12/03/2008
Contes bretons
En hommage à Anatole Le Braz.
C'était aux jours anciens, où l'on croyait encore,
que les âmes perdues errent sur l'Océan.
Quand la cloche sonne le glas et résonne vers le ciel gris habité de lourdes pluies,
quand l'angoisse et la détresse se mêlent d'effroi,
arrive le temps des nuits d'apparitions.
La mer est une tombe où le linceul est d'algues. Seules mouettes et goélands récitent les paroles funèbres qu'elles crient à la face du vide.
Dans les échancrures de l'Océan, poussés par les grands vents d'Ouest, remontent ceux qui n'ont pas trouvé le repos dans la terre mère.
Ils reviennent vers la côte, attirés par les feux de goémon de celles qui sont restées à terre, transies de froids regrets.
Ils sont des milliers, bras levés, prunelles angoissées, jaillissant des vagues qui attaquent la falaise comme des gerbes d'écume vivante. Leurs formes spectrales tentent de s'agripper aux maigres touffes de bruyères et d'ajoncs et ils se plaignent en une langue qui n'est plus celle des hommes.
Je les vois, je les entends. L'amour et la pitié me submergent.
C'était le temps de l'enfance, le temps où ma Grand Mère me racontait des contes bretons. Cela explique bien des choses...
Ariaga
COUP DE COEUR
Après ces impressions d'enfance pas très gaies, je vous propose d'aller sur le blog d'une femme de talent qui cultive un humour assez ravageur dans un style brillant. Si on lit entre les lignes on devine que le rire et l'autodérision ne sont pas loin des larmes. J'aime donc beaucoup ce qu'écrit Ambreneige sur le blog Zen pour les nulles (lien) dont le sous titre est un programme à lui tout seul : enfin des explications pour les nounounes ! En plus, quand je suis allée copier le lien, j'ai vu que le dernier texte était une version, à découvrir, de Cendrillon. Beau phénomène de synchronicité. Et n'hésitez pas à fouiller dans les profondeurs de ce blog plein d'humour.
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02/03/2008
Suite et fin du safari photographique
17:14 Publié dans Nature, photo | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, nature, photo, photographie, blog, bretagne, vie
24/12/2007
Cadeau de la nature pour Noël
En ce jour où certains courent les magasins, j'ai trouvé cette fleur aux allures de plante, au jardin exotique d'un village breton qui sent bon l'air marin . C'est avec vous lecteurs que je veux partager ce cadeau de la nature en vous souhaitant un joyeux Noël, plein d'amour et de belles pensées. Si vous voulez la voir dans sa plus belle robe allez sur le blog photo.
Baisers de Noël
Ariaga
13/11/2007
Décision et création
Ce qui rend l'homme supérieur à la machine, c'est qu'elle organise mais ne rend pas plus que ce qui lui a été donné. La décision subjective, est très différente. le Décideur, dont je vous ai déjà parlé, crée lui même, en l'imaginant, le champ de ses choix. Ce champ des choix va habiter son imagination jusqu'au moment où tout se groupera autour d'un schéma original. Il y a alors une solution qui est en même temps dissolution (on n'est pas loin de l'alchimie) et naissance d'un nouvel état de choses.
Si l'on admet que créer, c'est introduire dans le monde un élément nouveau, ne pas copier un modèle existant auparavant, alors la décision ainsi envisagée est une création. L'introduction de nouveaux éléments d'organisation peut même conduire à l'oeuvre de génie car c'est en organisant d'une manière particulièrement originale les éléments d'un donné qu'un Bach ou un Rimbaud parvinrent à composer des oeuvres inimitables.
Dans la phase qui mène à la décision créatrice, il n'est pas question de logique. Le Décideur part d'une série de connaissances acquises, (le "matériau" de l'alchimiste) plus ou moins inconscientes, qui, grâce au travail de l'imagination, suivi d'une mise en ordre, aboutiront à la sélection d'une solution. Le système d'association qui mène à la décision créatrice est infra-logique. C'est à dire qu'il se soucie peu de grande cohérence et de non-contradiction. C'est dans cette anarchie que le Décideur trouvera une manière nouvelle et personnelle d'agir. Alors vous allez me dire qu'il suffit d'être incohérent pour être génial. Ce serait trop beau ! en effet, sans le retour à une certaine forme de logique la décision ne pourrait être vraiment créatrice.
Il est aisé d'imaginer n'importe quoi dans une phase d'"illumination" mais pour que la prise de décision soit effective il faut "redescendre" au stade de la réalisation concrète. La décision choisie doit comporter suffisamment de possibilités de réalisations effectives pour sortir du domaine de la pure fiction. Les produits de l'imagination ne passeront au stade du possible que chez ceux qui sont capables de soumettre leurs idées aux impératifs des signes sociaux, tels que l'écriture et la formulation cohérente. C'est la possibilité d'une action qui donne sa valeur qu travail mental d'une décision. Mais il ne faudrait surtout pas confondre possibilité avec automatisme, facilité. Au contraire, le choix le plus créateur est généralement celui qui conduit à une action " contre " ce qui existe déjà.
Je crois que l'un des facteurs essentiels de la création est le mécontentement du monde extérieur, des choses acquises, du donné. C'est l'insatisfaction qui pousse à créer du nouveau. J'aime ce que VALERY écrit à ce sujet en donnant la vedette à la part du rêve : "Je veux dire que l'homme est incessamment et nécessairement opposé à ce qui est par le souci de ce qui n'est pas et qu'il enfante laborieusement, ou bien par le génie, ce qu'il faut pour donner à ses rêves la puissance et la précision même de la réalité, et, d'autre part, pour imposer à cette réalité des altérations croissantes qui la rapprochent de ses rêves."
Finalement, la décision créatrice reflète l'antagonisme qui est le moteur même de la vie. Il faut avoir le sens de la contradiction pour prendre des décisions qui ne soient pas de simples sélections machinales. La décision créatrice demande de la force, de la ténacité, une capacité de lutte sans laquelle l'imagination la plus vaste, l'intelligence la plus brillante ne peuvent rien produire. Mais c'est aussi la présence féconde des autres qui pousse le créateur à innover. On décide contre les autres mais aussi avec eux. Et cela aussi c'est la vie car si la vie est faite d'antagonismes elle est aussi faite de relations entre les contraires dans le but de parvenir à des conjonctions. (Là je dérape un peu vers l'alchimie et la psychologie des profondeurs).
Ariaga
16:59 Publié dans Nature, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, photo, nature, philosophie, psychologie, société, création
20/10/2007
Divination par la terre
Quand la mer se retire, le vieux géomancien quelque peu alchimiste, s'en va interroger, son bâton à la main, les esprits de la terre.
Il respire les sels des flux et des reflux de toutes les marées et le temps disparaît, emportant avec lui les limites étroites de la conscience.
L'Esprit envahit tout et, du bas vers le haut, puis du haut vers le bas, les vibrations cosmiques activent l'invisible lien d'union entre le ciel et la terre.
Saisissant son bâton, réflexion abolie, porté par l'impulsion guide de sa main, il creuse dans le sable quatre lignes de traits bases de l'Art Sacré du signe géomantique.
Heureux comme un enfant, il compte pair impair, masculin féminin, regardant la réponse qui sera effacée par la marée montante. ...
Ariaga
Avec une pensée pour le livre de Jean-Paul Ronecker : Théorie et pratique de la Géomancie (ed Dangles)
16:30 Publié dans Nature, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : écriture, poèmes, poésie, spiritualité, nature, photo, alchimie
23/08/2007
Le voyage du " vaisseau "
Le vase aux noms innombrables, celui-là que l'on appelle aussi cornue ou vaisseau, matrice ou oeuf philosophique, moi, Ariaga, je l'appellerai aujourd'hui vaisseau, désir de voyage.
Porteur de poussières le vaisseau reposait sur un feu presque absent, cendres tièdes, restes d'un été oublieux aux odeurs de désert.
Avide d'âmes amies il est allé vers le banc des voyages imaginaires dont il a respiré les émanations mais la nourriture spirituelle ne lui suffisait pas, il avait faim de l'herbe verte et de l'air marin dont il a rempli ses cales vides.
Avant de reprendre l'Oeuvre, un peu ivre, il s'est endormi sur la terre mère pour se remplir doucement de l'Esprit de la Nature.
Ariaga
19/08/2007
Correspondances
20/07/2007
Larme de fleur
Vivant comme exilée en un breton séjour, si proche et si lointaine, à quelques encablures du banc où je perdure, cette fleur, improbable fille de la Nature, est venue en miroir dans la fraîcheur du soir. Je l'ai appelée soeur.
Elle avait fière allure, se redressant du col comme si le malheur rimait avec honneur. Impeccable coiffure, épargnée par les rides , laissant juste couler une larme si belle que j'ai ri de bonheur rien qu'à la regarder, en pensant à l'amour.
Et j'aurais tant voulu la serrer sur mon coeur, mais elle est trop fragile...
Ariaga
07/07/2007
Et puis voici des fleurs...
Et puis voici des fleurs pour tous les voyageurs
du vide lumineux, là au bout du chemin .
Il va falloir plonger.
Jung dont chacun sait qu'il avait des colères dignes de l'Odyssée et du bouillant Ulysse, m'a fait de grands reproches. Il se voyait déjà, contant aux belles dames réunies sur le banc, ses plongées abyssales aux pays intérieurs, ses rencontres étranges, ses dialogues avec l'Autre.
Je l'avais oublié.
Je lui ai répondu que j'aimais la nature l'herbe verte et les fleurs
et puis aussi la mer que je sentais monter pas très loin de mon banc.
Adouci il a dit : mais tout est la Nature...
Ariaga
16:45 Publié dans Nature, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, poésie, photo, nature, Jung, fleurs, psychologie
05/07/2007
L'arbre de Kaïkan
Un banc ne suffit pas, Kaïkan voulait un arbre au pied duquel elle pourrait reposer et rêver de la rédemption du temps.
J'ai pris mon sac à rêves et remonté la pente herbue. C'est de l'autre côté que je l'ai rencontré, tout assoiffé de bleu il m'a parlé d'amour et de paix profonde. Il est à toi Kaïkan.
Ariaga
18:00 Publié dans Nature, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, poésie, photo, amour, spiritualité, nature, photos
04/07/2007
La feuille est un monde
26/06/2007
Les secrets de la Nature
16:50 Publié dans Alchimie, Nature | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, spiritualité, nature, alchimie, Dieu, citations, musique
25/06/2007
Un Philosophe de la Nature : Micher Maïer
16:49 Publié dans Alchimie, Nature | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, spiritualité, nature, photo, alchimie, livres, philosophie
20/06/2007
L'univers du rêve
Dans les rêves, et surtout dans les séries de rêves, l'inconscient ne se soucie pas de notre perception du temps ou de notre idée de la causalité ; le temps, et l'enchaînement logique des événements dont nous avons l'habitude sont en quelque sorte "disloqués". Dans les séries de rêves, des symboles et des schèmas généraux de construction apparaissent mais ils racontent aussi une "histoire". Parfois, la chronologie est respectée, plus souvent elle se perd ou le niveau de l'histoire apparente masque un niveau plus essentiel. Notre nature nous pousse à voir une suite dans les temps des rêves puisqu'ils nous parviennent l'un après l'autre. Or, pour Jung, ce n'est pas une évidence . On trouve (à la p.22, 23) de Sur l'interprétation des rêves la citation suivante :
"Il n'est pas démontré que la suite réelle d'un premier rêve ne parvienne qu'ultérieurement à la conscience. La série qui nous paraît chronologique n'est pas la véritable série. Un nouveau thème peut très bien apparaître dans un rêve, avant de disparaître pour céder de nouveau la place à un thème antérieur. La véritable configuration du rêve est radiale : les rêves rayonnent à partir d'un centre, et ne viennent qu'ensuite se soumettre à l'influence de notre perception du temps. Les rêves se subordonnent en réalité à un noyau central de signification."
A la suite de ce texte que je trouve tout à fait " fracassant " et qui demande à être lu et relu, Jung avait mis le simple schéma (que je n'ai pas réussi à reproduire sur le blog) d'un petit cercle entouré de huit fléches allant vers les points cardinaux.
Cette vision "radiale" de la chronologie onirique s'accompagne aussi chez Jung d'une réflexion sur la causalité liée à la fois aux rêves et aux événements de la vie courante. Il lui apparaît que, dans certains cas, quand l'inconscient est particulièrement activé et le sujet très réceptif, on est conduit à postuler un facteur irréductible "par nature " à la causalité. Il faudrait alors admettre, écrit-il, dans Synchronicité et Paracelsica, (p.29) :
"Que les événements en général sont associés soit directement en chaînes causales soit, le cas échéant, par une sorte de lien transversal, de l'ordre du sens."
A cette coïncidence d'événements, reliés par hasard entre eux d'une manière significative, Jung a donné le nom de "synchronicité".
Je vous en parlerai demain, ce sera une première approche mais vous pouvez trouver des renseignements détaillés sur des sites spécialisés consacrés à Jung (vous en avez dans mes liens).
Ariaga
15:01 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, spiritualité, rêve, Jung, philosophie, mathématiques, citations
07/06/2007
PARACELSE, médecin, alchimiste, philosophe
Ma vie est embellie par des personnages, à la fois morts et vivants, morts pour l'état civil mais vivants pour mon imaginaire, personnages avec lesquels j'ai des "conversations" intérieures. Naturellement il y a le cher Carl Gustav et aussi Sigmund (ils ont des dialogues intéressants) mais il en est d'autres. Je vais, de temps en temps, vous les mettre en scène brièvement, comme celà, si vous les rencontrez dans mes textes, les présentations seront faites. Un de mes préférés est PARACELSE, que je n'appelle jamais par ses prénoms, absolument imposibles. D'ailleurs, Paracelse était un pseudonyme.
Paracelse, médecin, philosophe, alchimiste est né à Einsiedeln (Suisse) vers 1493, je dis vers, car le cher homme était très pudique sur son âge. Il est mort à Salzbourg en 1540. Sa véritable mère, selon ses dires, était la Nature, sa mère adoptive l'Eglise dont, malgrè son esprit sceptique, il ne se sépara jamais, pas plus que de l'alchimie, de l'astrologie et de la magie "sciences divines" dont il pensait qu'elles lui avaient été transmises par ce qu'il appelait la "lumière de la Nature" et qu'elles lui étaient utiles pour l'aider à remplir sa mission "divine" de médecin.
On trouve dans l'oeuve de Paracelse une pensée "uniciste"mais dont les fondements sont le paradoxe et l'acceptation des contraires. Il ne cherche pas une vision non contradictoire du monde et néglige la séparation entre le rationnel et l'irrationnel. Il n'avait nulle crainte des Autorités et de la Tradition et ne reconnaissait que l'autonomie et l'expérience de la Nature. En tant que chrétien du Moyen Âge il vivait dans un monde unitaire sans voir de conflit entre les sources de connaissance divine et naturelle puisque, pour lui, tout avait son origine en Dieu. Un Dieu quelque peu personnel et avec lequel il entretenait des relations qui sentaient un peu le soufre. Il écrivait : "J'avoue aussi que j'écris comme un païen tout en étant chrétien".
Paracelse avait tout un système du monde très structuré dont je ne vous parlerai pas aujourd'hui. Il s'agissait juste de faire connaissance.Seulement un exemple : l" Aquaster ", principe à la fois " humide " et " spirituel ", maternernel aussi, est un lieu où est engendré " l'esprit de vie ". Ce n'est pas poétique ? Mais aussi cela va plus loin car Paracelse avait l'intuition que la Nature n'est pas uniquement physico-chimique, mais aussi psychique.
Même s'ils ne le déclarent pas ouvertement, et s'ils se plaignent de ses "obscurités", Paracelse a été l'inspirateur de nombre de ses successeurs qu'ils soient médecins, alchimistes ou philosophes, ou les trois en même temps. (Par exemple l'alchimiste et médecin Gérardus Dorneus) et parmis mes "visiteurs" il occupe une place de choix et, vous aussi, amis lecteurs, je crois que vous allez souvent le rencontrer.
Ariaga.
20:37 Publié dans Alchimie, Nature | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, spiritualité, nature, Paracelse, alchimie, philosophie