10/04/2007
C. G. JUNG et la fonction transcendante
Dans ma petite boite à outils, intitulée Jung et la psychologie des profondeurs : liste des notes déjà publiées destinée à ceux qui me suivent dans ma recherche d'une progression vers un élargissement de la conscience, en suivant les pas de Jung, j'avais oublié un concept important : la fonction transcendante. Je ne ferai, aujourd'hui, que survoler le sujet qui demanderait de nombreuses pages pour être convenablement traité mais, en cette période pascale, je ne veux pas vous faire souffrir !
Le cheminement vers la totalité psychique nécessite une ouverture de la frontière conscient-inconscient et cette ouverture n'est pas sans danger. Elle engendre fréquemment des désordres dus à la situation d'unilatéralité provoquée par la prédominance de l'une des polarités. Les plus graves conséquences surviennent si le potentiel énergétique de l'inconscient est trop puissant. Il est essentiel que les forces de cohésion qui structurent et garantissent la stabilité de l'organisation du Moi conscient demeurent intactes.
Jung a déterminé une fonction (à ne pas confondre avec les quatre fonctions psychiques) susceptible de maintenir l'équilibre et d'aider à la progression de la coopération entre les pôles opposés, conscient-inconscient. Dans l'Âme et le Soi (p.157) il décrit ainsi cette fonction :" La tendance de l'inconscient et celle du conscient sont en fait deux facteurs qui constituent la fonction transcendante. On l'appelle transcendante parce qu'elle permet le passage organique d'une attitude à une autre, c'est à dire sans perte de l'inconscient."
Cette fonction, surtout importante au niveau de l'enseignement donné par les rêves, l ' "'expression la plus aisément accessible des processus inconscients", est un moteur d'évolution. Elle induit une sorte d'acceptation consciente des contenus de l'inconscient qui est à l'origine de modifications réciproques, issues de la relation conscient-inconscient.
La fonction transcendante permet un passage , constructif, d'une attitude de méfiance envers l'inconnu, à la reconnaissance du côté compensateur, enrichissant, des contenus de l'inconscient véhiculés par les rêves, visions et imaginations. Une confrontation des points de vue, et l'accord sur ce que Jung appelle une "base moyenne", rendent possible une progression, en quelque sorte motorisée par une tension énergétique, progression au cours de laquelle chacun des points de vue, souvent opposés, de l'inconscient et du conscient, peuvent se conjuguer, tout en conservant leur valeur propre.
La présence d'un analyste est utile pour "médiatiser la fonction transcendante" du rêveur, en l'aidant à interpréter l'expression symbolique du discours du rêve, et surtout en l'accompagnant dans son cheminement vers une réunion du conscient et de l'inconscient, génératrice d'une nouvelle attitude, à la fois sur le plan psychique et sur le plan de la réalisation pratique. L'autonomie et l'organisation du Moi, centre de la conscience, doivent être protégés alors que la persona, son habillement extérieur, peut subir, sans trop de dommages, de profondes transformations. Je pense, cependant, en espérant que Jung me pardonnera, qu'un observateur attentif et prudent de ses propres rêves peut aussi progresser en contemplant ces rêves et en essayant de coopérer avec l'inconscient. Mais il est certain qu'il aura toujours tendance à laisser les préjugés de son Moi prendre le dessus.
13:00 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : écriture, Jung, rêve, psychologie, philosophie, psychologie des profondeurs
05/04/2007
Photos : vacances alchimiques
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03/04/2007
Bateau de rêves
16:45 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, poésie, photo, rêve, voyage, spiritualité
02/04/2007
Le sel des rêves
Pour ceux qui cherchent leur chemin dans la forêt onirique en espérant trouver la sagesse et l'enseignement d'un "autre" intérieur, je vous propose, aux Editions Dervy, le livre de Pierre TRIGANO et Agnès VINCENT intitulé Le sel des rêves et dont le sous titre, très explicite, est : Une refondation spirituelle de la psychothérapie par une lecture nouvelle de C.G. Jung.
Pierre Trigano et Agnès Vincent, fondateurs de l'Ecole du Rêve et des Profondeurs, mettent en évidence, grâce à de nombreux apports théoriques et cliniques la découverte essentielle de Jung : Le Soi, figure cachée de l'Esprit en nous et source directrice et harmonisatrice des rêves (en particulier, cela c'est moi qui le dit, quand ils forment des séries). Rejetant la pensée unique "psychologiquement correcte", ils ont forgé un concept nouveau : la psychologie symbolique. Ils veulent montrer, et je pense qu'ils le font avec succès, que le dire de Jung conforte la singularité de leur démarche. Je vous propose un extrait (p. 518) situé à la fin de l'ouvrage, ceci pour que le nombre de pages ne vous effraie pas et puis c'est écrit gros !
"La psychologie symbolique est la psychologie du Soi. Elle reconnaît celui-ci comme l'essence même du symbole, le centre de conscience transcendant de la psyché humaine qui détermine en profondeur le processus thérapeutique des rêves. Dans cette voie, le moi n'est pas au centre et ne conquiert pas la conscience à partir de lui-même, mais au contraire, la conscience vient à lui, de l'intérieur, s'il est en mesure de s'ouvrir au Soi et de suivre son initiation à travers les rêves. Ce n'est pas non plus le moi du praticien ou sa théorie qui donne l'impulsion créatrice dans ce processus, mais c'est en fait le Soi. Celui-ci, et lui seul, est en réalité le vrai thérapeute, l'analyste intérieur qui conduit l'analyse du rêveur au travers de ses rêves. "
Bonne nuit, et n'oubliez pas de recueillir le "sel" de vos rêves.
16:49 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, rêve, Jung, citation, livre, psychologie, spiritualité
31/03/2007
Photo : vieil amour ligneux
16:40 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : photo, écriture, poésie, amour, nature
30/03/2007
Photo : s'asseoir et regarder
16:48 Publié dans photo | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : photo, écriture, poésie, spiritualité
29/03/2007
Ce sera après les élections
J'avais annoncé, au moment de la publication de la liste des notes déjà publiées sur "Jung et la psychologie des profondeurs", liste précédée quelques temps auparavant par celle sur l'alchimie, que j'allais , enfin, aborder des thèmes qui me semblaient essentiels ; thèmes liés à la voie de l'alchimie spirituelle, aux rêves, au Soi et au processus d'individuation. Ce que j'ai écrit sur ce blog, ces derniers mois, aidée par la qualité des commentaires, conduisait à ces sujets essentiels. Cependant, il me semble, qu'en ce moment, la politique a pris le pas (dans les tags, par exemple, repoussant les autres tags) sur la spiritualité. Rien de plus normal et, croyez moi, si je me l'interdis sur ce blog, dans la vie pratique je me sens, moi aussi, très concernée, et j'agis en conséquence.
Je préfère, pendant un certain temps, écrire des notes plus ou moins en connexion avec ce qui me semble essentiel, mais garder le coeur de la recherche du Laboratoire pour le moment où chacun aura retrouvé sa sérénité.
Pas d'inquiétude pour les fidèles, il y aura toujours de quoi se nourrir chez Ariaga. Au menu de la géomancie et des runes, de l'Amour et de la Nature, des symboles alchimiques, des rêves et de bien d'autre choses. Et puis, je mettrai peut-être plus de photos.
Je vous embrasse tous, chers amis inconnus.
Ariaga.
16:50 Publié dans blog et quotidien | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, blog, politique, spiritualité, Jung, élections
27/03/2007
Alchimie et cuisine
L'illustration de l'emblème XXII de l'Atalante fugitive, un ouvrage alchimique de Michel Maïer,1617, ( traduit par E. Perrot, ed. Dervy) montre, dans une cuisine, une femme enceinte devant un feu de bois au dessus duquel est suspendu un grand chaudron. Elle s'apprête à cuire des poissons. Bien d'autres éléments de l'illustration sont fort intéressants (il y a même un chat), mais cette description simplifiée suffit à illustrer le thème de la cuisine qui est très présent dans toute la littérature alchimique.
Michel Maïer, au cours du commentaire, explique, avec un soupçon d'excuse, qu'il n'y a pas de véritable différence entre la cuisson "philosophique" et la cuisson "vulgaire ". Je cite (p. 189) :
"Car de même que la femme amène à maturité des poissons dans l'eau, c'est à dire résout en air et en eau toute leur humidité superflue, les fait bouillir et cuire, le philosophe agit pareillement avec son sujet. Il le fait macérer dans sa propre eau, qui est plus forte que le vinaigre le plus aigre, le liquéfie avec elle, le dissout, le coagule, le fixe dans le vase d'Hermès dont les jointures sont très rigoureusement fermées, comme il convient, de peur que l'eau ne s'exhale et que le contenu du vase ne soit brulé."
Les degrés de la cuisson sont essentiels pour les alchimistes. Les conseils sur la force ou la douceur des cuissons, la composition et la quantité des ingrédients, ont des allures de recettes de cuisine, sans cesse recommencées et améliorées. Maïer lui même, après avoir expliqué l'impossibilité de réaliser quelque partie de l'Oeuvre que ce soit sans avoir trouvé le bon régime du feu, avoue, ce que je crois volontiers, n'avoir "découvert la vérité" qu'au "prix d'un labeur incroyable et non sans y avoir consacré un grand nombre d'années ..."
Le vocabulaire culinaire de l'alchimie est très riche et souvent encore d'actualité. On observe quatre régimes, ou degrés de chaleur, du feu : lent et doux, modéré et tempéré, grand et fort, brûlant et tempétueux. Et encore : vaporeux, nourrissant, sec, humide, sublimant, feu de bain, feu de cendres, feu de charbon, feu de flammes. Qu'est-ce qui cuisait sur ces feux dans les "vases" de l'alchimiste ? Souvent des produits peu ragoûtants que je préfère vous laisser imaginer...
Les processus alchimique sont, aussi, symboliquement comparés à une oeuvre culinaire "de femme". Cela est illustré chez Maïer par la femme enceinte. Il y a là une allusion à la grossesse durant laquelle l'enfant est lentement mijoté dans la chaleur du ventre maternel. La cuisson "oeuvre de femmes" est aussi un passage du cru au cuit, c'est à dire une transmutation.
Si on passe au domaine de la vie pratique, ce que j'appelle l'alchimie quotidienne, la cuisine est destinée (en principe !) à la réussite des mets. Or, qu'est-ce qu'un plat réussi ? C'est, non seulement un plat bien cuit, mais aussi un plat où sont respectées les justes proportions entre les différents éléments, c'est à dire l'harmonie. Que cherchaient les alchimistes Philosophes de la Nature ? A retrouver l'harmonie divine perdue dans la matière. Quelle est la quête de quelques cuisiniers exceptionnels ? Méditer sur l'harmonie des saveurs et tenter de recréer cette harmonie à partie des matériaux que leur offre la nature. On peut alors les qualifier d'"artistes" comme se nommaient entre eux les alchimistes dont l'Oeuvre n'avait pas pour but de fabriquer de "l'or vulgaire", mais l'Or spirituel.
17:20 Publié dans Alchimie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, alchimie, spiritualité, cuisine, Perrot, citation, poésie
23/03/2007
Le vase alchimique de la Nature
Dans le vase de la Nature où les fleurs poussent sur le fumier les filles du vent et des embruns cuisinent au plus intime
Ciel terrestre et terre céleste dans le vase de la Nature elles concoctent le grand Oui aux origines de la vie et le rire libérateur d'un ancien orgasme de l'être cascadant les rêves en échos
Corps spiritualisé par l'air esprit perdu dans la matière ce qui fermente dans le vase sera transmuté en son temps ...
21/03/2007
Rêve et alchimie
J'ai envie, aujourd'hui, de vous parler de la permanence de certains symboles, représentations archétypiques fortes, qui éclairent à la fois l'univers de l'alchimie et celui des rêves. Bien sûr, on ne peut pas "prouver" ce genre de chose. C. G. Jung l'a tenté dans son analyse des rêves d'un scientifique contemporain (cf. Psychologie et alchimie) mais on ne peut que proposer. De plus, cela implique l'existence d'un fonds commun (l'inconscient collectif) à partir duquel des représentations propres aux alchimistes perdureraient dans les rêves d'aujourd'hui. Ceux qui me lisent savent que cette théorie me séduit et que je pense que l'inconscient collectif ne connaît ni le temps ni l'espace.
Alors que sont les manifestations de cette résurgence, issue du courant souterrain de l'alchimie et de toute la philosophie de la Nature pré-chrétienne ? Les représentations oniriques utilisent le plus souvent pour leur mise en scène des décors et des évènements en relation avec les quatre éléments naturels que sont l'eau, la terre le feu et l'air. A ces éléments il faut ajouter la sexualité, si bien cernée par S. Freud. On navigue sur l'eau, on vole dans les airs, on explore les profondeurs souterraines, on se chauffe devant un feu, on cuit un aliment, on a des relations charnelles. On peut aussi subir les rigueurs du froid, du vent, de la chaleur. La base du matériau onirique n'est pas l'intellect mais plutôt un mélange d'émotions et de représentations, plus ou moins symboliques, du monde sensible. Cet assemblage, même s'il est surprenant, voire burlesque, demeure compréhensible pour le rêveur puisqu'il est capable de le raconter et que des scénarios, issus de la vie quotidienne lui donnent un semblant de sens.
Vous me direz, pourquoi parler d'alchimie ? Parce que le symbole, vivant, transformé, de la plupart de ces thèmes, et de beaucoup d'autres, se trouve déjà dans les textes et les représentations iconographiques des alchimistes. L'oiseau devient avion, les roues sont celles d'un véhicule à moteur, on monte et on descend en ascenseur , l'athanor se transforme en four à micro-ondes, mais la tonalité alchimique est là.
Quand Profdisaster, dans un "grand rêve"numineux entend une voix dire "c'est celui là qui déposa un oeuf dans ta bouche", cet oeuf, si on l'interprète à la lumière des écrits et de l'iconographie des alchimistes du Moyen- Âge, il en a du sens ! Et je crois, qu'à l'ombre de l'alchimie, on peut faire du chemin vers la compréhension des rêves et de soi-même.
17:50 Publié dans Alchimie, rêve | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, alchimie, rêve, Jung, spiritualité, nature, philosophie
19/03/2007
C.G.Jung et la psychologie des profondeurs : liste des notes déjà publiées
Avant de nous rendre au coeur du véritable travail de recherche, dans ce "laboratoire", sur ce qu'est l'alchimie spirituelle, j'ai voulu vous donner un aperçu de quelques concepts junguiens. Ceci au hasard de notes, vite lues et vite oubliées. Comme je voudrais dans les semaines qui viennent vous parler du Soi et du principe d'individuation, comparable, chez Jung, au processus alchimique, je vous propose, comme je l'avais déjà fait pour l'alchimie, une liste, de la plus ancienne à la plus récente, de mes précédentes notes. Vous cliquez et vous avez la note qui vous intéresse. Plus facile que de fouiller dans les abysses du blog. Je vous signale aussi que vous avez des renseignements plus détaillés sur des sites "spécialistes" de Jung.
Etienne Perrot ou la voie de la transformation
Pourquoi C. G. JUNG plutôt que S. FREUD
La conscience selon C. G. JUNG
Etienne PERROT et la voie alchimique de nature
L'ombre éclairée par C. G. JUNG
L'inconscient collectif selon C. G. JUNG
Archétype et RE-présentation archétypique
Jeux de pensées de C. G. JUNG enfant
L'interprétation des rêves selon C. G. JUNG
L'interprétation des rêves selon C. G. JUNG 2/2
C. G. JUNG et l'idée de totalité
Quaternité, nature et fonctions du conscient chez C. G. JUNG
16:31 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : écriture, blog, Jung, psychologie, philosophie, alchimie
17/03/2007
Le secret d'amour
Le livre le plus original, personnel, d'Etienne PERROT s'intitule Coran teint, sous titré le livre rouge, (Ed. La Fontaine de Pierre). C'est un ouvrage auquel s'appliquent de nombreux qualificatifs : alchimique, prophétique, onirique, symbolique, poétique. L'auteur l'a divisé en vingt-cinq "sourates"destinées à emmener le lecteur, par un chemin proche du surréalisme, vers une transmutation poétique au sens originel du terme : celle des "artistes" alchimistes grecs qui se donnaient le nom de poïêtai, c'est à dire poètes. Le titre Coran, veut dire "prédication". La teinture est la teinture alchimique. Mais Perrot, adepte de "la langue des oiseaux" chère aux alchimistes, fait aussi dans ce titre allusion à l'évêque semi -légendaire Corentin ami du roi d'Ys, la cité engloutie de Cornouaille, ceci parce que Perrot était d'Audierne dans le Finistère. Je vous ai choisi, difficilement car il y en a tellement qui me plaisent, un extrait qui parle de l'Amour, un sujet qui m'est cher, comme ceux qui me suivent ont du s'en rendre compte.
"Quel est le secret de Jung ? C'est le secret d'amour, pratiquement baptisé par lui "transfert", dont il a publié les images puissantes gravées par un alchimiste du XV° siècle et incluses dans Le Rosaire des Philosophes. Elles peignent les phases de l'union de l'homme et de la femme, des deux parties de l'être, les approches, le dépouillement des vêtements, l'entrée dans le bain de la transformation, l'union nuptiale, la mort qui s'ensuit, la naissance de l'androgyne et, pour finir, les symboles de l'accomplissement : la reine, le roi, la résurrection du Christ et le couronnement de Marie - la matière : mater-materia - par la Sainte Trinité. Ces noces transformantes sont le coeur du dialogue alchimique restauré par Jung, mais, mystérieuses et secrètes par essence, elles demeurent ignorées de la plupart au profit d'aspects plus voyants de l'oeuvre intérieure, et surtout plus descriptibles par la raison. Mais comment cette oeuvre pourra-t-elle aboutir sans l'agent qui, seul, opère la transformation : le feu secret des alchimistes, feu qui est l'amour éclairé, ou, ce qui revient au même, la conscience empreinte d'amour ? Les images intérieures défileront alors en une ronde sans fin, sans conduire l'être vers son centre, siège de l'amour qui l'attire, aimant des sages. "
Etienne PERROT, Coran teint, p. 52.
16:30 Publié dans Alchimie, amour | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : écriture, amour, Jung, citation, Perrot, alchimie, spiritualité
15/03/2007
La voie étroite
16:45 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, photo, poésie, spiritualité
14/03/2007
Quaternité, nature et fonctions du conscient chez C.G.JUNG
Je vous avais parlé, il y a déjà quelques temps, dans un texte intitulé Le symbolisme des nombres de la symbolique des trois premiers nombres. Aujourd'hui, pour brièvement en finir avec l'essentiel de l'outillage conceptuel junguien et pouvoir aborder LE sujet qui m'intéresse vraiment, le processus d'individuation et le SOI, je vais "effleurer" l'énorme problème de la quaternité, qui fut la préoccupation essentielle de Jung dans la seconde partie de son oeuvre. Je vous donnerai prochainement un récapitulatif de mes anciens textes sur Jung et je vous signale qu'il y a d'excellents sites qui donnent plus de détails sur les sujets que j'ai brièvement traités. Après nous partirons pour la grande aventure de l'alchimie spirituelle = processus d'individuation = oeuvre alchimique.
La quaternité, symboliquement associée au féminin, impose à la pensée ternaire d'une conscience humaine durement acquise, la réalité du monde en tant que Nature. En effet, dans ce domaine, la quaternité est, comme l'écrit Jung (Aïon, p. 262), le schéma d'ordre par excellence :""Elle représente un système de coordonnées qui est instinctivement utilisé en particulier dans la répartition et la mise en ordre d'une multiplicité chaotique, , comme par exemple la surface visible de la terre, le cours de l'année, le rassemblement d'individus en groupes d'hommes, les phases de la lune, les tempéraments, les éléments, les couleurs (alchimiques)etc.
Le quatre est donc le nombre du monde actualisé, par rapport à une totalité originelle irreprésentable. Il fait accéder à la visibilité une Nature dont l'unité fondamentale se manifeste par des doubles oppositions binaires : les saisons, les points cardinaux, les quatre éléments principaux de la chimie organique.
Si l'on considère, dans la perspective junguienne, qu'au sein de la totalité indifférenciée, matière et psyché étaient intimement liées (bien sur c'est juste une proposition), la quaternité apparaît comme une continuation du déploiement binaire et ternaire à partir de l'unité (dont j'avais parlé dans le symbolisme des nombres), mais avec un retour vers une autre forme de totalité : la totalité "terrestre".
Sur le plan psychologique, la quaternité, issue d'un inconscient dont les racines les plus profondes plongent en un lieu où le psychique et le biologique étaient indifférenciés, est le résultat de la désagrégation en quatre d'un contenu qui ne peut devenir conscient qu'à partir des quatre fonctions du conscient. Sur ces quatre fonctions du conscient, que Jung appelle aussi des "orientations psychiques" il a été beaucoup écrit mais, aujourd'hui je vais juste vous donner un extrait du Glossaire de Ma vie de Jung. :
"Pour nous orienter nous devons avoir une fonction qui constate que quelque chose est ( sensation ) ; une seconde fonction qui établit ce que c'est ( pensée ) ; une troisième fonction qui décide si cela nous convient ou non, si nous désirons ou non l'accepter ( sentiment ) ; et une quatrième fonction qui indique d'où cela vient et où cela va ( intuition )....."
Cependant, nous dit Jung, l'expérience montre que les fonctions sont inégalement réparties et que le plus souvent, ceci étant surtout visible au niveau des rêves, une fonction restée dans l'"arrière-fonds" archaïque, s'exprime par l'intermédiaire du nombre quatre, ou d'un symbole de quaternité. Le symbole est, en effet, nécessaire pour combler le vide de cet élément manquant absolument indispensable pour que soit re-présentée la totalité humaine. De plus, quand on observe les rêves, (surtout en séries) la présence du quatre, ou de l'un de ses représentants est la marque d'une forte poussée vers la conscience d'un archétype très puissant, l'archétype de la Nature, qui est à l'état brut dans l'inconscient.
Que ce soit chez les alchimistes, dans notre propre cheminement ou dans la contemplation des rêves , la quaternité, et surtout l'absence de la quaternité , nous n'avons pas fini de nous y mesurer. J'espère que quelques uns me suivront sur ce difficile parcours.
Ariaga
16:50 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, Nature | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, nature, Jung, philosophie, rêve, mathématiques
12/03/2007
Tarot : pourquoi Le Jugement ?
Tard le soir, une interrogation s'est doucement insinuée. Profdisaster, Arianil et d'autres, semblent être en harmonie avec une arcane du Tarot. Et moi ? Je dois vous faire une confidence, ma connaissance du Tarot est très limitée. Après avoir, comme je l'ai déjà raconté, rencontré l'ouvrage "anonyme" de Valentin Tomberg : Méditations sur les 22 arcanes majeurs du Tarot, j'ai pensé qu'une longue digestion s'imposait et j'en suis restée là. Mais je regarde souvent avec affection, sans y toucher, les deux Tarots que je possède, un ancien Tarot de Marseille et un très beau Tarot rond (The Motherpeace Round Tarot Deck, by Karen Vogel and Vicki Noble). J'avoue que j'aime beaucoup les Arts divinatoires, qui me semblent être un accès privilégié aux richesses de l'inconscient, mais j'ai choisi de pratiquer la Géomancie (un peu aussi les Runes, mais avec précaution...), plus proche de mon ressenti.
L'heure était venue de savoir quelle arcane m'était destinée . Comment ? Dans ce genre de recherche je procède "à l'instinct". Je suis allée dans mon lieu habituel de méditation et j'ai décidé, après méditation, de m'en remettre au hasard. J'ai donc "tiré", avec le Tarot de Marseille, une Lame parmi les 22. Je ne sais à quoi je m'attendais, mais mon premier sentiment a été la déception. Cette Lame XX, Le Jugement, ne faisait rien vibrer en moi. En plus, je la trouvais très laide. Je suppose que je me "voyais" en Impératrice, ou pourquoi pas en Amoureux(euse). J'ai été voir l'illustration du tarot rond : une croix ansée et des rayons de couleur se diffusant sur le monde à partir du coeur de la croix. Mieux. Restait Valentin Tomberg, une bonne trentaines de pages, commençant par la résurrection des morts au son de la trompette de l'Ange de la Résurrection. Moi j'étais déjà morte de fatigue à cette heure tardive. Alors je m'en suis à nouveau remise au hasard (auquel je ne cois pas vraiment) et j'ai, dans le chapitre, ouvert une page. C'est à ce moment là que ça a fait tilt !
C'était la page 665 et il s'agissait de la MEMOIRE. Cette mémoire que l'on peut qualifier de divine, et que la littérature occultiste appelle la chronique d'Akasha, est une manifestation de la Totalité. La chronique d'Akasha est, je cite, " à l'histoire qui est en train de se dérouler comme la mémoire du moi conscient en train d'agir est à la mémoire totale de l'inconscient psychique. La "Chronique d'Akasha" est l'analogie macrocosmique de la mémoire totale inconsciente (ou plutôt extra-consciente ) microcosmique." Suivent des pages passionnantes , qui demanderaient une note à elles toutes seules, mais d'autre s'en chargeront peut-être, sur les niveaux de cette mémoire.
Le sommeil s'était enfui et une profonde paix m'avait enveloppée. Ce que je fais sur ce blog a un sens et peut être re-présenté par une Arcane du Tarot qui m'a été donnée par ce Hasard qui n'est pas du hasard. Mon travail d'alchimie Spirituelle (avec pour outillage certains concepts de Jung, et la symbolique alchimique), travail auquel s'associent des lecteurs de bonne volonté, est un travail sur la mémoire. Un travail destiné à élargir la porte qui donne sur l'inconscient personnel et l'inconscient collectif. Il devrait, avec la grâce de Dieu, comme le disaient les alchimistes du Moyen-Âge, augmenter notre degré de conscience de la Totalité.
Je crois que je vais dorénavant considérer les lames du Tarot avec un autre regard...
Ariaga
17:15 Publié dans Pensées, interrogations, aphorismes | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, spiritualité, philosphie, ésotérisme, Jung, V.Tomberg