans CONTRIBUTIONS, Nature, photo, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (36) | Tags : écriture, vacances, voyage, religion, pérou, photos, nature, forêt, sépultures
27/07/2012
Chachapoyas,nord du Pérou
La route fut longue, et l’équipage, après des jours de bus moins confortables que l’EVASION, est arrivé au petit jour, un peu brisé, à CHACHAPOYAS, au nord du Pérou, dans le département d’Amazonie, 2300 m au dessus du niveau de la mer, surplombant un profond canyon.
Comme très souvent là, le temps est gris, la pluie menace. Accompagnés d’un «guide» français, docteur en archéologie, spécialiste de ce «peuple des nuages», l’équipage et la cohorte des passagers ont parcouru des dizaines de kilomètres sur d’interminables pistes vertigineuses, et beaucoup marché. Le pays des CHACHAPOYAS est le monde de la «rain forest», la forêt des pluies, avant les grandes zones herbeuses de la haute montagne. Les chemins y serpentent sous les fougères géantes, ou au pied des falaises. Les colibris vont de fleur en fleur, des épiphytes pendent partout…
Le premier choc fut la cataracte de GOCTA, haute de 771 m, qui retombe dans un fracas infernal au milieu de son écrin de verdure. L’eau tombe de si haut qu’elle paraît presque immobile, mais la douche en s’approchant de la base de la première chute a convaincu chacun de son débit et de sa hauteur !
Mais les CHACHAPOYAS étaient surtout «habités» par les morts. Ils sont présents partout, parfois sous les maisons, dans les murs. Leur préférence était pour les falaises. Il ont installé leurs défunts dans les endroits les plus vertigineux, parfois à des centaines de mètres de haut.
Dans certains sites, comme REVASH, à 2800 m, les momies, sans doute de familles aristocratiques, emmitouflées dans leur «fardos», étaient déposées dans des maisons accrochées au rochers, souvent peintes. En longeant la falaise apparaissent de nombreux autres exemples de ces «villages des Ombres », enveloppés de silence dans cette montagne perdue.
À d’autres époques ou en d’autres lieu, la momie est finalement installée dans un sarcophage peint fait de roseaux et d’argile, souvent surmonté d’un crâne. Ces cercueils, en groupe ou isolés, accrochés au dessus du vide sur une corniche ou dans des grottes, fixent, hiératiques, l’éternité, en murmurant leurs prières aux Dieux. Parfois la vie vient y faire un tour : à KARAJIA, sur le défunt le plus à droite, un viscache des montagnes n’a pas bougé d’un poil pendant notre passage… et nous l’avons découvert au retour à bord, en regardant les clichés
Mais où vivaient ces guerriers redoutés ? Peu à peu se dévoilent des cités immenses, quasiment toutes au sommet des montagnes. Nous irons demain découvrir la plus étrange d’entres elles.
Texte et photos ÉPHÊME
La suite et fin demain.
08:17 Publié dans CONTRIBUTIONS, Nature, photo, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : écriture, vacances, voyage, pérou, rêve, bateau
25/07/2012
l'Évasion vers le lac Titicaca
Dans la dérive de ses rêves l’ÉVASION, niché dans un nuage bien dodu, a vogué vers les rives lointaines du lac TITICACA. Il s’est réveillé flottant magiquement vers 3800 m d’altitude, à PUNO, accosté au bord d’un vieux paquebot dont le voyage, il y a des lustres, amené pièce par pièce à travers les ANDES, avait été bien pénible.
L’équipage avait un léger mal des montagnes, mais un peu de pisco et une tisane de coca l’ayant ragaillardi, il a filé vers les îles flottantes des mystérieux indiens UROS, maintenant disparus. Le travail est incroyable, créé à partir d’épaisseurs accumulées des racines poussant dans l’eau des «totora», roseaux servant à tout faire, maisons, embarcations, et que grignotent même les bébés.
Un moment le mauvais temps a menacé, les esprits du lac se sont énervés, le vent s’est levé, les nuages se sont tordus, dans une atmosphère oppressante où l’EVASION se sentait comme intrus sur ce lac des extrêmes.
Le soleil est d’un coup revenu, et sur le lapis-lazuli des eaux, le minuscule esquif des pêcheurs paraît bien fragile, serti par les cimes blanches des Andes hautaines, bien au-delà de l’horizon. Mais sur lui veillent les âmes des princesses incas à peine nubiles, sacrifiées, avec leurs perroquets blancs, aux plus hauts sommets dans leurs neiges immaculées. Elles se sont endormies là pour honorer les dieux solaires afin qu’ils irradient encore la piètre existence des fourmis humaines.
Il a enfin abordé sur l’île de TAQUILE. Là vit une étrange communauté de tricoteurs et tisserands, où les fiancés doivent vivre ensemble au moins deux ans avant le mariage, et où les gens se disent bonjour en échangeant quelques feuilles de coca. Un tricoteur, tout seul au bout d’un champ au dessus du lac, lui a soufflé alors malicieusement que, plus énigmatiques encore que son peuple, existent tout au nord du Pérou les souvenirs des guerriers des nuages, les CHACHAPOYAS. L’ÉVASION, un peu fatigué par toutes ces découvertes, a désiré un temps de repos et il a envoyé à terre le vaillant équipage qui s’est évanoui au Septentrion en direction du versant oriental des Andes amazoniennes…
Texte et photos ÉPHÊME
08:05 Publié dans CONTRIBUTIONS, Nature, photo, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (36) | Tags : 2criture, photo, vacances, voyage, pérou, rêve, bateaux, mer.
22/07/2012
C'est le Pérou !
Nous sommes partis ! C'est ÉPHÊME, un valeureux membre de l'équipage, qui a activé le propulseur "imagination" de notre bateau, une propulsion forte car, en un instant, nous avons navigué sur l'Atlantique, passé le détroit de Magellan, vogué sur le Pacifique et remonté les côtes de l'Amérique du sud jusqu'au PÉROU ... quel périple initial !
***
Bien bichonné, briqué, acastillé, le vaisseau l’ÉVASION s’est enfin endormi après les nombreuses bouteilles de champagne brisées sur sa proue.
Mais ses songes planaient… et sur un vol multicolore d’oiseaux sans nom il s’est envolé vers les côtes occidentales du PEROU, ce monde des mythes, là où CIPANGO mûrissait l’or en ses mines lointaines…
Bercé par la houle pacifique, il a quitté l’abri de PARACAS, le port aux pélicans, et, veillé par les momies pré-incas recroquevillées dans leurs «fardos» de fins suaires magiques figées dans les sables du désert, il a longé au plus près la côte déchiquetée.
Dans un premier rêve éveillé est apparu d’abord, tout à coup, le mystérieux «Candélabre» : objet des phantasmes et délires les plus fous, il n’a toujours pas révélé les secrets de ses origines et regarde immobile la mer, sans un mot. Tonnerre de Brest ! Il aura de quoi causer à son retour à quai !
Au loin se dévoilent enfin à lui les blanches îles BALLESTAS, arides cailloux calcaires, domaine des oiseaux et des lions de mer, trouées d’arches et de grottes, dessin improbable d’un magicien fou.
Des centaines de milliers de cormorans s’y envolent vers des horizons chimériques grouillant de poissons, et les tout petits et rares manchots de HUMBOLT, d’une grande dignité du haut de leurs 45 cm, le regardent passer sans broncher.
Dans un raffut infernal s’ébattent à la «nurserie» otaries, phoques, lions de mer dans une joyeuse animation.
Notre bateau est alors parti à la dérive de ses songes, ébloui par cette orgie de vie, à la recherche d'autres mondes chimèriques, là où deviennent réelles les fables nées de l'union vitale de l'Écume et de la Terre.
Photos et texte ÉPHÊME
08:10 Publié dans CONTRIBUTIONS, Nature, photo, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : écriture, photo, vacances, voyage, nature, pérou, rêve