14/09/2008
Les quatrains de Rûmî
Un petit livre Les quatrains de Rûmî, illustré par les calligraphies de Hassan Massoudy (Albin Michel), exprime mieux que je saurais le faire mon " ressenti " du moment. Rûmî (1207 - 1273) que le monde de l'Islam appelle "notre Maître" est à la fois un grand penseur mystique et un merveilleux poète. Je vous propose ici quelques uns de ses quatrains.
"Il est bon de franchir
chaque jour une étape
Comme l'eau vive
qui ne stagne pas.
Hier s'est enfui, l'histoire d'hier
elle aussi est passée
Il convient aujourd'hui de conter
une histoire nouvelle.
**********
L'eau qui coule n'est pas lasse
des poissons
Et le poisson n'est pas las
de cette eau qui coule.
Ni l'âme ni le monde
ne sont las des amoureux
Ni l'amour n'est las
de l'âme et du monde.
**********
Au moment où mon essence
Se transformera en océan universel
La beauté des atomes
sera pour moi lumineuse.
C'est pourquoi je brûle comme la chandelle,
afin que, dans la voie de l'amour,
Tous les instants pour moi
Deviennent un seul instant.
**********
Je sais de ce Bien-Aimé
les qualités et les habitudes
Il est comme le feu,
et je suis comme l'huile
Par sa lumière subtile,
L'âme voit
Cette fumée autour de lui,
Je le sais, c'est moi.
*********
08:01 Publié dans amour | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : écriture, culture, spiritualité, poésie, art, alchimie
09/09/2008
La vie du Laboratoire
Banc doré par l'amitié, création numérique de Muttifre
Le Laboratoire du Rêve et de l'alchimie spirituelle, après les vacances d'été, va retrouver ses sujets préférés spiritualité, nature, poésie, C.G.Jung et la psychologie des profondeurs, tous les matériaux que je mijote sur l'athanor du blog pour les laisser transmuer par un lent processus.
Pendant ce temps hors du temps, sur un banc doré par l'amitié, comme le représente si bien muttifree, j'ai, bientôt rejointe par d'autres amis virtuels, voyagé dans l'imaginaire. Ce banc, qui était devenu un train de bancs propulsé par la force de l'amour de l'autre, a emmené avec lui tous ceux qui ne pouvaient pas partir retenus par des chaînes physiques, mentale ou par l'absence de moyens matériels. Nous avons fait un beau chemin et je remercie tous ceux qui ont collaboré, en particulier par la régularité de leurs commentaires.
Le laboratoire va certainement évoluer, comme j'évolue moi-même. Pour les nostalgiques des débuts je signale que je poste régulièrement des textes, déjà publiés, sur le blog " Extraits du Laboratoire d'Ariaga " (clic, en haut à droite de ce blog.) en particulier des textes assez "théoriques", mais d'une lecture aisée, et des poésies.
Je me sens un peu " vidée " ces jours-ci mais je suis un chat à plusieurs vies et je pense que je vais émerger des profondeurs où j'ai tendance à stagner dans une phase alchimique de nigredo. Cet été j'ai compris que j'avais besoin des autres si je voulais continuer, on pourrait dire durer. J'envisage d'ouvrir ce blog, avec lequel j'ai une relation un peu jalouse, à des collaborateurs, mais j'envisage seulement...dans un avenir indéterminé...Pour l'instant je vais reprendre la barre et écrire des notes, autant que possible assez courtes, sur les thèmes qui me tiennent à coeur. Certains de ces textes demanderont peut-être un petit effort de lecture. Cela ne fait rien, attendez, j'écrirai aussi sur des sujets moins ennuyeux pour certains. Et puis j'ai des liens plein de talents : peintres, photographes, amoureux de la nature,voyageurs, musiciens, poètes, humoristes. Vous pourrez cliquer !
Je vous embrasse tous amis connus et inconnus et vous remercie encore de m'avoir aidée à tirer le train de banc.
Ariaga
17:38 Publié dans blog et quotidien, Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : écriture, art, blog, voyage, vacances, société
04/08/2008
Déserts
Comme je l'ai dit, je me repose en silence sur le banc des vacances imaginaires et je regarde passer les trains de bancs. Celui-ci conduit et illustré par èphême, (je pense qu'il devrait ouvrir un blog...) nous fait rêver de déserts. Déserts oniriques déserts ou les caravanes s'arrêtent dans les oasis tandis que flambe la lumière solaire. Si vous voulez voir un peu mieux les deux aquarelles de éphême allez sur mon blog photo car ici elles ont toutes les chances d'être tronquées. Bon voyage, moi je regarde les images et les mots et je rêve...Ariaga.
20:35 Publié dans arts, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (54) | Tags : art, écriture, vacances, voyage, nature
01/08/2008
Le pays de Mutti
20:04 Publié dans Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : écriture, art, poésie, voyage, vacances, science fiction
17/07/2008
Rêve de banc
Mais je me tais… L’alchimiste fofolle arrive… Elle ne doit rien deviner. Chutttt."
Post scriptum d'Ariaga : L'alchimiste fofolle n'a pas réussi à insérer la peinture de éphême en entier dans la colonne du blog. Vous pouvez la voir non amputée dans l'album photo.
11:00 Publié dans rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : écriture, vacances, art, rêve, peinture, voyages, spéléologie
08/07/2008
Des matériaux pour l'Oeuvre alchimique
Dahut la cruelle, oublieuse du drame, est là, lissant sans fin sa longue chevelure blonde... de ses lèvres, au rythme de la vague qui se couche à mes pieds, s'échappe un murmure plaintif... que bientôt le timbre mat du galop de Morvarc'h masque à mon oreille... le son du galop martelle l'injonction au départ et je sais dès lors qu'il me faut reprendre mon vol et sans me retourner, priant Saint Guenole, rejoindre Quimper et près de la cathédrale, sur la joue de granite de Gradlon, tendrement, déposer un baiser."
"religieusement" - dans le sens de relier ... et puis doucement, à l'évocation de la dernière étoile, une porte s' ouvre sur une pièce nue ... Au centre, un vieux livre lavé , lové , un livre offert aux danses des mots et aux liqueurs des pigments, un vieux livre de poussières mouillées à l' argent des écailles ... et là ... chacun y lit de belles révélations ... ce livre magique - car il est de mémoire d' hommes - se donne à décrypter , toujours différent car il a pouvoir de métamorphose ... C' est le livre de vie, le formidable livre de lavis aux odeurs d' océan."
18:31 Publié dans poésie, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : écriture, nature, culture, alchimie, poésie, art, image
05/07/2008
Ville engloutie
Assise sur le banc des rêves de vacances
dans la transparence des gouttes de pluie,
pendant ma transhumance imaginaire vers un soleil mouillé,
dont l'or brillait entre les gouttes,
le soleil du Diable qui bat sa femme parcequ'elle est trop belle,
j'ai cru apercevoir, derrière le miroir,
là où l'horizon se retire au fond du ciel,
le reflet d'une ville engloutie,
dont la respiration faisait comme une brume au dessus de la mer.
Aurai-je le courage de tenter le voyage,
vers la cité perdue dont tinte encore la cloche,
pour ceux qui savent entendre ?
Ariaga
08:12 Publié dans poésie, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : écriture, poésie, art, bretagne, vacances, photo, nature
03/07/2008
La Grande Fortune
Quand je veux "interroger" au sujet d'un projet je me contente souvent d'ouvrir, au hasard, une page du Yi King. Mais le départ pour le voyage imaginaire des compagnons du banc est une affaire qui ne concerne pas que moi. Elle concerne tous ceux qui fréquentent le laboratoire du Rêve et de l'Alchimie spirituelle. La Géomancie, ou divination par la terre, est proche du Yi King mais, quand je le pratique dans la nature, je "ressens" mieux cet Art Sacré.
J'ai attendu que la mer se retire, laissant le sable juste un peu humide pour que le bâton puisse laisser des marques. J'ai respiré longuement l'air salin, j'ai regardé le ciel, puis la terre, et j'ai posé ma question. Qu'en sera t-il de nos vacances rêvées ? J'ai tracé dans le sable, laissant ma main agir, quatre lignes de traits. Quatre lignes seulement car je pensais qu'un signe, une Mère comme on dit, suffisait pour donner la réponse. J'ai compté, pair, impair et tracé la figure. Je l'ai gardée précieusement dans ma mémoire et je vous l'ai représentée sur la photo grâce à des pierres car je voulais conserver une trace de cette merveilleuse chance. En effet, j'avais tiré la figure géomantique Fortuna MaJor, la Grande Fortune, le meilleur et le plus favorable des signes. Il n'est pas besoin de connaître l'Art Sacré de la Géomancie pour voir que cette figure s'ouvre comme une coupe prête à accueillir toute les beautés de la nature et de l'esprit. On peut aussi la voir comme un athanor destiné à se remplir d'un soleil d'or. Les pierres que j'ai disposées ont, elles aussi, un sens mais il faut bien que je garde mon jardin secret.
La vue de cette figure m'a remplie d'une joie si grande qu'il m'a fallu toute la journée pour me décider à la partager. Une petite crise d'égoïsme. Je vais vous donner le sens symbolique de cette "Grande Fortune" dans les "maisons" en relation avec notre projet.
Sur le plan de la créativité, elle représente la réalisation des désirs les plus profonds, l'épanouissement, et une grande fête de l'esprit et des sens. Pour le voyageur, elle signifie qu'il fera un grand et beau périple d'où il reviendra transformé. L'avenir du projet envisagé est une réussite, en particulier spirituelle, au delà de tout ce qui était espéré et, c'est cela qui m'a le plus touchée, il est dit que dans "la maison des amis" on rencontrera des amis véritables et que l'on bénéficiera de la forte protection d'un groupe et d'une famille.
Quelle belle journée j'ai passé à finir mes valises en chantonnant (au désespoir de mon entourage) et en pensant que tracer des signes dans le sable c'est quand même mieux que de regarder l'horoscope dans un journal. Voyageurs du banc, les augures sont favorables, nous pouvons partir.
Ariaga
19:52 Publié dans rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : écriture, voyages, nature, art, spiritualité, mer, société
29/12/2007
Bonne année
Je cherchais une manière originale de vous souhaiter une bonne et heureuse année 2008 quand j'ai reçu cette aquarelle de éphême censée me représenter. Je l'ai trouvée vraiment charmante et de circonstance. Je souhaite, en effet, que cette nouvelle année soit celle d'un Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle, et du blog photo qui en fait maintenant partie, moins personnel, plus ouvert aux contributions de ceux qui m'aident à faire vivre ce blog par leurs commentaires et leurs encouragements.
Je vous embrasse tous en vous souhaitant paix sagesse force et surtout amour pour l'année à venir. Et laissez vous porter, ne prenez pas trop de bonnes résolutions, on ne les respecte pas et après on a des remords et des pensées négatives. La vie, rien que la vie, c'est déjà beau et bon, dégustez la.
Ariaga.09:15 Publié dans blog et quotidien, photo | Lien permanent | Commentaires (42) | Tags : écriture, spiritualité, art, photo, blog, amour, meilleurs voeux
27/09/2007
Philémon, le gourou intérieur de Jung
Illustration originale de éphême
Suite et fin de C.G.Jung se laisse tomber dans l'inconscient, et C.G.Jung et la mort du héros.
Au cours de ses voyages chamaniques sur les ailes de l'" imagination active ", Jung rencontre des êtres imaginaires avec lesquels il décide de converser " comme s'ils étaient réels ".
Aux pieds d'un rocher se tient un curieux couple , accompagné d'un gros serpent noir. L'homme est âgé, style vieux sage à barbe blanche. Sa compagne est une belle jeune fille aveugle. Ils disent à Jung qu'ils s'appellent Elie et Salomé et qu'ils sont unis pour l'éternité. Notre voyageur est, comme il l'écrit, " désarçonné " et pas très rassuré. Le fait que le gros serpent noir lui manifeste de " l'inclination " ajoute à son désarroi. Il a l'impression que le vieillard Elie doit être le meilleur interlocuteur et ils ont une longue conversation mais il ne peut ni en saisir ni en retenir le sens. Jung dans Ma vie donne des interprétations psycho-symboliques de cette rencontre et j'aimerais aussi en proposer, mais dans ces récits de " voyages " j'ai choisi de rester assez anecdotique et l'occasion de revenir sur le sujet se présentera sûrement.
Celui que je veux surtout vous présenter aujourd'hui est un autre personnage de l'inconscient, un dérivé de la figure d'Elie que Jung appelle Philémon et qui va devenir un élément essentiel de sa vie intérieure. Philémon apparaît tout d'abord dans un rêve court, mais très précis (Ma vie, p. 212)
" Il y avait un ciel bleu, mais on aurait dit la mer. Il était couvert, non par des nuages, mais par des mottes de terre. On avait l'impression que les mottes se désagrégeaient, et que la mer bleue devenait visible entre elles. mais cette mer était le ciel bleu. Soudain, apparut un être ailé qui venait en planant de la droite. C'était un vieil homme doté de cornes de taureau. il portait un trousseau de quatre clés dont il tenait l'une comme s'il avait été sur le point d'ouvrir une serrure. Il avait des ailes semblables à celles du martin-pêcheur, avec leurs couleurs caractéristiques."
Jung peint le rêve (comme l'a fait Ephème en tête de cette note) et par une coïncidence saisissante, à laquelle il donnera ultérieurement le nom de synchronicité, au moment où il exécute cette peinture il trouve dans son jardin au bord du lac un martin -pêcheur mort, ce qui l'impressionne beaucoup.
Il eut avec ce Philémon de nombreux dialogues et reçut ainsi un précieux enseignement. En imagination, écrit-il, " J'eus avec lui des conversations et il dit des choses que je n'aurais pas pensées consciemment. Je perçus très exactement que c'était lui qui parlait non pas moi ." C'est le personnage de Philémon qui lui montra ( Ma vie p. 213) :
"qu'il y avait en moi une instance qui pouvait énoncer des dires que je ne savais pas, que je ne pensais pas, voire des choses qui allaient à l'encontre de moi-même. "
Philémon devint pour Jung un " maître intérieur " et, selon ses propres termes, "ce que les indiens appellent un guru. A cette époque d'errance dans les ténèbres il aurait désespérément désiré avoir un gourou "réel et concret" qui l'aurait aidé à démêler les fantasmes surgis de son inconscient. Mais qui aurait pu être le maître d'un Jung ? Ce fut le rôle de Philémon qu'il dut accepter comme guide et qui l'achemina " vers bien des éclaircissements intérieurs ".
Jung connut bien d'autres aventures de l'inconscient mais je vous les raconterai en temps voulu. Et je vous souhaite à tous de rencontrer votre Philémon.
Ariaga.
14:35 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, photo | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : écriture, Jung, photo, citations, spiritualité, philosophie, art
19/08/2007
Correspondances
05/06/2007
Alchimie et correspondances : Le sourire de Cézanne
La photo n'a rien à voir, juste une envie de la mettre là.
Je n'ai pas l'habitude de jouer les critiques littéraires, il y a des blogs de "spécialistes". Je vais cependant faire une exception car j'ai eu un grand coup de coeur pour Le sourire de Cézanne de Raymond Alcovère (éditions n & b) qui fait partie de mes liens. Cela n'aurait pas suffi pour que je vous en parle mais ce livre m'a plongée dans la subtile alchimie des "correspondances" de Baudelaire en ce lieu où "les parfums, les couleurs et les sons se répondent".
Le sourire de Cézanne est plus qu'un court roman (je dis court pour les paresseux). Bien sur il y a une histoire, une belle histoire d'amour improbable et absolue. Aussi improbable que les chances de l'alchimistes de trouver de l'or, le peintre de réussir son oeuvre-vie, l'héroine d'achever de rêver son livre, la "correspondance" (au sens de répondre ensemble) échangée de recevoir de vraies réponses. Mais ce que j'ai ressenti si fort au sein du creuset où l'auteur a fondu ses mots c'est l'abolissement des frontières, le mélange et, j'y reviens encore, les "correspondances".
La peinture est une danse, la musique pénètre tous les atomes des êtres et des choses, la mort se mélange à la vie, les fulgurances traversent l'harmonie, les corps se donnent et restent libres. Dans le flamboiement du Sud omniprésent, toutes les frontières s'abolissent y compris celles du temps. Et quand on lit les derniers mots du livre, des mots d'amour absolu :
"Je suis innervé de toi, de ta présence, de ton absence et c'est vrai, c'est la même chose, puisqu'une fois tu es arrivée dans ma vie, cela vaut pour toujours, alors pars, reviens, qu'importe, tu es là."
on ne peut rien ajouter...
Ariaga
16:55 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, livre, art, poésie, amour, peinture, photo
01/06/2007
DJAIPI : Géométrie spirituelle
Ariaga.
Géométrie spirituelle
C'est une intuition géométrique qui me permet de décider si je mets un élément du dessin plutôt à gauche qu'à droite, si je dois mettre plus de rouge ou plus de bleu, si je dois forcer le contraste ou affiner le rythme du graphisme. Le sens de la composition (visuelle) nécessite une intuition déjà entraînée à sentir la relation des éléments du dessin entre eux.
La géométrie est l'Art des rapports. A l'image du jazz, beau fleuron de géométrie musicale, c'est un état d'esprit. On peut se reposer la question de savoir qui nous empêche de nourrir et de « muscler » cette intuition.
Grâce à leurs pouvoirs de nous instruire avec des sentiments, la musique et la géométrie augmentent notre perception de l'énergie universelle en action.
La spiritualité est une pratique. C'est aussi un état d'esprit, une disposition. Cet état, convenablement entretenu, permet de percevoir des pressentiments jusque là ignorés ou censurés. Exercer notre attention et notre vigilance peut nous mener à découvrir des indices qui alimentent l'hypothèse d'une géométrie spirituelle.
On relève ces indices dans les phénomènes d'analogies, de synchronicité, dans des situations qui provoquent le phénomène du numineux, ou sur les fréquences du langage symbolique. On en trouve aussi dans les arts, les jeux, les coïncidences, le destin, le déjà-vu, ... D'ailleurs, tous les arts courent après ces indices, car (presque) tous veulent procurer une métanoïa à leurs participants.
Un exemple parmi d'autres, est la posture dans laquelle nous pouvons adopter le « double point de vue » (vertical et horizontal) que demande la pratique picturale et/ou méditative du mandala. Cette double perception est sur la même fréquence que celle d'un état numineux et/ou méditatif.
Nous avons avec l'énergie universelle une relation ambiguë et rendue pour le moins compliquée par nos appareils de perception et de traduction : intellect (mental), cœur (blessé), corps (de souffrance)... Lorsque le petit moi aperçoit l'énergie spirituelle, il va essayer de la rejeter, la refouler, la détruire ; ou bien il va chercher à s'en emparer, à la tripoter pour en faire un système (intellectuel, moral, philosophique, psychologique, politique !), un système de pensées, de pouvoir, et il cherchera éventuellement à en faire une matière commercialisable. On peut craindre, là, que le moi soit l'ombre ou le singe de l'Etre.
Les modèles de l'Univers (ou cosmogonies) sont des miroirs précieux de cette énergie et ils résonnent tous de points communs. Ce sont des cartographies d'ADN stellaires et de constellations psychiques. Ces modèles sont des projections (donc géométriques) du cosmos intérieur. L'âme étant sous tendue par des réseaux complexes, sa topologie mérite l'attention.
Que ce soit entre deux galaxies, deux êtres humains ou deux molécules, il ne s'agit pas de faire une comparaison analytique avec le (funeste) principe du tiers exclu, mais plutôt de reconnaître un facteur R qui relie les deux termes en particulier et tous les autres en général. La jeune (quoique...) pensée quantique, avec son EPR, se joint à la poésie holistique des Grecs, des Taoïstes et des Amérindiens.
La géométrie spirituelle semble plus vaste et, par endroits, plus ténue et subtile que la géométrie sacrée, fondée principalement sur l'intention et le rayonnement textuel des Tracés. Si la géométrie est un art, la géométrie spirituelle est un art de la pratique (l'art d'être au bon endroit parce qu'il n'y en a pas d'autre, et ... avec du style).
C'est un art qui permet de discerner et goûter le facteur R ou quintessence de l'Energie universelle. Car nous avons la possibilité de « faire, dire et reproduire » (autrement dit, pratiquer) le Principe universel de Maât l'égyptienne.
L'art du goût subtil peut s'éduquer par une pratique. Il favorise l'action de la fonction transcendante. Ce goût est une esthétique spirituelle, mais la jouissance de cette esthétique contient quand même l'exigence d'œuvrer à la transformation intérieure.
NeD
La géométrie spirituelle semble donc gouverner la substance mystérieuse des liens entre les êtres. Elle a un langage, une syntaxe, un vocabulaire, un alphabet dont NeD est un des symboles.
NeD est un daïmon, un passeur, un nœud, un sherpa issu de la lignée des figures ambiguës ou acteurs d'une Folle Géométrie, provocateurs d'ébriétés analogiques et numineuses. Comme beaucoup de symboles, il est à la fois la moitié visible de « quelque chose » et à la fois capable de représenter un Tout. NeD exhibe des conjonctions d'opposés qui prouvent que la transmutation est possible. Il a besoin d'un atelier (et moi aussi), afin de pratiquer sa Spiritualité géométrique.
17:43 Publié dans CONTRIBUTIONS | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, spiritualité, Art, photo, mathématiques, philosophie
09/02/2007
Le symbole vivant
Il faut distinguer le signe du symbole. Par exemple, si vous voyez quelque chose comme SNCF sur une casquette, cela ne symbolise pas le chemin de fer mais l'appartenance à cet organisme. De plus, il s'agit d'un fait connu ne laissant la place à aucune interrogation. Pour que l'on puisse parler d'un symbole il doit rester une fenêtre ouverte sur l'imaginaire, sur une pluralité de possibilités de sens. C'est cette ouverture qui va faire la différence entre un symbole "vivant" et un symbole "mort".
Tant qu'un symbole est vivant il est, comme le pense C.G.Jung, la meilleure expression possible d'un fait. Pour le rester, il doit être à la fois "gros de signification" et "expression suprême de ce qui est ressenti, mais non encore reconnu". Toute théorie scientifique, tout phénomène psychologique peuvent être des symboles vivants, à condition qu'ils énoncent ce "quelque chose de plus" qui échappe à la connaissance du moment.
Que le sens devienne parfaitement clair et que l'on ai trouvé la formulation qui rend le mieux compte de la chose cherchée, attendue, ou pressentie, et on à alors affaire à un symbole mort qui n'a plus qu'une valeur "historique". Bien sûr, ce peut encore être un symbole (on en rencontre fréquemment dans les rêves) mais il faut le remettre dans son contexte, à l'époque où il vivait, avant d'avoir engendré une expression meilleure qui l'a remplacé comme symbole vivant. L'intellect ne doit pas pouvoir venir à bout d'un symbole, le dessécher, pour qu'il reste vivant et ne soit pas réduit au rôle de signe conventionnel.
Le symbole vivant s'enracine donc à la fois dans ce qu'il y a de plus élaboré au niveau de la conscience et dans des représentations tellement primitives et collectives que leur universalité ne peut être mise en doute. C'est ce qui fait sa puissance. Le fait qu'il y ait des controverses sur ce que signifie ou ne signifie pas une expression symbolique témoigne de sa vitalité.Cependant je pense que, comme le disait Jung, "seuls ceux qui tendent à la réalisation de l'inconnu sont de véritables symboles". Pour moi, ceux qui font vivre les symboles, comme le compositeur les notes de musiques, sont les artistes. Combien de représentations picturales de l'amour, de la nature, de la guerre, de formes indéfinies, mais tellement évocatrices que notre vision peut s'affoler, nous offrant les peintres, les sculpteurs, les photographes ? Combien de mots usés sont assemblés par les poètes pour faire frissonner notre imaginaire ? Le symbole vivant, c'est la vie rêvée de l'esprit.
Ariaga
17:05 Publié dans Pensées, interrogations, aphorismes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : écriture, arts, Jung, philosophie, vie, art
09/01/2007
Univers musical
Je ne m'étais jamais interrogée sur mon "univers musical" parce que j'y baignais tout naturellement ; un peu comme ma relation avec la Nature et avec le Divin. Un échange avec profdisaster m'a incitée à l'introspection.
D'abord, il me semble que mes goûts musicaux, contrairement au reste de mon "être" qui est multiple, complexe et évolutif, sont restés très figés. Je peux écouter la même musique pendant des années sans jamais me lasser. Explication ? Je crois que j'ai trouvé : je n'écoute pas vraiment la musique, j'en attends un bien-être physique. C'est exactement comme de respirer convenablement un air pur. Et ce qui me donne ce bien-être physique correspond à un "type" en moi (archétype?), ce "type" étant directement lié à mon rythme biologique. Cardiaque je crois. Ce rythme est à quatre temps : boum boum / boum boum ! C'est probablement pour cela qu'écouter un rythme à trois temps (genre valse) me disloque.
Comme j'ai besoin de musique pour me sentir bien, j'en écoute beaucoup. Des exemples , En tête une sorte de drogue dont je ne peux me passer : J.S. BACH. Mais attention, le dépouillé sans orchestre, chant et autres fioritures. Le genre Clavier bien tempéré ou l'Art de la fugue, les suites pour violoncelle seul pendant des heures. C'est pénible pour mon entourage...Ensuite tout ce qui est tambours, batterie, tribal, la musique Soufi (j'aime beaucoup) et dans l'électronique la "transe". Et puis une musique de sorcière,"médecine woman", de Medwyn Goodall. Et aussi un peu de celtique quand le rythme convient. Ces musiques accompagnent l'activité physique ou intellectuelle.
J'écoute aussi des musiques pour la détente ou la méditation (certaines depuis dix ans). Ce sont des musiques du genre méditation zen ou dites "newage"ou musiques du monde. Qu'est-ce que j'ai en ce moment sur la table de ma chambre (Bach est dans la chaîne )Je crois que beaucoup vont sourire gentiment. :
Kitaro, David Sun (eternal spirit) Terry Oldfield, Bill Douglas, Aeoliah, Orion, les Dreamflight de herb Ernst, Michel Pépé et surtout la pile complète des oeuvres de LOGOS. Pauvre Ariaga, vous comprenez qu'elle soit un peu désemparée quand vous échangez sur la musique. Mais c'est mon univers, je me suis confessée. Content mon cher Désastre ?
Dernière minute, j'avais oublié une exception, un ovni qui me fascine, Eric SATIE mais seulement celui pour piano des Gnossiennes, morceaux en forme de poire, et surtout les Gymnopédies.
Ouf ! j'ai l'impression que le monde se referme sur moi...comme une boite...musicale.
17:15 Publié dans arts | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, musique, art, méditation